
Sur les deux côtés, par chaque bout du dof-
fier en dehors, on met d’abord une (angle que
l’on pofe en croix, enfuite un carton par-défluà
avant d’y pofer la toile de l’étoffe.
On pofe deux oreillers aux deux bouts de l’ottomane
; ils ont chacun de vingt-(ix à vingt-huit
pouces carrés : on les borde d’une crête dôuble
comme le carreau du fond , & on met un gland
à chacun des quatre coins.
Façon, de la Ducheffe.
La ducheffe fe Fait comme le fopha ou l’ottomane
, quand fon doffier eft de la même forme
que celui de l’un ou de l’autre.
On prend le patron du fond de la ducheffe
& l’on échancre les toiles depuis le bas des joues
jufqu’au doffier , afin que le matelas puiffe en
approcher, 8c on donne à la toile du mate'as
fix ou huit pouces d’empliffage , qu’on répartit
dans toute fon étendue , y compris la partie de
l ’échancrure du bas des joues & du petit, doffier
qui eft au pied, & que l’on garnit comme le
grand.
Mais le mieux, c’eft de faire le matelas avec
une platte-bande ; & , 11 l’on veut, on le pique
à l’angloife. Il faut que la garniture de la platte-
fbrme foit plus forte que celle du canapé.
Façon du ÇonfeJJionnal.
Le confelîionnal a le doffier & les joues comme
le fopha. On en garnit le fond de même que celui
d’un fauteuil.
S’il eft en cabriolet, la garniture du dofller fe
fait dans le goût du fauteuil qui porte le même
nom , 8c que je décrirai plus bas.
F>açon du Fauteuil à poches.
Quand on prend le patron de cette efpèce de
fauteuil, il faut le tenir plus étroit fur les côtés à
l ’endroit des poches qui s’attachent par dedans
fur la forme du fond. On obferve la même chofe
pour le reculé de l’échancrure que pour le canapé.
Le doffier & les bras fe garniffent comme les
autres fauteuils, à moins que la garniture des
bras ne prenne du dedans du doffier , alors on
les fait aufll forts de crin dans cette partie que /
dans le milieu. Le bas du doffier eft fermé de
même que les poches. On fait trois petits bour-
lets bien ronds, un par devant & deux aux côtés,
qui dépaffent un peu la confole.
L’étoffe du doffier defcend de trois pouces au-
. deffus du fond ; & pour fupplément, on y ajoute
une bande de toile.
Le fond fe coupe jufte au patron ; on laiffe le
trait du crayon en dedans. Il faut que les quatre
parties des poches foient égales , ou au moins
que deux parties puiffent aller enfemble dans l ’af-
fortiment' des fleurs, fur-tout celles qui font en
dedans.
On pofe d’abord l’étoffe des bras , & enfuite
celle du doffier ; la platte-bande qui couvre les
bourlets du fond doit, pour joindre les poches,
paffer la confole qui foutient les bras.
La platte-forme fe fait comme celle du canapé,
fa garniture eft néanmoins plus légère.
Les deux parties des poches en dedans fe po-
fent avec quatre broquettes ; & , pour voir fi
elles tombent droites, il faut pofer le fauteuil
fur fes pieds. On laiffe toute lâche la partie de
l’ouverture, afin que la main puiffe entrer &
fortir facilement. On attache celle de dedans fur
la partie du doffier en dedans, & celle du dehors
fur le côté : après quoi on achevé la partie
du dedans ainfi que celle du dehors, lefquelles
s’attachent à la confole.
Le bordé de la patte & de l’entrée de la poche
eft pareil au bordé du carreau.
Les plattes-bandes par devant font de fix ou
huit pouces, ce qui fait la hauteur du carreau
par le devant; fur les côtés & par derrière elles
ont quatre ou cinq pouces, en obfervant de diminuer
la platte-bande depuis la confole jufqu’au
coin du derrière du carreau.
Si le carreau eft de peau, il faut le couper
jufte au trait de ligne ou crayon ; il fe coud à
furjet à l’endroit. S’il eft en ’ toile , on laiffe
un quart de pouce de plus pout la couture, &
autant à la platte-bande.
Quand le fauteuil eft de paille , fans être en
doux dorés, les poches s’attachent fur le montant
du bois en dedans, ( & l’on commence par
cette partie, afin de cacher les broquettes ) &
fur la petite barre qui eft pofée fous le bras ,
à 'l’effet d’arrêter les poches. Ces deux parties
fe coufent l’une fur l’autre, c’eft-à-dire, celle
du dehors avec celle du dedans.
Il faut attacher ces parties au bord du bois
par deffous les bras ; Celles du dedans doivent
être clouées fur le bois & par en bas; l’autre ,
qui eft en dehors, s’attache par deffous le fauteuil.
