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pour le démolir de l’acier trempé. Si l’on enduit
dans un endroit humide, où le mortier auroit peine
à féeher, il faut couvrir l’enduit de planches qu’on
aiïujeitir. afi 1 qu’il ne tombe pas dans le premier
moment ; mais une fois qu’il commencera à prendre
, on peut ôter les pianches & l’opération efl
finie.
On peut employer ce procédé à la conftruélion
des badins & pièces d’eau, des voûtes, des fou-
tërrains & autres ouvrages expofes ou deftinés à
l’humidité.
Il efl à obferver que la chaux éteinte de la manière
indiquée peut fe conferver comme fi elle
eût été éteinte dans l’eau, & qu il fuffit de la
mouiller de nouveau avec du fang de boeuf, pour
s’en fervir, fi elle s’ètoit par trop défléchée.
Voûtes & planchers en briques crcitfe.s.
MM. Hazon, Boullé, Mauduit, Peyre & Gul-
laumot, commiffaires nommés par facadémie d’ar-
chiteélure, à laféance du 9 mai 17S7, Pour l*exa“
nven de nouvelle conftruâion de voûtes & planchers
.en briques légères & creufes, dont les
avantages ont été expofés dans un mémoire lu à
la même fèance , par le fleur de Saint-Fart, archi-
teéle des hôpitaux , fe font tranfportés , les 12 & '
19 du même mois, aux ateliers du fieur Goblet,
maître careleur,, demeurant rue Copeau , & y ont
vu les objets ci-après détaillés > dont ils font ainfi
le rapport à l’academie*
1®. Un plancher de fix pieds en quarré , établi
fur un bâti de charpente > pofé fur quatre piliers
& retenu dans ledit affemblage, par de fimples
chevilles, & au moyen de la coupe pratiquée
dans les pièces de bois, dont eft formé le plancher
I cette voûte abfolument plate a été expofée
à toutes les intempéries de l’air depuis l’aufimne
dernier, jufqu’au moment a&uel, après lui avoir
fait fupporter un poids de 1200 liv. ©n a percé
les fonds fupérieurs & inférieurs des briques exa-
gones & creufes, dont il efl compofé, de manière
qu’il ne fe prèfente plus qu’une efpèce de refeau
à jour, dans prefque toute fon étendue, cela ne
nous a point empêché de monter deffus au nombre
de fix perfonnes, fans la moindre crainte, attendu
qu’il efl encore fufceptible de fupporter un poids
beaucoup plus confidérable.
a° . Le fieur Goblet a fait conflruire à côté de
fon four, un autre plancher quarré de douze pieds
de côté, retenu d’une part entre une folive parallèle
au mur du four & le même four, & latéralement
par une eloifon assez mauvaife, de fix
pouces d’épaiffeur, & par un mur en terre &
moëlons , de dix à onze pouces ; ce même plancher
eft conftruit avec des briques de huit pouces
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. de long, quarrées dans -leur partie fupérieure &
>erminèes circulairerer.t par le bas; il n’y a que
fis pouces de bombement, & quoique foutenu
pat des appuis aufii foibles, il fupporte journelle-
ment un poids de quinze à vingt milliers en glaife, 1
deflinée aux travaux des ouvriers établis dans
cette partie.
3°. Nous avons encore vu un troifième plancher
de vingt-quatre pieds de long fur huit de !
large , qui n’a que dix pouces de flèche. Ce plancher,
retenu à fes deux extrémités , par des po-
eanx montans foiidement arrêtés car des contre-
fiches , eft adoilé d’une part à un pignon par des
bandes de fer fcellées dans le mur & cramponnées
& une pièce de. bois horifontale qui fait l’office
du mur de eloifon.
- Au-deffus de ce plancher & fur les mêmes di- ;
menfions dans le plan, on a conftruit une Voûte
de dix pieds de hauteur fous clef, percée à l’une
de fes extrémités, d’une porte de deux pieds &
demie de large, fur fix de haut, & à l’autre
extrémité, d’une efpèce de manfarde, montante
à la même hauteur dahs la voûte, depuis.la furface
du plancher, jufqu’au fommet de la porte & de
la croifée dont on vient de pat 1er; les doffere:s
font conftruits avec des briques creufes, emboîtées
& liées les unes dans les autres , par des
faillies en retraite pratiquées en leur extrémité, de
manière que le tout préfente une conftruélion a*
peu-près feinblable à celle qui auroit été faite
au-deffus des reins de ladite voûte par un mur
en moëlon ou en pierre, de petit appareil, avec
une grande différence de légéreté, caufée comme
on le v o it, par le vide des briques dont il eft formé*
4?. Au-deffus de ladite voûte on a commencé
une voûte o give, formée de pareilles briques,
pofées de champ, fuivant la courbure de la voûte,
& devant fervir de toit à celle qui eft immédia«
tement au-deffous.
Afin de diminuer la pouffée tant du plancher
dont nous venons de parler, que de la voûte qui
eft au-deffus, ainfi que pour modérer l’effort caufé
par le gonflement du plâtre , on a difpofé de quatre
pieds en quatre pieds de diftance des tirans de fer de
deux pouces de large, fur trois lignes d’épaiffeur,
tant audit plancher qu’à la voûte qui eft au-deffus,
au moyen de quoi le tout nous a paru d’une très*
grande folidité.
q°. Enfin, à côté de ce plancher, & joignant
le pignon auquel il eft adoffé, on a conftruit un
toit avec des briques de même forme que celles
employées à la voûte ogive dont nous venons de
parler ; ce toit, fur la pente ordinaire n’a point
d’autre tuile que la furface fupérieurs des briques
dont il eft formé,, ôi n’a ni lattes ni chevrons.
