
la mefure des contours du cintre, ou plein rond
ou furbaiffé, ovale ou anfe de panier, & de la
partie quarrée dudit vitrail, s’il n’y a point de chaffis
de fer.
Il n’a befoin que de la hauteur du milieu du.
cintre, & des deux hauteurs de la naiffance dû
cintre de chaque côté & de la partie quarrée. Ces
mefures exaâement prifes, il en rapporte le plan fur
le papier, en les réduifantdu grand au petit. L ’ufage
le plus ordinaire eft de réduire l’échelle qu’il doit
luivre à un pouce pour un pied. Ainfi il combinera
le nombre de panneaux qu’il peut donner au vitrail
, de manière qu’ils foient égaux entr’eux en
largeur & en hauteur dans la partie quarrée, ou
qu’ils aient tous la même mefure , ou quarrée où
oblongue, toute forme plus large que haute n’étant
point gracieufe à la vue. Sa partition ainfi faite
fur le papier & tracée par des lignes au crayon,
il peut y tracer à l’encre la largeur du fér, moitié'1
de chaque côté -du milieu de ces lignes;,cequ’il',
obferve dans la partie çeintrée, lorfqu’il y en a
une, en la diftribuant en autant de rayons que la
mefure & le bon fens peuvent lui en indiquer. Le
nombre & la mefure de fes panneaux étant arrrêiés,
il partage, à l’aide du compas, comme nous l’avons
dit ci-devant, en parlant de l’ordonnance des différentes
façons de vitres blanches , en partant de
la ligne du milieu, la hauteur & la largeur de
chaque panneau en autant de petits quarrés égaux
ou prolongés qu’en demande la façon de vitres
preferite ou acceptée par l’architeâe. C’eft au moyen
de ces échiquiers, ainfi que les vitriers les nomment,
qu’ils tracent fur le papier les différentes figures &
compartimens de pièces qui doivent compoferTen-
fembie de chaque panneau de vitrail, par leur rap- ;
port entr’elles, & qui par conféquent doivent leur
en donner le calibre. Le vitrier fent alors la quantité
de verges de fer qu’il peut donner à chaque
panneau, pour le foutenir en force, la place qu’elles
doivent y occuper, celle des crochets de fer qui
doivent porter les verges, celle des nilles propres
à recevoir le panneau & à lui former pour ainfi dire,
une encadrure qui l’aîTure en place, par le moyen,
des clavettes de fer qui, patTant au travers de ces
* nilles, retiennent les bords du panneau.
Un ferrurier expérimenté dans cette forte d’ouvrage
qui n’eft pas fort fréquent, pourroit fur le
fimple plan exécuter le vitrail, & le vitrier fes panneaux
, pendant que le premier feroit fa ferrure.
Celui-ci regardant toujours la tige du milieu du
deflin comme le milieu de fon fer, ne peut fe
tromper, quand il n’auroit que le modèle en petit.
Cependant le vitrail doit être entouré d’un chaffis
de fer, pour éviter la mal-propreté qu’occafion-
nent par la fuite les graviers du fcellement, qu’il
faut démolir toutes les fois que l’on veut lever
les panneaux pour les nétoyer ou les réparer. Il
eft expédient, fur-tout lorfqu'il eft cintré, d’en
tracer le plan en grand dans un lieu a fiez fpa.
cieux, & d’y marquer exaâement aVec la largeur
du fer la diftribution des panneaux qui doivent
le compofer, la place des nilles, & celle des crochets
pour les verges de fer , afin que le ferrurier
s’y rapporte.
Ur£ vitrail de fer eft quelquefois compofé de
{impies barres de fe*, de feize à dix-huit lignes
de face, fur cinq à fix lignes d’épaiffeur , garnies j
comme nousTavohs dit,--de nilles & de crochets;
& quelquefois ces barres de fer font recouvertes
de plates-bandes de forte tôle ou de fer bat.u,
entai.lies & percées à l’endroit des nilles qui les
traverfent, où-elles font retenues par des cia- I
vettes.
Quant aux crochets, on les rive fur ces plates-
bandes ; quelquefois aufli ce font de boulons à vis !
