
nombre de procédés pour colorer foit le verre ] foit
le criftal ; nous ne nous proposons pas de les faire
tous connoitre; il enefi dont le fuccès n’eft pas fûr ,
&Kunckél lui même, l’un des commentateurs de
cet ouvrage, le reconnoit en plufieurs endroits;
ils font d’ailleurs fouvent très-compliqués de précautions
& de circonftances peu afférentes à l’effet ;
enfin on peut les voir dans l’ouvrage même. Les
expériences de M. Fontanieu plus modernes, &
faites avec plus d’exaélitu'de 8c accompagnées d’un
fuccès plus connu & plus certain méritent plus de
confiance. Nous nous contenterons donc de rapporter
les compofitions de l’art de la verrerie qui nous
ont paru les plus fures, & nous tirerons tout ce qu’il
nous ferapoffible du travail 4e M.Fontanieu. Néry
diftiqgue en divers livres la manière dé faire les
verres colorés, & celle d’imiter ‘lés pierres prëcieu-
fes, mais comme les fubftances colorantes qu’on
employé à l’un & l’autre ufage font les mêmes ,
que feulement l’imitation des pierres précieufes
demande plüs ' d’exaélitudé' '& de foin dans les
procédésnous confidérerons particulièrement ce
dernier objet, bien allurés que celui qui faura •
par exemple, faire une belle émeraude artificielle,
ne fera pas -embarraffé à donner au verre
blanc ordinaire une belle couleur verte. Nous don-
- nerons donc les dofes indiquées tant dansTart de
la verrerie, que par M. Fontanieu pour chaque
pierre précieufe, & s’il en eft quelqu’une !
dont ce dernier n’ait pas fait l’objet de fes re- ;
cherches ; nous ; indiquerons -les moyens .'fournis I
par Néry. Lé lècïeûr né perdra pas de vue que i
JVL Fontanieu entend par fo n d a n s les diyérs crif- ■
taux blancs , par l'a refonte defqu.els-il produit fes j
criftaux colorés, & dont nous avons donné les
ccmpofitions eh traitant de la criHallerie blanche.
D iam a n t blanc jlr a s , &c.
Le diamant blanc eft bien imité par le cinquième
fondant de M, Fontanieu ; lé liras déftinè aufti'à
l’imitation du diamant-blanc peut le fabriquer ayec
la même compofition.
Vingt-cinq 'grains de lune cornée, ou dix grains
de verre d’antimoine fondus avec chaque .once
du quatrième fondant, fournirent un criftal fem-
blabler au diamant jaune.
Néry donne plufieurs procédés pour obtenir le
vert d’émeraude:; fans, nous aftreindre à les rapporter.
tous , nous en .indiquerons quelques-uns.
• Premier -procédé. On met en fufion dans un
creufet deux parties de criftal blanc, & une partie
de verre blanc commun l’un 8c l’autre fabriqués
fans mangapèfe ; lorfque .‘la maffe y-itre-ufe
fera bien fondue & purifiée , on mettra par iop l^v. I
de verre 2 livres \ M la chaux de cuivçe, que I
b o u s avons nommée ci-devaut cuivre de trois cuites I
& 2 onces de fafran de mars calciné ayec le foufre*
on mêle ces deux'chauxmérâliqueSjOn les met dans
le verre que l’on remue, fans doute pour bien
mélanger la couleur. Il feroit peut-être , plus avan.
tageux, & certainement plus facile de mêler les*
fubftances colorantes-au verre, avant de l’enfourner
On peur fobftitijer au fafran de mars, les écailles
de fer qui tombent de l’enclume dès forgerons
après les avoir lavées,, féchées, broyées & tamifées!
