
debout, & chaînons renverfés, moulinets en tranchoirs
Jimpies, moulinets à tranchoirs évidès, moulinets doubles,
moulinets au tranchoir pointu à la table d'attente,
croix de Lorraine, mollettes d'éperon, feuilles de laurier,
bâtons rompus , du dé Jîmple, du dé à la table d'attente
, de la façon de la reine , de la croix de Malthe,
delà rofe de Lyon, de la façon du Val-de- Grâce ;
& encore bien d’autres dont les compartimens
différens fs font arrangés fous le compas des inventeurs.
De toutes les façons de vitres, les plus folides
font celles où il y a plus de croix de plomb , foit
en fautoir , foit debout ; parce, que les quatre
Branches de plomb, qui forment cette croix, abou- !
tiftant l’une à l’autre, arrêtées & réunies par une
foudure bien fondue & bien liante, ont toujours
-^plus de force pour le maintien des vitres & peur
leur plus grande fiabilité , que les autres jointures
'de plomb qui ne font compofées que de la réunion
de deux ou trois bouts de plomb foudés enfemble.
On n’emploie plus , fur-tout à Paris, dans les vitraux
des églifes que la lozange , ou la borne
couchée : ce qui dépend de l’architeéle , à qui
l ’on s’èn rapporte ordinairement fur le choix. La
grande régularité dans les différentes façons de
vitres confiffe en ce que chaque panneau commence
& finiffe en quatre coins égaux ; c*eft-à-
d ire , en ce que les pièces dé l’extrémité de chaque
panneau foient les mêmes en figure & en
grandeur à chaque coin du panneau ; & dans le
cas où la mefure donnée des panneaux ne le permettait
pas ; cette égalité doit fe trouver dans
la hauteur de deux panneaux , où la fin du premier
devienne la règle du commencement du
fécond.
On procéda d’abord à cette diftribution de la
manière fuivant?. Les vitriers avoient une ou plu-
fieurs tables de bois dé chêne, ni trop dur, ni
trop tendre. On imprimoit ces tables d’un blanc
de légère détrempe à la colle ; on traçoit en pierre
noire la hauteur & la largeur de chaque panneau
qu’il falioit exécuter; on déduifoit fur chacune de
ces parties la fuperficie de la verge de plomb qui
devoit fervir à encadrer {es pièces de verre deftinées
à en former i’enfemble : fans cette précaution que
le vitrier appelle la diminution du plomb, le panneau
deviendroit & trop haut & trop large. On dif-
tribuoit enfuite à l’aide du compas cette hauteur
& cette largeur, en autant de quarrés parfaits ou
oblongs , fuivant la façon de vitres acceptée par
le devis en nombre pairs, fi la façon de vitres le
demandoit, comme dans la lozange & la borne
couchée, &c. en nombres impairs, comme dans
la borne en pièces quarrées, « c .
Ces échiquiers ( car c’eft ainfi qu’ils nommoient
cette diftribution tracée dans le quarré du panneau
par des lignes très-légèrement décrites perpendiculairement
& horizontalement de chaque point
de diftribution parallèle) fervoient de guides
lorfqu’ils s’agiffoit d’y figurer d’une manière pluJ
fenfibie les pièces qui dévoient compofer l’enfçmble
du panneau par leur rapport entr’ellcs, fuivant I
les feélions que demandoit la façon de vitres. Ainfi I
le deflein entier de leur panneau de vitres tracé I
fur la table kur fervoit de patron pour la coupe I
& la jointure des pièces qui dévoient le compofer. I
Cet ufage eft encore fuivi par les Allemands
& les Flamands, même dans les façons de vi res
qui ne font affujetdes à aucune figure circulaire;
mais les François ont trouvé un moyen plus fur
& plus expéditif dans l’ufage des calibres. Ils fe
contentent de tracer avec la pierre blanche fur
leurs tables, qui n’ont d’autre couleur que celle
qui eft naturelle au bois, la hauteur & la largeur
deleur panneau; enfuite ils s’affurent par le compas
du nombre de quarrés qui entreroit dans leur échiquier
, s’ils le traçoient en entier, fuivant la façon
de vitres qu’ils doivent y exécuter; en obfervant
néanmoins de diminuer la trace blanche de, toute
la hauteur & celle de toute la largeur de deux on
trois lignes, pour l’épaiffeur des coeurs du plomb
qui doit les joindre ; afin qu’il n’y ait rien à couper
fur les bords, lorfqu’on en mettra l’enfemble en
plomb. Ils portent enfuite fur une carte ou carton
mince & bien uni autant de ces quarrés qu’il en
faut pour figurer la plus grande pièce qui entre
dans ladite façon de vitres. Dans le quarré que
les différens petits quarrés réunis leur donnent,
: ils arrêtent au trait noir par forme d’analyfe toutes
les différentes.pièces dont l’afToniment entre dans
!■ l’harmonie proportionnelle de ces vitres, foit pour
; les pièces entières, foit pour les demi-pièces, foit
enfin pour les quarts de pièces qui doivent former
le contour de chaque panneau, le commencer
& le terminer.