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Tels font les divers effais que nous avons v u s ,
fans par er de différentes briques d’échantillons
plus ou moins confidérables , ..deftinés à des ouvrages
de même nature. M. de Saint-Fart convient
lui-même , comme l’académie, le favoit d’ailleurs,
que les monumens des anciens lui ont donné la
première idée de ces fortes de conftruâions : on
ne lui en fera pas moins redevable d avoir renou-
Vllé parmi nous ces procédés ingénieux , & d’autant'
plus intéreffans aujourd’hui , que l’pn commence
a s’apercevoir de la difette des bois, dont
le prix augmente continuellement en même temps
qu’ils diminuent de qualité.
Nous ne doutons pas que ces moyens de bâtir,
employés par des conftruôteurs habiles & éclairés,
ne préfement des avantages nombreux, foir à
railon de rincombuftibilité ae ces fortes de voûtes,
l'oit à raifon de leur plus grande légéreté. On peut
même efpèrer de diminuer l’emploi du fe r , fi
l’on conftruit avec un excellent mortier, au lieu
de plâtre dont le gonflement produit des effets
fouvent nuifibles à la folidité.
Nous ne pouvons nous difpenfèr de louer le
zèle; du fieur Goblet, que.M. de Saint Fart a
affocié à fes travaux, & dont il reconno;t avec
plalfir, que les idées lui ont été fouvent très-utiles
dans les différentes tentatives dont nous avons
vu les réfultats. Nous croyons donc qu a toutes
fortes d’égards ces nouveaux travaux , ces nouvelles
pratiques, fufceptibles d être variées, fuivant
les lieux & les différentes natures de conftru&ion ,
méritent l’approbation 6c les éloges de l’académie.
Autre rapport des commiffaires de l academie des
fciences, MM. Fourcroy, Cadet, Cordonne.
MM. de Saint-Fart & Goblet font différentes
épreuves pour déterminer fa force des poteries,
& fe font prêtés à toutes nos demandes, en hommes
inflruits & qui ne demandent que d’être éclairés.
. Us fe font chargés des préparatifs de nos expériences.
Nous avons d’abord commencé par rompre chaque
pot ifolé.... Les pots qui fervent à former les claveaux
des voûtes, & qui ont fept pouces de long,
à-peu-près quatre pouces de large, ont porté au
moment de la rupture fept à huit cents livres.
Un pot exagone de fix pouces de diamètre , fix
pouces de hauteur , preffé dans la direction de fes
angles oppofés , fupportoit au moment de la rupture
, mil fix cent quatre-vingt«fept livres.
Un grand pot quarré, de cinq pouces & demi
de côté & huit pouces & demi de hauteur, n’ayant
fond ni tête, placé de bout & chargé perpendiculairement
dans le fess de fa longueur, fup-
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portoit au moment de fa rupture, trois mille cinq
cent quarante livres.
Cette manière de mefurer la force des pots ifoles,
eft fans contredit très-défavantageiife, parce^que c«s
.pots n’étant pas foutenus, comme lorfqu ils fds-
ment un corps de maçonnerie, le moindre porte-
à-faux les fait rompre, & que d’ailleurs toute la
preflion- ne s’exerce fouvent que fur une très-
petite partie de la furface du pot ; ainfi pour
mettre la queftion fur fon véritable point de vue,
il falloit rompre une fuite de pots, placés & maçonnés
comme ils le font dans la conftrnéhon des
voûtes. Ces meilleurs ont défiré avec nous cette
expérience , & fe font chargé des préparatifs.. ..
Voici le réfultat de cette expérience.
Trois pots maçonnés en plâtre, deux f.rvant
de bafe , le troifième placé en échiquier fur* les
deux autres ; le tout enveloppe fur le to;e,
de maçonnerie en plâtre , l’on a pofe lé billot fur
le pot fupérieur recouvert de huit à dix lignes de
plâtre , il n’a été rompu que par une preflion de
cinq mille cinq cent foixante-huit livres.
Nous avons répété l’expérience précédente ; dans
cette expérience, quatre pots ont porté dix mille
trois cents livres & n’ont pas été rompus ; les ; o-
teaux du hangard où nous faifions nos expérienc s
& qui fervoient de point d’appui à notre levier ,
s’étant fculevés , il a fallu abandonner cette expérience,
dans laquelle chaque pot fupportoir le
double de la preflion qui les a rompus dans l’expérience
précédente.
Nous nous fommes réduits à caffer deux des
pots fupérieurs du milieu du chaflis , de l’expérience
qui précède.... Us ont été chargés de neuf
mille neuf cent foixante livres , & les pots ne
s’étant pas rompus, il a fallu abandonner cette
expérience.
Il paroît réfulter de ces effais, que lorfque les
pots dont ces meflieurs fe font ferv.s pour former
les claveaux de ces voûtes, font enveloppés de
maçonnerie, & que la preflion s’exerce fur le
milieu de la iongeur des pots, ils peuvent porter,
comme nous venons de le trouver par notre
premiereffai fur des pots maçonnés, plus de cinq
mille livres chacun, dans la largeur de quatre
pouces.
Les expériences que nous venons de mettre
fous les yeux de l’académie ; les différentes ef-
pèces de voûtes que ces meflieurs ont fait conf-
truire, qui paroiffent faines & folides , quoique
chargées d’un très-grand poids , ayant vingt-quatre
pieds dans oeuvre, n’ayant que dix pouces de
bombement ( étoient chargées de vingt milliers ,
lorfque meflieurs les commiffaires les ont vues ).