
îal dans l’encyclopédie in-folio , indique aulfi
diverfes comportions, en prévenant, que lorfqu’on
prend le falpêtre pour fondant, il- eft inutile de fritter,
ce qu’on ne peut éviter, en fe fervant d’alkali
de foude. Il prévient, que , quoique les comportions
dont il afligne les dofes , réuffijfent dans les
verreries ou elles font en ufage, il ne s enfuit pas
qu elles aient le même fuccès ailleurs. Il attribue les
différences qu’on obferveroit, à celles qui pour-
roient exifter dans 'la qualité des matières employées
, & il réduit Tartifte à la méthode detatone-
msnr, que nous avons propofée en traitant de la
fabrication des bouteilles noires.
Nous allons expofer les comportions qu’on
trouve dans l’encyclopédie in-folio, dans les termes
mêmes de l’auteur, pour ne pas courir le
rifque de négliger quelque circonftance qu’on pour-
roit croire effentielle. » Prenez ioo livres de fal-
» pêtre, 150 livres de fable blanc, pur , net, &
” ou il n’y ait point de matières terreftres, &
** d°nt on s’affurera , comme dans la verrerie à
« bouteilles; ajoutez a livres d’arfenic blanc, faites
* en bien le mélange , raffinez & quand la matière
» fera affinée, cueillez, foufflez une pièce qui ait
»> l’épaiffeur d’un écu de France. Si le papier paroît
” à travers ce morceau de criftal froid comme à la
>» vue, fans perdre de fa blancheur, le criftal eft corn-
« me il doit être. Mais fi vous appercevez quelque
» teinture verdâtre, prenez de l’arf enicblanc , pilez
” Ie > prenez en plus ou moins, félon que le criftal
» fera plus ou moins verdâtre , mettez-le dans un
” cornet de papier , & le gliffez enfuite dans le
•> trou d’une barre de fer qu’on appelle le quarré,
u & plongez enfuite cette barre au fonds du pot ;
" levant cette barre d’une main , & éloignant le
>* vifage le plus que vous pourrez, afin d’éviter
» la vapeur, remuez cette barre , & lui faites faire
,Ç le tour du pot ; continuez cette manoeuvre, juf-
” qu’à ce que la barre foit iouge : retirez alors
I la barre, & au bout de deux ou trois heures,
» vous appercevrez du changement en mieux dans
>» Votre enfla-. Mais pour lui donner encore plus
“ de pureté, tirez-le hors du pot avec la poche ,
* ou la cu.eilîère, faites le couler dans de l’eau
« fraîche, dont vous remplirez des baquets ; quand
M il fera froid , retirez-le de là ; remettez le dans
" les* pots; refondez-le, & vous aurez un criftal
« plus pur. «
Il paroît que notre auteurcompte beaucoup fur
l’arfenic , pour obtenir la belle couleur de-fon
criftal, car outre la dofe a fiez forte de cette matière
qu’il met dans fa compofition, il en preferit des
additions , fi le criftal a une nunance vereâtre ;
le raifonnement ne peut rien contre l’expérience ,
& je n’ai jamais eu occafion d’effayer des com-
pofitions exactement femblables, mais s’il nous eft
permis de préfenter nos conjectures , nous obfer-
verons, i° . qu’en généralia couleur de ce criftal
ne peut qu’êire d’un beau blanc, puifqu’il'n’eft
principalement compofé que de falpêtre raffiné
& de fable bien pur, c’efl à dire, de deux fubf-
tances exemptes de principe colorant, 2,?. la dofe
de fondant paroît bien peu confldérable ; car le
falpêtre n’agit, que comme alkali, & lorfquel’ac.
tion du feu l’a privé de fon acide, cependant on
n’en met à-peu-près, que la dofe que l’on mettrait
d’alkali fo:t minéral, foit végétal ; dans ce
cas, l’addition d’arfenic ne peut qu’être utile
moins comme une augmentation de fondant, que,
parce que tenant le verre dans une vive ébullition
il,favorife le mélange exaél des matières, & par
conféquent l’aCfion du falpêtre fur la terre vitri-
fiable. 3?. le criftal dont il eft queflion ic i, n’étant
prefque compofé que d’alkali & de fable, il eft à
craindre que la pâte n’en foit un peu trop vifqueufe
& une petite addition de chaux bien blanche ne
fauroit lui nuire. 40. La pratique recommandée de
tirer le verre chaud dans l’eau, & de le refondre,
ne peut qu’ajtouter à fa perfeCfion, puifque cette
extinéfion le dépouille de fel de verre , & contribue
à fa plus grande fineffe, mais elle n’eft praticable
que pour le criftal, c’eft-à-dire, lorfquele
prix des marchandifes fabriquées, peut dédommager
l’artifte de l’augmentation des frais & de la perte
du temps.
