7.6o Z I N
petit prefcrit lui-même dans un fupplément au mémoire
dont nous venons de rendre compte.
Nous croyons donc que l’on ne peut que louer
le zèle de l’auteur de ce mémoire, à répéter les
expériences intéreÆantes de l’académie de Dijon.
D ’ailleurs comme nous avons dans le royaume
des mines où le zinc fe trouve abondamment, Ce
feroit ouvrir une nouvelle branche au commerce
& à l’induftrie nationale que de favori fer la fabrication
en grand de cette préparation qui n’a aucun
des inconvéniens des préparations dû plomb. On
Z I N '
ne peut douter que l’on ne s’empreffe de l’adopter
dans tous les cas, fi les-travaux en grand peuvent
en rapprocher le prix des préparations du
plomb en ufage /dans les mêmes cir:onftances.
Ainfi f nous penfor.s que l’académie adoptera
les éloges que nous croyons devoir à tous égards
aux vues utiles & aux travaux multipliés de l’auteur
du mémoire. A l’académie , ce 2 2 mai 1786.
S ig n é , MAVDUIT , BOSSUT , CHERPITEL &
A n t o i n e .
discours
7^1
D I S C O U R S E I NA L.
P o uR apprécier le génie , les reffources , les richeftès , la profperite dune grande
Nation, il faut confidérer principalement le tableau de fon induftrie, & l’enfemble des
travaux, des manufactures & des fabriques qu elle met en aftivité. C eft à ces lignes
certains que l’on peut juger du bonheur des habitans d’un puiffant Empire : mais qu 011
ne s’y trompe point; li le genie créateur a quelquefois brille, comme 1 éclair, au
fein de l’orage des guerres civiles, fon éolat n’a point duré ; il a plutôt ébloui qu’éclairé'
un peuple d’efclaves.
Les arts , doux enfans du loilir , fuient la fervitude 8c le bruit | des armes. ^ L e
théâtre de la guerre 8c des conquêtes ne fut jamais lafyle de 1 efpiit philofophique
qui invente, 8c de l’émulation indullrleufe qui perfectionne. C eft au fein de la paix 8c
d’une heureufe liberté que les hommes inflruits par leurs études, ou guidés par leur*
befoins & leurs goûts déploient toutes les facultés de leur intelligence. C eft dans ui%
état libre où les citoyens égaux en droits ne connoilfent de fuprématie que la loi qui
les défend & les protège tous également ; c’eft, en un m o t, dans une fociété organifée
parla raifon, par la j uftice , par l’humanité, que Ion verra les efforts de chacun fe
réunir à un centre commun , 8c l’interet particulier concourir à i intetet geiieial. L e vrai
patriotifme ne peut fubfifter avec les diftinâions & les ufurpations de l’orgueil; it
repouffe les gênes impofées par le caprice 8c le defpotifme ; il condamne fur-tout ces
prétendus privilèges ufurpés par l’égoïfme , ou dérobés au public par des compagnies
ufurières. Enfin il faut que les arts ayent un dépôt commun dans lequel tous leurs
procédés foient infcrits , afin que les enfans de l’état puiffent en profiter ; & cette claffe
des arts doit être faijs ceffe ouverte à ceux'qui veulent y p.uifer les notions relatives
à leur goût ou à leur utilité. C’eft en les confultant que la poftérité .profitera des
connoiflances acquifes , 8c qu’elle tournera fes recherches vers les objets qui relient
à développer. En effet, dans le nouvel ordre des chofes en Fiance, l’induftrie per-
fonelle pouvant feule déformais mener à la confidération & à la fortune, les découvertes
des pères ne feront point négligées par les .enfans, & leur aifançe comme leur
confidération feront en proportion des efforts & des progrès quiis feront pour la,
fortune publique.
Aucune dignité, aucune place éminente n’étant plus incompatible avec 1 exercice
des arts & du commerce , les Cincinnatus reprendront le timon de leurs affaires.
particulières , après avoir rempli les honneurs du commandement ou de 1 admimftrauon.
Pourquoi certaines familles ont-elles profpéré en Angleterre , en Hollande, & même
en France, c’eft que les fils n’ont pas rougi du métier de leurs ancêtres, 8c quils
ont ccmfervé & augmenté leur fortune & leur pnofpérité par les mêmes moyens qui
les avoient fondées. Au contraire , combien de maifons opulentes & meme d états
fioriflàns ont été ruinés par l’abandon des arts 8c du comB.ierce,.6^pai les écarts de
' Arts & Métiers. %pme V l l l . ’ D d d d d