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tous les petits trous de l’éguille fe trouvent bien
fermés , St que l’air n’y rencontre aucun paf-
fage.
Cette méthode , qui eft Indiquée pour la forme
fphériqne, peut être appliquée à toutes les figures
rondes. Après les avoir décrites fur le papier,les
rapports des parallèles & de la circonférence fe
tranfporteront avec la même facilité fur la figure
auxiliaire.
Méthode générale de produire l’air inflammable.
Les appareils néceflaires pour cette produâion
doivent être oonformes à la quantité qu’il fera né-
ceflaire -de fe procuter. Comme elle variera beaucoup
fuivant les b'efoins, nous ne nous aftrein-
drons pas à donner ici des mefures précifes pour
la grandeur.de ces appareils ; mais nos indications
inûruiront fuffifamment pour les bien déterminer.
Faites conftruïre deux barils ou deux cuves en
bois de chêne, dont 1-a hauteur foit un peu plus
de la moitié du diamètre, tels que lés figures
A A , fi g. 3 , & qu'ils foient doublés de plomb,
pour en perpétuer l’ufage, & afin que l’acide n'endommage
pas le bois.
Dans un de ces barils ou cuves , vous inférerez
le fer & l’acide fpécifiés ci-après , & vous remplirez
l’autre d’eau.
Sur le fond de la cuve ou du baril rempli d’eau,
pratiquez-y une ouverture pour y placer un chapiteau
en fer-blanc B , qui portera un verre par
lequel on pourra obferver le développement de
l’air inflammable.
. Au-defTus du chapiteau , adaptez-y un tubeC,
deftiné à porter l’air inflammable dans le ballon#
Sur le fend du baril, ou cuve, destiné à produire
le gaz, placez-y une douile de fer-blancD,
afin d 'y adopter le tube ou tuyau qui le conduira
dans le baril, ou cuve pleine d’eau. Sur le même
fond, ; d ptez y un bouchon F , d’un diamttr^proportionné
, doublé de cuir huilé, formant une on-
verture, qui permette de.nettoyer le baril ou la cuve
au befoin..
Le tube ou tuyau F , deftiné à communiquer
d’un baril à l’autre, fera recourbé à fes deux extrémités
par lefquelles il entrera dans chacun des
barils ou cuves, à la grandeur defquelles il fera
proportionné ; fa v o ir , fi le baril a un pied de diamètre,
le tube en .aura un d’un pouce, & fi. la
cuve a 12. pieds de dir.mètre, le tube en aura un
de douze pouces ou d’un pied. Les grandeurs intermédiaires
feront réglées dans cette proportion.
Le chapitau & le tube, faits avec de la bonne
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tôle ou fer-blanc de Suède, feront enduits d’un
bon vernis intérieurement & extérieurement, afin
de les préferver de l’aéfion de l'acide.
Les dofes à inférer dans la cuve destinée à développer
l’air inflammable, font :
Sur une livre d’acide vitriolique concentré à
à foixante-dix degrés, dix onces recoupes de fer
ou de tôle.
Quatre livres & demie eau de riviere.
Et leur produit fera au moins de deux pieds &
demi cubes de gaz.
Si l'on faifoit cette opération à chaud , il fan-
droit conftruire pour cet effet un four de brique
fur lequel on établiroit uu bain de fable. La dé-
penfe une fois faite, onyrencontreroic une grande
économie; car les mêmes dofes produiraient près
du double du gaz ; & le réfidu dédommagerait
d'environ un tiers de la djépenfe,
Nous efiimons très-pofïîble de découvrir encore
de meilleurs procédés , plus économiques , qui dif-
penferont de recourir à d’autres recherches , au
moins pour tous les lieux qui feront à portée des
manufactures d'acides.
De la direction.
La manière de diriger les aéroftats eft erreorë
un problème irréfolu, & qui fera peut-être long-'
temps à l’être, fur-tout avec une cettaine perfectioni
Cependant il ne faut point la claffer dans le rang des
çhofes impoffibles. Les différentes efpèces de leviers
; tels que lçs rames , les ailes , les roues 9
comme les ailes de moulins à vent, les différentes
efpéces de plans inclinés , &c. &c. préfentent de
très-grandes reffources. Un premier pas bien* effen-
,-tiel à faire , eft d’établir le bateau , ou la gondole ,
adhérent à l'aéroftat, de manière qu’il ne faffe
qu'un feul corps avec lu i, afin que l'impreflion
des forces ne rencontre pas autant de réfiftance.
