
çonnerie en argile, qui extérieurement fuit bien
la courbure du Tour, mais qui, dans l'intérieur du
fourneau, forme aux parois de celui-ci des ef-
pèces de dépreffion, des échancrures circulaires,
pour que les pots, s’y trouvant en partie logés,
avancent moins dans le four, & fe trouvent plus
à portée des ouvreaux néceffaires au travail, que
l’on pratique dans la maçonnerie des arcades
îl y a donc autant d’arcades, que de creufets. On
peut voir les dépreffions dont nous venons de
parler dans la circonférence intérieure du plan
géométral du four ( fig. 4 pl. 3 ) , & les arcades
font bien exprimées, en B , B , B , B , ( fig. 1 , même
pl. ) ainfi que dans la pl. 4 où eft repréfentée
en perfpeéfive la confiruâion aéluelle d’un four
femblable.
( La difpofition du fourneau, telle qu e nous l’avons
détaillée jufqu’ic i , eft,. ce femble, allez favorable
aux réparations qui font quelquefois néceffaires :
car, pourvu que les piliers fe foutiennent, il ne
peut y avoir de dégradations , que dans les intervalles
qui les féparerit; & alors on peut en.
refaire un ou même plufieurs, fans que toute la
couronne y foit intéreffée, & fi d’un autre côté ,
quelqu’un des piliers à befoin d’être refait, on
peut s’y appliquer indépendamment des autres
parties du four, fur-tout fi les arcades voifines
du pilier dégradé font encore en bon état.
Si le banc qui fupporte les pots eft dégradé,
ou que par le laps du temps , la furfaçe fupérieure
de ce même banc fe foit ufée, de manière que
les pots foient malaffis, l’ouverture des arcades,
ou de plufieurs fucceflivement, fournit un moyen
facile de réparer le banc, en y plaçant des pâtons
de nouvelle argile, que l’on bat auffi-tot qu’ils
font pofés , & de relever les pois, en les foule-
vant avec des leviers , & introduifant fous, leur
fond des briques , ou de l’argile. On voit ces
deux opérations (fig. 1 & 2 , pl. 12 & fig. 1 , pl.
13 ). C ’eft encore par l’arcade côrrefpondante à
chaque pot que l’on retire les creufets caffés &
qu’on les remplace par des pots neufs , recuits
dans une carquaife dont on voit le plan <*éomé-
tral & la coupe verticale (fig. 5 & 2 , pT. io . )
Dans la fig. 1 (pi. 1 1 ) on retire un pot caffé;
dans4afig. 2, ( même pi. ) on nétoye la place qui
doit recevoir le pot neuf; dans la fig. 3 (pl. 10)
on prend le pot dans la carquaife fur une planche,
&. dans la fig. 1 (pl. 14 ) on le porte à
1 arcade par laquelle on doit l’introduire dans le
four ; enfin dans la fig. a de la même p l., le
pot étant place , on reconftruit la maçonnerie qui
tient ordinairement l’arcade bouchée. Cette opération
exige quelque précaution, pour qu’on puiffe
lexecuter fans être trop incommodé du feu.
On place dans l’intérieur du four , devant le
pot, deux perches, ou morceaux de bois cour- i
bes, fur lefquels on a cloué des douves de tonneaux
: ce parafeu s’appelle U bon-homme ; il dérobe
la vue du p o t, & de l’intérieur du four à l'ouvrier
qui, à fon abri, conftruit fon mur fans ref-
fentir trop vivement l’a&ion du feu. On a foin
de jeter entre le. pot & le bon-homme quelques
pellées de cendres chaudes, pour empêcher que
le bon-homme ne s’enflamme, & ne foit confu-
mé avant la fin de l’opération. (O n voit pl. 13
fig. 2 ) des ouvriers occupés à préparer le bon^
homme.
