
large que le l i t , pour envelopper les colonnes.
Il faut tris-peu de rejet pour les petites pentes
, parce que les colonnes les empêcheroient
de tomber à plomb.
A l’égard des grandes pentes , elles doivent
avoir deux pouces de rejet par-en bas, attendu
l ’épaiffeur des rideaux qui fe tirent fur les colonnes.
Si l’on veut épargner l’étoffe, on peut fouf-
traire les grandes 8c petites pentes , 8c même les
trois tringles du lit avec leur ferrure ; pour cela,
on fait un pliffé aux rideaux du lit comme celui-
des rideaux de croifée , 8c on y attache une
toile ployée en deux , de la largeur de deux
pouces , à laquelle on fait des oeillets qui doivent
fe trouver juftes aux pointes de fer pofées
au fond du l i t , 8c qui arrêtent les rideaux ainfi
que le fond.
Les rideaux fe croifent de deux pouces , tant
au pied du lit qu’aux bonnes-gracés.
Quand le lit .à colonnes a une courte-pointe),
on a foin d’échancrer la courte-pointe au pied ,
en prenant le diamètre de la colonne , 8c l’étoffe
eft arrêtée au pied avec du galon ou du ruban de
£1, ou bien avec des agriffés.
Au lit en forme d’impériale de caroffe, l’étoffe
fe met comme celle du lit en baldaquin , c’eft-à-
dire , que le pied de la fleur fe pofe au bord du
pourtour 8c en dehors du chafîis ; elle fe coupe
par pointes vers le centre des impériales qui font
plus ou moins ornées à Cet endroit nommé le plateau.
Les découpés des lits à impériale, baldaquin,
chaflis 8c autres , font fouvent fculptés 8c peints
en couleur rechampie , ou bien dorés ; ce qui
-fait un bon effet. On peut, pour donner de la
bonne grâce au lit à impériale, prendre la forme
des manfardes qui creufe en dedans.
Les rideaux de lit à l’italienne ont beaucoup
de rapport aux rideaux de croifées qui portent
ce nom.
Au lit à la turque, 8c à tout autre ’où l’étoffe
de la courte-pointe eft en travers , on peut, fi
on le juge-à-propos, mettre l’étoffe qui entoure
le travertin du même fens que les chantournés ,
c’eft-à-dire, la fleur montante.
Façon d'appliquer le fatin, le galon & la milanoife
fur un li t , en ferge ou autre.
Avant que d’employer le fatin, on colle un
papier blanc fur fon envers avec une colle faite
de farine , 8c l’on n’en met pas trop épais fur le
papier, afin qu’elle ne pénétre pas à l’endroif
. du fatin. Après qu’il eft fec , on le découpe fuivant
le deffin dont on a befoin, 8c on l’applique
deflùs la ferge ou autre étoffe. On le coud à
points en deflùs à l’extrémité du bord du deflàn.
On borde ce fatin d’une milanoife, en couvrant
bien régulièrement les points 8c le bord du fatin.
En coulant cette milanoife , ou .panche un peu
fon aiguille de côté , pour que le point fe trouve
précifêment au milieu du deffous ; ce qui empêche
la milanoife de varier, 8c même on la perce
de diftance à autre , fur-tout aux endroits où le
deffin forme la pointe. Il faut avoir foin qu’elle
n’aille pas en zigue-zague1; ce qui feroit un vilain
effet.
Le galon fe coud à point de côté 8c au bord,
dans tous les endroits ronds. Après que ces parties
font coufues bien régulièrement au trait du
crayon qui marque le deflin , on a foin , pour
l’autre partie qui forme des plis , de les faire
tomber bien droits 8c égalefnênr. Quand il eft
queftion de finir un rouleau, alors on paffe une
fo ie , en arrangeant bien également les plis que
l’on arrête au milieu , 8c faifant un point d’ aiguille
au milieu de chaque pli.
Avant toute chofe , on pofe fes patrons de
defîins dans leurs juftes proportions que l’on
ponce, d’après lefquels on en marque tous les
traits avec du crayon de favon pour la ferge ,
mais pour une autre étoffe, on fe fert de crayon
fait de pierre de craie.
Lit à V angloife.
Il peut fervir de fopha dans le befoin. On doit
avoir foin que les doffiers tombent également
l’un fur l’autre ; ce qui dépend de la ferrure
bien prife.
On fangle une forme de petit chafîis fur le
coffre qui fert à renfermer matelas, couverture ,
traverfin, 8cc. enfuite on fangle le fond 8c le
doflier ; mais on fangle le fond deffus 8c deffous
, 8c le doflier deffous feulement.
Ainfi le lit déployé forme trois parties fanglées.
i°. Le petit chaflis qui couvre le coffre. 2°. Le
fond, dont le deffous reçoit le matelas, quand le
lit eft déployé, 8c dont le deffus reçoit la garniture
du fiêge. 3°. Le derrière du doflier, qui
eft croifé par devant avec plufieurs fangles, 8c
qui a par deffus une toile qu’on appelle contre-
toile.