Il y a bien des difficultés à vaincre dans ce nouvel
art, qui requiert des travaux foutenus, & le
concours des favans & des artiites- du premier
ordre. Une de ces difficultés , entr'autres, confifte
à fe rendre afféz maître d'un aérofat pour pouvoir
le maintenir fixe à une hauteur déterminée.
M. de Meufnier, de l’académie royale des fciences ,
a donné à ce fujet un mémoire très-favant dans lequel
cette difficulté parait vaincue.
Injlruélion pour fervir au calcul des aéroftats.
Nous fuppofons , i ° . que ceux pour qui cette
inftruCtion eft deftinée favent pratiquer la règle
de proportion, vulgairement dénommée règle de;
trois.
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a®. Qu'ils connoiffent les quirrés & les cubes,
30. Nous fondons ces premiers élémens de
pratique fur les aéroftats d'une forme fphéri-
que.
Nous employerons le rapport d’Archimède entre
la circonférence & le diamètre, favoir, que le
diamètre étant 7 , fa circonférence eft égale à 22,
ou comme 1 eft à 3 7 .
j Donc pour vous procurer la circonférence
d’une fphere, multipliez fon diamètre par 3
St vous aurez au produit cette circonféreuce.
Le rapport de l’aire circulaire, c ’eft-à-dire ,
de la furface comprife dans un cercle quelconque
de la, fphère , à fa relation avec le quarré dn
diamètre de cette fphere, il lui eft dans la proportion
de 77.
Donc pour vous procurer lé contenu de fur-
face dans ,l’aire circulaire , multipliez le quarré,
par 11 , St divifez-en le produit par 14.
E x e m p l e ^
Soit le diamètre
2 & fon quarré 4
Multipliez-le par 11
44 I 14 divifeuri
a I
3 | aire circulaire
La fuperficie d’ une fphère a fon rapport avec
le quarré de fon diamètre , & il lui eft dans la
proportion de 77 ou de 1 à 3 7.
Donc pour vous procurer la quantité de la fuperficie,
multipliez le quarré du diamètre de la
fphère par 3' f:, le produit fera cette fuperficie.
E x e m p l e .
Soit le diamètre 3 & fon
quarré 9
Multipliez-le par . 3 7
28 f iuperficie.
Le folide d’ une fphere, c’eft-à-dire,la quantité
qu’elle contient ou renferme , a fon rapport
avec le cube de fon diamètre, & il lui eft dans
la proportion de 77 , c’eft-à-dire, que le folide
fera 11 lorfque le cube fera 21.
Donc pour vous procurer ce folide, multipliez
le cube du diamètre par n , & divifez-en le produit
par 2 1 , le quotient de cette divifion fera le
folide.
IO 9
E x e m p l e ,
Soit le diamètre 3 &
fon cube 27
Multipliez-le par 11
27
J f l—
2.97 I 21 divifeur,
87. 14 7 folide.
‘ 3
1 Ces premiers élémens connus, il faut enfuite
favoir arbitrer le poids de la fuperficie, celui de
l’air qu’elle renferme, et enfin la légèreté pro*-
duite par l’introduction de l ’air inflammable. /
La fuperficie de l’enveloppe d’un Aéroftat étant
faite avec du taffetas de largeur, de bonne
qualité , & vernis,, péfera à raison de trois quarts
d’once environ , & à peu de différence près en
plus ou en moins, par pied quarré..
Cette différence proviendra du plus ou du moins
de rempli que l’on donnera aux coutures.
Soit une fphère de trente pieds de diamètre &
fa fuperficie.
2828 |
Pour once , 1 4 1 4 7
Et j : * 707 7 *
2121 | |i6 onc. di.pourvous
procurer 52 1., 132 1.9 onces f.
41
.9 7
Vous l’eftimerez de 135 liv. à caufe du plus
qu’il pourrait y avoir, fauf à la pefer , lorfqu’elle
fera faite.
Il faudra ajouter à ce poids celui du filet, cerceau
, gondole , cordages , ailes ou rames enfin
de tous les acceffoires que nous nommons ainfi,
d’après les conftruélions connues , qui fera tel
qu’il fe comportera, & d’environ 200 liv. • •
11 ne reliera plus que le poids des Aéronautes.
La légéreté fe déduit du poids de l’air fouftrait
& remplacé par l’air inflammable.
Le poids de l’air atmofphérique diffère fuivant
les lieux & les températures. Les Obfervateurs
varient dans les évaluations q’uils en ont données.
Pour nous rapprocher d’un jufte milieu, nous
donnerons les fui van tes pour un pied cube.