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Nous ne pouvons pas rendre compte ici des diffère
ns modèles de poterie que ces meilleurs nous
ont montrés & qu'ils deftinent' à remplacer les
combles de charpente & les angles de maçonnerie .
&c. Nous ferions obligés de faire un ouvrage &
& non pas un rapport ; mais quand même on fe-
roit réduit dans la pratique , à n’employet que
des claveaux creux , avec lefqnels ces meilleurs
ont fait jüfqu’ici conftruire ces voûtes..,, le travail
n’en préfenteroit pas moins pour nous un objet
de la plus grande utilité & qui mérite l’approbation
& les éloges de l’académie.
Les perfonnes qui délireront fe fervir de ces
forces de briques , font priées de faire attention
qu’elles font'propres à faire coupoles & autres
parties circulaires cintrées & ogives: on peut s’en
fervir pour faire des planchers de niveau bien au-
dcffous du prix de ceux que l’on fait ■ aujourd’hui
en planches. L’écosomie éft d’un lixième dé moins,
le poiis peu confidérable , ces- fortes d’euvrages
ne pouvant peler plus de. douze à quinze livres le
pied. Pour que la couverture foit bonne ori peut 1
employer de l’ardoife ou de ces nouveaux métaux 1
que l’on met en ufage aéluellemeet, & l’ouvrage
n’en fera que plus durable.
On en trouvera chez ledit fiîur Gobi e t , en
l ’avertifiant quinze jours d’avance pour les petites
fournitures 5 & deux ou trois mois pour les grandes:
il fera des marchés convenables, comme pour
toutes fournitures de bàtimens.
Le prix de la campagne à trois ou quatre lieues
ne fera peint confidérable , pour que toutes perfonnes
aient la fmilité d’en , faite ufage, comme
pour écuries, granges & autres béfoins de fermiers.
V o û te s & to its en b riq u es c r e u fis d a n s la P d ie f i n e .
J’ai v u , dit M. Volney, en Paleftine , des voûtes
formées de cylindres de briques de huit à dix
pouces de longueur. Ces cylindres font creux & .
peuvent avoir deux pouces de diamètre à l’intérieur;
leur forme eft légèrement conique; le bout
le plus large eft fermé , l’autre eft ouvert ; on
les range les uns à côté des autres, mettant le bout
fermé en dehors ; on les joint avec du plâtre, &
quatre ouvriers achèvent la voûte d’une chambre
en un jour ; les premières pluies ont coutume de
la pénétrer , mais ovi'pafle fur le dôme une couche
à l’hui’e , & la voûte devient imperméable à l’eau»
On ferme les bouches de l’intérieur avec une couche
de plâtre & l’on a un toit durable & très-léger.,
E f t - i l pofjib'ie d e con flru ire d a n s l e s p r o v in c e s f e p te n -
t r io n a lc s d e s to it s à l'i ta lie n n e ? R é p o n f è d e M .
G u ib e r t ,„a rchm Ete.
Vous mfe d.emandez, dit-il, i°. f i u n e cou ve rture
à Vitalienne eft folide ? Les raifons qui feroient
douter dé fa folidité feroient, i u. le mouvement
& le jeu des bois; 2®. l’alternative du chaud &. du
froid , & fur-tout le gonflement de la glace q::i
eft très-deftruéleür ; 30. l’altération mfeufible des
matières les plus folides, lefquelles fe délitent
avec le temps.
Quant au mouvement du bois qui joue plus
ou moins , un àrtifte entendu y pourvoit par laf-
femblage des bois qu’il emploie pour la conflruc-
tion de fa terraffe.
Qisant au gonflement de la glace, cela fuppofe
que la terraffe tk fon enduit font pêne trahie s à l’eau ;
or les cimens que l’on emploie pour l’un & pour
l’autre, lui font également impénétrables : j’en ai
en mon particulier l’expérience de ces- deux dernières
années, où il y a eu alternatives de brouillards
épais, de pluies abondantes & de gelées
très-fortes.
