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par le moyen de quelque coin qui la fera avancer
ou reculer jufqu’à tant qu’elle foit bien fituée.
La conftruCtion de cette machine & la difpo-
fition de fes deux lunettes font propres, non-feulement
pour tailler une torfe également èpaifle, mais
auffi pour des colonnes renflées au milieu, ou qui
foient épaifîés par un bout 8c minces de l'autre.
Pour ce fujet il faut.que l’arbre foit la moitié
en cylindre, & l’autre moitié en cône tronqué fi
la pièce doit être en cône.
Pour tourner une ligne fpirale fur le cylindre,
il faut couper un papier aufli long que le cylindre,
& fi large qu’il puiflTe envelopper exactement le
même cylindre. On divifera enfuite les deux bords
du papier en égal nombre de parties égales , en
commençant depuis un bout jufqu’à l’autre.
On donnera autant de diftance à toutes ces
parties , que l’on voudra que le pas de la vis foit
grand. Ces diftànces étant marquées, on mettra
une régie fur le point a d’un côté, & fur le point
b du côté oppofé, & on tracera une ligne b.
On en tracera enfuite une autre diu point c au
point d , & ainfi tout le refte. Toutes ces lignes
étant tracées, on collera proprement le papier fur
le cylindre’, & fi exactement que chaque point
oppofé fe rencontre; comme par exemple , que
le p,qint.<z rencontre le point e , le point c le point d>
& le point ƒ le point d , & ainfî tout de fuite : par
ce moyen on aura une ligne fpirale fort jufte.
Le papier étant defleché', on fuivra cette ligne
fpirale en faifant une trace avec une fcie , pro-’
fonde d’environ deux lignes. Cette première trace
étant faite, on l’élargira avec une de ces limes à
tiers points, pour faire un fillon également profond,
& affez large pour recevoir la pointe de la
visiou cheville, qui pour ce fujet doit être, faite1
en cône, 8c capable de bien remplir la largeur &
la profondeur du fillon fait avec la ligne triangle ,
puifque cette même pointe doit faire la fon&ion de
guide ou d’écrou, pour faire avancer 8c. reculer
le cylindre.
Qn peut tracer cette ligne fpirale de ;droite à
gauche ou de gauche à droite, & même toutes les
deux enfemble fur le même cylindre, fi on veut
tracer fur une même pièce un réfeau en pointes {
de diamans ; ce qui formera un ouvrage fort
agréable.
On peut faire aufli que< la- fpirale aille en fer-,
pentant : on divifera, pour ce fujet, toute.la lar- :
geur du papier en quatre parties égaies,, qui.diyi- \
feront par conféquent chaqqer ligrte .obUqft$è&
tranfverfale en quatre parties égalés fnr{Cihaçijne|
desquelles on tracera un triangle équilatéral alrér- î
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nativement, un en dedans & l’autre en dehors : on
décrira enfuite un arc de cercle fur chaque partie,
& l’on formera ainfî une ligne fpirale & ferpente.
Mais parce qu’on ne peut approfondir fur le
bois, une ligne de cette nature , avec une frie, ni
avec une lime , il faut néceffairement fe fervir
d’un petit cifeau. Pour ce fujet on tracera la fpirale
ferpente par une double ligne, afin que l’efpace
d’entre ces deux lignes ferve de guide pour creufer
le fillon bien également large , & conforme à
l’é p ai fleur de la pointe de la vis ou cheville , parce
qu’elle doit fervir de guide ou d’écrou pour cette
fpirale ferpente, de même que pour la fpirale
fimple.
On peut encore, par cette méthode, tracer fur
un même cylindre , une fpirale inégale, c’eft-à-
dire, dont le contour & le pas aillent toujours
en diminuant de largeur, depuis un bout jufqu’à
l’autre ; car ayant divifé en plufieurs petites parties
égales la longueur des deux bords du papier, on
prendra les deux premières parties de chaque bord,
enfuite les trois fuivantes , puis quatre, cinq,
enfin ainfî de fuite en augmentant toujours d’une
partie ; ce qu’étant fait , on tracera une ligne
oblique , depuis la première partie de la main
gauche jufqu’à la fécondé de la main droite; &
depuis ,1a fécondé partie de la gauche jufqu’à la
cinquième de la main droite, 6c ainfî de fuite.
De la fimple torfe.
La méthode la plus fimple de tourner une torfe,
fe fait de cette manière : orf tournera deux cylindres
de la groffeur & longueur qu’on jugera à
propos, & tous deux feront terminés par une tête
affez ample pour y placer tout à l’entour trois vis.
La tête d’un de ces cylindres doit être un peu
plus longue que celle du fécond, afin de pouvoir
y entailler la place pour la corde du tour.
On creufera au dedans de chaque tê te , un
goulet affez ample & affez profond pour y rece-
! voir un tenon qu’on laiffera à chaque bout de
! la pièce à tourner.
Il faut ici obferver que ce tenon doit entrer
jufte' dans le goulet du cylindre , afin que lorf-
qùe les deux cylindres font joints à la pièce à
tourner, & que les vis feront ferrées, ils foient
en même ligne que ladite pièce.
Chaque poupée doit être percée d’outre-en-
outre par des trous oppofés directement l’un à
ft’aûtre , & chacun de même calibre que le cylindre
à qûi il doit fervir.
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- ,-Ori a vu cirdevant la manière de tracer une
torfe. ou fpirale à l’entour d’un cylindre.
