
poli , & fort ferrés fur leur épaiffeur qui eft
d’un bon pouce, & ils en ont trois de diamètre.
On met le fil d’or entre deux, 8c l’on en tourne
un avec la manivelle. Ce rouleau fait tourner
l’autre ; & c’eft ainfi que le fil s’écàche : après
quoi il eft en état d’être filé fur la foie , pour
les différens ouvrages où l’on a deffein de l’employer.
aj Fumigation ou fumage ; opération par laquelle
on fait paffer à la fumée des filés peu chargés d’o r ,
pour leur donner une, couleur plus vive.
F usée s e n terme de fleurs d'or, eft une pièce
de ieur rouet , qui fort du corps de la machine
par devant, & qui eft foutenu par un boulon
de fer qui paffe dans un fupport attaché aux deux
piliers de devant. Elle eft partagée en huit, douze,
feize parties, qui font tournées en plufieurs crans,
en forme de vis, excepté qu’ils ne communiquent
point l’un dans l’autre.Ces crans font encore de différentes
grandeurs, pour donner aux roues la quan-,
titè de mouvemens que l’artifte juge néceffaire
pour fon ouvrage. Cette fufée eft terminée à droite
par une roue de bois en plein, qui a elle-même
plufieurs de ces crans inégaux pour la même
raifon.
G a vette , c’eft le nom qu’on donne au lingot
d’o r , après qu’il a déjà reçu quelques-unes des
préparations qui doivent le mettre en fil-d’or.
G onfles , en termes de tireurs-d'or , ce font
des cavités qui renferment de l’air , 8c empêchent
abfolument de fouder l’o r , quelque précaution
qu’on y emploie, à moins qu’on ne les ait crevées.
'
G riffon , lime plate en deffous , dentelée
par les bords, en forme de peigne dont les tireurs
d’or fe fervent pour canneler les lingots
de cuivre qu’ils veulent argenter, pour, en faire
du fil-d’argent faux.
Imprimagé , fe dit, parmi les tireurs d’or, de
l’aétion de l’avanceur qui paffe une fois fon fil
dans chacun de fes prégatons, ce qui fait le premier
8c le fécond imprimage.
L ame. Les tireurs d’or appellent „.ainfi de l’or
ou de l’argent trait fin ou faux , qu’on a battu ou
écaché entre deux petits rouleaux d’acier poli ,
pour le mettre en état de pouvoir être facilement
tortillé ou filé fur de la foie ou du fil de chanvre
ou de lin.
Quoique l’or & l’argent en lame foient prefque
toujours deftinés à être filés fur la foie ou fur
le f il, on ne laiffe pas cependant d’en faire entrer
de non-filé dans la compofition de quelques
étoffes^ même de certaines broderies; dentelles
& antres femblables ouvrages , pour les rendre
plus brillantes 8c plus riches.
Lancé , c’eft le trait ou le filé le plus fin
d’or ou d’argent.
Manivelle, en terme' de fleur d’or, eft un
morceau de fer courbé par le milieu en zigzag;
& percé quarrément par le bout qui entre daus
l’arbre.
Mesures. Ce font des anneaux •ouverts plus
ou moins, dans lefquels on paffe le fil d’or pour
en voir la groffeur.
Milanese, chez les fleurs d’or, eft un ouvrage
dont le fond eft un fil recouvert de deux brins
de foie, dont l’un moins ferré que l’autre, forme
« fur le fil un petit relief à diftances égales.
Mouffes ou Moufles ; ce font, en termes de
fleur d’or, des morceaux de bois quarrés dans
lefquels on a pratiqué des mortaifes pour y renfermer
deux petites roues de buis , où paffe la
corde qui vient de la foiée fur les cazelles.
Moules , en terme de tireur d'or, font des défauts
occafionnés par quelques ordures, qui fe
font trouvées fur la.feuille d’or , & qui empêchent
l’or de s’attacher à l’argent.
Moulin à tirer l’o r , eft une machine,dont
les tireurs d’or fe fervent pour écrafer le fil' qui
fort rond des filières : ce font deux roues d’acier
enchaffées dans une cage ou montant au - deffus
l’une de l’autre, de manière qu’elles fe touchent
plus ou moins près , par le moyen de deux grenouilles
qui font au-deffus de l’arbre de ces roues,
& qui tenant à une planche fous le ba i e , font
p us ou moins baiffées , à -. roportion quj le poids
qu’on met fur cette planche eft plus lourd.
Derrière la cage eft une bobine , d’où le fil
vient dans la paffette, après avoir paffé dans les
| feuilles d’un livre couvert de quelque chofc de
pefanr, pour empêcher ce fil d’aller de côté 8c
d’autre.
Il entre de ce livre dans la paffette pour
être écaché fous les roues,.d’où il fort & va fe
dé vider fur un bois qui eft à la têre du mou in.
A cette tête fo n t, comme nous le venons de
dire, les bois fur lefquels on dévide le battu , qui
font mus par la roue qui eft attachée extérieurement
à l’arbre de la roue d’acier qui eft deffous ,
8c qui tourne par le jeu de la manivelle.
Moulin à éc-acher, ou moulin à battre. C ’eft une
machine pour écacher, ou pour aplatir en lames
les fils d’or 8c d’argent.
