f , f , font diilribués dans le pourtour de la halle.
Celle-ci a , à fon premier étage, vingt-quatre pieds
de diamètre, comme dans Ion rez de chauffée ;
ou difpofe les portes d’entrée de la halle en g , g ,
dans les parties de fa circonférence qui ne font
occupées par aucune conftruéfion, & on y- parvient
par deux taluds ou plans inclinés extérieurs
i , i. On voit dans cette planche le premier étage
du bâtiment, adjacent à la halte , dont la planche
précédente préfente le rez de chauffée.
Les fondemens'de la halle ont trois pieds d’é-
paiffeur, les murs font élevés perpendiculairement
jufqu’au premier étage, mais enfuite ils fe rapro-
chent, de manière que la halle vue de dehors a l’apparence
d’un cône tronqué qui auroit environ
vingt-quatre à vingt-fix pieds de hauteur perpendiculaire
, & dont le petit cercle auroit cinq pieds
de diamètre intérieur. Lorfque les murs delà halle,
en fe raprochant, ne laiffent plus pour v ide, qu’un
cercle de cinq pieds de diamètre ; on leur fait
reprendre la direction perpendiculaire, pour former
une cheminée d’environ quatre pieds de hauteur.
On peut voir dans la pl. a la vue perfpeâive
de la halle angloife, & fa coupe verticale. L’épaif-
feur des murs conftruits ou en pierres ou encore
mieux en briques i fe réduit à feize pouces au premier
étage; & elle diminue par degré, jufqu’à ce
qu’à la eheminée, elle foit de neuf pouces feulement.
Si l’on interdifoit tout accès à l’air extérieur , il
n’eft point de feu qui ne s’éteignit auffi-tôt : mais
fi lui fermant tout autre accès, on ne permettoit
à l’air de fe porter fur la partie allumée .d’mi foyer
quelconque, que par un endroit feulement, comme
dans nos fours à charbon par le deffous de la grille,
qu’en même temps on ne laiffât vers le haut qu’une
feule ouverture fuffifante pour laiffer échapper les
fumées, il devrait naturellement s’établir une circulation
très-vive & très-rapide de l’air, qui après
avoir fourni au feu fon aliment, s’échapperait
très raréfié, & ferait porté rapidement vers l’ouverture
fupérieure, non-feulement à raifon de fa
raréfa&ion , mais encore parce qu’il ferait continuellement
pouffé par le nouvel air frais des
caves, qui accédant continuellement au foyer ,
ne trouverait rien qui pût contrebalancer fon courant.
Les fumées feraient donc entraînées avec
la plus grande rapidité, & la combnftion prodi-
gieufement animée..Or , dans les halles quarrées ,
la circulation ne fàurcit êtreaufftrégulière, elles font
couvertes , foit en tuiles foit en arciens &c., mais de
manière que la fumée puiffe trouver à s’échapper
à travers la couverture; quelques artiftes plaçent
feulement au milieu du. faîte , une cheminée, espèce
de pavillon ouvert, couvert feulement par
les côtés, pour donner paffage aux fumées ; enfin
la halle eft étendue , elle jouit de la même largeur
& de la meme longueur, prefque jufqu’au haut,
& fa forme eft angulaire : avec toutes ces conditions
, il ne peut pas y avoir un courant déterminé
, & il ne fauroit y avoir de.tirage , pujs
qu'il n’y a pas une correfpondance direéle &
invariable entre le courant d’air inférieur, & le
fupérieur. L’air des caves fe porte vivement vers
la grille, & anime à la vérité la combuftion ,
mais l’air raréfié., au lieu d’être dirigé & déterminé
à former un courant, trouve à fe répandre
_,dans la halle , il s’y mêle avec l’air atmofphérique
qui y eft en grand volume , & qui d’ailleurs y
[ eft communiqué du dehors par les ouvertures fans
nombre de l’atelier; les fumées s’élèvent.avec peu
d’aélivité, & l’on eft contraint, pendant les fontes,
à tenir les portes & les fenêtres ouvertes, pour
que l’air extérieur oblige les fumées alors fort
abondantes, à s’élever plus rapidement vers la
cheminée.