Autre compofition avec la mine de plomb.
v. Prenez 250 livres de minium pu de mine de
« plomb, 100 livres de fable; ajoutez celà à la
» compofition précédente avec 3 livres d’arfenic
» blanc , mêlez bien , faite fondre. »» Cette fécondé
compofition n’eft combinée que dans la vue d’obtenir
un criftal plus denfe, plus pefanr.
Autre compofition avec le fe l de foude.
»> Le fel de foude étant fait, comme on verra
» à l’article des glaces , prenez de ce fel réduit
» en poudre, 150 livres, 227 livres de fable blanc*,
» ou caillou i ou tarfe ; ajoutez 5 livres de man-
» ganèfe en poudre très-fine, mêlez , faites paffer
»» par un crible de peau : mêlez encore , mettez
.»> le tout dans la carquaife, & faites en unefritte
« comme ,nous avons dit aux giaces. »
»> Quand vous voudrez vous en fervir, vous
»• remarquerez , fi le criftal qu’elle donnera
» fera fin, ou fi elle aura quelque teinture ver*
» dâtre , & vous ajouterez de la manganèfe en pou-
>» dre, plus ou moins, félon que le criftal fera plus
>» ou moins vert, ou obfcur ; pour cela , vous
*• vous fervirezdu quarré, vous laifferez raffiner,
»>■ & vous achèverez de le rendre -net, en le cou*,
»> ^ant dans l’eau.»*
»» Quand je dis , qu’on fe fert du quarré, c’eft
J> de la manière fuivante. Voui» répandrez la m in-
» ganèfe fur laiurface du criftal avec une cueillère
„ & vous mêlerez enfuite avec le quarré ; il y en
„ a qui font faire le bout rond à cet inltnimenr,
" mais il n’en eft pas plus commode pour celà. »»
Nous obferverons que cette dernière compofition
eft à peu près la même, que celle indiquée
dans notre article , glaces coulées, c’efl-à-dire , environ
deux parties d’alkali minéral, fur trois de fable ;
il n’y a de^ différence que la dofe de chaux , qui
n’eft point exprimée ic i, & qui ne pourroit cependant
qu’y être utilement employée , pour diminuer
la vifeofité de pâte vitreufe; la dofe de manganèfe
nous paroît ft prodigieufement forte, que nous
ferions tentés de croire, que l’intention de l’ar-
tifte a été d’exprimer des onces & non des livres.
Quant à la pratique propofée pour, ajouter de la
manganèfe, s’il en eft beloin, ceft exa&ementia
même que nous avons indiquée nous mêmes dans
ladeferiptionde la gobeleterie , pour mettre le verre
en couleur, lorfqu’on ne fritte pas.
Crifial avec la potaffe.
» Prenez 160 livres de fable, 104 de potaflè
„ la plus pure, 10 livres de craie purifiée , 5 onces
» de manganèfe , mêlez , faites- fondre , raffinez ;
» fi le criftal eft obfcur, faites le couler dans l’eau, ,
» refondez , & vous aurez un criftal qui ne le cédera
» point à celui de Bohême, »
M. Fontanieu, a beaucoup travaillé furlescrif-
taux, & il a publié fon travail , il y a quelques
années , fous le titre, d'art de faire les criflaux colorés
imitant les pierres précïeufes. Nous ferons , avec em-
preffement ufage des lumières que lui a acqiiifes
l’expérience , lorfque dans l’article fuivant, nous
nous occuperons du même objet ; mais comme il
paroît s’être d’abord attaché à produire un criftal
blanc, qui n’étant affeélé d’aucune nuance , eft
propre à prendre la couleur qu’il veut enfuite lui
donner , fes procédés pour le criftal blanc rentrent
dans notre fujet aéhiel ; il nomme fondant les com-
pofniohs vitreufes blanches qu’il deftine enfuite
à être colorées.