Quant à l’altération des matières, à en juger
par les mortiers anciens, par la qualité de nos
cimens & par ceux que j’emploie, le temps leur
donne du corps; & fi le contraire arrivoit, contre
mon attente, la plus/légère revue dans le mois
d’août, , avec une eau de chaux très-chargée, ré-
pàreroit & préviendroit les dommages les plus
cônfidérables.
20. Un- tort en terraffe ne doh-V- pas faire craindre
l'écartement des murs par fa chargé? Cet écartement
eft impoifiblé, puifque les bois y font pofés hori-
fonralement, St. que la charge du total y pofe
d’aplomb ; c’eft dans les couvertures ordinaires
; que cet inconvénient a Üeü, on eft obligé d’ÿ obvier
par les tirandes de fer qui retiennent la pouf-
fée des bois pofés obliquement. Permettez-moi
une pente comparàifon , en ' faveur de ceux qui
, ne font pas au fait de la bâfiffe : je prends deux
in-folio, que je dreffe fur une' tablé, & que j’écarte
de façon à pouvoir pofér déffus horifooralement
un troifième in-folio ; vous voyez que ce
troifième tiendra fur les deux premiers, & affermira
leur affiette. Sur les deux premiers in-folio,
en place du troifième, j’en pofe deux à litre s obliquement
à la manière des couvertures ordinaires,
& fur le champ les deux premiers s’écartent, &c.
30. Les bàtimens de notre pays ne font-ils pas plus
fujets aux Variations de Vatrnojphère , que /’Italie or-
la Grèce, ou cette pratique rëiijjilà merveille ? Lifez
l’hiftoire de l’Air, par M. l’abbé Richard; & vous
verrez que l’atmofphère de notre pays r/eft pas
. plus fujette aux variations que celle des pays que
vous indiquez.
40. Trouverai-je a’fèment des ouvriers capables
d'exécuter cette ' couverture, & ftroit-il aifé de la Tf
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tarer en car d'accident} Tous .les ouvriers indiftihe-
t:ment, qui favent manier la truelle,, font en état
d’exécuter une terraffe, à plus forte rai fon nos couvreurs
qui font fort intelligens, & qui, s’ils voyoient
qu’on accordât faveur à cette manière de couvrir,
s’y prêteroient d’autant plus volontiers, qu’ils courraient
beaucoup moins de rifques que dans la pratique
ordinaire ; il feroit aufii fort aifé de réparer
j g petites crevaffes & lézardes , s’il en furvenoit :
1j premier venu n’auroit qu’à y couler, comme je
l’.ii déjà obfervé, quelque peu cfeau fafitirée de
c iaux vive qui fe convertirait peu après en véritable
albâtre.
Q u ’arriverait il f i ce toit fe trouvait chargé de
deux ou trois p ieds de nage ? Soyez fans inquiétude
pour la neige , foit du côté du poids , foit du côté
de la fonte,. Quand il y aproit trente mille pefant
de neige répartie fur toute l’étendue de la terraffe ,
& pour;cela il faudroit qu’il nsig-ât fix femaines
de fuite,, qu’eftrce que cette charge fur une terraffe
dans laquelle il y a quatre, cinq ou fix poutres,
dont chacune peut porter toute feule foixante à
foixante-doujze milliers. Du côté de la fente, ne
’craignez rien pour fon infiltration : encore une fois,
le pimeat fupérieur & l’inféileur font 1 un & l’autre
parfaitement impénétrables à l’eau. J’ai réüfîù à
faire, avec ce ciment, des cuves de teinturier ,
qui acquièrent de la bonté a -mefure qu on s en
fert. -
6°. Y a-t-il de l'économie ? Au moins de moitié,
tellement qu’un ton qui, dans fa conftruélion la
.plus économique, coureroit 3000 liv ., je m Engage
d’y fubftitusr une terraffe, moins fujette'aux
réparations, pour 1200 liv. j elle niroit point a
ijQoiiv.
Ohfervation.