Les fept pots contenus dans le four que nous
décrivons paroiffent , d’après l’explicajion que
nous trouvons dans l’encyclopédie in-folio de la
fig. 4 pl. 3 , deftinés à divers ufages. Le pot D eft
dit pot du canton ,. pour la cuijfon du verre, le pot
E , potde verre du travail, les pots F G , pots de
verre de fonte, le pot H pot de verre du travail,
le pot I pot de verre vert, le pot L pot de verre
brun, p n’eft pas aifé, d’après un fi court expofé,
d’apprécier le régime de la manufaâure qui a fourni
les deffeins des belles planches, où eft exprime
le détail de la petite verrerie en pivettes , & l’écrivain
chargé de la verrerie dans l’encyclopédie
in-folio ayant prodigieufement abrégé fes def-
criptions, nous ne trouvons rien qui puiffe fixer
nos idées. Nous n’entendons pas trop, ce que
^fignifie pot du canton pour la cuijfon du verre ; il
peut fe faire que ce loit une expreffion locale,
& c’eft ce qui nous engage à ne pas la fuppri-
mer. Nous aurions volontiers regardé le pot D
comme un pot de fonte, fi cette dénomination
appliquée aux pots F , G , ne défignoit clairement,
qu il doit exifter quelque différence dans l’ufage
entre le pot D & les pots F , G. Il paroit d’ail-;
leurs que l’on a eu envie de s’appliquer dans le
même four à diverfes fabrications, puifque le
pot I eft dçftiné au verre vert, & le pot L , au
verre brun; on feroit porté à foupçonner que le
pot D pour la cuijfon du verre, reçoit d’abord la
compofition, qui y éprouve un degré de fufion,
jufqu’à ce que le fel de verre foit à-peu-près
diflipé; qu’à cet inftant, on les trejette dans les
pots de fonte F , G , dansr lefquels il achève de
s affiner, & que, quand il eft fin, on le trejette
dans les pots de travail E, H. Quant aux potsI, L,
pour le verre vert, & le verre brun, on ne nous dit
pas quelle eft la nuance de couleur , qu’on
leur donne : il eft poffible qu’ils foient deftinés
feulement à fournir des vafes verts ou bruns;
mais fi le vert dont le verre du pot I eft affefté
n’eft que celui qui eft propre à cette fubftance,
lorfqu’elle n’eft pas blanchie par la manganèfe, fi
le brun' du pot L n’eft que le rouge foncé fourni
par une trop forte dofe de manganèfe les pots I , L ,
outre la faculté de fournir à la fabrication du verre
vert &, du verre brun, peuvent encore_fervir à
mitiger ôc à reâifier le verre des pots de travail,
iorfqu’il ne feroit pas de la couleur defirée. En
effet, fi par une addition trop confidérablé de man-. |
ganèfe , le verre à travailler étoit trop rouge , j
quelques pochées de verre vert pris dans le pot
I & mêlé foigneufement avec le pilon au verre,
du pot de travail, ramèneroient ce dernier verre
à une couleur convenable; de même fi. le "verre
à travailler mal mis en couleur, fe trpùvoit,-trpp
vért, le mélangé de' quelques pochëes de - verre
brun pris dans le pot L , lui dorihèroitTe ton
déliré.
Quoiqu’il n’y ait que fept pots dans le . four
(fig.4 pl. 3 ) il y a cependant neuf ouvreaux,
M, M, M, M, M, M, M, M, M, de fept ou huit
pouces de diamètre, foit pourenfourner, foit pour
ceuillir le verre , difpofés au-deffus des pots , parce
que les deux pots de travail E , H , font déffervis
chacun par deux ouvriers & que par cpnféquent
on leur a donner à chacun deux ouvreaux. On a
joint à chacun;des ouvreaux de travail , un petit
ouvreau N , uniquement deftiné à faire chauffer
les outils : auffi ne donne-t on à ces petits
ouvreaux que un pouce £ de diamètre. II. eft à
obferver que les petits ouvteaux N , ne font joints'
qu’aux quatre ouvreaux placés au-deffus des deux
pots de travail j ce qui fembleroit prouver que
les pots verts & bruns font deftinés moins à fabriquer
du verre de ces deux couleurs , qu’à fournir
des reffources à la fabrication du verre blanc.