C ’eft fur ce quarré analytique, qu’ils appellent I
calibre, qu’ils coupent avec le plus de jufleffe qu’il
leur eft pcflible toutes les pièces de leurs panneaux
qui, pour être réguliers , doivent former perpen*
diculi irement & horizontalement un accord exaft
dans l’harmonie qui doit régner entre toutes les
pièces du panneau & tous les plombs qui les
joignent. C’eft de ce calibre que fort comme de
fa fource dans nos plus grands vitraux une multitude
de vitres toutes égales entr’elles , d’autant
plus régulières que, fuppofant dans chacune des
panneaux une hauteur & une largeur égale * un
leul panneau de vitres devient la règle de tous
les autres , comme le calibre eft devenu celle du
panneau, entier. L’ancien ufage de blanchir les
tables'eft encore ufité parmi nous dans l’exécution
de nos chefs-d’oeuvres, qui font compofés
d’entrelacs', dont les différens contours , dans les
paffages d’une pièce à l’autre, forment des pièces
de verre fi différentes entr’elles, qu’on ne peut
les bien couper & les joindre en plomb qu’après
les avoir .(ignées fur la table fur laquelle elles ont
été tracées.
Nous nous fervons encore de tables blanchies
dans ce qu’on appelle des vitres en diminution. On
donne ce nom aux panneaux de vitres qui, remuant
en partie un vitrail circulaire dans fon
entier, ou feulement dans la partie cintrée d’un
travail quarré vers le bas , font rayonner la façon
de vitres en fe raccourciffant & fe rétrécïffant par
gradation vers le point de centre. Cette diminution,
dont l’effet eft très-agréable à la vue , a été particulièrement
& favamment ordonnée dans quelques
vitraux de la nef de Téglife de Saint-Jacques-du-haui-
Pas à Paris vers le milieu du dix-feptième fiècle ÿ par
le fieur Dulac, l’un des plus habiles vitriers de
fon temps.
Or il y a en vitrerie de deux fortes de diminutions;
l’une plus compliquée , & l'autre plus
fimple. La diminution plus compliquée dont nous
allons donner les règles, ne. fe pratique que dans
des vitraux totalement circulaires. Pour le faire
d’une manière plus intelligible, prenons pour exem- i
pie un vitrail parfaitement circulaire à remplir de
panneaux de vitres en pièces quarrées en diminution.
Suppofons encore que nous voulions partager
ce vitrail en huit feétions ou panneaux \ ces
feftions arrêtées , nous diviferons chacune d’elles,
en commençant par la grande ligne circulaire , en
douze parties ou points parfaitement égaux entr’eux;
de chaque point donné par cette diftribution,
nous tirerons des lignes ou rayons dont chacun
aboutira au point du centre : puis étant convenus
delà hauteur que nous voulons donner au premier
rang des/ pièces, nous en défignerons l’efpace par
un point marqué à la tête de chaque feélion au-
deffous de la grande circulaire ; enfuite nous tirerons
du point de centre au point défigné ci-deffus une
fécondé circulaire qui, paffant à travers des rayons,
donnera la largeur du bas de chacune des pièces
qui doivent former le premier rang. C ’eft cette largeur
donnée par fa fécondé circulaire , qui déterminera
la hauteur des pièces du fécond rang,
après en avoir tracé l’efpaçe au-deffous de la fécondé
circulaire par un point auquel amenant du
centre une troifième circulaire qui, paffant comme
la fécondé à travers des rayons, fixera à fon tour
la hauteur des pièces du troifième rang.