Il y a lieu de croire que des terraffes faîtes avec
les foins & lu perfedion que le charpentier & le
maçon habiles ou bien conduits pourroiesn y mettre,
feroient d’une plus longue durée que toutes
celles qui fe font; mais la prompte deftru&ion de
la maçonnerie & de la charpente de ces terraffes ,
à Paris où fe trouvent lés meilleurs ouvriers, dé-
! montre combien il eft difficile de réuffir e n ce genre,
! & qu’un propriétaire économe & prudent ne doit
jamais.faire conftruire.de terraffe dont la maçonnerie
foit à l’air, c’eft-à- dire, non recouverte de
métal, plomb ou cuivre fuffifammev.t épais, pour
qu’ils ne fe fendent pas. M.Guibert.,convient qui!
fe fait des léfardes ou crevaffes dans fa maçonne-
? fie; dès-lors commence la deftruéhon des bois :
I Peau qui y a pénétré n’en for tira jamais, & ce
l ceffera pas un"moment fes effets deftru&ifs ;■ fi c’eft
une voûte , elle fe détruira plus lentement : il
[ y a trente ans que .celle de robfervatoire. eft en
I ïuine.
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Planchers en fer , par le fieur jînfo , y architecte,
approuvés par tacademie royale d architecture.
On a annoncé dans le mercure de France, du
mois de mars 1785 , les planchers en fer, imaginés
par le fieur Ango , archjte&e ; les papiers publics
ont également rendu compte de cette importante
découverte , à laquelle l’académie a donné fon
approbation, en date du 13 juin 1785.
Ce nouveau moyen de conftruâion peut s appliquer
à une infinité d'objets , comme combles,
poitrails à la face des maifons , pour ouverture
de portes cocl ères & boutiques, poutres a 1 intérieur
, lintouux de portes & croifées ^ & autrs«
ouvertures de grande jéte.ndue, ckc. dont il a été
fait eft ai en grand. Il procure en ou;re aux citoyens
la fureté de leur p-. 1 fonce & de leurs biens,
en les préfei vant de tout incendie. Le fieur Ai go
a cherché à répandre autant qu’il a été en lu» ,
les procédés qu’il a employés pour y parver iî ;
il vient en conféquence de fe déterminer à fane
graver les plan , coupe & détails du plancher qu’il
a fait conflruire à Boulogne près Paris, fur lequel
les commiffaires de l’académie ont établi leur
rapport. ( Voyez la planche v c i î 'e s 6* p la n c h rs en
f e r , S i l’explication y jointe, tome V dis gia-
vures }.
Le public, par ce moyen , aidé cfartiftes inte!-
iigens, fera à portée de lé faire executer facilement.
Nous avons rendu compte du premier effr.î qu il
en a fait faire en 1782, dans fa maifon rus SaiiTf-
Vièior, où il a fait conftrùire un ateli r & une
forge , pour eue à portée de fe rendre compte des
détails de cette nouvelle ,confit nftion. L'auteur
nous.engage à annoncer que c’eft. le fieur Er.Lnne
M. itre , ferrurier à Paris, rue des B!sucs-Mr.n-
teaux, qui a exécuté tous, c o s effais fous fon inf-
peâion, & à rintçlligence duquel il ne o^;L. fg
refufer de rendre juftice.
Depuis ces différéns effais , il a fait exécuter
piufteurs autres planchers, hourdés en plâtras Sc
plâtre, lefquels, carreaux & plafond compris, ont
moins de neuf pcuc.çs d’épailfour. .
La difficulté de fe procurer, autant de plâtras
convenables qu’il en faudroit pour un grand nombre
de planchers & combles ,, vient d’e.re levée
par le moyen de pots de terre cuire , creux &
cylindriques, qui viennent d’être introduits depuis
peu. à Paris, par un avehiteéle p’-ein de mérite &
d’intelligence ( M. de Saint-Fart ), Ces pots ou
briques creufes de toutes fortes de forme r que
ce t'architeâe a fait exécuter fous fes yeux, fe
fabriquent à Paris, chez le fieur Go blet, maître
potier de terre Sl carreleur rue Goupeau,,. fau