
également réciproque entre le principal locataire
& le fous locataire, vis-à-vis de qui il peut prendre
de lemblables précautions, à moins qu’il ne foit
manifefte que les vitres auroient été caflees par
quelque fardeau qu’on auroit laiffé tomber deffus,
& non par le taffement & fiéchiffementdes murs ;
car, dans ce dernier cas, les réparations regardent
le propriétaire feulement quant aux vitres
caffées ou fêlées, & le lavage refte à la charge
du principal locataire, s’il les a reçues nettes.
La réparation des vitres collées en papier con-
iifte à lever l’ancien papier en les lavant, à les
nétoyer au fable, après Us avoir levées de rang
hors des chaflis » les replacer , lorfqu’elles font
neties , dans le même ordre, à les attacher en
feuillures avec pointes , & à les recoller en papier
neuf, comme nous l’avons dit à l’occafidn des
vitres neuves collées. La réparation des carreaux
de verre maftiqués, confifte à nétoyer les carreaux
avec le blanc dit d'£fpagne , détrempé avec de
l’eau, & des morceaux de vieux linge, & à en
broffer les chaflis avec des brofles de poil de fan-
glier , un peu plus fortes, mais de la même forme
que celles qui fervent à broder les habits, pour
enlever la pouflière qui pourroit relier fur les
carreaux, ou celle qui feroit autour des chaflis.
Enfin cette réparation confifte encore à fournir
des carreaux neufs oii il y en a de cafles, à les
remafliquer, & à fournir du maftic neuf aux endroits
où il s’en eft levé ou écaillé, à moins que
cet accident ne fut occafionné par le taffernent des
tableaux des croifées , ce qui regarderoit alors le
propriétaire : en ce cas , lemaflic fe paie féparé-
fnent à la livre, y compris la peine de l’employer.
On regarde encore comme une fuite des réparations
de vitrerie, le foin de calfeutrer avec
des bandes de papier gris plus ou moins larges le
pourtour des chajjîs à coulijje, en une ou deux
parties. Ces croifées ne font plus guère en ufage ;
on leur a fubftitué les croifées dites à la manfarde,
ou à deux vantaux à noix, ou à geule de Loup,
dont le dormant arrêté dans les tableaux avec pattes
ôc fcellé avec plâtre mêlé de pouflière, refte toujours
en place : par ce moyen les tableaux des
croifées ne font plus fi fs jets à être déchirés par
lü quantité de clous qu?on étoit obligé d’y enfoncer
pour tenir les croifées à cculiiTe en place, d*où
le calfeutrage n’eft plus fi uftté que parle paffé.
l'encadrement des efiamp&s fins verte blanc.
Jamais Biffage d’encadrer les eftarnpes , fur-tout
tes plus grandes , fous le verre blanc, qui fait
partie de l’art c!u vitries, exçlufi vantent à tous
autres , ne fut tant accrédité que depuis une
vingtaine d’année;^ Avant ce temps, il eft vrai
que l’on faifoit du verre b’a ne en plats dar.s nos
g f3&v§ yçïrçriçs, ÇçU? de Qierbourg, ayant ffftre.
érigée par M. Colbert en manufacture de gkees'
fabriquoit de ce verre. M. de Saint-Vincent, mai re
de verrerie, en fit le dernier dans fa verrerie des
Routieux; cependant les plus grands plais de verre
de France pouvoieflt à peine fournir des carreaux
de 18 à 19 pouces d’un fens, fur 14 à 15 de
l’autre, fans approcher du gauche de la boudiné.
Si l’on vouloit monter fous verre des.eftarnpes
d’une plus grande étendue, on étoit obligé d'y
faire entrer la boudiné. On l’ufoit à cet effet, pour
la diminuer d’épaiffeur, comme ori ufe les bifeaux
d’une glace & du gros verre de Lorraine dont on
fermoit les voitures publiques. Peu de vitriers
poffédoient ce talent qui étoit particulièrement
propre au feu fieur Morillon. Quelquefois on em-
ployoit, pour éviter l’inconvénient de la boudiné,
la plus grande partie circulaire d’un plat de verre
blanc, & l’on fuppléoit aux vides qu’elle laiffoit'
dans les angles du cadre par des coins du même
verre arciftement rapprochés de la partie circulaire,
ou en emportant l'ourlet avec le diamant, ou en
le laiffanr.
