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ne préjudicie pas à l’autre, & n’altère pas la qualité
du vin. Pour cet effet on a imaginé de réduire en
principes l’art de faire cette liqueur. On propofe
d’abord de fouler affez légèrement la vendange,
pour ne pas écrafer le pépin , de l’égrapper, cfe
ne mettre dans la cuve qu’un quart de grappes, de
couvrir la cuve d’un couvercle de paille ; d’entre- tenir, au moyen d’un poêle, une chaleur tempérée
dans le cellier, d’en fermer bien exactement les
portes & les fenêtres, afin que la fermentation
étant plus vive , les particules groflières de la vendange
fe divifent & s’atténuent mieux ; d’augmenter
même cette fermentation, relativement aux
années plus ou moins chaudes, d’une ou plufieurs
chauderonnées de raifins toutes bouillantes ; de
tirer le vin de la cuve pendant qu’il eft dans tout
fon feu, c’eft-à-dire, encore chaud» Toutes ces
précautions contribuent à rendre les vins moins
verts, moins durs, moins grofliers & moins maigres.
On fait aufïî ufage, dans plufieurs endroits, du
fyphon, qui eft une efpèce de tuyau de fer-blanc
recourbé, dont l’une des branches eft plus courte
que l’autre ; aufiitôt qu’on a afpiré l’air par la branche
la plus longue, la liqueur coule toujours par
• cette branche, & elle quitte l’autre tonneau dans
lequel eft plongée la branche la plus courte.
L’art d’avoir du vin mouffeux confifte à le mettre
en bouteilles vers la fin de mars, lorfque la fève
commence à monter dans là vigne : on réuflit aufli
quelquefois à lui faire prendre cette propriété, en
le tirant durant la fève d’août. Ceci prouve que la
moufle n’tft qu’un effet du travail dç l’air & de la
fève , qui agiffem alors fortement dans le bois de
la vigne & dans la liqueur qui en eft provenue.
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Machins jimpîe & peu coût eu fe .pour exprimer U fUc
du raifin, à l'effet dè mettre le vendangeur à . ‘abri
des vapeurs méphitiques qui s'élèvent, de la cuve'
publiée par M. de Lavoiepierre, américain.
Ce moyen confifte dans deux cylindres en bois'
i
dit l’auteur, fur lefquels règne une canelure dont
les rayons , difpofés obliquement, ont deux pouces
fur deux lignes de profondeur ; ils font portés
fur deux tourrillons qui s’enchâffent dans un cadre
folide. Ces cylindres, pofés horifontalement &
paral'èlement, font furmontés d’une trémie defti-
née„à recevoir le raifin : deux manivelles, placées
.à fens oppofés, font mouvoir les deux cylindres,
Par le moyen de cette machine , pas un grain
n’échappe à l’écrafement, tandis que, dans le foulage
ufité , le pied du fouleur pafle vingt fois fur
des raifins qu’il a éerafés, & vingt fois d’autres
raifins lui échappent ; ajoutez encore que le fou-
leur preffe peu fur le fond de la cuve , parce qu’il
perd de fon poids à proportion qu’il plonge davantage
dans la vendange.
Dans la machine que je propofe, i! m a p-js
un mouvement de perdu; mais fur-tout le vendangeur
feroit à l’ abri du tîiéphitifme , puifqu’il
n’auroit plus à entrer dans la cuve. Enfin, l’écra-
fement complet du raifin , l’homogénéité de la
maffe opéreroient une fermentation plus réglée,
& conféquemment un vin de meilleure qualité.
Je m’en fuis fervi avec fuccès pour des grofeilles
& des merifes ; j’en ai complètement écrafé deux
mille quatre cents livres en moins de deux heures:
j*écrafois même les noyaux à volonté, en rapprochant
les deux cylindres au moyen des vis de
preffion.
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L a berné & la qualité des vins dépendent de
la Mi l i t e du'fol, de la culture, de la qualité du
plant & de celle des engrais J mats rtrement peutréunir
la quantité dit vin avec la bonté. Lt
ieutie Vigne donne beaucoup de vin , mais il n’eft j
H Ü parfait : la vieille vigne rend peu , m is fon
vin a plus de qualité. La nature des engrais contrib
u e cependant beaucoup à la fertilité de la vigne,
Biais auffi Us nuifcnc quelquefois à fa qualité.
