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V an. Infiniment d’ofier à deux anfes, courbé
en rond par derrière qu’il a un peu relevé, dont
le creux diminue infenfiblement jufque fur le
devant. Les vans fervent à vanner les grains pour
en féparer la .menue paille & la puuftière. Ils
font le principal objet du métier des Vanniers
clôturiers. .
V annerie ; c’eft faire des vans, des paniers
& autres ouvrages en ofier.
V annette. Efpece de corbeille ronde & à
V A N
bord, faite de clôture; on s'en fert fur-tout pour
épouffer l’avoine qu’on donne aux chevaux.
V annier. Celui qui fait ou qui vend des vans,
Ou tous autres ouvrages d’ofier, comme paniers,
hottes , claies, cages, corbeilles, charrières, verrières
, pelles, boiffeaux, foufflets, fabots ;
échelles, &c.
V errier, terme de Vannnîer, c’eft un ouvrage
d’ofier fait en quarré ou en ovale, à u n , à deux
ou trois étages, & dont on fe fert pour mettre
les verres.
VELTAGE
'34 s
V E L T A G E.
( Art de
L e veltage ou l’art de velter ou de jauger , con-
fifle à fe fervir de la velte ou jauge pour mefurer
les tonneaux, afin d’en connoître là contenance.
L’inftrument dont les Jaugeurs fe fervent pour
cette opération , eft ordinairement un bâton de
bois ou une tringle de fer quarrée, de quatre à
cinq lignes de groffeur, fur quatre pieds deux ou
trois pouces de longueur.
Sur un de fes côtés eft gradué un pied-de-roi,
contenant douze pouces , chaque pouce marqué*
par douze lignes. Sur ce même côté , & fur les
trois autres, font lés caraâères qui défignent la
mefure de neuf différentes fortes de vaiffeaux réguliers
, laquelle mefure eft marquée par deux
points qui donnent la longueur & la hauteur.
Sur le premier côté font gradués le muid & le
demi-muid; fur le fécond, la demi-queue & le
quarteau d’Orléans ; fur le troisième , la pipe & le
bujfard, futaille ufitée en Anjou & dans le Poitou ;
elle fait la moitié de la pipe., & revient aux trois
quarts du muid *de Paris ; fur la quatrième , la
demi-queue, le quarteau & le quart du muid de
Champagne.
La graduation de ces neuf efpèces de tonneaux
eft placée en deux endroits, fur la jauge, pour que
l’une ferve à mefurer le fond, & l’autre la longueur
du tonneau.
Les points qui font placés d’efpace en efpace,
au-deffous de la marque qui défigne les mefures
dont nous avons parlé , valent chacun un feptier
ou huit pintes de liqueur, mefure de Paris, excédant
la jufte contenance du tonneau jàugé : ainfi
on trouve tout de fuite combien un tonneau tient
v in , d’eau-de-vie, &c.
Lorfque le Jaugeur veut commencer fon opération,
& avoir le saires ou l’efpace que contiennent
les cercles dont il trpuve le diamètre au bon-
don & au fond, il prend les deux tiers dé l’aire
du cercle au bondon , & un tiers de l’aire du
cercle au fond, & fait une fomme de ces tiers,
qu’il multiplie par la longueur intérieure du tonneau
, ce qui lui en donne la capacité eft pouces
Arts & Métiers, Tome VIII.
jauger )
.folides ; par ce moyen le jaugeage s’exécute très-
promptement , fans avoir befoin d’un plus grand
calcul.
Pour ne pas fe tromper dans l’excédent que
contient un tonneau, le Jaugeur appuyé l’extrémité
de fon bâton où efi marqué le pied-de-roi ;
furie jable ou la partie des douves qui excède le
fond des deux côtés,, faifant en forte de couper
le fond en deux parties égales , afin de ne pas
prendre un faux diamètre , & il regarde quel point
paroît "au-deffous du jable oppofé à celui où le
bâton eft appuyé.
Si le point donné eft conforme à la marque qui
eft fur le bâton , la jauge eft bonne pour la hauteur
du fond ; mais fi le point qui eft au-deffu^ de la
marque ordinaire, entre fous le "fable, la mefure
excède oour-lors d’un Lptier : s’il y entre plufieurs
points, il compte autant de feptiers excédens, qu’il
joint à ceux qu’il doit trouver en mefurant la longueur
des douves au-deffus du tonneau.
La connoiffance d’u n ie s fonds du tonneau ne
fuffit pas ; il faut qu’il les connoiffe tous les deux
pour favoir le rapport qu’il y a de l’un à l’autre,
parce qu’il arrive quelquefois que l ’un a moins de
circonférence que l’autre , & que par conféquent,
fon diamètre étant moindre , il doit contenir moins
de feptiers ; *ce qu’il doit rabattre à proportion.
Après avoir mefuré les deux fonds, il pofe l’extrémité
de fon bâton où eft marqué le pied-de-
roi, fur l’extrémité d’une douve le long du tonneau
; & après avoir remarqué le point où va
l’autre extrémité de la même douve, il voit s’il
n’y a pas d’excédent ; s’il y en a , comme chaque
point donne un feptier d’excédent de longueur, il
les joint aux feptiers excédens qu’il a trouvés de
hauteur ou de fond, & en fait un total d’excédent.
La hauteur & la longueur d’un tonneau étant
connues , le Jaugeur doit encore examiner fi la
pièce n’a pas trop de bouge ou de circonférence
dans fon milieu; fi les jables font plus courts qu’à
l’ordinaire, ce qui augmente l’excédent ; fi les fonds
ne font pas renfoncés en dedans , fi les douves de
deffus font longues & plates , fi le tonneau n’a pas