Ces manières de monter l’eftampe non-feulement
étoîent défagréables à la vue, mais encore
elles en ôtoient le mérite, malgré les attentions
que cet appareil d;mandoit. Quels foins en effet
ne £i!loit-il pas apporter pour éviter de placer cette
boudiné , toute uiée & repolie qu’elle étoit, vis-à-
vis de quelque tête, eu de quelqu’autre partie du
corps d’une figure , dont elle auroit dérangé l’en*
femble ? Quel rifque ne couroit point de l’autre
côté l’eflàmpe de fe tacher à l’endroit de la réunion
de ces coins rapportés ? Pour peu qu’une pièce
approchât de la boudiné , fon gauche ou foTi épaif-
feur formoit, par rapport au reftant de fa furface
plus plane, un vide qui, empêchant l’eftampe
de fe rapprocher du verre, y laiffoit des ombres
qui la défiguroiem. Enfin notre verre blanc en
plats, d’ai.leurs fi favorable à l’eftampe par fa couleur
bleue, ne produifoit d’effets heureux que fcr
celles dont le verre ne tenoit rien de la boudiné.
Le haut prix de la glace ne permettoit pas à
tout le monde de l’y employer pour les grandes
eftarnpes; d’ailleurs fon ton de couleur ne favo-
rifoit pas Peftaïqpe, à laqueljè elle donnoit un
oeil tirant fur le jaunç, qui paroiffoit la rouflir.
Le verre de Bohème en tables capables de couvrir
des eftarnpes de trente-fept fur vingt-fept
pouces, de trente-huit fur vingt-fix, de treme-
trois fur virgr-neuf pouces, qui étoient les plus
grandes mefures, devint connu. Il effaça les difficultés;
mais il en occafionna d’autres. Ses ondulations
déiiguroient l’eftampe, & la déroboient aux
yeux dans certaines pofitrons fans qu’on pût l’apercevoir.
Piacé dans des falles un peu humides,
il étoit fujet.à pouffer des fels qui, en tayapt le
verrç , gâteiem aufli l’eltampe,
Enfip 1
Enfin, M. Drolanvaux obtint du roi la pertnif-
fion d’établir une verrerie à Sainr-Quirin en Vofges ,
près Sarbourg. Il annonça (on verre blanc en tables
fapèrieur à tous égards à celui qui venoit de
Bohème , comme étant plus beau , c’eft-à-dirë,
d’une furface plus unie, moins onduleufe ; plus
dur, c’eft-à-dire., comme il l’explique lui-même
dans le tarif qu’il a rendu public, nullement fujèt
à fe rayer & à fe calciner à l’humidité & au foleil,
& du double plus épais. L’effet juftifie fes enga-
gemens ; & depuis qu’il en fabrique, il eft peu
de perfonnes tant foit peu aifées qui ne placent
dans leurs appartemens ou dans leurs chambres
des eftarnpes montées fous verre.
C’effc un talent de favoir bien monter une eftampe.
Cet ouvrage demande de la part du vitrier
qui s’en occupe , beaucoup de goût, d’attention :
& de propreté ; de goût, pour favoir placer à
proposées points, ces petites bu'.les; ces inégalités
caufées par les ondulations quife rencontrent ‘
dans toutes fortes de verre, même de Saint-Quirin,
quoiqu’il en foit plus exempt; de façon qu’elles
ne manquent pas trop fur les têtes & iqs principaux
fujets d’une, eftampe ; d’attention, pour
effacer les ,püs d’une eftampeplôyéemal-à-propos
par des perfonnes peu intelligentes,, pour en coller
avec égalité les bords feulem.'nt fur le revers du
carton , en nelaiffant ni trop ni trop peu de blanc
en marge ; en Initiant à l’eftampe allez de jeu
pour qu’elle ne foit pas trop refferrée dans fa
feuillure, ce qui occafionné des plis Jk, des rides
qui la défigurent; de la propreté, afin de ne pas
appliquer des doigts fales fur l’eftampe , & de
ne pas gâter ou écorcher l’or des cadres dans lef-
quels il faut la monter. Aufli voyons-nous que
ceux d’entre les vitriers qui font de cet ouvrage
leur plus familière occupation, ne cultivent pas
beaucoup les autres parties de la vitrerie, qui ne
quadrent pas avec celle-ci. Us ont foin, fitôt que
lé verre blanc eft placé en feuillure & retenu avec
des petits clous d’épingle qui fe rangent dans fes
angles fans la déborder, de le coller très-éttoite-
ment dedans, afin d’empêcher la pouflière & la
fumée de pénétrer ôc de s’attacher à l’eftampe. On
ne l’applique fur le verre avec le carton qu’après
que le papier eft bien fec ; oh arrête le tout en
feuillure avec des mêmes clous, & on le colle
par dehors fur le carton avec des bandes de papier
plus larges, après néanmoins qu’on y a cloué fur
le cadre les anneaux ou l’anneau qui doit le tenir
fufpendu, en obfervant que l’inégalité du poids
I du verre ne porte le quadre, lorfqu il s'agira de
le pofer en place, plus d’un côté que de l’autre.