On continue ainfi de rang en -rang en faifant
fervir la largeur du bas de chaque pièce du rang
de deffas de hauteur aux pièces du rang de défions
jufqu’au douzième rang ; nous trouverons
parçe moyen la mefure donnée d’un vide circulaire
que cette diminution entoure, & que l’on
ou de pièces peintes qui les encadre. Cette diminution
remplit ordinairement par un panneau de vitres
en entrelacs , ou par un panneau de vitres peintes
fermenté par une frife ou de pièces entrelacées,
qui n’eft pas fans effet récrée beaucoup
la vue , fur-tout fi le grand cercle eft lui-même
furmontè par un pareil cadre.
C e que nous venons d’établir par rapport à la
pièce quarrée, peut fervir de règle en l’appliquant
a chaque façon de vitres , en obfervant d’en dif-
tribuer les échiquiers en nombre pair ou impair,
fuivant que la façon de vitres le demande : on
obfervçra néanmoins de n’en tracer les traits que
bien légèrement fur la table, à la mine de plomb ;
parce que , comme nous l’avons déjà d it , ils ne
doivent fervir que de guides , pour deftiner les
traits principaux qui figurent & caraélérifent les
pièces de la façon de vitres qu’on s’eft propofé
d’exécuter. O r , tous les rangs de pièces qui doi-,
vent être dans la diminution d’un travail parfaitement
circulaire, pour en faire un tout régulier,
dans quelque façon de vitres qu’il s’exécute, fe,
raccourciffant & fe rétréciffant entr’e lles, & étant
par conféquent foit inégales, on ne peut mieux
faire que d’en deftiner une ou plufieurs feâions
ou panneaux fur la table blanchie à cet effet. Alors
on coupe toutes les pièces fur la table, en obfervant
de le faire avec le plus de julleffe & en dedans-
du trait pour retrouver les épaiffeurs des coeurs du
plomb ; de façon qu’en finiffant la jointure de"
chaque panneau, U ne fe trouve rien de fuperflu
à retrancher fur les pièces de la ligne qui le ter*
mine.«
Il eft encore une diminution plus fimple, qui
peut s’exécuter dans les parties cintrées qui couronnent
la psriie quarrée d’un vitrail : prenons
encore la pièce quarrée pour modèle de cette
diminution. Diftribuons la partie cintrée du vitrail
en quatre feélions ou panneaux égaux ; divifons
la-plus grande demi-circulaire de chaque feélion
en autant d’échiquiers ou efpaces qu’en comporte
1 chaque panneau quarré dans fa largeur en nombre
pair ou impair, ainfi que la fufdite largeur fe
comporte ; puis partageons chaque ligne droite
ou diagonale de chaque feélion en autant d’efpaces
égaux : tirons enfuite du point du centre , à commencer
par la rangée d’en haut, des demi-circulaires
qui commencent & aboutiffent à chacun
des points marqués fur les lignes droites ou
diagonales de cha_que feélion , & ainfi de point
en point nous arriverons à la dernière circulaire,
que nous diviferons enfuite en autant d’efpaces
que la première ; de là nous ferons paffer fur les
points marqués dans la grande circulaire d’en hkVxt
& dans la plus petite vers le bas, qui fe répondent,
des lignes ou rayons qui fixeront retendue' de
chaque pièce, & confervant la même hauteur à
chaque rangée de pièces, fe rétréciront?feulement
à fur & à mefure qu’elles avanceront vers le centre ;
dont' le vide pourra être rempli comme la précédente
difninutiôn.