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Soude.
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Cendres de tamartfc•
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Une livre de cendres de foude a fourni fix onces
de bafe terreufe infoluble à l’eau, quatre onces
quatre gros de fel marin , quatre onces d’alkali minéral
. trente-fix grains détartré vitriolé, un peu
de fel d’epfom, Bc de fel marin à bafe de ma-
gnéfie.
Clavels.
Une livre de cendres de clavels a fourni fept onces
de bafe terreufe infoluble à l’eau, quatre onces
fix gros de fel fébrifuge de filvius, une once
quatre gros d’alkali minéral, un gros de fel d’epfom,
& un peu de tartre vitriolé.
Blanquette.
Une livre de cendres de blanquette à fourni huit
onces de bafe terreufe infoluble à l’eau , cinq onces
de fel marin , deux onces cinq gros d’alkali
minéral, un gros de fel d’epfom , trente-fix grains
de tartre vitriolé.
Doucette.
Une livre de cendres de doucette a produit neuf
onces fept gros trente grains de bafe terreufe infoluble
à l’eau, quatre onces fix gros de fel marin,
cinq gros dix-fept grains d’alkali minéral, cinquante
quatre grains de fel d’epfom , une once dix
grains de tartre vitriolé, & un peu de fel de glau-
| j j j p
Ces anatyfes que M. Chaptal a bien voulu me
communiquer prouvent inconteftablement que ces
diverfes efpèces de foude contiennent peu d’alkali
minéral, & beaucoup de fels neutres; & que par
conféquent «elles doivent être rejetées par l ’artifte
verrier qui voudra .travail 1er avec avantage, fur-
tout dans des fabrications de quelqu’importance. Il
eft néanmoins poffîble de s’en fervir pour fabriquer
du verre très-commun, en proportionnant la dofe
de fable au peu d’efficacité du fondant.
Varech, Goémon.
Valgue marine produit , par la combuftion, des
cendres connues fous le nom de varech, ou. de
goémon qui font abondantes dans nos provinces
maritimes. Le varech eft, comme les foudes de
Languedoc dont nous venons de parler , affez peu
riche en alkali, & très chargé de fels neutres, &
il ne peut de même être employé pour la fabrication
du'verre commun.
Nous avons indiqué ,Wans|l*article glaces coulées,
de ce diâionnaire, les moyens de choifir les foudes,
& de juger de leur qualité.
Les cendres de tamarifc’préfentent encore un fondant,
mais de mauvaife qualité. M. Chaptal en a
fait l’analyfe. Il a commencé par faire calciner fortement
quatre onces de cendres, qui , par cette
opération, ont perdu une once quatre gros trente-
fix grains de leur poids. Le réfidu lui a fourni une
once de fel de glaubèrt, fept gros de fel d’epfom ,
deux gros dix-fept grains d’alkali minéral bien crif-
tallifé. Le furplus du poids mis en expérience,
étoit une bafe terreufe infoluble à l’eau , contenant
de la terre calcaire, de la magnéfie, & de
l’argile en parties à peu près égales.
Produits volcaniques. Lave. Bafalte.
Les produits volcaniques, la lave & le bafalte
peuvent être encore regardés comme des fondans,
puifque non-feulement ils font fufibles par eux-
mêmes, mais encore qu’ils entraînent du fable
dans leur fufion, ainfi que nous l’avons conflaté
par des expériences dont nous rendrons compte
dans la fuite. Au refte le verre de la v e , attendu
la couleur très-fombre dont il eft affeété, ne peut
fervir qu’à faire des bouteilles noires.
Salin extrait des foudes•
Les foudes peuvent être employées en nature;
feulement pulvérifées & tamifées , mais elles font
trop abondantes en. principe colorant, pour que
la plus forte calcination puiffe le diffiper fuffifam-
ment ; & le verre produit eft ordinairement d’une
couleur jaune-verdâtre plus ou moins foncée ; c’eft
ce qui fait dire à Kunckel, dans fes notes fur le
premier chapitre de Nery, que le verre fait avec
la foude n’eft pas eftimé, & que la foude ne produit
pas un beau verre : on obvie .à cet inconvénient
, en extrayant la partie faline de la foude
par lixiviation & évaporation. Le principe colorant
demeure, en grande partie, uni à la bafe terreufe,
& le fel obtenu produit un verre propre aux ufa-
ges les plus recherchés. Nous nous contenterons de
renvoyer à l’article glaces coulées, pour les procédés
de l’extra&ion; les y ayant expofés avec beau-,
coup de détails.
Nitre.
Le nitre eft décompofé par l’aélion du feu, coir.3
me nous l’avons obfervé en parlant des fels neutres
; & fon acide fe dégage. Le nitre réduit ainfi
à fa bafe alkaline devient un fondant utile pour
la verrerie : il doit être moins puiffant que l’alka-
li fixe , & il ne peut pas produire le même effet à
dofes égales, puifqu’il n’y a qu’ un feul de fes principes
qui agine. En effet, pour obtenir une fufion
complette des fubftances vitrifiables , on eft obligé
de faire entrer dans la composition plus de nitre
que
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que l’on n’y mettrait d’alkali fixe foit végétal, foit
minéral.