D e u x ièm e proc éd é. On fait d’abord un verre compté
de vingt livres de fritte dej roquette ou de
barille d’alicante, & de 16 livrés de chaux de
plomb bien tamifée; on éteint d^ns l’eau ce verre
incandefèent, 8c on fépare exactement le plomb qui
fe feroit revivifié; on fait refondre ce verre une
feoonde fors., on procède à une avec les mêmes précautions, &f éocnon dreénexfotiunrfntieo nle
verre dans un creufet; lorfque, on eft parvenu à une
bonne fufion , on mêle au verre fix onces de cuivre
des trois cuites, & vingt-quatre grains de fafran
de mars préparé au vinaigre; obfervant de ne pas
mettre à la fois toute la dofe de, poudre colorante
mais de l’introduire dans la maffe vitreufe, fixième
; par.fixième, à quelques minutes de diftance l’un
f de l’autre ;* ayant foi» de remuer lé verre chaque
i cfooims bqiun’éoens .y mêle une partie des chaux métalliques,
, T r o f i èm e p r o c éd é . On met dans un creufet deux
ohcéy dé ‘criftal dé roche, réduit, én, poudre impalpable
& quatre onces de minium, ( lé quarts ou
lé dailloq feroit'lè; même effet que lé criftal de
roche). A ces deux fubftances bien mêlées, on
ajoute quarante-huit grains de verd de gris calciné,
& pulvérifé, 8c huit grains de fafran de mars, par
llae fvuifniaoing.re : on couvre le creufet, & on pouffe à
: M. Fotttaniéu donne deux compofitions pour
l’imitation dé l’émeraude ; il indique d’ajouter à
cqhiioiHifizre ,' ounnc egsr odse-d ec ebluleiu d dee fmeso'fnotnagdnaen s8 cq ufi’xo ng rvaeinust
de verre d’antimoine', où en employant fon fécond
fondant, il met par once de fondant, vingt grains
de verre d’antimoine 8c trois grains de chaux de
cobalt. Dans ces deux procédés , le mélange du
bleu 8c du jaune produit le vert. ..
On tfouve 'dans Néry (art de la verrerie,) plu-
fieurs manières d’imiter le faphir.
P r em ie r p ro c éd é. Sur cent livres de fritte de roquette,
ou encore mieux de criftal blanc, on met
une livre de faffre 8r une once de manganèfe.
fLa’uatu tféeu Sre rovbirf edrev ef rqitutee ,8 cd naonns dceet tvee rcroem dpéojàfi tfioonnd,u i,l
parce que, dit-il:, la couleur ne prend pas facilement
fur te dernier ; c’eft fans doute l’emploi de
la manganèfe qui l’engage fur-tout à preferirè cette
précaution. Nous avons vu en effet que cette chaux
.métallique ne colore pas le verre, lorfqu’elle eft
fimplement mêlée à la compofition ,-ôç non frittée :
on pourroit cependant objeélèr l’expérience des
avperrèrsie lras efnu fvioernr.e C bela nqcu i, mquei dajéotuertemnitn ela àm aenngteanndèrfee .•
aniontfei lfeu rt ecxet em dêem Ne écrhya, pci’terfet, qpureo dKuuijtn clek efai,p hdiarn, s efna
refondant avec une dofe de cobalt ou de faffre, du
beau criftal blanc, dans la compofition duquel il
foit déjà entré de la manganèfe.
S e con d pro c éd é. Deux onces de faffre 8c vingt-
quatre grains de manganèfe ajoutés à une compo-
firion de quinze livres de fritte de criftal, 8c douze
livres de. chaux de plomb , produiront une belle
couleur dé faphir; mais il faudra d’abord fondre
le mélange, l’éteindre enfuite dans l’eau, 8t le
faire refondre une fécondé fois.
N o ta , Dans toutes ces compofitions, il faut entendre
par f r i t t e d e c r i f ta l , une compofition de criftal
blanc purement fa Un : l’addition de chaux de
plomb, qui eft preferite, paroit lé prouver.
Tro fièm e p r o c éd é, reHifié f u iv a n t le s o b fe r v a tio n s
de M . K u n e k e l. A. deux onces de criftal déroché
( ou de caillou ) bien pulvérifé, on ajoute cinq
onces de minium , environ dix grains de faffre 8c
huit grains de manganèfe, 8c on a foin, avant
d’enfourner ces matières, qu’elles loient bien exactement
mêlées.
M. Fontanieu produit le faphir en refondant
vingt-quatre onces du fondant de Mayence , avec
deux gros quarante-fix grains de chaux de cobalt.