& à écrous rivés fur les montans & les trav.erfes,
qui paftant au travers de plates-bandes & même
au travers des verges de fer apphties & percées
par les bouts, tiennent la place des nilles & des
crochets, & les écrous ferrent le tout enfemble;
mais cet ufage doit être regardé comme le moins
. à fuivre ; à caufe de la facilité avec laquelle ces
écrous fe rouillent, & de la difficulté qu’il y a de
les déviffer lorfqu’ils font rouillés, ou à caufe du
rifque de cafter une vis en la forçant, ou de perdre
les écrous qui peuvent échapper de la main de
l’ouvrier, & dont le tarreau feroit difficile à retrouver
ou à refaire; au lieu'qu’un léger coup de mar*
teau chaffe aifément la clavette de fa niile, & que
l’ouvrier ne craint point d’être renverfé du haut
d’une échelle, ou d’un échafaud, par la faute ou
de la vis qui lui manque en fe caftant, ou de la clef
qui gliffe fur l’écrou, au lieu dé l’embraffer : ce qui
n’eit malheureusement pas fans exemple.
Comme on ne fe propofe point ici de preferire
au ferrrurier ce qui eft particulièrement de fon in-
duftrie , c’eft à-diré l’affemblage des montans & des
traverfes d’un vitrail, on dira feulement que le plus
ordinairement après avoir coupé la quantité de
montans néceffaires pour la hauteur du travail,
après avoir laifle au premier & au dernier un peu
plus de longueur qu’aux autres pour le fcellement,
lorfqu’il n’y a pas de chaffis de fer, il les joint enfemble
par des. croifillons appliqués de l’autre côté
des vitres fur chaque montant, en laiffant entre
chacun d’eux un vuide capable de loger la traverle
quLeft arrêtée entre les deux montans par un bou‘
Ion à tête du même côté que les croifillons, & à
vis du côté des \itres, laquelle paftant à travers
d’une rondelle de forte tôle ferrée, qu’on y place
lorfque les vitres font pofées, eft ferrée par un
écrou contre les coins de quatre panneaux qu’elle
empêche de s’entrouvrir.
j Rien de fi ordinaire que de voir dans les an*
cierines églifes dé grandes formes de vitres qu’on
diffingue par ce nom, des vitraux de fer. Elles font
divifèes fur leur largeur en un ou plufieurs morceaux
de pierre montans qui foutiennent les amor-
tiffemens de la partie cintrée, conftruite de pierres
de differentes ordonnances ou contours, qu’on
appelle autrement les remplijfages
Or, je fuppofe qu’au lieu des anciennes vitres J
peintes, dont les formes de vitres étoient remplies, I
& qui tomboienr tous les jours en ruine , ou par
vétufté, ou par un défaut d’entretien , quelquefois
occafionné par le goût de notre fiècle antipathique
avec la peinture fur verre, on charge un vitrier
de les garnir de vitres blanches, de la façon qui
aura été choifie ou acceptée par l’architeâe; alors
le vitrier doit obferver fi les morceaux ne font
pas contre-tenus par plufieurs fortes bandes de
fer dormantes qui, les traverfant, font fcëllèes
pir les extrémités dans l’épàiffeur des murs, telle
qu’eft ordinairement celle qui porte la partie cin-
trée d’une defdites formes de vitres. S’il n’y a que
celle-là, il doit prendre la mefure de l’efpace qui
fe trouve dans la hauteur de chaque pan ou colonne
de vitres , par un meneau de pierre, du def-
fous de la niile de ladite traverfe dormante, juf-
qn’au fond.de la feuillure d’ en bas, & s’afturer de
. même de la largeur de chacun defdits pans ; puis,
confidérant chaque pan comme un vitrail parti-
| cuber, il fuivra pour la diftribution des panneaux
du calibre, la même route que nous avons
dit plus haut qn’il devoit tenir, pour donner à
chacun de fes- panneaux une diftribution qui fi-
niffe, autant qu’il fe pourra, par quatre coins égaux,
pour lefdits panneaux être féparés entr’eux'par
une traverfe de Fer garnie de fes nilles dans les
efpaces convenables, amovible, St qui fera fcellée
d’un bout dans la feuillure ou fur la rainure du
meneau , de l’autre dans la feuillure & fur la rainure
du mur , autant de fois répétée que l’étendue
dudit pan ou colonne peut comporter de panneaux.
