
dedans , pour le foutenir en le faifant revenir
fur les côtés du pourtour. Ce bourlet doit être
rond : on n’en fait point dans le bas du doflier.
On peut, fi on le juge à propos , coudre la toile
autour du haut & des côtés du doflier, en laif-
fant la place du bourlet. Cette façon eft la plus
aifée de toutes. Il faut néanmoins laiffer un peu
de crin deflous la toile dans la partie qui n’eft
pas celle des bourlets.
Façon dç la Chaife en Prie-Dieu
Le fond & le doftier fe garniffent à l’ordinaire.
Pour . le relie , on garnit un accoudoir
porté fur le haut du dolfier, en le rempüflant de
crin avec de l’ étoffe par deffus, pareille à celle
du fond & du dolfier.
L e contour de l’accoudoir eft garni d’un clou
doré ou de quelqu’autre agrément. On peut y
ajouter un chalfis comme le fond ordinaire ; on
l’attache avec deux couplets par derrière & au
doflier : il eft porté fur le devant par deux confo-
le s , qui font la même pièce de bois que les
pieds de devant. Si l ’on juge à propos, on peut
garnir le deffous du chalfis qui fert de dolfier
lorfqu’il eft relevé, & qu’on veut s’affeoir furie
plus bas fiége qui fert pour fe mettre à genoux.
Façon du Fauteuil de cannel
Il faut, en tirant le patron du fond , laiffer
trois lignes de plus en dehors du trait de crayon,
& le ployer par le milieu pour voir s’il eft égal
des deux côtés.
Le patron du dolfier doit être plus haut que
le eeintre du fauteuil de fix lignes , en comptant
du deffus du bras , parce que le carreau
eft fujet à bailler plus bas que le haut du
eeintre.
Ces patrons dont j’ai parlé font faits pour des
carreaux bordés*, S’il arrive ( ce qui eft rare )
qu’on ne les borde point , on doit laiffer un
quart de pouce autour, tant au patron du fond
qn’à celui du dolfier ; il en eft de même des
plates-bandes , qui ont aulfi un quart de pouce de
plus, haut & bas.
La plate-bande du fond doit avoir pâr devant
trois pouces ; les côtés doivent en avoir deux,
depuis le derrière de la confole jufqu’à la partie
de la plate-bande qui eft au derrière du carreau ,
& cette dernière partie ne doit avoir qu’un pouce
& demi.
La galon fe mène à une fois , en commençant
le point d’aiguille deffus le carreau , & au
fécond bord, le point d’aiguille deffus la plate?
bande qui paffe par deffous.
Si le dolfier a un eeintre qui ne foit pas bien
correél, il faut le corriger par le moyen d’un
patron, auquel on donne un contour dans le
eeintre, plus agréable à la vue que celui du fauteuil,
fans qu’il y ait une différence trop marquée
entre le eeintre & le patron.
Il y a une autre façon de carreaux qu’oh met
fur les fauteuils de canne ou de paille : on les
appelle carreaux à bordure.
Cette bordure fe bâtit fur le corps du fond &
du dolfier. Il faut qü’ellè tombe bien droite ainfi
que les onglets, en laiffant la place du bordé libre
tout autour.
Si on veut fe paffer de bordé, on fait régner
la bordure fur le pourtour du carreau ; ou bien,
fi la bordure eft fuffifante pour faire la plate-
bande du fond & du dolfier, on peut l’employer
à cet ufage. On peut encore mettre la plate-
bande d’une étoffe pareille au corps du carreau
qui fait une forme de cartouche ; & dans un
fauteuil de paille, on peut couvrir le bourlet de
la plate-forme d’une étoffe pareille à la bordure
du deflus du carreau.
Pour arrêter les carreaux du doflier, on met,
en place de rubans au haut du dolfier, troisagraf-
fes qui entrent dans le eeintre , & on met aux
échancrures du dolfier, ainfi qu’à celles du fond,
un quarré d’étoffe coufu à un côté de l’échancrure,
& agraffé de l’autre.
Quand le bois, du dolfier eft apparent, on
prend le patron jufte à ’la baguette du dolfier,
en laiffant fur fes deux côtés un quart de pouce
de plus, un demi-pouce fur le haut du doflier
& autant fur le bas , à caufe des piqûres q u i,
fans cela , rendroient le .dolfier trop court & trop
étroit. On peut donner aulfi quelque chofe de
plus au carreau du fond.
Façon des Banquettes & Tabourets,
Les banquettes & tabourets fe garniffent quarré
ment ; on y fait une piqûre autour & par deffus
,. pour en maintenir le crin au milieu. Quand
il en mérite la peine, o n ^ fait quatre bourlets.
Façon de la Chanceliere
La chancelière fe garnit de peau en dedans
& d’étoffe en deffus. Cette étoffe eft ornée d’un
clou doré au bord de chaque partie. On prend
le patron de toutes les parties du dedans , fur
lequel on coupe la peau, qui fe coud à furjèt,
& s’attache avec quelques broquettes.