Dans les coteaux où la terre eft abondante, on
,n eft qui"6 Pour reporter au haut de !a vigne,
; celle que la pluie Sc les labours ont entraînée vers
' je ]jas • mais les vins de ces fortes de cantons font
; accufés de ter rafler. Dans ceux où. la pierie domine
, on a recours au fumier ordinaire ; mais on
a reconnu qu’il' faifoit grailler le vin blanc , &
donnoit un mauvais, goût au vin rouge.
! L’expérience a appris qu’un des meilleurs en-
. gnis, & qui peut augmenter beaucoup la quantité
I des vins fans en altérer la qualité, font les onglets
I des pieds de mouton : on en met une bonne poignee
fur chaque provin. L’effet de cet engrais dure fix
ou fept ans , & procure la plus grande abondance
de fruits. '
Tous les engrais qui ne pourrôient point com-
1 mu niquer aux vins de goût defagréable , font .ttes-
! bons, tels que les gazons : peut-être les tontures
[ de draps , les cuirs feroient-ils aufli un très-bon
r effet.
Lorfqu’on veut former un efpalier de vigne, ou
f en couvrir un bercea 1, on eft bien-aife d en avoir
[ promptement la jomflance; voici une'méthode de
planter la vigne qui fatisf fit à ce defir, & dont le
I îuccès, à ce que l’on dit, tient du prodige. Les
l ceps de vigne que l’on planteia, donneront, dès
I la première année, des jets de cinq à fix pieds,
& à la fécondé année on aura des ceps bien formes,
qui poufferont du collet & de la fouche, & qui
^apporteront du fruit.
Il faut d’abord effondrer la terre & faire un trou
j de quatre pieds en quarré : fi le fond de la terre
I eft de imuv-aife qualité , il faut l’enlever , & met
i tre au fond du tro_u , des gazons à Pépaifièur de
E cinq à fix pouces , dont on renverfe fherbe en
I deffous • en pourriffani ils fourniront un excellent
[ fuafier, üc par-çteflus ces gazons deux ponces de
N E.
miettes de terre tirée de la faperficie voifine, qui
a reçu, par fon expofttionà l’air, des qualités propres
à la végétation.-
On prend enfuite une de ces marcottes de vigne
de cbaffelas de M nrreuilou autre; lorfqu’on plante
cette marcotte, on laiffe les racines dans toute leur
longueur, fans les écourter ni les rafraîchir. Au-
lieu de planter la m rcotte droite & perpendiculairement,
on la couche horifontalement dans le
fond du trou, enlorte qu’il n y ait que les ceux
bons yeux de l’extrémité qui f ient dehors. On
rtmp’it enfuite le trou avec de 1a terre prife fur
la futface voiftne , parce que c eft e lle qui a reçu
plus d’influence de l’air, & celle qu’on a retirée
du trou fert à recouvrir les endroits ou 1 on a en-
Lorfque la vigne pouffe, on a foin de ne ’a point
pincer parles bcucs, mais d ôter feulement les h x
bourgeons : une vigne.p a.itèe ainft pouffe avec fi
grande abondance, qu’on eft ob igé de m: | r les
marcottes à cinq ou fix pieds, afin de la li-r de
l’étendue aux jets qui pouffent avec vigueur, qui
alors donneront du fruit en abondance; mats s ils
manquoient d’étendue , ils ne donneofient c,u une
forêt de bois.
Mar:ot!es de _v::tie.
Il eft un moyen de faire des marcottes de vigne
fans épttifer lés ceps. Il s’agit de cou h .r , fur la
fin de juin ou dans le courant de juillet, quelques
jeunes branches de vigne, & de les ou vr ir de
terre , à la rèfsrve de l’.xrièmité , q i ne doit
avoir qu’un demi-pied de longueur; ces n:arcoties
continuent de pou lier au .deh rs , tandis qi | la
partie enterrée jette de petites racines qui ta dent
à fe fortifier; par ce nr yen le . ouveau farmem,
tirant'en parue fa ncur iture de la terie p r les
.nouvelles racines, dèpenfe moins de lève à la
fouche mère ; il devient quelquefois affez long ÔC
affez vigoureux, fur tout d?-rïs les jeunes vignes,
pour être couché une deuxième fois au comm n-
cement d’août ; il donne aufli deux m.tc Etes
d’une feule poulie. On doit obferver que les vieilles
vignes font peu propres à cette opérât>or'. Si
on replante ces nouvelles marco tes dans une te re
bien amendée., elles donnent , d s h ptcm.ers
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