Dans la conftruélion angloife , la halle peut être
confidérèe comme un vafte tuyau d’afpiration :
pendant la fonte , les portes & fenêtres font exactement
fermées; il n’y à d’ouverture libre que la
cheminée, & comme elle eft plus étroite que le
refte du tuyau afpiratoire-, fi l’on me permet cette
expreifion,, le courant de l’air raréfié acquerra
• plus de rapidité , à mefure qu’il parviendra au
haut de la halle. L’air ne fe réfroidit pas dans l’atelier
bien'clos , » il y eft perpétuellement dans
» .une extrême raréfaftion, mais plus la raréfaction
» fera grande , plus l’air extérieur s’y portera
» avec iittpétuofité, s’il y a accès & un feul accès.
» Or les chofes font ainfi, l’air n’a qu’un accès
» dans les halles, c’eft en entrant par les caves,
» & en fe portant vers la grille. Qu’on juge donc
» avec quelle vîteffe il.court à cette grille, com-
» bien il foufflera le combuftibîe allumé qu’elle
» foutint, quelle ardeur il donnera à la flamme,
» & combien la chaleur du four en fera ang-
« mentée.
Telles font les con fi dérations qne nous offrons
à nos leCteurs, fur les deux formes des halles à
bouteilles que nons venons dé comparer, en joignant
nos propres réflexions à celles de fauteur
du même article dans l’encyclopédie in-folio ;
mais fi on adopte les calculs que ce même auteur
fait du produit dés fours à bouteilles placés dans
les deux halles, l’avantage fera bien décidément
dévolu à la conftruCtion angloife; écoutens-le lui-
même à ce fujer.
» L ’expérience faite , la fonte fe fait dans les
» halles à Langloife en f moins de temps que dans
» les halles à la françaife, & il ne faut pas. s’en
» étonner ; on penfe bien encore que les tifeurs
» n’y font pas incommodés de la fumée, mais
» on dira , peut-être , on ne peut obtenir
n ces avantages de la violence de l’air, fans que
n la confommation du charbon, n’en foit plus
„ compte ; il er. faut convenir, mais ce que l’on
„ eiene en chaleur l’emporte fur ce que i on de- •
„ o*nfe en charbon dans des temps égaux , &
„ l’on brûle dans une Verrerie angloife T moins
„ de charbon que dans une verrerie frauçoile ;
„ d’ailleurs on épargne f du temps, mars quand
„ on n’èpargneroit que f de temps, 6c que 7 de
„ charbon , * l’on fuppofe qu une verrerie Iran-
,, coife foit douze heures en fonte, la verrerie,,
„ Angloife n’y fera que douze heures; comme on
„ travaille en Angleterre fêtes St dimanches, ou
„ fept jours la temaine, on. gagnera donc dans
„ une verrerie angloife par femaine , fept lois’ trois
>, ou vingt une heures, & fept fois f de charbon.
,, On brûlé ordinairement à Sèves quatre vingt-
» dix quintaux de charbon par jour, c’eft-à-dire,•
,) qu’une verrerie angloife n’en confumera que
Il foixante - douze quintaux. Si nous fuppofons ,
K qu’on travaille dans ces deux halles différentes
n quarante fe mai nés chaque annee, & quecha-
jj qUe journée dans chaque verrerie faffe feize
» cent bouteilles , la verrerie à la françoife aura
» fix journées par femaine, ou cent foixante - huit
„ heures, & l’angloife au contraire fera fes fix
» journées en cent quarante-fept heures. Voyez
„ l’avantage qui réfulte df ces différences en fa-
» veur.de la verrerie angloife, fix journées ou
» neuf mille fix cents bouteilles en cent quarante-
jj fept heures, & en quarante femain.es ou deux
» ce,nt foixante-quinze journées à raifon de feize
» cents bouteilles par journée donnent quarante-
» quatre mille ; voilà pour l’angloife.
n Six journées ou neuf mille fix cents bouteilles
jj en cent foixante - huit heures , & quarante
jj femaines ou deux cent quarante journées à rai-
| fon dé feize cents bouteilles, donn.eht trois cent
h quatre-vingt-quatre mille : différence en faveur
», de l’anglois , cinquante-fix mille bouteilles. .