Façon
Façon de la HouJJe ajujlêe•
Pour conferver les lièges, ^n fe fert ordinairement
de houffes en forme de fourreau. Celles
qui font ajuftées doivent affortir les meubles
d’été.
Pour la houffe ajuftée , on fait une garniture
bien égale & quarrée par le fond & par le dof-
fier. On pofe l’étoffe , comme li elle étoit à demeure.
On bâtit le devant du dolfier avec le
derrière fur la vive arrête qui eft derrièré le
doflier. On égalife bien les plis que l’on eft
obligé de faire au eeintre , de même que ceux
du fond par devant & fur les côtés, en les arrêtant
tous avec un ruban de fil, qu’on borde à
l’envers.
Le dolfier s’agraffe au-deffous des bras, ainfi
qu’aux échancrures du fond. Le fond s’attache
avec des pointes.
Tout autre liège peut fe couvrir de cette ef-
pèce de houffe qu’on double de toile.
Façon de la HouJJe en forme de fourreau.
La houffe ordinaire d’utl fopha ou fauteuil, &c.
eft en forme de fourreau ; elle fe coupe plus ou
moins élevée de terre. On coupe d’abord les lés
du corps qui couvre le fond, le dolfier & lé
derrière du fauteuil ou fopha ; on y ajoute des l
élargiffures.
On met pour les bras le lé au deffus du fond,
proche l’échancrure de derrière, en repaffant la
toile jufte par-deffus le bras, & la faifant tomber
au niveau du bas de celle qui fait le corps.
La lifiêre fe met fur le côté & par devant. On
marque avec un crayon par devant le contour de
la confole du bras , & on la coupe , en laiffant
de quoi faire la couture rabattue jufque fur le
bras.
Plufieurs tapiffiers ne coupent rien du furplus
de leurs houffes qu’après qu’elles font bâties fur
le fiége , ni même ne les marquent pas avec
du crayon deffus la forme de la confole & du
bras. D’autres coupent la première houffe qui |
fert de patron pour couper les autres. Toutes !
ces façons font également bonnes.
Quand les lés du corps de la houffe font appointés
également & bien à plomb , on fait des
pinces , une à chaque creux du eeintre du doflier,
deux au derrière du fond , & deux antres par
devant dans les creux du plombage du fond.
On affemble les côtés de la houffe par en bas,
en commençant à là pointe & dans l’angle qui J
Afts 6* Métiers. Tome VllU
fépàre le fond d’avec le doflier près de l’échancrure.
On attache enfuîte enfemble avec des épingles
les côtés, le fond & le doflier; d’abord en dedans
, puis en dehors , en faifant toujours tomber
la toile bien droite & bien également.
Quand on bâtit les houffes, il ne faut pas trop
éloigner les points l’un de l’ aune ; & on doit avoir
foin qu’ils tombent bien droits.
Les échancrures doivent être bâties bien régulièrement
, c’efl-à-dire , qu’il faut que le pourtour
foit pris exademenr. I . faut, en un mot,
que toutes les coutures de la houffe fuient rabattues.
De plus, il eff néceflaire que ces fortes de
houffes foient aifées , fans néanmoins être trop
larges, afin qu’on puiffe les mettre & les ô.- r
facilement. Le bas fe borde d’ordinaire avec i n
ruban de fil , après qu’elle a été réglée. Cette
Houffe peut fervir de régie pour toutes les autres,
fo t ducheffe , ottomane , canapé , &c. , attendu
que dans toutes , il n’eft queftion que de
faire des plis dans les creux, de bien prendre
le tour des échancrures, & de bien faire tomber
la toile à plomb.
Des Paravens , Écrans, &c.
Les paravens font pour l’ordinaire de cinq
à fix pieds ; cependant on en fait de toutes grandeurs.
On couvre toutes les feuilles à la fuite
l’üne de l’autre , à l’exception de celle de deffous,
qui fe couvre la dernière.
Les charnières qu’on pofe dans les paravens
fe divifent en cinq parties, & elles font de deux
fortes d’étoffes pareilles à l’endroit & à l’envers
du paravent ; & deffous chaque charnière, on
met une partie d’étoffe qui répond au côté de
l’endroit ou bien de l’envers. On en met trois à
une feuille & deux à l’autre ; elles fe pofent alternativement,
c’eft-à-dire, trois deffus une feuille,
& enfuite deux deffous une autre ; & les deux
qui s’attachent par deffous cette dernière , fe rat-
i tachent par deffus la première , de même que
les trois de deffus s’attachent par deffous l ’autre.
Il faut qu’elles foient bien jointes & bien ferrées
par les bouts,;afin qu’il ne fe trouve pas de
jour entre deux ; les feuilles doivent êire bien
ferrées l’une contre l’autre.
Lorfqu’on y met des doux dorés , on les finit
l’une après l’autre , fans quoi les doux , qui font
une épaiffeur, empêcheroient que les feuilles ne
puffent* fe fermer. On laiffe les charnière-, aifées,
& l’on effaie fi le cl©u doré ne nuira point en le
mettant par-tout où il eft poflible de finir la
feuille.