
longueur & fur la largeur, on les garnit de laine,
qu’on a foin d’arranger.
On les coud à points de fur je t , & on remploie
de biais les extrémités des bouts.
On garnit aufli de laine les quatre coins ; on
en remploie la toile en dedans, & on les coud
également' à furjet.
Le fommier de crin entre dans la claffe des
matelas, & fe fait de même.
Façon des lits de plume, traverjins '(^oreillers.
Les lits de plume, les traverfins & les oreillers
fe çoufent bien dru à point arrière ; on forme
les coins des lits de plume pour.en marquer le
carré ; on met des ronds aux traverfins, & on
laiffe les pointes aux oreillers.
Le coutil de tous ces meubles fe gomme bien
également, mais on peut éviter la gomme dans
les coutils garnis de duvet.
On donne à un lit de plu,me fix pouces d’em-
pliffage fur la longueur & autant fur la largeur.
Les ronds des travetfins tiennent lieu de l’em-
pliffage.
Les. oreillers n’ont point d’empliflage, étant carrés
en tout fens ; leur mefure ordinaire eft de
demie-aune à deux tiers.
L’on met , fi l’on veut , aux matelas & lits
de plume des plattes-bandes que l’on borde.
D es Si è g e s .
Fauteuils.
Le fauteuil encadré de toile, fuivant l’ancien
ufage, peut fervir de réglé pour tout autre fiège,
même les plus nouveaux.
On coupe d’abord la toile qui forme le derrière
du doflier, & enfuite les trois bandes qui
doivent l’encadrer; celle du ceintre fe prend fur
la largeur de la toile, & les deux qui fervent
aux deux côtés fe prennent fur la longueur. On
appointe ces trois bandes avec quelques broquçt-
tes pour faire tomber droites les rayures, aorès
quoi on les échancre à chaque encoignure &
elles fe clouent par devant; puis on pofe la toile
du corps du dofîier, & on la fait palier par
de-ffus une barre qui eft au bas. Ou bien fi
l’on juge à propos, on enveloppe la barre d’une
bande de t -ile féparée, mais affortiflante au refte.
Enfin il faut que toutes les parties de la toile*
tombent droites & carrément. On met par def-
fus une contre - toile , enfuite une fangle en
croix.
On pofe bien près l’une de l’autre les fangles
du fond, tant celles qui font en long que celles
qui font en travers, en commençant pat attacher
en travers les deux premières fur le devant ,
& en remployant le première par les deux bouts
fur les deux côtés, pour la faire approcher &
remplir le milieu du bombage.
Celles de longueur s’attachent par derrière ,
& on les arrête par devant. Il faut les appro*
cher l’une de l’autre de façon qu’il n’y ait point
de jour entre ; apt;ès quoi on attache celles qui
refient à pofer fur les côtés : elles fe placent
1 une dans l’autre ; ce qui forme une efpèce de
quadrille.
Façon des Bras.
Pour garnir les bras, on attache les toiles en
dedans avec deux broquettes. On pofe le crin
deflùs, & on l’arrête avec trois broquettes, une
dans le milieu & deux près des bouts ; on arrête
en dehors la toile avec une broquette à chaque
bout, une par deflùs aux deux bouts, après
quoi on abat la toile par les quatre coins, &
on l’attache avec quatre broquettes: cela fait ,
on mec dans le milieu des bras une broquette
en dedans & une en dehors.
Il faut finir le dedans avant le dehors de cette
manière : après la broquette du milieu, on en
met fur les côtés toujours en abattant, fans trop
écrafer les extrémités des bras. La piqûre fe fait
en entrelaçant la ficelle dans le crin ; on prend
garde qu’.elle ne paroifle pas fur la toile, &
enfin il faut qu’il n’y ait ni crin ni bourras.
L étoffé des bras fe pofe de même façon que
la toile;
Façon du Bourlet.
Il eft de toute néceflité qu’il y ait un bourlet
fur le devant du fauteuil, fans quoi le.fond
ne pourroit pas fe foutenir. Il faut attacher la
toile du bourlet aux deux bouts, & près du
bas de la confole, en tirant la toile fur le devant
& en l’arrêtant avec une broquette au milieu
pour lui faire prendre la formé du bombage.
On la coud à fil double, ou avec de la ficelle.
Pour pofer le crin du bourlet, il faut en
mettre plus dans le milieu ; afin qu’il foit un
peu plus ferme dans cet endroit, on met une
broquette à chaque bout de la toile en foutenant
le crin; on en met aufli une autre dans chaque
creux du bombage, c’eft-à-dire, à la diftance
des coins d’environ fix pouces ; cela fait, on
abat les deux bouts du bourlet, &. on met deux
autres broquettes à peu de diftance du milieu ,
que l’on fixe par une autre d’où ’on part pour
finir le devant du bourlet.
Quand on eft près des deux bouts du bourlet,
on abat la toile pour la dernière fois , & on le
finit à ces deux extrémités par devant & fur les
deux bouts.
