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entre de la laine torfe. Il s’en fait aufii quelques-
unes à Touloufe. Les hauteurs les plus ordinaires
des bergames font une aulne & demie,
une aulne trois quarts, deux aulnes, & deux
aulnes & demie. Il s’en fabrique néanmoins quelques
unes de deux aulnes trois quarts, mais
■ cette dernière hauteur eft peu commune 9 ne
s’en faifant guère que pour les marchands qui
les commandent; il y en a de fines, de moyennes
, de groffes, ou communes. Ceux qui en
font commerce font les marchands merciers, les
tapiffiers, & les frippiers ; mais il n’y a guère
que les premiers qui les tirent directement des
lieux où elles fe fabriquent.
Il vient de Tournai une forte de bergame à
la romaine, ou bergame de Flandre, qui fe fabrique
par bandes & . bordures, dont on fait
des tapifferies beaucoup plus eftimées que celles
de Roüen & d’Elboeuf.
Bourre-tontisse ; c ’eft ce qu’on retire d’une
étoffe de laine que l’on a tondue.
Broquettes de tapijffier ; ce font de petits j
clous à leur ufage.
C amperche; barre de bois, ainfi appelée par
les baffe-liftiers ou ouvriers en tapifferies de baffe-
liffe, qui traverfe leur métier d’ une roine à l’autre,
& qui foutient lesJautriaux où font attachées
les cordes des lames.
C ourtepointe; c’eft la partie d’un lit qui
le couvre depuis le chevet jusqu’aux piés, quand
il eft fait, & qui defcend jufque fur les fou-
baffemens. Les courtepointes fe font des étoffes
les plus riches & les plus fimples ; il y en a
d hyver & d’été, les unes légères, les autres
chaudes, & fouvent piquée?.
Embourrer; chez les tapijjiers, c’eft la même
acception qu1embourrer chez les felliers; les tapiffiers
l’appliquent feulement à des meubles, à
des fièges , à des matelas, &c.
Embourrure; c’eft la groffe toile qui couvre
la matière dont ils embourrent quelques meubles
, tels que les tabourets , les chaifes, les
fauteuils ; l’étoffe s’étend enfuite fur Xembourrure.
G arniture de chambre; les maîtres tapiffiers
& les ftippièrs appellent ainfi ce qui meuble
une chambre ordinaire, comme la tapifferie,
le l i t , les chaifes, & la Table : garniture fe dit I
aufii parmi eux de ce qui compofe un li t , comme
le matelas, le lit de plume, le traverfin, là
couverture, la paillaffe & les rideaux. Quelque-
fois encore par le mot de garniture de li t , on
n’entend que les rideaux, pentes, foubaffeinens,
bonnes grâces, & courtepointes, auffi-bien que
Jes doublures dç toutes ces pièces.
G o b erg e s ; petits ais de quatre à cinq pouces
de large, liés avec de la fangle, & placés fur
le bois de l i t , où ils fervent à foutenir une
paillaffe ou un fommier de crin ; on les appelle
aufii enfonçoirs.
Housser j fe dit de l’a&ion de nettoyer les
tapifferies & autres meubles , avec un balai à
long manche.
Housses; ce font les couvertures des chaifes,
fauteuils, canapés, lits & autres meubles d’une
étoffe précieufe que les bouffes* d’une étoffe plus
groflière confervenr.
On dit aufii qu’ün lit eft en houjfe, lorfqu’il
a des pentes qui defcendent jufqu’en bas, ou
qui font foutenues fur des bâtons ou barres, &
lorfqu’il n’a point de rideaux qui fe tirent fur
des tringles.
La couverture de velours ou d’écarlate que
-les princeffes & les ducheffes ont à l’impériale
de leur caroffe en dehors , s’appelle une houjfe.
Hou ssoir ; balai fait de branches ou de bouleau,
ou de longues foies de fanglier, de porc,
ou de plumes d’ailes de poules, de cannes, de
coqs, &c. dont on fe fert pour houfier les planchers
, les murailles, les tapifferies, 6\
Neustré ; artifan qui fait & qui vend des
meubles. Cet ancien terme fe trouve dans les
ftatuts des courtepointiers, qui compofoient autrefois
une des communautés de Paris, réunie en
1636 à celle des tapifliers. Ces derniers, parmi
leurs autres qualités, confervent celle de courte-
pointiers-neuftrés.