On pourroit employer utilement comme fondant
le nitre fixé par les charbons, par le tartre,
ou par l’arfenic. Dans ces diverfes opérations ,
on obtient l’alkali.du nitre combiné, foit avec celui
fourni par les charbons ou par le tartre, foit avec
une petite quantité d’arfenic. Le mélange de l’al-
kali des charbons ou de celui du tartre ne peut
altérer la qualité de l’alkali du nitre, puifque ces
vtrois alkalis font identiques, il pourroit feulement
fe faire alors que la maffe faline contînt encore
ou du nitre non décompofé, ou des parties char-
bonneufes & êxtraftives, mais on parviendrait par
la calcination., & à achever de décompofer le nitre,
& à dénaturer les parties charbonneufes & extractives
par la diilîpation de leur phlogiftique. Quant
à la petite quantité d’arfenic, qui fe trouveroit
dans le nitre fixé par cette fub ftanceelle ne pourroit
nuire dans la vitrification, i . parce que l’arfenic
eft, dans certaines circonftances , employé
en verrerie, comme nous l’avons dit ci-deflus , 2.
parce que la dofe ne fauroit en être confidèrable,
3. parce qu’il ne pourroit y être que fous forme
de fel neutre arfenical, qui feroit aifément décompofé
pendant la fufion. Au refte ces divers fondans,
même le nitre en nature, fans aucune préparation
, feraient trop chers, pour en faire la bafe
d’une fabrication ordinaire. .
Il refaite de tout ce que nous avons expofé
jufqu’ici, que , parmi les fondans falins, les alkalis
fixes , foir. minéral foit végétal, font lesfeuls
dont les verriers puiiîent faire un ufage avantageux.
On les a long-temps confidérés en chimie ,
comme des fubftànces très-fimples, mais il eft aujourd’hui
rigoureufement démontré, qu’ils ne font
eux-mêmes, du moins tels qu’on les obtient, que
des fels neutres formés de l’alkali, & de l’air fixe
où acide méphitique, d’où M. de Morveau les appelle
mephite de potajfe, mephite de foude. Lorfqu’on
les prive de l’acide méphitique , par quelque moyen
que ce fo it, ils prennent le nom d'alkalis caufli-
quès : la calcination les réduit à cet état, & la fufion
doit encore être un moyen plus puiffant. Nous
fommes donc fondés à ne pas les confidérer,
comme fels neutres-, dans la vitrification, puif-
qu’ils ceffent de l’être, par les procédés mêmes
employés en verrerie-, & les ardftes verriers peuvent,
fans inconvénient, continuer à les regarder
comme purs, lorfqu’ils font en état de méphite.
Nous avons avancé dans l’article verre que le
phlogiftique étoit le principal agent de la vitrification
, & nous avons dit que la terre filiqueufe , &
les particules ignées, fournies tant par le feu que
par les fondans, étoient les parties effentiellemenr
conftituantes de verre , mais on tomberait dans
1 erreur, fi|en abufant de ce- principe, on en con-
Arts & Métiers , Tome VIII.
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cluoit que l’alkali ne fait pas partie du verre. Il
eft certain que la diverfe dofe des fondans produit
des verres de diverfes qualités. Il eft très-heureux
pour l’art, que les chofes foient ainfi , car on a
befoin , dans certaines fabrications , d’un verre
plus doux , plus coulant, que dans d’autres , & à
feu égal, ce n’eft qu’en ajoutant plus d’alkali que
l’on peut l’obtenir. Il arrive même que le verre
produit avec forte furabondance d’alkali, participant
alors aux propriétés de cette fubftance , attire
l’humidité de l’air, fe laiffe attaquer par les acides, -
eft même diffoluble dans l’eau.
Suin, fe l ou fiel de ve:re.
Puifque, comme nous l’avons obfervé, tous les
alkalis, fixes contiennent plus ou moins de fels neutres
, on doit choifir, en adoptant un fondant,
celui qui en contient le moins, & le cnercher
dans les fubftances dont les cendres, fourniffent le
moins de fels neutres. Le fe l ou fiel de verre, connu
auffi fous le nom de f un, n’eft que l’affemblage
de ces divers fels mis en fufion, pendant la vitrification
, & qui, n’entrant pas dans la confection
du verre, s’élèvent au-defiùs de la maffe vitreufe
en raifon de leur moindre pefanteur fpécifique,
& y forment un bain très-fluide. Comme le fel de
verre eft un des plus grands obftacles. que .les verreries
rencontrent dans leur fabrication, & qu’on
peut lui attribuer beaucoup des défauts dont le
verre eft fufceptible, quoique nous ayons ete forcés
d’en dire déjà quelque chofe, nous croyons
devoir en traiter plus en détail. Je me fuis occupe
de cet objet dans la description de la glacerie inférée
dans la colleàion académique , & l’on pourroit
me reprocher de me répéter ici, mais, i° . il
eft difficile de ne pas fe reffembler en expofant
deux fois les mêmes faits; 20. cet inconvénient me
paroit moins important, que celui de négliger , en
traitant de la verrerie , fous un point de vue générale
, un des principaux dangers, qu’ont à prévenir
ceux qui s’occupent de cet art.
Le fuin qui fe manifefte dans les compofitions.
dont l’alkali végétal eft le fondant, a une faveur
plus amère, que celui du verre fabriqué avec l’ai-
kali fixe minéral : le tartre vitriolé paroit y dominer.
Ce feroit, d’après cette propriété, celui que
je défignerois particulièrement par le nom de fiel
de verre. Le fuin des compofitions en a'kali minéral
a un goût plus falé, affez femblable à celui
du fel marin , qui en effet eft le fel neutre qui fe
trouve mêlé le plus abondamment à cette forte de
fondant : ce feroit donc le fuin de cètte efpèce,
qu’on devrait appeler fel de verre. On fe fert cependant
affez fouvent de cette dernière expreffion ,
comme d’un mot générique, pour défigner toute
fortes de fuin.
Le fel de verre, après avoir formé un bain au-
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