
plus ou moins longue , mais criblée de petits trous
fur toute, fa longueur; on paffe cette douille dans
la bonde d’un tonneau ; elle defcend jufquedans
2a liqueur, & tranfmet celle qu’on a verfée dans
le cuvier, & qu’on veut tranfvafer dans le tonneau
, fans troubler celle qui y eft déjà. Pour arrêter
les ordures qui pafleroient avec la liqueur,
on a bouché l’ouverture de la douille qui eft
au-dedans du cuvier, d’un morceau de fer-blanc
percé de trous, & cloué fur le fond du cuvier.
Charpi ; c’eft une efpèce de billot fur lequel
le tonnelier taille fes .douves.
CHASSOIR ; c’eft un morceau de /bois de
chêne d’un demi-pouce d’épaiffeur-, de fept ou
huit pouces de longueur , & d’environ ftx pouces
de largeur. Le tonnelier le pôle par un bout
fur les cerceaux qu’il veut chafîèr , 8c frappe fur
l’autre avec un maillet pour faire avancer le cerceau
, afin qu’il exnbrafle étroitement la futaille.
Chasser un cercle ; c’eft le frapper jufqu’à
ce qu’il foit defcendu à la place qu’il doit occuper
autour d'une futaille.
Chemin , pièces de bois qui portent d’un bout
fur les bateaux chargés de vin , de l’autre à terre ,
où elles fervent à conduire les tonneaux fans
accident. Plus ces pièces font longues , plus le
plan incliné qu’elles forment eft doux., moins
celui qui conduit la piece fatigue. Si lès'pièces
étaient ou trop longues, ou trop foibles , ou trop
chargées , elles pourroient rompre. L’expédient des
chemins n’eft pas à l’ufage feul des tonneliers ou
déchargeurs de vin ; il fert aufli à tous ceux qui
ont des marchandifes en tonneaux à descendre
de defiiis la riviere à terre.
Chevalet, c’eft un banc à quatre pieds, qui a
à fon extrémité deux morceaux de bois qui fe
ferrent i’un de (Tus l’a ut ré", 8c entre lefquels on pofe
les douves que l’on veut travailler avec la plane
plate.
Cheville de tonnelier , petite piece de bois
équarrie, un peu pointue, qui fert à affujertir la
barre & à retenir les pièces qui forment le fond
d’une futaille.
Chien , infiniment de tonnelier ƒ c’eft le même que
les menuifiers appellent un f.rgent. Cet outil .eft
compofe ci’une barre de fer quarrée qui a un crochet
par en bas et d’un autre crochet mobile qui
monte & defcend le long de la barre : on l’appelle
chien parce qu’il ferre & mord fortement le bois.
Clain d une douve , - c’eft une efpèce de
bifeau ou chanfrein, que l’on forme fur l’épaiffeur de
chaque douve, afin qu’après avoir été arrangées
circulaire ment, elles puiflent fe joindre dans toute
leur épaiffeur.
Clouet , efpèce de petit cifeau moufle de fer^
à l’ufage des tonneliers : ils s’en fervent pour enfoncer
la neille dans le jable d’une pièce de vin,
a l’endroit où elle fuinte ; il a environ un demi-
pouce de largeur par en bas , & a par en haut une
tête fur laquelle on frappe légèrement avec le
maillet, àfin de faire entrer la neille.
Coche, entaille que l’on fait fur l’épaifleur
des cercles, pour retenir l’ofier avec lequel on
les attache fermement.
Cochoir, efpèce de hache avec laquelle le
tonnelier forme les coches fur les cercles.
Coffiner , se dit d’un affemblage de planches ;
dont quelques-unes renflent, augmentent, s’alon-
gent, & quittent la forme qu’on leur avoit donnée,
S i qu’elles dévoient avoir.
Colombe , rabot ou efpèce de varlope , ren-
verfée en forme de banc, fur laquelle le tonnelier
pofe de champ la douve ou planche dont il
veut unir les bords.
Compas du tonnelier. Il y en a de forme &de
grandeur différentes.
Copeaux, longues lames de bois enlevées d’une
pièce de bois de hêtre, & dont on fe fert pour
purifier & pour éclaircir le vin.
Coutre , outil qui fert aux tonneliers & aux
fendeurs .jle bois , pour faire des ferches , des
lattes, des charniers, &c.
Crochet, planche fur laquelle eft tracée la
courbé que doivent prendre les douves.
Cuve , grand vaiffçau de bois propre à contenir
des liqueurs. Les cuves font faites de douves
de bois de chêne ou de fipin , reliées avec de
grands cerceaux de bois ou des cercles de fer,
& garnies d’un fond feulement. On fe fert. des
'cuves pour mettre la vendange 8c y fouler le
raifin. Les braffeurs de bière mettent fermenter
leur grain dans des cuves avant que de les cuire
dans les chaudières. Les teinturiers fe fervent aufli
des cuves pour teindre les étoffes. Ce font les
tonneliers qui fabriquent les cuves.