Paillasse; ouvrage de groffe toile, creux Sc
fendu par le milieu, qu’on remplit de paille ,
& qu’on met fiir le bois de lit, & fous le matelas
ou le lit de plume.
Pa n ; ce mot fe dit en parlant de lit; c’eft
une pièce de bois large de quatre pouces, épaiffe
de deux, & longue conformément au lit. Il y
a dans un bois de lit quatre pans : deux de
longueur & deux de largeur.
Pa n t e ; ou Pente, terme de tapiffier, c’eft un
morceau d'’étoffe qui entoure le lit , & qui a
ordinairement de la frange. Il y a trois pentes
dans chaque lit : le mot de pente fe dit suffi en
parlant de dais; mais dans chaque dais il y a
quatre'pentes ; car la pente du dais eft un morceau
d étoffé qui environne le dais. On dit en
parlant des pâmes de lit & de dais, U pante de
dehors, la pante de dedans,.la pante As lon-
gueur, la pante de largeur.
, ■ f meme nom de parues aux bandes
d ctoffe qu on attache fur le bord des tablettes
d une bibliothèque,
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Plàcet; petit liège b a s , rembourré, fans bras
ni dofiier.
Rembourrer , c’eft remplir de crin, de coton
, de lin ou de quelque autre fubltance pareille.
Ainfi on dit une chaife rembourrée ; ^
laine , &c.
Rideau de fenêtre ; on fait des rideaux de fe nêtre
avec du taffetas, du damas, de la ferge,
de la-toile de coton, de fih, &c.. dont ^on coud
enfemble une certaine quantité de lés qu’on borde
d’un ruban, au-haut defquels on coud des anneaux
qu’on enfile dans une verge de fer, &
qu’on tire avec des cordons pour empêcher la
grande ardeur du foleil, ou pour d’autres be-
loins.
Sangles de tapïffier\ elles font inférieures en
qualité à toutes autres, & viennent la plupart
de Châlons en Champagne. Celles qui ont environ
quatre pouces de large & qui fervent à
fangler des chaifes , des fauteuils, des fophas ,
des canapés , des lits, &c. fe vendent à la groffe ;
chaque groffe eft compofée de douze pièces ,
& la' pièce contient fept à huit aunes de Paris.
Il s’en fait quelques-unes plus étroites de fem-
blable qualité, qui fè vendent de même; leur
principal ufage eft pour attacher aux métiers des
tapifliers, brodeurs, &c. Celles de 2.0 â 24 h"
gnes de large, qui fervent à border les tentes
& les tapifferies, qu’on appelle bordures, fe vendent
auffi à la groffe; chaque groffe contient vingt-
quatre pièces de 6 à 7 aunes.
Soubassement , terme de tapijjicr; bande d’étoffe
de foie , de drap, de ierge, qui eft attachée
le long de chaque pante de lit.
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T apisser ; c’eft tendre une tapifferie & en
couvrir les murailles d’un appartement ou quelque
autre endroit. C ’eft ordinairement l’emploi
des maîtres tapifliers & de leurs garçons.
T apisserie ; pièce d’étoffe, ou d’ouvrage travaillé
en laine & en foie , ou tout en foie , dont
on fe fert pour parer les appartemens d’une mai-
fon. .
T enture de tapijferie ; c’eft un certain nombre
de ptècés ou d’aunes de tapifferie, fuffifante pour
tendre & tapiffer un appartement.
T ire- botte ; gros galon de fil dont les tapiffiers
fe fervent pour border les étoffes qu’ils emploient
en meubles..
T ombeau; efpèce de lit dont le ciel ou le haut;
tombe vers le pied en ligne diagonale. On dit un
lit en tombeau, ou abfolument un tombeau. Ces
fortes de lits ont été inventés pour placer dans les
galetas , parce que le toit ou le comble empêchoit
qu’on ne leur donnât autant de hauteur aux pieds
qu’à la tête. Depuis on a mis des tombeaux indifféremment
par-tout dans les appartemens qni ne
font pas de parade.
T enture de la in e ; on appelle ainfi ce qu’on
tire ou qu*on coupe du drap ou de quelque autre
étoffe de laine que l’on tond : c’eft ce qu’on
nomme ordinairement bourre-tontijfe.
V erge de fer ; morceau de fer rond & délié
, en forme de grande baguette , qu’on accroche
avec des pitons à chaque colonne de l i t , & où
on enfile les rideaux par le moyen des anneaux.
Les ferruriers appellent cette verge, une tringle.