
tures, & les conferver exemptes d’humidité & de
moififfure, en les éventant de temps à autre pendant
quelque temps.
Si Ton renouvelle de temps en temps l’air des
dépenses, gardes-mangers & offices, on confer-
vera plus long-temps ce qu’on met en réferve.
Puifqu’un air humide contribue beaucoup à rouiller
le fe r , ces Ventilateurs feront vraifemblable-
ment fort utiles pour conferver les armes en bon
état, dans les grands arfenaux.
Il en coûteroit très-peu pour effayer l’effet de
ces Ventilatturs y dans le cas que je viens-de pro-
pofer, & l’avantage qu’on peut en retirer eft fort
grand. Il n’eft pas douteux qu’on ne puiffe s’en
iervir utilement dans plufieurs autres cas qu’on
pourra apercevoir dans la fuite, & qu’on ne les
applique avantageufement à différentes profeffions.
Autres Ventilateurs.
M. Blackwell a employé avec fuccès le Ventilateur
fuivant, dans une mine de charbon de la
province de Worchefter, laquelle étoit tellement
remplie de vapeurs fulphureufes , que le feu y
prit plus d’une fois , & fit périr un grand nombre
de malheureux qui l’exploitoient.
Ces fortes de Ventilateurs font fur-tout très-utiles
dans les vaifTeaux ; mais comme il importe beaucoup
d’y ménager la place , l’auteur a réduit celui-
ci a un volume médiocre, fans lui rien faire perdre
de fon utilité. Il n’a que dix pieds de long, trois
de large & trois d’épaiffeur ; cependant il fait circuler
cinq mille gallons d’air dans un vaiffeau , dans
Tefpace cTune minute. Il eft ft aifé à manier, que
le vaiffeau fait, en marchant, une partie de l’opération
, & qu’un mouffe peut achever le refte. Il
coniifte :
i° . Dans un tuyau fupérieur par lequel l’air
s’infinue dans la machine, de deffus le tillac.
st°. Dans le corps de la machine.
3®. Dans le balancier qui la fait agir’,
4°. Dans le tuyau inférieur par lequel l’air s’introduit*
dans le fond -de cale ou dans tel autre
endroit du vaiffeau où l’on veut le renouveler.
( Extr. des journaux anglois. )
M. Sutton , en Angleterre, a imaginé de renouveler
l’air dans les vaifTeaux, par un moyen
fin?pie, fans employer les bras d’aucun homme,
mais en profitant feulement du feu qu’on eft obligé
de faire dans les cuifineS qui font fur les vaif-
feaux.
Sous la chaudière de la cuiftne des vaifTeaux ,
on a un foyer & un cendrier qui fe ferment chacun
avec fa porte de fer: il ne s’agit que d’appliquer
au cendrier au-deffous du foyer, un tuyau
a plufieurs branches qui répondent dans les diffère
ns endroits du vaiffeau, où l’air a le moins de
mouvement. Lorfque le feu fera allumé, il dilatera
l’air dont il fera environné, & le chaffera par
la cheminée.
Cet air fera incontinent remplacé par celui du
tuyau , à qui Tes branches fourniront fans ceffe
l’air qui croupit dans les vaifTeaux, qui, paffant
ainfi par le feu , fera purifié, dilaté & pouffé dehors
: l’air extérieur prendra auffi-tôt fa place,
avec d’autant plus de violence, que le feu fera
plus grand ou qu’il y aura plus de cheminées dans
le bâtiment. Par ce moyen il s’opérera une circulation
d’air continuelle, qui emportera avec elle
toutes les exhalaifons , les vapeurs & les tranf-
pirations que les.hommes feroient obligés de ref-
pirer, & qui ne pourroient que corrompre les
humeurs & infe&er la maffe du fang.
Il fe paffe, ainfi qu’on en peqt juger, quelquefois
bien du temps avant de faire une application
heureufe des effets méchaniques & phyfiques
qu’on a tous les jours devant les yeux ; car le
méchanifme des ventoufës qu’on applique aux cheminées
pour empêcher la fumée, ^ft le même
que M. Sutton a appliqué fi heureufement pour
renouveler l ’air dans les vaifTeaux ; mais les nouveautés
les plus heureufes ont tant de peine à
prendre parmi des hommes qui fe biffent conduire
par l’habitude comme par l’inftinâ naturel,
que M. Sutton â été plus de dix ans à voir adopter
une invention ft fimple & fi utile ; & ce n’a été
que peu de mois avant fa mort qu’il a eu le plai-
fir de triompher de l’ignorance & de l’envie, &
qu’il a vu l’amirauté de Londres donner brd.e
à tous les vaifTeaux de roi de faire ufage de cet
ingénieux & fimple moyen de renouveler l’air dans
les vaifTeaux.