» Donc fi l’on gagne .quatre livres par cent de
» bouteilles, Langlois aura dé bénéfice fur cela
» feul 2.240 livres.
» Mais dans la fuppofition que la verrerie de
» Sèves confume quatre-vingt-dix quintaux de
» charbon chaque journée , & par conféquent
» dans quarante-cinq femaines & cinq jours, ou
» deux cent foixante-quinze journées^ 247 50,livres,
» & fuppofons que ce charbon coûte 20 fous le
» quintal , le charbon coûtera à Sèves 2.475°
î> livres.
» Mais Langlois confumera foixante-douze qùin*
» taux par jour ou j de moins chaque journée
» &. deux cent foixante-quinze journées dans qua-
» rante femaines , ce qui donnera 19800 livres.
» Donc il épargnera en charbon quatre mille
” neuf cent cinquante livres & en total 7190 livres.
Si Lon fe donne la peine de vérifier ce calcul,
on verra qu’il eft fait avec impartialité: nous devons
cependant obferver que l’aut-ur a fuppofé
la fabrication égale dans le» deux fours , & cependant
le four de la verrerie françoife que nous
avons décrite, contient fix pors , Oc celui de la
verrerie ang-oife n’en contient que quatre.
Ver:e.-ic pour verres à vitre en plats ou à boudiné.
La fabrication des verres à vitre en plats, oh
à boudiné eft la plus anciennement connue en
France; elle étoit exécutée dans les verreries de
Noimandie par des gentilshommes de cette province.
Le fourreau de fufian que l’on y employé
eft à l’allemand- ; il eft pUcé au milieu d’une
halle quarrée d’environ foixante-cinq- à foixante-
fix pieds de long fur cinquante-huit à foixante de
large, dont les murs ont environ douze pieds de
hauteur.
Le-fourneau eft quarré , il a intérieurement
neuf pieds trois pouces de long, neuf pieds de
large, & à compter de l’âtre, la couronne de forme
fphérique s’élève à la hauteur de neuf pieds ;
les parois de ce four font montées perpendiculairement
jufqu’au feuil des ouvreaux, où commence
la courbe de la voûte. Les ton elles ont trois
pieds de large, trois pieds de -long, & environ
trois pieds f de hauteur. Elles font voûtées en
plein ceintre. Ces dimenfions leur font néceffaires,
étant defiinées à introduire dans le four des pots
de trente-deux pouces de hauteur, fur trente-fix
pouces de diamètre à l’orifice & de trente-trois
à\trente quatre de diamètre au fond; toutes ces
mefures étant p ri fes à l’extérieur, c’eft- à-d;re, en
y comprenant les épaiffeurs, les fiéges ont trente
pouces d’élévation au deifus de i’âtre du fourneau ;
leur furface fupérieure a trente-quatre pouces de
large, & ils laifi'ent entr’eux à leur pied un ef-
pace de trente-fix pouces , de forte que la largeur
de leur bafe n’excède guères que de deux
à trois pouces , celle de leur furface fur érieure.
On ne peut nier que cette grande étendue accordée
à i’âtre ne foit très favorable à la mife des
pots, mais nous ne pouvons nous difpenfer d’obfer-
ver., q u e f i comme dans le four à glaces, on
diminuoit la largeur de l’âtre , en /donnant plus
de baie aux fiéges, la folidité de ces banquettes
en ferait augmentée, & la chauffe ferait favorifée,
la capacité du b3S du. four étant diminuée.
Les ouvreaux font placés à trente-trois pouces
au-deffus des fiéges; & comme il y a trois pots
fur chaque fiége , il devrait y avoir trais ouvreaux
de chaque côté du four; mais ccmme dans la
fabrication dont nous nous occupons, il faut un
très-grand ouvreau, auquel on puiffe chauffer.,
i les plats de verre prefqu’entièrement ouverts , il
n’y aura d’un des côtés du four que deux ouvreaux.