Cuve en tinette : efpèce de cuve dont le
haut eft plus étroit que le bas.
Cuvier , vaiffeau qui reffemble à une cuve
mais qui eft plus petit ; il fert à couler' la lefiive
& à plufieurs autres ufages. On les fait devfapin
©u autre bois blanc, pour ne point donner de couleur
à la leflive.
Déchirer une futaille ; c’eft ôter les cercles
qui retiennent les douves , & caffer les douves ,
pour qu’elles ne puiflent plus fervir à former d’autres
tonneaux.
Demi-queue. Efpèce de tonneau.
DOLER, en terme de tonnelier, c’eft: dégroflir à
la doloire le merrâin & les douves des futailles.
Doloire , efpèce de hache que font les taillandiers,
& dont les tonneliers fe fervent pour
dégroflir les douves, & pour amincir les bouts
des cerceaux à l’endroit où ils doivent etre liés
avec l’ofter. La doloire eft garnie d’un manche
de bois fort pefant par le bout, pour lui fervir
de contre-poids : ce manche rentre en dedans du
©oté de l’ouvrier , aufli bien que le dos de la
doloire où il eft emmanché.
Douves , terme de tonneüer ; ce font de petites
planches de chêne plus longues que larges, 8c
minces , dont les ouvriers fe fervent pour fabriquer
dés tonneaux , barriques , rnuids , tonnes,
& autres ouvrages de leur métier.. Ou les appelle
aufli quelquefois des douelles.
Douves à oreilles ; cé font deux douves qui dans
les tinettes font plus longues que les autres, 8c
font percées d’un trou par l’extrémité qui excède
le haut des autres douves de la tinette ; ces deux
douves font placées vis-à-vis l’une de l’autre, de
manière à pouvoir paffer un bâton par les trous
de ces deux douves.
Douve épeignée, fe dit d’une douve caffée ■
dans le jable, 8c à laquelle on a fubftitué une
pièce de bois, pour remplacer la partie rompue.
Egaler ( s’ ) : on dit qu’une pièce de bois s’étale,
quand elle fe fépare par lames.
Echasses ; ce font les hauffes qui font partie
du billçt ou du charpi : ces hauffes font formées
par deux montans qui portent la douve que l’on
veut doler.
Emmortaiser , c’eft-joindre une pièce de bois
avec une autre, à,laquelle on a fait une mor-
taife, c’eft-à-dire, une ouverture dans laquelle
entre cette pièce diminuée 'd’épaiffeur, & retenue
avec un coin qui 1 l’y affujettit.
Enfonçage ou enfoncer terme de tonnelier ;
c’eft l’aâion de mettre: le fond à.une futaille»
quand elle eft tout-à-fait remplie de marchandifes.
Enfonçure, c’eft ainft qu’on appelle les douves
qu’on emploie à faire les fonds des tonneaux.
Le mairrain qui fert à la tonnellerie fe |diftingue
en mairrain à.’ en fon çu r e , & mairrain à faire des
douves ; ce dernier eft le plus long , le premier
eft le plus large.
Enjabler , terme de Tonnelier ; c’eft enfoncer les
futailles ou y mettre des fonds, en arrêtant les
douves d’enfonçures dans la rainure qui règne
tout autour du jable en dedans.
Entonnoir , infiniment de tonnelier ; c’eft uri
vaiffeau fait ordinairement de fer-blanc, en forme
de cône, à la pointe duquel..eft un col plus ou
moins long, fuivant l’ufage auquel on le deftine :
on s’en fert pour entonner du vin dans des fu-,
tailles.
Il y a deux fortes d’entonnoirs : de petits?
pour tirer le vin en bouteilles ; 8c de grands ,
pour remplir les tonneaux de vin. fans le troubler.
Ceux-ci ont un long col bouché par l’extrémité
, mais garni de petits trous dans fa Ion*;
gueur.
EpeiGné ; on dit qu’une douve eft épeignée^
quand elle a été rompue daus le jable.
Etanchoir, petit couteau dont on fe fert;
pour garnir d’étoupes les fentes d’une futaille.
Etau, ou selle a tailler , ou serre ; oit
donne principalement ce nom à la tête de la felle
à tailler, dont fe fert le tonnelier , 8c fo.us laquelle
_ il pofe la douve qu’il veut travailler, 8c qu’il
retient en pofant les jambes fur la partie,infé%
rieure de cette ferre.
Etoupe, celle dont les tonneliers fe fervent?
eft ordinairement faite avec de la toile déchirée i
8c mife en charpie,
FAGOT , futailles en fagot, terme de tonnelier ;
qui fignifie des futailles dont toutes les pièces font
taillées 8c préparées , mais qui ne font ni af-
femblées, ni montées, ni barrées, ni reliées de
cerceaux.
Fendoir, petit outil de bois, propre à fendre;
l’ofier.
Feuillet a tourner , efpece de fcle,
Feuillette. Voyez muid.
Fond : il eft compofé de différentes pièces de
bois, qui forment les deux extrémités d’une
futaille.
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