Mais ce moyen de M. Sutton n’eft pas le feul
dont on puiffe faire ufage : en voici un autre^our
faire circuler l’air dans toutes les parties d’un bâtiment
, jui'qu’à fond de cale, qui eft fort
fimple, & qui a été employé avec fuccès en Angleterre
dans les vaifTeaux du roi & de la compagnie
des Indes. On place , dans les lieux les
mieux expofés pour recevoir les courans d’air,
de greffes toiles roulées en forme de tuyaux , &
évafées par les deux. bouts à la manière des entonnoirs
: l’air s’y engouffré par un bout, augmente
fon activité par la preffion qu’il éprouve dans
l’intérieur des tuyaux, & va fe répandre par l’autre
extrémité, dans les endroits où les toiles abou-
tiffent. Ces toiles font d’un ufage d’autant plus
commode, qu’elles peuvent être multipliée* à
volonté, & difpofées félon la dire&ion des vents :
comme elles font groffes, une partie de l’air qu’elles
renferment,
les renferment, s’èc^ppe dans les lieux par où
elles paffent.
Lettre de M. de Servières, fur un nouveau moyen
de purifier Vair d'un appartement , imaginé par
M. Achard , de Vacadéfhie de Berlin.
La nouvelle doârine des différens airs offre aux
phyficiens un vafte champ d’expériences & de recherches.
Déjà plufieurs y ont fait les découvertes
les plus utiles. Le célèbre Prreftley ayant reconnu
que l’air nitreux eft le plus falubre, tira
de cette obfervation les principes de l’eudiomètre,
que l’illuftre abbé Fontana perfe&ionna enfuitè.
La fubftance qui leiir fervoit à recônnoître les
degrés de pufeté & de refpirabilitè dés diffêréns
airs, eft devenue entre les mains de M. Achârd,
un moyen auffi fimple que facile de purifier l’air.
Vous en jugerez d’après la defeription de fon
procédé que je tiens de M. Guyot, de l’académie
de Bordeaux : le voici comme il me l’a donné
dans une lettre de Paffy , du 16 feptembre 1781.
» Les belles obfervatioris de M. de Faujâs,
» fur la fanté & les maladies des vers à fo ie ,
v jointes à notre couverfation fur les Ventilateurs,
» m’ont rappelé un moyen inventé par M. Achârd,
» pour déphlogiftiqüer l’air d’un appartement, en
» le faifant paffer au travers du nitre en fufion.
» Pour cet effet, M. Achard le fert d’un vafe
» de poterie affez femblable à un creufer, garni,
» vers lé milieu de fa hauteur, dè deux tubes
» de la même matière que celle du vafe. Ces
” tubes font inférés à l’oppofife l ’un de l’autre,
” & forment en remontant * un angle aigu avec
” les parôî's intérieures du creùfet. On met dans
» celui-ci une fuffifante quantité de nitre, & on
” le couvre avec foin , ne laiffant ouverts que
” les deux tubes; enfuite on place ce vafe dans
i> la cheminée ou dans le poêle de l’appartement.
v Lorfque le ' nitre eft en fufion , il doit s’élever*
» au-deffus de l’infertion des tubulures, & l’on
” force l’air à le traverfer au moyen d’un grds
i? foiifflet.
n Ce procédé , joint à l’avantage de né pâs
a refroidir l’appartement par l’intromiffion de l'air
” extérieur, celui de donner à volonté un degré
» de pureté fupérieur à celui que poffède ordi-
” nairement l’air âtmofphérique , principalement
» dans les grandes villes. M. Achard dit avoir vu
» & éprouvé des effets très-fenfible$ du bien-être
» qu’on reffent dans une chambre ainfi purifiée ;
f? ils font fur-tout très-marqués fur les hypocon-
” driaques , qui s’y trouvent gais & difpos.
» Il eft aifé de comprendre qùe pouf éviter le
travail d’agiter le foufflet pendant une ou déux
» heures chaque jour, on peut le faire mouvoir
»» par quelque mécanlfrae fimple & peu coûteux. . .