
il faut que la vis faffe un tour entier pour faire
paffer une dent de la roue : il eft néanmoins bien
des occafions où celte lenteur eft le principal objet
qu’on fe propofe ; par exemple, lorfqu’il s’agit de
modérer le mouvement d’un rouage, oh bien de
faire avancer ou reculer un corps d’une petite
quantité qu’il importe de connoître. La vis fans
fin s’emploie dans les montres, dans les tourne-
broches, et dans plufieurs machines de diverfçs
efpèces* V I T R I E R .
( Art du )
L a profelîion du vitrier a deux objets totale-
ment diffère ns ; l’un eft l’emploi du verre en tables,
pour le réduire en vitres & en garnir des panneaux
de plomb ; des chaflis de bois, des cadres
d'efhmpes & des tableaux ; &c. l’autre eit de peindre
fur le verre, & c’eft de là que les^ vitriers
j portent dans leurs ftatuts le nom de maîtres v itriers
peintres fur verre. Nous allons donner une
! idée de ces deux branches de travail de leur pro-
feffion.
La première eft extrêmement fimple : tout 1 art
du vitrier fe réduit pour cet objet à débiter les
[plats de verte en carreaux de grandeur convenable,
& à les appliquer dans les diffère ns cadres où ils
doivent être reçus. On appelle plat de verre ou
verre'en plat ou verre rond, ces grands ronds de
verre blanc ou commun que l’on emploie pour,
les vitres des bâtimens.
On ignore le nom de celui qui employa le
premier le verre ,à la place des pierres fpéculaires
dont on fe fer voit auparavant*, il eft aufti très-
difficile de fixer au jufte le temps ou 1 ufage clés
vitres blanches aux fenêtres s’établit parmi nous :
[ je veux dire le temps où, à l’imitation des Alle-
[ mands, nos ayeux s’en fervirent dans leurs maifons,
pour les tenir clofes dans tous, les temps
de l’année contre les vents froids , la gelée & les
I brouillards, en y confervant la lumière. Félibien
; établit pour exemple dés vitres blanches les plus
anciennes, ce qu’il appelle des civess telles qu’il
s’en voit en Allemagne, c’eil-a-dire , de petites
pièces tondes de verre qu’on y aflembloit avec
des morceaux de plomb refendus des deux côtés,
pour empêcher que le vent & l’eau ne puffent
paffer, mais fans indiquer le temps où l’on ufoit
de cette forte de vitres. L’auteur du livre intitulé
\or.g;nc de Part delà peinture fur verre, prétend que
cette forte de verre fe fabriqüoit à Gallines-fùr-
hoirë dans une verrerie appartenante à M. de
Tcurvillé, mais fans en marquer, lé temps, non
! plus que Félibien. Enfin M. Berneton dePerin, dans
fa diiîertation fur l’art de la verrerie , avance ,
cependant comme une fimple conjecture , que les
I François employèrent le verre à vitres pour fe
: lettre à couvert de l’ intempérie dê l’air dans leurs
maifons dès le treizième fiècle ; & que cet ufagé
étoit affez fréquent.
L’ufagé des vitres blanches s’étant accrédité vers
la fin du feizième fiècle, alors le vitrier laborieux
& intelligent chercha tout à la fois à faire entrer
la variété des compartimens & la folidite dans les
Ouvrages dont il fut chargé. On vit les vitres blanches
prendre plus fréquemment dans les églifes
même la place des vitres peintes. Leur plus grand
éclat féduifit plus facilemenr ceux qui, moins recueillis
que leur pères , voulurent un jour plus
ga i, jufques dans les faints lieux, dans lefquels
une fombre lumière, édifioit leurs aïeux , & leur
infpiroit ce goût pour la prière, auquel les neveux
ont fubftitué fi légèrement une dangereufe déman-
geaifon de voir ou d’être vus. C ’eft par une fuite
de ce nouveau goût que les plus grands carreaux
prennent à préfent dans nos églifes la place des
panneaux de verre en plomb, comme ils 1 ont
ptife dans les maifons , où l’on ne peut avoir
trdo de jour : mais comme cet ufage , fruit de la
• viciftitude & de la légèreté, pourroit à fon tour
voir revivre celui defdits panneaux j comme 1 ef-
prît d’épargne pourroit un jour fucceder au luxe
qui s’étend fur cette portion des bâtiment, on
a cru devoir inférer ici la. defcrïption de cet art
relativement aux panneaux de verre en plomb,
qui eft plus particulièrement l’art du vitrier.
Panneaux de verre en plomb.
Nos aïeux acoutumés à trouver dans l’ufage
des vitres non-feulement l’utilité de l’abri contre
les injures de l’air, mais encore ce qui pourroit
recréer la v u e , trouvèrent 1 un & 1 autre dans 1 application,
des vitriers à dbnner différentes figures
de compartimens aux vitres blanches qu’ils façonnèrent,
& qui parurent fucceflîvement fous différentes
dénominations. Les plus anciennes furent
la pièce quarrée & la losange, Il y en eut d’autres
par la fuite, qu’on appela bornes en pièces couchées ,
bornes en pièces quarrées, doubles bornes, triples bor%^
Inés 9 fpit en pièces quarrées, foit en borne s couchées au tranchoir pointu , bornes longues , tranchoir en
losanges, où miramondes , tranchoirs pointus en trin-
glette double , tringlettes en tranchoirs , chaînons
P p p p a