La première attention de M. Fontanieu, eft de
fe procurer du fable bien pur , & pour cet effet, fans
tejeterabfolument celui que l’on trouve en grains ,
il paroitle chercher , fur - tout dans les pierr.es fili-,
queufes les plus dures ,tel que le criftal de roche, la
pierre à fufil, les cailloux tranfparens des rivières.
11 fait rougir ces fubftances , les jeter enfuite dans
l’eau,^froide; après avoir décanté l’eau il faitfecher
ces pierres qu’il pulvèrife, le contaâ de l’eau
froide fies ayant rendu plus faciles à piler; il paffe
le fable en refultant, au travers d'un tamis de foie,
il le lai,Je enfuite en digeftion , pendant quelques
heures, dans de l’acide marin, dont l’a&ion enlève
les fuftances ferrugineufes , qui feroient mêlées
au fable ; il décante enfuite l’acide marin , lave
le fable à plufieurs eaux, pour enlever à leur
tour,-toutes les parties acides dont il feroit encore
imprégné ; il le fait fecher, & le paffe une fécondé
fois par le tamis.
Les fondans employés par M. Fontanieu font,
les uns falins , les autres métalliques ; parmi les
premiers il fe fert de nitre, de borax , & d’alkali
du tartre, & parmi les féconds, il employé
les chaux de plomb , telles que le minium, là
litharge -, ie blanc de plomb en écailles, & la
cerafe.
Les comportions blanches fournies par M. Fontanieu
, font au nombre de cinq : nous allons les
préfenter exaâement, telles que nous les trouvons
dans le journal de phifique _ ( Avril .1786).
»» Premier fondant. Deux parties & demie de
» plomb en écailles‘(par une partie, l’auteur entend
» un marc ou huit onces ) , une partie & demie
» de criftal de roche ou de filex préparé, une demie
» parte de nitre', autant de borax, & un quart
» de verre d’arfenic ^,2.0.onces plomb en écaillés ,
» 12 onces ftlex , 4 «tices nitre, 4 onces borax ,
« deux onces arfenic) étant bien mêlés, 'forment
» la compofition du premier fondant. Ce mélange
» mis d arts un creuset de Heffe , on le fait fritter.
» Quan J il eft bien fondu, on lé verfe dans l’eau
». froide,4on le fond une fécondé, troifième fois,
» toujours dans des creufets neufs , ayant foin de
» le jeter, à chaque fois dans de l’eau claire , &
*» d’en féparer le plomb revivifié. *•
Il faut vraife mblablemen t entendre dans ce paragraphe
, par l’expreffion de faire fritter le mélange,
une première fufion réelle; car i ü. des matières
préparées féparément, avec un foin auffi ferupu-
leux n’ont pas befoin d’être frittées; 20. s’il étoit
véritablement queftion d’une fritte , telle qu’on
les fait ordinairement, on n’ajouteroit pas immé-
I diatement après s quand il ejl bien fondu ; car la
fritte ne procure pas une fufion complette. Du
re lié , il n’y a pas de nécéffité de fe fervir de çreu-
lets.de Heffe, exclufivementà tous autres : tous
les creufets bien réfra&aires, qui fouffriront l’action
du feu fansfé caffer, & qui ne feront pas fuf-
ceptibles d’être attaqués par la matière même du
verre feront également bons.
»> Deuxieme fondant. Deux parties & demie de
»» blanc de cerufe, une partie de pierres à fufil
» préparées, une demie partie d’alkali du tartre,
»> & un quart de partie de borax calciné. ( 20 onces
»> cerufe, 8 onces pierres à fufil, 4 onces alkali
» du tartre, 2 onces borax). On fond ce mélange
» dans un creufet de Heffe, on le verfe dans l’eau,
» ce qu’on répète une fécondé, une troifième fois ,
» comme pour le précédent.
»> Troifième fondant. Deux parties de minium;
*» une partie de criftal déroché, une demie partie