
de vingt-fix pouces de grand diamètre & de dix-
huit pouces de petit diamètre, il fuffira de donner
au fourneau fix pieds - de long fur une largeur
femblable, & une hauteur proportiopnée ,
oc relative à l’efpèce du combuftible. Un fourneau
de huit pieds de long, contiendrait cinq pots fur
chaque fiége , mais alors l’efpace à échauffer devenant
plus confidérable, il faudrait plus de combuftible
, & par conféquent on feroit obligé à augmenter
l’étendue du foyer, ce qui'entraîneroit la
néceffité de donner plus de largeur au four & de
porter cette dimenfion à environ fept pieds Ou
iept pieds f.
Nous croyons devoir faire connotre îune manière
de conftruire les fours de fufion imaginée &
exécutée parle fieur Dominique Epenchtenner di-
feâeur de verrerie, que nous avons déjà eu occa-
fion de citer. Ayant déterminé la courbe qu’il veut
donner à fa couronne, il appuyé fa voûte fur les
coins du four, & fur lès deux tonelles, qui, voû:ées
elles-mêmes en plein ceintre, font en état de fou-
tenir la charge ; ia confiruéfion fe réduit alors à
jeter un arceau d’un des côtés du four où fe trouvent
les tonelles , à l’autre ; les deux côtés où
font percés les ouvreaux font montés à part, &
on a feulement l’attention, dès.qu’on les a~élevés
perpendiculairement jufqu’à la hauteur des ouvreaux
de leur donner une courbure qui les ré-
uniffe à la couronne. En employant cette méthode ,
les deux parois du four du côté..des ouvreaux font
totalement indépendantes de la voûte, & dans le
cas où l’on elt obligé de les réparer 9 on peut les
démolir & les reconftruire * fans inréreffer lacon-
fervation de la calotte, & fans altérer fa folidita.
Les pots font fabriqués en moule ou à la main,
comme pour les'autres genres de verrerie, que
nous avons déjà traités, & on les introduit dans
le four, ou à la manière des glaceries, ou, ce qui
eft plus ordinaire, comme nous l’avcns expoiedans
la defcription de la verrerie en boutelles noires. ■
Le verre à vitres commun , c’eft-a-dire celui
dont on vitre ordinairement les appartemens, eft
d’un vert plus ou moins clair, & attendu le prix
modique auquel on le donne àxrk le commerce,
on eft obligé de faire les compofitions le moins
chères qu’il eft poffible; celles dont nous avons
indiqué les dofes dans la fabrication précédente
ferriroient de même avantageusement, pour celles
dont nous nous occupons. On employé fuivant
la pofition où l’on fe trouve, & le prix auquel
on peut les obtenir tous les fondans falins dont
nous avons parlé dans l’article verrerie ( arr. de
la ) : on tirera parti avec l’intelligence convenable
, des foudes, des falins & des cendre*; le fabie
le plus blanc, & en même temps le plus facile à
fondre méritera la préférence comme pour toutes
les autres verreries.
La prompte fufion, Je bel. affinage , & une
fluidité qui permette de travailler, fans que le
four foit trop refroidi, & fans que la matière
trop fluide fe diftribue difficilement & inégalement
dans la pièce fabriquée, telles font les qualités
que l’on recherche dans les compofitions de
verre à vitres , tant pour la cé'érité du travail
que pour l’abondance & la beauté du produit.
Quant à la couleur du verre, on cherche à diminuer
l’intenfité du verd qui lui eft propre , en corrigeant
la nuance du jaune que contient la compofition
; on y parvient par l’addition du cobalt,
du faftt e ou du bleujéfaiur , écablifiant les dofes de
ces diverfés ma ières fur la propriété colorante de
chacune d’elles. Le cobalt calciné colore puiflam-
ment le verre en bleu, le faffre du commerce produit
une nuance moins vive , &. enfin l’ azur des
quatre feux encore moins colorant, doit êtrè employé
à pius forte dofe. Il faut en général que
le verre'à vitres regardé dans la tranche offre une
nuance non décidément bleue, mais d’un vert
bleuâtre.