Les vitriers nomment barlotières, ces traverfes
de fer moins fortes ordinairement d’épaifteur &
de face que la traverfe dormante, parce qu’elles
n’ont pas un poids fi lourd à fupporter. Les nilles
dont elles font garnies, y font la même fonâion
que dans les vitraux de fer. Quant aux verges
qui doivent maintenir le panneau en force, elles
font tetenues dans la rainure ou dans la feuillure
des meneaux & des murs, creufées à cet effet
avec la befaigue, dans lefqueiles on les inféré
par forme de revêtiffemenr. Lorfqus les vitres
neuves font pofées en place , les verges étant arrêtées
par les attaches , dont on les entortille
avec les doigts, ( comme cela fe pratique dans'
toutes les vitres en plomb ) on les fcelle fur
chaque rainure ou feuillure en dehors fi elles font
pofées par dehors, ou en dedans fi elles le font
en dedans, en plâtre ou en mortier, fuivant l’ufage
des lieux, avec une petite truelle de fonte de
cuivre ,ou de fer, formée comme une feuille de
laurier.
Au furplus, les vitriers fe fervent pour préparer
le plâtre & le mortier propre à fceller les panneaux
de vitres des égliles, d’ une petite auge de
bois moins étendue que celle des couvreurs , percée
vers le haut de chaque côté, fur fa longueur,
de deux trous, dans lefquels ils font pafi'er une
corde*qui fert d’anfe, & retenue par un crochet
de fer en S, qui la tient fufpendue fur la main de
l’ouvrier dans un des bâtons de l’échelle, dont il
fe fert pour pofer fes vitres en place. S’il fe trouve
dans ladite forme de vitres une fécondé ou meme
une troifième traverfe dormante, femblable à celle
qui fupporte la partie çeintrée , le vitrier doir tenir,
par rapport aux efpaces qui fe trouvent entre
chacune defdites traverfes dormantes, le même
ordre que deffus, en allongeant ou raccourciffant,
fuivant le befoin, fes échiquiers fur leur hauteur
feulement.
Quant à la partie çeintrée des amortiffemens ,
il en leve exaâement le plan, en y obfervant fidèlement
la largeur de la pierre du fond de fes
feuillures ou rainures, & tous les compartimens
qui en règlent l’ordonnance, qu’il trace fur le papier
à pouce pour pied ; puis prenant pour réglé
les échiquiers qui ont donné le calibre qu il a fui-
vi dans la partie quarrée, en obfervant de mettre
toujours dans le milieu la pièce principale de la
façon de vitre qu’il y a fuivie, il les trace fur
toute la hauteur & fur toute la largeur de la dite
partie cintrée, comme fi toute cette partie
ne devoit faire qu’un feul panneau ; & laiffant
nus les contours delà pierre fur laquelle fes traits
ont pafté, il fe contente de deffiner la façon de
vitres dans les vides qui doivent être remplis de
vitres, dont la pierre eft cenfée occuper la place
dans route fon ordonnance. Il répète enfuite la
! même opération en grand, dapres ce modèle en
petit fur fa table, ou par moitié ou par tiers , ou
par quart, fuivant l’étendue dudit rempliffage,
pour y couper toutes fes pièces, comme à la diminution
, & les joindre avec le plomb iorfqu’elles
font coupées. [
Il eft des églifes où les vitres fe pofent en-dehors,
qui, comme la cathédrale de Paris, ont des
plates-formes , fur lefquellés le vitrier fe fait échafauder
ou s’échafaude lui-même, fuivant l’ufage
ou le devis & marché qui en a été fait ; & de deffus
fon échafaud folidement fait; il pofe fes vitres
de plancher en plancher, en obfervant que les
boulins & autres pièces de bois ne lui nuifent point
en paftant au travers des lieux qui doivent etre
j remplis de vitres ; c’ eft de toutes les manières de
pofer les vitres d’églife la moins rifijuable pour le
I vitrier,