Quand les poches font onvertes, il n’y en a
qu’une d’attachée au deffous du bras ; & , à la
place de l’autre, on met la patte par deffous
au bord du bois.
Façon du Fauteuil à cartouche.
Après que le fauteuil eft garni, on attache
deisu une toile, que l’on crayonne tout autour,
& qui fert de patron.
Le cartouche fe pofe dans le milieu du damas,
ou autre étoffe qui s’applique fur une toile
tendue fur un métier monté en équerre.
L’ét. ffe fe bâtit d’abord en dedans, & enfuite
en dehors; elle eft ordinairement diftribuée en
quatre bandes feulement, n’étant pas néceffaire
qu’ii y en ait fous le cartouche, qui fe coud à
points de côté deffus^ & deffous. Pour éviter qu’il
ne fe relève par le bord, on y applique l’agrément
qu’on veut, & qui doit bien couvrir les
bords.
Façon du Fauteuil d’étoffe encadré de bordure •
Après qu’on a fait une garniture égale, c’eft-
à-dire, carrée, & qu’on a couvert de toile le
fiège du fauteuil, on attache une. fécondé toile,
que l’on crayonne dans le pourtour du fond &
du doffier; après quoi on la lè ve , & on la
remploie à la marque du crayon; on la fronce
tout autour, & on a foin d’égaliler les plis qui
s’arrêtent avec un f i l, puis on la borde à l’envers
avec un ruban de fil qui ne foit pas trop
roide ; enfin on coud la bordure tout autour de
la toile du fond 6c du doffier.
Si la bordure eft large, on ne met au bras
qu’un bord de foie, ou une partie de la bordure.
On applique la toile garnie de bordure fur le
liège, le fond, le doffier & les bras. On attache
le corps de l’étoffe fur le fauteuil même, &
l’on rabat les bordures deffus avec un fi1. 0<^
doit être attentif à ne point prendre la toile de
deffous avec celle fur laquelle l’étoffe eft appliquée.
On fait des plis d’une diftance à une autre ,
& des onglets aux coins des bordures, qui fe
bâtiffent ainfi que le pourtour des bordures fur
le corps de l’étoffe.
Quand on lève cette étoffe de deffus le fiége,
elle fe coud tout autour à points de côté bien
égaux & affez près.
Au défaut d’une bordure ordinaire, on en peut
faire de toute étoffe, en lui donnant un contour
par les découpés qu’on y fait ; & dans cette forte
de bordure , on peut éviter les plis & le bordé
de ruban de fil à l’envers.
Cette efpèce de fauteuil fe cloue , ainfi que
l’autre, avec de petites pointes de cuivre à tête
ronde.
Façon du Fauteuil de maroquin.
La garniture de ce fauteuil fe fait carrée
comme celle des fauteuils d’étoffe à bordures,
mais elle eft plus fournie de crin ; ce qui fait
que le maroquin s’emploie plus facilement &
caufe moins de rides. On le tire droit & à plomb
pour mieux faire perdre les rides & les plis ; ce
«qui s’obferve aux tapifferies, fur-tout quand elles
font dures.
Le maroquin fe peut légèrement hume&er, &
c’eft ce qui le rend plus fouple. Il ne faut pas
faire ces échancrures fans qu’il foit bien étendu,
'& cela demande beaucoup d’attention 8c de
foin.
Façon du Fauteuil garni en forme de carreau.
On met la fangle au fond , la toile au doffier,
& on prend le patron de tous les deux ; enfuite
on fait , tant au fond qu’au doffier, quatreboùr-
lets' : les premiers font plus forts , & doivent
être bien foutenus par une ficelle entrelacée dedans
& dehors ; puis on paffe du crin dans la
ficelle pour remplir les creux qu’elle forme.
Le milieu du fond fe garnit un peu fort de
crin, afin qu’il foit foutenu.
Le doffier eft moins fo r t, & pour en faire tenir
le crin, on entrelace une ficelle qui fe met
même avant que de faire les bourlets.
Il faut fur-tout que le haut du doffier foit bien
foutenu. On* y pofe une toile avec une platte-
bande de même qu'à un carreau ordinaire, &
par deffus on m ?.t l’étoffe, que l’on borde" au
pourtour; elle s’appointe avec des broquettes, 8c
;e cloue à doux dorés, ou bien s’orne d’un bord
analogue au bordé. '
Façon du Fauteuil en Cabriolet.
Il diffère des autres par le doffier feulement,
parce qu’il eft néceffaire que la garniture prenne
la forme du doiiier qui eft creux en dedans.
On fait un bourîet qui comprend le haut & les
deux côtés du doffier.
La partie du haut eft la plus forte, 8c elle
doit aller en diminuant, à commencer du haut
fur les côtés jufqu’au bas.
On met très-peu de crin dans le milieu du
doffier ; on pique le bourlet tout autour & en