Le trejettage de verre d’un pot dans l’autre
s’exécute dans le four, avec une poche, (a pl,
9) dont le manche eft très-long,. _
Au-deffus du four' eft une tour ou fécondé
chambre du fourneau , qui eft. chauffée par le
feu dutifàr', par un trou de communication d’environ
un pied ou quatorze-polices de diamètre,
pratiquée au milieu ,de ,1a couronne , & qu’on
appelle oeil ^ de la couronné. Cène tour qui a environ
trois pieds ou trois ' pieds fix pouces de;
diamètre', & qui eft' vdutée' en plein ‘ ceintce , de
telle forte que fa voûte a un pied | ou vingt un
pouces de hauteur , cette -tour , dis-je, donne
entrée à uhe arche ou four'néâù de recuiffôn qui
n’en eft en quelque forte qu’une continuation. On
voit le plan géométral de la tour ( fig. 2 pl. 3 )
& fa coupe verticale (fig. 1 mêmé pl.). L’oeil
dé la couronne^ eft exprimée en B , dâiis la -prè- ,
mière de ces figures, en H, dans la fécondé'. La
tour eft percée de plufieurs ouvertures ou petits
ouvreaux D ,D ,D , E>, D, ( fig. 2 pl. 3 ) de quatre
ou cinq pouces de diamètre, quiionr deftinés,
non à introduire les ouvrages fabriqués, mais feulement
à donner de l’air à cette tour, pour que
le feu de l’oeil de la couronne conferve fon activité.
L’arche n’ eft autre chofe qu’une efpèce de galerie
d’environ vingt-huit ou trente pouces de
largeur , qui, prenant nàiffance au niveau du pavé
de la to.ur, fe prolonge de dix-huit à vingt pieds
( G , G ’, pl. 2 ) jüfqû’a ce que, parvenue à l’extrémité'd.
e la halle , fon orifice par lequel on tire
lés marchandas fabriquées & recuites, fe trouve
dans un cabinet T fermant à clef, dans lequel
on'reçoit les diverfes pièces, & on les dépofe,
■ en attendant qu’on les magazine , dans une ef-
i pèçe d’auge U qui entoure le cabinet.
i Le payé de. l ’arche eft fort uni, & va un peu
! en pente dePuis le four jufqu’à fon orifice , &
• l'arche eft couverte par une voû e qui a la même
hauteur que celle de la tour. Il l’uffit de conflruire
• l’arche^en briques ordinaires , fur-tout, dès qu’elle
; commencê: à s’éloigner du four.
; Puifque ,1e pavé de l’arche commence à niveau
du pavé de la tour dont il n’eft qu’un prolongement,
il s’enfuit qu’il fe trouve à environ fix
pieds au-deffus du fol de la halle ; 8c pour con-
ferver une communication néceffaire dans l’atelier,
on pratique, au-deffous da pavé de l’arche,
une porte que l’on voit en plan géométral en
H , ( pl. 2. ) , eh coupé horizontale en R ( fig. 4
pl. 3 ) , & en élévation en V ( f ig ..1 pl. 3 ).
On introduit les marchandifes dans l’arche à
recuire par deux ouvertures C , C>(fig. 2. pl. 3 .)
d’environ quinze polices de plan , & ceintrés à une
pareille hauteur, comme on peut le voir dans l’élévation
M, d’une de ces ouvertures ( fig. 1 , pl. 3 ) .
Ces Ouvertures font défignées fous le nom de porte
d^V'urche, '&ën effet on lès ferme à volonté avec une
pdrte defe’r de fur des gonds :onles
pratique' ;le plus piès qu’on peut de l a ‘tour.
On place à l’avance dans l’arche par les portes ;
deux feraffes F ( fig. 2. pl. 3 .) qui ne font que
des caiffes de t ô l e d ’environ un pied de large,
fur1 un pied | .de long, & environ trois pouces
de febdrd ( L , M , N , pl. ÿ 1. ). Ces feraffes font
toutes garnies ,'à l’ùnè des* extrémités' d’un anneau ,
& à l’autre, d’un crochet c’eft dans ces cailîes
que par les portes C , C ’, ( fig* 2. pl. 3 ) on dépofe
les marchandifes qu’on veut recuire. Lorfque les
deux premièfés feraffes font remplies , on les éloigne
dans l’arche, & 'o n les remplace p;.r deux
feraffes vides , que Tbn accroche aux deux premières.’
Lorfque ces deux fécondés feraffes font
encore pleines , par l’orifice de Earche on attire
les deux premières , qui entraînent avec elles les
deux fécondés, auxquelles elles font enchaînées;
ôn remplace ces dernières par des troisièmes feraffes
vides , qu’on accroche à celles qui viennent de
quitter la place. Les troifièmes feraffes une fois
remplies font encore retirées par l’orifice de l’arche
conjointement avec celles qui les ont précédées, &
font remplacées par de nouvelles ; ainfi de fuite jufqu’à
ce que lés premières foient parvenues au cabinet