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Il faut, en dernier lieu, que le fommet de la poupée
foit percé par un autre trou arrondi , 8c qui
pénètre jufqu’au trou dans lequel doit entrer Je,
cylindre, afin d’y placer une poignée ronde, garnie
d’une petite languette de fer ou de laiton, qui
fervira de conduite, à la torfe.
Il y en a qui font ce trou quarré, mais il eft
plus commode de le faire rond , parce que la
même poignée peut fervir pour toutes fortes de
torfes , e°n la pofant félon qu’elles font plus ou
moins obliques. On fe fert de petites vis en bois
pour arrêter & affermir la poignée, & pour aflurer
le jeu du cylindre , afin qu’il coule fans badinage.
Machines pour tourner une pièce excentrique.
On entend par tourner l’excentrique ou une
pièce excentrique, faire au tour un ouvrage fur
quelque pièce , hors le centre de la pièce même;
comme , par exemple , quand on veut creufer
plufieurs boîtes dans une boire, hors le centre de
cette même boîte, ou plufieurs petits bafîins fur
une platine ronde, à l’entour du centre de cette
même platine. '
On peutaufti tourner plufieurs petites platines ,
tablettes ou dames rondes , pofées les unes fur les
autres, & foutenues chacune fur fon pivot, 8c toutes
fur différens centres.
Entr’autres machines , oiï en peut propofer deux
propres à tourner ces pièces excentriques.
La premièrë de ces machines n’eft compofée que
de deux principales pièces; Lavoir, d’uné molette
taraudée dans le milieu , pour être attachée fur
le tourillon de quelque arbre ; elle eft aufli compofée
d’une platine de laiton , taillée prefqu’en
demi-lune , & ouverte dans .le milieu. Cette platine
tient à la molette par trois clous en. vis,. On
doit appliquer la p’\èce à tourner en.tr’elle 8t !a
molette, enfuite la bien ferrer avec* les trois clous
en v is , pour la rendre ferme & inébranlable dans
la fituation où on l’aura établie.
La fécondé machine eft compofée de quatre
pièces; favoir , dlune: tablette , d’une moléttè &
de deux platines de laiton. La tablette doit avoir
un tourillon taraudé, pour pouvoir être attaché .
à l’arbre. La couliffe ou la rainure de la molette
doit gllffer le long de .cette tablette ; & quand on
aura haufie ou abaiffé ladite molette le long de.
cette tablette , on l’arrêtera avec les deux vis , au
point qu’on l’aura établie. La première des deux
platines doit être du même diamètre que la molette
elle eft taillée prefqu’en fer à cheval, 8c
doit tenir, à.la molette par .quatre clous .en.vis,
qui fervent à bien ferrer la fécondé platine , quand
on:l’a. mife dans la fuuation requife. -
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Pour faire au tour une boule bien exatte.
' Les ouvriers ordinaires ufent de differentes manières
pour tourner une boule bien ronde. Les uns
fe-fervent d’un compas crochu, les- autres d une
platine percée autour , félon le diamètre de la
boule , & ils appellent cette platine calibre..
D’autres la tournent en deux différentes reprifes ;
car l’ ayant ébauchée à peu près fur les deux pointes',
iistrâcent au milieu des deux pôles, un grand
cercle qu’on pourroit nommer l'équateur de la boule ;
& prenant deux autres pôles fur cet equateur, de
manière que les deux premiers reprèfenteroient,
l’un ie nadir, & l’autre le zénith de la boule , ce
même grand cerclé leur fert de guide pour 1 arrondir
entièrement. C eux -ci approchent aflêz de la
bonne méthode. Il eft pourtant bien difficile que
les uns & les autres puiffent arriver à cette exactitude
précife de la véritable rondeur d’une boule.
La façon que nous allons démontrer, eft peut-
être la plus jufte & la plus véritable, autant que
' l’art le peut-petmettre. V oici donc comment il faut
s’y prendre.
Il faut premièrement tourner un cylindre de la
même minière dont on veut former une borne. -
diamètre de la bafe de ce cylindre doit être égal
au diamètre de la boule que vous prétendez taire,
& que la hauteur ou longueur de ce même cylindre
foit bien égale au diamètre de fa même bafe.
Ayant établi la longueur & l ’épaifleur du cylindre
, tracez fur fa longueur , juftement au milieu ,
entre les, deux bafes-, un trait le plus fubtil & le
plus délicat que vous pourrez. Si votre cylindre
eft bien jufte, vous tracerez un véritable cercle.
Creufcz enfuite un fabot ou empreinte de bois,
dé manière que vous y puiflkz faire, entrer une
partie de votre cylindre, non point par fa bafe ,
mais par fa longueur; en forte qu’il y en ait un
peu plus de la moitié en dehors du fabot, quand
vous l’y aurez appliqué dedans.
C ’eft ici qu’il faut bien prendre garde à deux
particularités : la première eft que les portions des
bafes du cylindre qui entrent dans le fabot , foient
exactement égales ; 8c qu’en fécond lieu les cerc-es
de ces.mêmes bafes touchent exactement, chacun
par deux points, (e bord de l’ouverture du fabot..
Ces deux obfervatiôns font extrêmement nécef-
faires pour ” exactitude de l’ouvrage; & parce que,
•?dans l’opération, le cylindre pourroit fè tirer de
fa place, il fera fort bon de l’attacher dans Lon
-fabot avec un peu de colle forte.
Le cylindre étant bien établi & afliire de la.
manière q.ifon vient d e ie dire , on ôtera, en tournant
aveeda poiote d*un grain d orge , la matière.