L^addition de la manganèfe peutauffi contribuer
à faire produire à la compofition un verte plus
blanc, mais fon effet fer^bien peu fenfible , fi elle
n’eft pas frittée avec les autres matières , ou qu’on
n’ajoute pas une certaine dofe de nitre.
Voici quelques compofitions qui ont fourni avec
divers fondans du beau verre à vitres.
Soude d’Alicante ou de
cite..................................
Sable...............
Cendre-.........................
Salin ou potafîè..........
Saffre. .................... •. . .
280 liv.
$co’ , .
200 -
60
H iiv. 1 onc. 6 gr.
1040 liv. 1 onc. 6 gr.
Salicor de Languedoc. 340 liv.
Sable . . . . . . . . . . . . . . 440 -
Cendrés.................. . 200
Salin ou potaffe........... 60
Saffre............................. " liv. 1 onc. 6 gr.
1040 liv. 1 onc. 6 gr.
Cendres eravelées.. . . 320 liv.
Sable............................. 4 4 ° -
Cendres.. . . . . . . . . . . 200
S 1 lin ou potaffe........... 60
Saffre......... .. '.......... " liv. t onc. 6 gr.
1020 liv. 1 onc. 6 gr.
Cendres de tabac......... 800 liv.
Sable.......................... . 440
Cendres. ....................... 200
Salin ou potaffe 60
S a f f r e . . . . . .................. “ ■ liv. 1 onc. 6 gr.
1 500 liv. 1 onc. 6 gr.
Laquelle de ces compofitions que l’on veuille
employer , ou de quelque manière qu’on en combine
d’autrès, relativement à i’aétivité du feu dont
on peut difpofer, on ne peut compter fur la couleur
-qu’on recherche, qu’a .tant que les matières
auront fubi une forte ca cination dans les arches
cendr erts 'où s’exécute la fritte , puifque c eft
fur-tout à cette opération que l’on doit la diffi-
pation du principe colorant gr offre r.
U feroit à fouhaiter pour la bonne qualité du
verre , que l’on n’employât dans les compofitions ,
qu’une forte de fondant falin ; le mélange de l’al-
kali fixe végétal & de l’aikali fixe minéral peut
produire des défauts d’union dans le verre , qui
fe manifeftent fur tout par des cordes, & des
ondes : de ces deux fondans réunis, combines
avec le fable dont ils peuvent s’emparer ,^-éfultent
des verres de différentes pe anteurs fpécifiques ,
qui ne fe mêlent intimement qu’avec peine. Lon
aide à leur mélange exaâ par le burgeage , par le
maclage ou démaclage, mais 1 aftivite de la chauffe I
eft fans contredit le préfervatif le plus puiflanr.
On employé avec utilité dans chaque potee de
verre , quelques onces d’arfenic , que l’on y verfe
avec la première pellée de compofition que 1 on
enfourne.
On trouve dans les mémoires de l’Académie
de Berlin, l’annonce d’un verre vert , effacé par
M. Ghérard , dans lequel il n’entre aucun fondant
falin , & qui cependant eft , fuivant l’auteur Supérieur
en qualité au verre ordinaire. Les fubftances
qui conftituent ce verre font toutes terreufes , &
dans leur combinaifon , fe fervent réciproquement
de fondans ; les dofes preferites font deux parties
de feld-fpath pulvérifé et fortement calciné ; deux
parties de fable blanc , ou de quartz pulvérifé
duement lavé & feché, & une partie de craye.
