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arts fe perft âionnent, & on ne doit pas juger
de ce qui peut être exécuté , d’après les lumières
d’un homme éclairé , par une opération dirigée au
h izard, & mal conçue, quant à la force dts cuivres
& à la manière dont ils ont été pofés à l’églife
de Sainte-Geneviève.
Lorfque les places exigeront des cuivres plus
forts que ceux cideffus détaillés, ils feront évalués
fuivant & à proportion de leur poids & de
leurs façons*
En cas de démolitionson peut faire fçrvir les
feuilUs de Cuivre d’un bâtiment à un autre; alors
le déchet des avifiures, les rognures & vieux
clous de cuivre fe reprennent par le fieur Bonnot,
à raifon de 20 fous la livre. Ges raifons & tant
d’autres prouvent l’économie réelle, & que ce
•ce genre de couverture eft à meilleur marché &
doit être préféré en nombre de circonftances.
Quand on fe décidera à employer le cuivre pour
les couvertures d s maifons, il eft effentiel d’en
conférer d’avance avec le fieur Bonnot, ou avec
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un archîte&e qui en ait déjà fait ufage, afin de
convenir des bois de charpente & de* lattis en
menuiferie qu’il eft quelquefois utile d’employer.
Le fieur Bonnot vient d'exécuter en cuivre un
tuyau à foupape, à ba feule & à ventoufe , propre
à être adaptè aux lieux d'aifances a i’anglaife,on
à tous autres, & qui garantit abfoiument de la
mauvaife odeur en toute faifon, Il offre d’en faire
voir un modèle à fa manufaéhire.
Ce tuyau à foupape, & avec une ventoufe,
revient, en place, à partir du fiége, à 120 liv,
la première toife, & les autres toifes, au-def-
fous de fix pouces de diamètre, à 60 livres chacune.
Il fe propofe .de garnir en cuivre les foffes
d’aifances qui fe trouvent près des puits ; il garantira
toutes filtrations, ce qui fera moins coûteux
que les dépenfes considérables qu’on eft
obligé de faire en maçonnerie, fans Couvent pouvoir
reuffir*
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iS H em cm tü S K ri
Y U I D A N G E U R.
( Art du )
T i t vuidangear efl un artifan dont le travail eon-
fifte à vuider & nettoyer les puits, les puifafs,
les foffes d’aifance1 &c. Cette profefiion fubfifte
à Paris en corps de jurande , mais on ne fait point
en quel temps cette communauté a été érigée.
Dans une ordonnance fur le fait de la police du
nettoiementdes*rues de Paris, donnée par Henri IV
au mois de feptemb-e 1608 , les maitres de ce
métier font nommés maîtres fifi & maîtres de baffes
oeuvres;3 & dans un arrêt du confeil du 11 iep-
lembre 116956, ils font qualifiés maîtres vuidangeurs,. ,
Cet arrêt porte entre autres difpofitions que les j
jurés feront élus en la manière accoutumée, &
qu’ils vïfi/éroni les ateliers pour faire exécuter les
règlement de policé dont robfervation en effet ne
peut être trop exa&é dans un objet qui intéreffe
fi effentieilement la propreté de la ville & par
canfèqpent la fanté des habitans.
Pour faire lé curage d’un puits, le concours
de deux hommes eft nêceffaire. L’un d’eux, après
s’être paffé'au tour de la cuiffe la boucle d une forte
corde que. l’autre tient par le bout , monte'fur le
bord du puits : il en embraffe la corde des deux
mains,- il fe laiffe gliffer doucement le long de
cette corde , en s’appuyant le dos & le genou
contre les parois intérieurs du puits. Pendant ce
temps fon camarade laiffe dévider le corde à
laquelle la cuiffe de l’écureur eft attachée, en fai-
fa nt toujours un peu de rèfiftance- pour foulager
le poids du corps de celui qui defeend, & pouvoir
empêcher fa chute fi la corde du puits venoit à
caffer.. Lorfque l’écureur eft defeendu le plus près
qu’il lui eft pofilble de la furface de l’eau du puits ,
Ion camarade fixe à quelque chofe de bien folide
le bout de la corde qui le retient, &. alors lecu-
rcur place de chaque côté du puits entre- les
joints des pierres deux gros clous plats en forme
de pitons qu’il y enfonce avec un marteau qu'il
avoit eu foin de mettre dans fa poche. Enfirte
à l’aide de la corde du puits & de l’autre corde
dont fon camarade tient le bout, il remonte aff'ez
' pour pouvoir placer fes pieds fur les pitons de fer
dont nous avons parlé. Dans cette pofiiion, après
avoir fixé de nouveau bien folidement le bout
de la corde qui"le retient, fon camarade lui defeend
par le moyen d’une ficelle une curette, qui
eft une efpèce de cuiller de fer percée de trous v
& emmanchée d’un long & fort manche de bois.
L’écureur enfonce cet inftrunient dans l’eau,
& il en ratifie fortement le fond pour enlever toutes
les ordures qui peuvent s’y rencontrer. Lorfqu’il
fent que la curette efl chargée, il l’a retire & la
viude dans le feau du puits, que fon camarade-
retire aufiitôt. Cette opération fe réitéré autant
de fois qu’ il eft n ê c e f fa ir e lo r fq u e le puits eft
entièrement nettoyé, llécureur en fort à l’aide des
mêmes moyens qu’il a employés pour y defeendre.-
Avant d’entreprendre la vuidange d’une foffe’
d’aifàncè , on doit avoir l’attention d’en faire l'o u verture
quelques temps auparavant. Pour cet effet,,
des compagnons vuidangeurs fe tranfportent furie
lieu ou elle eft fituée , & apres qu’on leur en-
a montré la c h f r c’ell-à-dire la pierre quarréè qur
en ferme l’ouverture, & qui eft ordinairement
fituée au milieu de la voûte, ils enlèvent cette-
pierre avec des pinces ou levier de fer, & ils la
renverfént fur le bord de l ’ouverture. On ne pour—
roit fans un extrême danger defeendre auffitôt
dans là foffe; les vapeurs empoifonnées qui régnent
à la furface des matières dans ces- premiers*
inftans,.& que les vuidangeurs appellent le plomb y
font, tellement nujfibles,. quelles ont quelquefois-
caufé une mort foudaine à ceux-- qui-ont été zffeze
imprudens pour s’y expofer.-
A la fuperficie des Ordures qui rempliffent legs
foffes d’aifance, & même les voûtes,, fur-tour
lorfqu’tl y a fort long-temps qu’efles n’ont été-
vuidèes on aperçoit, une matière jaunâtre ,,
bleuâtre & cnébieufe qui recouvre toute la fur-
face. Quelques chercheurs de pierre philofoghale:
font trës'curieux de ramaffer cette matière ; ils»
; Tant avertis par les vuidangeurs quand il fe rencontre
quelque foffe qui’ en eft richement pourvue
, & ils viennent en faire la récolte pour l’employer
à des ufages que les gens fenfés ne fe foucienr
point de connoitre. M. Baume a cru que 1-exametn
de cette fubflance pouvoit intéreffer la faine chy-
mie mais 'il a reconnu qu’elle n’eft que du foufre*
, ordinaire , fi ce n’éft qu’il eft le plus, fou vent fous;
la forme de fleurs de: foufre. Il eft quelquefois*