Pour imiter l’améthifte, fur chaque livre de_fritte
de criftal on met une once d’une poudre colorante,
compofée de deux parties de manganèfe 8c de trois
parties de faffre. On. doit feulement obferver, en
enfournant ce mélange , de remplir le creufet peu
à peu, parce que cette compofition eft fujette à
febourfouffter.
M. Fontanieu imite l’améthifte , en colorant
Vingt-quatre onces de fondant de Mayence, avec
quatre gros de manganèfe préparée comme nous
l’avons expofé ci-deffus, & quatre grains de précipité
de Caflius; & ajoutant quatre gros de criftal
minéral par marc de fondant.
La couleur d’aigue-marine eft une de celles dont
Néry donne le plus de recettes; elles ont entr’elles
quelques différences, mais elles conviennent, en
ce que les fubftances colorantes qu’il employé, font
slae sc hdaoufexs d.é cuivre & celle de cobalt mifes à diverPremier
p r o c éd é . Sur 20 livres de criftal blanc
fans manganèfe, & bien fondu , 8c purifié on
m e t peu à peu & entrois reprifes fix onces d’oripeau
calciné ,. & - d’once de faffre , ayant foin
de remuer le verre prefque continuellement ; lorf-
qu’on aura mis la dernièré dofe de poudre colorante
, on laiffera repofer environ trois heures ;
Iarparvèasi lqleuroai , ofin lale; croeumleuuerr ac odne vineonutv, elaour fq&u ’li’lo nfe rlaé
devenu fin. On peut fans inconvénient fubfti-
tuer à l’dripeau calciné le cuivre de trois cuites.
s e c o n d procédé'. Sur vingt livres de verre de roquette
ou de foude d’Efpagne bien fondu, & affiné,
il fuffira de mêler bien exaéle nient fix onces
d’oripeau bien calciné. On remue de nouveau
la matière après deux heures de repos ; au bout
de vingt-quatre heures on. la remue encore, 8c
on là travaille enfuite , lorfque par l’aélion du feu,
les bulles qui ont réfulté de l’agitation, ont été
diffipées. Kunckei recommande ce procédé dont
il affure le fuccès.
T r o f ièm e p r o c èd e . On fait fondre enfemble 16 ldive res de fiitte de criftal 8c io li.vres de chaux plomb ; on éteint dans l’eau le verre qui
réfulte *de ce mélange ; on en. fépare le plomb
revivifié, & on le remet au feu ; lorfqu’il eft bien
fondu 8t affiné, on y mêle en quatre fois, en
remuant le vétre, quatre onces d’oripeau calciné
8c quatre gros de faffre.
Selon les expériences de M. Fontanieu , quatre-
vingt-feize grains de verre d’antimoine 8c quatre .
grains de chaux de cobalt donnent à vingt-quatre
• onces du premier 8c du troifième fondant une cou-,
leur d’aigue-marine.
Nery fournit deux procédés pour imiter la topafe
ou donner aü verre fa couleur.
Le premier-procédé confifte à fondre enfem-
ble 15 livres de fritte de criftal 8C 12 livres de
chaux de plomb, à éteindre dans l’eau:& refondre
plufieurs fois le verre réfultant de c e mélange ,
enfin à y ajouter moitié de fon poids d’un verre
couleur d’or, dont; en modifiant les dofes dé
Néry lui-même par les obfervations de Kunckei
fon commentateur, on peut aftigner la compofition
à une livre de manganèfe; & environ 6
livres de tartre rouge, tel q-u’on le trouve en croûtes
autour des tonneaux, ces deux matières pul-
vérifées très-fin 8c introduites dans la vitrification
de 100 livres de fritte moitié de criftal 8c moitié
de roquette, ou eficore mieux toutes de criftal.
Kunckei confeilie, pour augmenter l’intenfité-de
la couléur , d’ajouter quatre onces de charbon
de hêtfe, d’aulne, ou de .bouleau par livre de
tartre.
Le deuxième procédé de Nery ne confifte qu’à
faire un verre de plomb fortT ctht ar2gé de cette