Le verre devoit être d’un vert clair , par confe-
quent, très-propre, par fa couleur, à la fabrication
du verre à vitres & plus fin , plus foliote que le
verre ordinaire. Ces avantages joints au prix modique
auquel la compofition reviendroit dans un
pays où fe trouveroient en abondance les matières
néceffaires, ces avantages , dis-je , font bienfaits
pour exciter'’ l’émulation & l’ambition des artif-
tes. M. Rey propriétaire de la verrerie du bouf-
quet, que nous avons déjà eu occasion de citer,
avoit trouvé dans fon voifinageun fort beau feld-
fpath ; il réfolut défrayer U compofition de M. Ghérard
; nous affiliâmes M. Chapral & moi à cette
expérience importante. Nous obfervames d abord ,
que le feld-fpath, que nous avions à employer,
contenoit beaucoup de parties quartzeufes, &i nous
crûmes pouvoir évaluer, que la nature l’avoit déjà
combiné avec la quantité de quartz indiquée par
M. Ghérard. En confèquence de cette conjeâure,
nous ne mîmes point de fable dans notre compofition
9 & nous remplaçâmes la craye par de
très-belle chaux. Nous enfournâmes donc dans un
creuzet d’effai, qui pouvoit contenir de 3 à 4 Hv»
de verre fondu, quatre parties de feld-fpath pulvérifé
& bien calciné, & une partie de chaux :
le réfultat de notre épreuve fut à peu près tel que
l’annonce de M. Ghérard ; nous eûmes affez promptement,
un verre d’un vert clair & agréable, •
tirant très-légèrement au jaune, tranfparent , bien
fondu & bien affiné ; nous obfervâmes feulement
dans' la maffe vitreufe une afféz grande quantité de
gra*ns de fable quiétoient demeurés infondus. Cette
expérience fembla donc p; entièrement confirmer 1 af-
-fertion de M. Ghérard , 20. prouver que nous ne
nous étions pas trompés dans le jugement que nous
avions porté de la compofition de notre feld-fpath,
qu’il contenoit feulement encore plus de quartz que
nous n’avions penfé. Cette efpèce de fuccès
encouragea M. R e y , & lui infpira la réfolution
de faire une fécondé expérience en grand, dans
un pot de verrerie, en profitant des lumières qu’il
avo t acquifes dans fon premier effai pour fe
procurer avec certitude la fufion du fable excédent
qui étoit refté infondu ; on enfourna la même
compofition à laquelle on avoit feulement ajouté
une petite quantité de fondant falin, capable de
vitrifier le fable furabondant. Il eft certain que la
compofition n’étant plus exactement la meme , que
celle M. Géhrard, il y aurojt eu de l’injuftice à
attendre exactement le même réfultat, mais comme
la différence étoit peu confidérable , les réfultats
dévoient, beaucoup fe rapprocher. Dans les premières
heures de l’enfournement , la fufion du
feld-fpath paroiffoit aller à peu près aufli vite que
celle des autres potées enfournéès en compofition
ordinaire, mais ces dernières furent plutôt prêtes à
recevoir la fécondé fonte, & enfin leur verre fut
prêt à être travaillé, tandis que la compofition
de feld-fpath , étoit encore fort éloignée d’être
parfaitement fondue. Nous obfervâmes pendant
les fontes, que la compofition terreufe étant très-
pulverulente, à mefure que. fa furfae.e fe 5 vitrifiait,
le verre defeendoit au fond du creuzet, &
lu deffus ne prèfentoit conftamment qu’une efpèce
de fritte affez peu liée : nous laiffâmes chauffer
la même potée de compofition terreufe, pendant
un fécond enfournement. Alors le verre nous parût
fondu & affiné, quoique fe c & caffant, & on crût
pouvoir le travailler, comme celui des autres pots,
mais lorfqu’onceffa detifer, à mefure qu’il diminua
de chaieur, il fe réduifit en grumeaux très-multi-
pliés fèmblables au défaut que l’on nomme am-
petit, ou ambite , ou chapeau dans la fabrication
des bouteilles noires, & enfin il perdit toute tranf-
parcnce & devint opaque ou laiteux. Ce font au
refte les phénomènes que l’on a coutume d ob-
ffirver dans les verres dont la compofition eft
trop abondante en fubftance calcaire. Eil examinant
de nouveau le petit creuzet de notre première
expérience qu’on avoit retire du feu, ôc