Le fond 8c le doflier qui tiennent au coffre ;
n’y tiennent que par des charnières. Le doflier
de derrière tenant au corps du coffre, fur lequel
tombe le doflier du devant, eft encadré d’une
toile à damier, de la couleur de l’étoffe; 8c il
feroit mieux d’encadrer les montants, 8c le cein-
t r e , qui fait le derrière du doflier de la même
étoffe que celle du lit.
On
On rabat enfuite cette toile en dedans du
doflier ; il ne faut pas que cela foit trop épais
par dedans.
Pour faire joindre au fond les joues qui tiennent
au doffier, il eft néceflaire de dégager les
tnortoifes du fond 8c les tenons des joues, afin
qu’elles puiflent facilement entrer 8c fortir du
fond. Le tout enfemble ne doit pas être garni
trop fort.
Quand on pofe l’étoffe fur le coffre, on la met
jufte par le bas, 8c on la laiffe un peu déborder
par le haut, afin qu’elle couvre le coffre tout
autour ; on fait la même chofe en couvrant le
fond, afin que les deux débordés fe joignent.
Les derrières du fond s’attachent avec des bro-
quertes par deffous. Ordinairement la forme du
coffre ne fe couvre point par le derrière, qui
eft toujours adoffé au mur, *
Il y a des coffres de lits à l’angloife qui ne fe
garniffent point, attendu qu’ils lont d’un bois
propre ou peint, qui n’a pas befoin de cet ornement.
. En couvrant les joues, on laiffe déborder l’étoffe
par derrière 8c par en bas, afin qu’elles
puiflent bien fermer.
Le fond 8c le doflier fe clouent avec des doux
dorés ; 8c à chaque face, on met quatre rangs
de clpux de même efpèce.
Garniture de lit.
On entend par garniture de lit les parties qui
fervent au coucher, dont les principales font la
paillaffe , les matelas dans lefquels eft compris
le fommier-, le lit de plume, 8cc. Je vais en
donner une idée.
Façon de la Paillaffe,
On donne à la paillaffe quatre à cinq ponces
d’empliffage fur -la longueur, 8c fix fur la largeur;
8c en la çoufant, on fait trouver les libères
de la toile à l’ouverçure qui eft en deffus
8c au milieu.
On fait cette couture-de biais en partant de
l’ouverture pour aller aux deux bouts dans fa
-longueur. Les coutures des deux bouts qui forment
le travers, fe font auffi- de biais par les
deux côtés en partant à un pied près des coins ;
8c ce biais eft à cet endroit environ d’un pouce
& demi de large.
On fait les coins de la ptsillaffe plus ou moins
hauts, à proportion de l’épaiffeur que l’on veut
lui donner. C ’eft cette épaiffeur qui fert de réglé,
Arts & -Métiers. Tome VIII.
Sc qui fait auffi qu’on n’eft pas toujours fixé à
l’empliffage dont j’ai parlé.
On brife la paille à mefure quron la met dans
la paillaffe ; elle s’arrange également avec la
main, 8c enfuite avec un bâton.
Les piqûres fe font comme celles des matelas ,
mais elles ne font pas en fi grand nombre ; on
èn met ordinairement quatre , fix ou huit : les
bouffettes font de crin. '
Façon des Matelas.
Il faut carder trois fois la laine neuve , 8c la
retourner deux fois fur 4a carde ; mais la vieille
fe carde à deux reprifes feulement, 8c ne fe
retourne qu’une fois.
On la pofe de trois manières fur la première
toile qui s’accroche au métier.
i° . On-a foin de l’étaler telle qu’elle eft.
a0. On l’arrange fur le côté.
3°. On la met debout.
On prétend que la dernière façon eft la meilleure
; mais l’effentielle eft de la pofer bien également
dans toute l’étendue d’un grand matelas.
Si au contraire le matelas ne doit fervir que
pour coucher une perfonne, on le fait plus fort
au milieu.
Les matelas de trois pieds 8c demi & audef-
fous fe font ainfi que ce dernier ; il faut néanmoins
que les bords, tant en long qu’en travers;
(oient fuffifamment garnis , fans quoi le
lit ne feroit pas un bon effet, 8c on feroit mai
couché.
On pique enfuite la fécondé toile 8c on la
pique à onze , quatorze ou dix-huit piqûres ,
c’eft-à-dire , plus ou moins , félon fon étendue.
Les quatre premières piqûres qui fe font aux
quatre coins du matelas, font à diftance des
bords d’ un pied ou environ, les autres à proportion
8c à égale diftance entre elles, en partant
de ces quatre premières piqûres pour aller
au milieu, 8c enfuite entre elles 8c le milieu.
Pour ferrer la piqûre, on commence par faire
un noeud arrêté au bout de la ficelle , enfuite
un noeud coulant, dans lequel on pofe deffus
8c deffous une bouftette de laine fuffifamment
forte; 8c en-rangeant la bouffette, on ferre fon
noeud coulant; 8c pour l’arrêter, on fait un autre
noeud par-deffus.
Avant de coudre les €£tés du matelas fur la
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