Ayez foin que la broquette foit bien pofee fur
4a vive-arrête du bois, pour éviter toute inutile
épaifleur. On ne doit point lai fier paffer du crin
autour de la toile d’émbourrure. Afin de foutenir
le devant du bourlet, il faut le piquer en dedans
avec une ficelle qui s’arrête fur le devant par le
moyen de quelques broquettes. Il faut aufli le
piquer en dehors aux creux du bombage pour le
faire refitrer à cet endroit.
Façon du Fond.
Le fond fe fait par devant de même que le
bourlet. Quand on pofe le crin fur la fangle, on
le met plus foible fur le derrière & plus fort fur
le devant & dans le milieu, que fur les côtés qui
doivent fur-tout être bien égaux.
Après avoir attaché le derrière de la toile d’em-
bourrure avec deux broquettes , on attache le
devant avec une broquette fur chaque b out, &
on arrange le crin du fond comme du doflier, en
fourrant les deux mains fous la toile, & en écartant
fes doigts afin de donner au crin en l’arrangeant
la forme qui lui convient; enfuite on attache la
toile avec deux broquettes à la diftance qui eit
du milieu aux coins, ce qui fait quatre broquettes;
on en met une par derrière chaque confole pour
fixer le crin , on abat enfuite les deux coins du
devant, qui fe finiflent de même que le bourlet
cela fait, on échancre la toile près de la confole 1
& du doflier , & on finit les deux côtés & le derrière.
Le fond ne doit pas être trop mince fur les
côtés, -& il faut qu’il foit un peu fontenu par
derrière.
En piquant le fond ,en demi-cercle , il faut
foutenir le crin dans le milieu. Il fe fait deux
piqûres par travers, l’une au-deflùs de l’autre par
le devant & à deux ou trois doigts de diftance , en
partant du bord du bois à la première piqûre
& toujours à même diftance de la première à la
fécondé.
Le crin de la piqûre doit s’arranger également
& proprement fans qu’il y ait aucun creux , ce
qui contribue beaucoup à la bonne façon du
fiége. —
Au-deflùs de cette piqûre & dans toute l’étendue
de la toile d’embourrure, on pofe une toile qui eft
faite pour conferver l’étoffe du fauteuil. Elle s’attache
par devant avec deux broquettes ; on la tire enfuite -
par derrière, on l’attache de même, puis on l’abat
par devant, & on la fixe avec des broquettes aux
deux coins , au milieu & aux creux du bombage.
En tirant bien ferme la toile par derrière, on
l’attache avec des broquettes à diftançes égales,
après quoi on l’échancre au bas de. la confole .&
tout près du bas du doflier qui fait le derrière du
fond , & l’on finit le devant, les côtés & le derrière.
Je recommande fur-tout, que le devant foit bien
uni, la toile bien abattue , & que la piqûre ne
fouffre ni creux ni épaifleur.
L’étoffe s’attache jufte dans le milieu par devan*
avec une broquettef, & une de chaque côté à peu
de diftance des coins, après quoi on la tire par
derrière, & on l’attache avec deux broquettes près
des échancrures, & avec une dans le milieu.
On a grand foin de tirer bien également fon
étoffe devant & derrière ; & quand les fleurs font
bien correctement pofées en tout fens , &. l’étoffe
bien abattue, on fait les échancrures, d’abord..-
celles du bas des confoles qui foutiennent les bras ,
& puis celles du derrière du fauteuil.
Façon du DoJJier.
La toile du doflier doit s’attacher avec deux
broquettes par le bas; on met enfuite le crin plus
épais dans le milieu, & plus par le haut que par
le b as , en relevant & attachant la toile par le
haut.
Les coins & le ceintre doivent être plus forts
de crin, lorfquele fauteuil eft couvert de tapiflerie,
maroquin ou autre étoffe dure ; on l’attache avec
des broquettes , une dans chaque creux du ceintre ;
on en met enfuite une à chaque côté proche les
bras : cela fait, on détache celles qui font au haut
des coins , & on les rattache en tirant un peu la
toile , & la faifant tomber droite. Les deux côtés
fe finiflent après, & le haut & le bas en dernier
lieu. Il eft nèceffaire que le haut du fauteuil foit
bien rond & bien foutenu ; on le finit comme le
devant du bourlet du fond. 11 faut laifler pour
mettrele clou doré du tour du doflier, un demi-pouce
ou environ de diftance. Quand les Menuifiers'ne
laiffent pas fuffifamment de quoi, on fait pour le
mieux. Là piqûre fe fait à trois points, en relevant
le haut.
A l’égard du corps du doflier, la piqûre fe fait
en demi-cercle, ou bien eh marquant les côtés
du doflier avec la ficelle comme le haut, & en
forme de bourlet, ce qui fait lé doflier quarré. On
met enfuite fur le crin de la piqûre une toile qui
s’attache avec des broquettes, d’abord parle haut,
& après par le bas ; & on finit fucceflive nient le*
haut du doflier, les côtés & le tas.
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