Le verre blanc de la verrerie de Saint-Quirin
s emploie par préférence pour couvrir les paftels.
M. de [Bernieres, contrôleur des ponts & chauffées,
dans une lettre à: M. de la Tou r , peintre
en paftel le plus célèbre, en date du 12 mai 1764,
Arts & Métiers, Tome VIII,
ne craint point de le préférer pour cet ufage aux
glaces même les plus minces , parce que , malgré
les foins & les dépenfes que les chefs -de la ma-
nufaéture s’empreffent d’apporter pour les rendre
parfaites, ayant toujours un p e u de couleur , elles
peuvent altérer cellej que ce peintre célèbre fait f i
bien employer, & qui , par leur minceur, plus
fujettes à être fracaffées au moindre choc, pour-
' roient par leurs éclats détruire en un in fiant un chef-
d’oeuvre dont la perte è fi d'autant plus fenfibl: quelle
efi irréparable ; mais M. de Bernières voudrait que
le verre , pour acquérir une plus grande perfection,
paffât dans les fours de fa maniff2dure, ou
fur un moule convenable. Il aflùre qu’il lui fait
perdre Ton gauche & fes ondulations « fins rien
perdre de fa tranfparence &. de fon éclat ; comme
il entreprend de lui faire prendre régulièrement
todtes fortes de coudes, ainfi qu’à la glace. Ces
verres courbés, dont M. de Bernieres n’eft pas
à Paris le feul entrepreneur, font fort tuiles à
vitrer des retoùrs de chaflis cintrés de comptoir,
de montres dé marchands, de bibliothèques, &c.
Les vitriers qui s’occupent le plus: de ce talent',
font aufli en particulier un commerce;de ve^té
filanç de Saint-Quirin, pour en garnir.ides Vois-
■ ttires , & fur-tout des croifées , . où il s’emploie
avec le maflic. L’ ufage de garnir les croifées des
appartenions de grands carreaux-de verre blanc
eit tellement accrédité dans Paris depuis l’établi f-
fement de la verrerie de Sainr-Quirin , qu’il eft
! étonnant que cette verrerie qui fournit feule de
| ce verre depuis que les marchands forains d-ç
cryftaux de Bohème ont celle d’en frire venir
de ce royaume 4 puiffè fuffire à 1 a quantité qui
s’en emploie non-feulement dans Paris, mais
encore dans les provinces où ce verre eft importé.
Il s’en faut de beaucoup que celui qu’elle nous
envoie ait autant de qualités que- fes premières
montres, fur-tout par rapport à. fon épaiffeur. Si
cette verreri.een fournit encore d’épais, il en vient à
préfent beaucoup plrrs de mince. S’il y a encore
de ces pièces d’une netteté admirable , il en vient
aufli beaucoup de défeélueufes. Les plus belles
font ordinairement dans les plus grandes, mefures,
foit que les verriers commencent leurs journées
par les plias petites , & que la matière plus affinée
par la continuité du. feu foit employée pour les
plus grandes, foit qu’ils débitent en petites pièces
ce qu’ils trouvent de trop défe&ueux dans les
grandes.
| Ces tables de verre de différentes .mefures fe
vendent au paquet; 11^ y en a depuis/, une pièce
pour deux paquets , une pièce pour un paquet &
demi, & ainfi de n°. en n°. jufqu’à 5 6 pour un
paquet.
Nous fuivrons ici pour tarif celui que M
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