Moulinet. C ’eft une broche de fer percée dans
toute fa longueur, & couverte fur les extrémités
i de devant par un morceau de buis, garni d’un
haut
haut rebord, derrière lequel eft un autre bord
beaucoup plus petit pour contenir la corde qui
vient de la roue du moulinet. Ce morceau de buis
ne l’enveloppant pas entièrement, le moulinet eft
terminé par un bouton de fer de la même groffeur
que 4e morceau de buis qui fe tourne fur
la broche par une vis & empêche qu’il n’en
forte. Ce morceau de buis eft lui-même garni
de plufieurs petits roquetins , montés fur des fils
de fer pour que l’argent, l’or, bc. ne fe coupent
point.
Moustache , terme de tireur d'or ; manivelle
qui/e fiche dans les rochets & bobines des tireurs
d’o r , & dont ils fe fervent pour tirer &
dévider 'leur fil d’or & foie.
OEil , terme de tireur d'or ; c’eft la plus petite
ouverture d’une filière par où paffe le lingot de
quelque métal pour le réduire en fil.
Or de milan ; c’eft de l’argent trait que l’on a
écaché , ou aplati en lames très-minces 8c très-
déliées d’une certaine longueur, qui ne font dorées
que d’un côté.
Or tra it ; nom que l’on donne au fil d’or ou
fil d’argent doré.
Pa r fum ; on nomme de la forte une compofition
de divers ingrédiens, dont quelques tireurs
d’or & d’argent fe fervent pour donner le fumage
au fil d’argent, afin de le faire paffer pour fil d’or ,
ou fil furdoré ; le parfum eft défendu par les ré-
glemens.
Passer par là filiere ; on paffe par la filière,
de l’or,de l’argent, du cuivre, du léton, de l’étain
, du fer ; c’eft réduire en fil de différens échantillons
& groffeurs, tous ces métaux, en les tirant
fucceffivement à travers des trous, plus grands
d abord, & enfuite plus petits, d’une filière d’acier.
Passette , eft parmi les tireurs d’or, une portion
du cercle dont une extrémité fe termine en
forme d’anneau conique W pour laiffer paffer le
.fil feus les roues du1 moulin.
Pertüis ; ancien mot qui fignifie un trou, &
qui n eft plus guère d’ufage en ce fens , que parmi
les tireurs d’or , ou autres ouvriers , qui réduifent
les métaux en fil -, il fignifie dans leur langage ,
les ouvertures ou trous de filières , à travers def-
quels ils font paffer fucceffivement ces métaux,
haque pertuis a fon embouchure, 8c fon oeil :
embouchure, eft le côté par où il fort/; on paffe
e lingot par plus de fept vingt permis, ayant de
le porter jufqu’au fuperfin.
nîr Si B ü ---- ’ pierre propre a uru-
1 1 . lnS°* d or ou d’argent. Gette pierre que
ttreurs-fileurs d’or 8c d’argent employent |
montée au milieu d’un morceau de bois affea
Arts 6* Métiers. Tome VIII.
long, pour qu’on puiff« le-conduire avec les deux
mains.
Pointes ; les tireurs d’or nomment ainfi certains
petits poinçons d’acier , très-fins & très -
pointus qui vont toujours en diminuant de grof-
' feur , dont ils fe fervent pour polir les permis
ou trous neufs de cette forte de petite filière ,
qu’ils appellent fer à tirer..
Il y a de ces pointes fi fines, que le fil d’or
que l’on tire par les pertuis qu’ils ont poli , n’a
pas la groffeur d’ un cheveu.
Pointe du lingot ; c’eft la partie la plus menue
, 8c la plus effilée.
Poucier ; les tireurs d’or donnent ce nom à
la pièce dé métal, dont ils fe couvrent le pouce
pour travailler
Poucier , eft au {fi un doigtier dont l’acoutreur
fe couvre le pouce pour conduire fon marteau fans
fe faire de mal, en rebouchant les trous des filières
qui font trop grands.
PrÉGATON , terme de tireurs d'or ; c’eft la filière
dans laquelle l’avanceur paffe le fil d’or pour la
première,fois, en fortant des mains du dégrof-
feur : le demi prégaton eft la filière où il le paffe
pour la fécondé fois.
Pyramides ; les tireurs d’or nomment ainfi
des pointes ou poinçons d’acier à leur ufage. Ces
pyramides font forgées par un bout en rouleau,
8c quarrées dans tout le refte de leur longueur.
Ra b a ttr e , terme de tireur d'or\ c’eft par le
moyen d’un rouet, faire paffer fur la rochette le
trait qui eft autour de la bobine ; rabattre du trait
rabattu.
Ras ; filière par les trous de laquelle on fait
paffer le lingot d’or ou d’argent qu’on veut tirer
en fil, après l ’avoir fait paffer par la filière
de l’argue, 8c iavant que de le faire paffer par
celle qu’on nomme prégaton. Le ras réduit l’or à
j |4a groffeur d’un ferret de lacet ; 8c c’eft ce qui
s’appelle dégrojfr.
Roquetin ; on appelle ainfi une petite bobine
qui reçoit le trait ou filé d’or ou d’argent.
Roquetin de lame ; c’eft la petite bobine fur
laquelle s’enroule le trait d’or ou d’argent écaché,
. c’eft-à-dire aplati en lame.
Roquette a avanceur , eft une forte de bobine
fur laquelle l’avanceur dévide le fil qu’il a
tiré.
Roue du moulinet, eft une roue de bois en
plein, la plus petite des roues du rouet des fi-
leurs d’or ; elle eft placée au-deffous de la grande
roue furie derrière vis-à-vis la roue du milieu, qui
n’ayant pas d’autre arbre que le fien, reçoit le mou-
R