pofer ou attacher fur quelque banc ou fur quelque
table à la manière d’un étau.
La principale pièce de ces fortes de tours eft
Ordinairement une barre de laiton ou de fe r , d’environ
vingt pouces de long, d’un pouce de large,
& d’environ neuf lignes d’épaiiieur. Son dos eft .
taillé en chamfrain ou bifeau, afin que les poupées
y tiennent plus fermes & plus affurées, la barre
étant preffée par les vis qui les tiennent. Chaque
poupée fert à deux ufages, ou pour tourner en
l’air, ou pour tourner entre deux pointes.
La tige qui porte la barre du tour, s’attache
contre un banc ou une table, par une bonne vis
têtue.
Le tenon de la flèche de ce toûr doit entrer dans
une mortaife quarrée de la tige, laquelle doit être
arrêtée par un fort écrou.
La bobine de la corde de l’arc eft garnie de deux
platines.
La corde de cet arc eft compofée de quatre
branches ou cordons qui traverfent la bobine en
quatre endroits différens , & également diftans 1 un
de l’autre. Il faut que ces quatre branches ou cordons
foient bien bandés, afin que le reffort qu’ils
font en fe détortillant par le retour de la corde du
tour, en foit plus vigoureux.
On fait aufli deux efpèces de tours qui font
entièrement compofés de bois. Ils s’attachent par
deux bras fendus, fur une table, & ils ont deux
poupées qui font traverfées par deux poinçons
de fer, fur lefquels elles peuvent tourner de droite
à gauche ou de gauche à droite, félon qu’on a
befoin, ou des pointes, ou de la lunette, p
Au relie, on peut faire ces tours aufli grands
& aufli petits qu’on le juge convenable.
Machine à manche à couteaux d'Angleterre.
Cette machine eft une des plus ingénieufes de
toutes celles qu’on a encore inventées dans les
arts. On l’appelle ordinairement la machine aux
manches à couteaux d’Angleterre, parce qu’on nous
apportoit de ce pays des couteaux garnis de manches
infcultés en pointes de diamans par le moyen
de cette machine, ou parce qu’elle a été^nventee
par quelque Anglois induftrieux.
Les principales pièces qui compofent cette machine
, font premièrement quatre règles jointes de
deux à deux par des- traverfiersl La fécondé eft
un petit arbre à moulinet , pour y attacher la
pièce à ouvrer. La troifième eft un petit rabot
coulant dans une rainure par le moyen d’une longue
v i s , & la quatrième eft cette vis même.
Le tout doit être monté fur une plate-forme
de bois , taillée de manière qu’on puifle l’attacher
à un étau quand on voudra fe fervir de la machine.
Le rabot eft garni d’un outil ou cifeau, dont
le manche doit être taraudé , pour le pouvoir
hauffer & abaifler par le moyen d’un écrou.
Le collet de cet écrou doit être creufé en poulie,
parce qu’étant enchâffé dans la rainure du chapiteau
, on l’y arrête fi bien avec une petite platine ,
qu’il n’en puifle fortir lorfqu’on le tournera pour
hauffer ou abaifler le cifeau.
Ce cifeau ou bec-d’âne doit avoir le taillant
arrondi ou ébréché par une petite entaille, pour
former de petits filets en relief, en même temps
que le bec-d’âne ou cifeau forme les pointes de
diamans fur l’ouvrage.
Deux règles inférieures doivent avoir la même
longueur, la même largeur & épaiffeur que deux
fupérieures , mais avec cette différence que les
extrémités de chacune font un peu plus épaiffes
que tout le corps, afin d’y pouvoir creufer de
petites mortaifes , pour les queues de la tête de
la charnière & de la règle de direction.
Ces mêmes règles inférieures doivent être jointes
.par trois traverfiers , dont l’un eft prefque
vers le milieu, & les deux autres un à chaque
extrémité.
La face intérieure de chaque règle doit avoir
une petite rainure vers une des extrémités, pour
fervir de couliffe au tenon d’ un quatrième tra-
verfier, au milieu duquel on doit percer un écrou
pour la v is , laquelle fert à preffer le manche à
couteau, pour le bien affermir dans le-goulet de
l’arbre à moulinet.
Le moyeu attaché au bout de l’arbre à moulinet
, eft percé en fa circonférence par plufieurs
petites mortaifes également diftantes les unes des
autres , & en même nombre que les rayons du
moulinet, c’eft-à-dire que , fi le moulinet eft garni
de huit rayons , il faut aufli que le moyeu foit
percé de huit mortaifes correfpondantes chacune
à chaque rayon.
L’ufage de ces mortaifes_eft pour y attacher un
petit crochet , au bout duquel doit pendre un
contre-poids qui, par fa pefanteur, preffant uft
rayon qui lui correfpond contre la règle figurée,
donne un ébranlement au manche ; & en même
temps le cifeau attaché au rabot trace en reculant,
fur le manche , une ligne ou moulure ondée,
'conforme aux enfoncemens & élévations * de la
règle.
Quand la première moulure eft achevée, on
tire le crochet de la première mortoife, & on le
plante dans la fuivante, pour faire une fécondé
trace ou moulure ; & lorfque cette fécondé moulure
eft terminée, on plante le crochet dans la
troifième mortoife, & ainfi dans toutes les autres
de fuite, jufqu’à tant qu’on ait fait autant de
moulures fur le manche, comme il y a de rayons
au moulinet ou de mortoifes fur le moyeu.
Alors pour faire une contre-pointe , c’efi-à-
dire , pour tracer d’autres fécondés moulures ,
dont les angles foient contre-pointés aux angles
des premières, on recommence de remettre le
crochet dans la première mortoife, mais de manière
que fi la queue du crochet ou le contrepoids
eft attaché, étoit auparavant à droite , qu elle
foit dans la fécondé opération à gauche, il faut
aufli changer la règle ngurée; c’eft-à-dire que fi
les pointas des angles regardoient dans la première
opération à droite , il faut que , dans la
fécondé , elles regardent à gauche & parcourant
ainfi toutes les m'ortoifes à contre-fens, on tracera
fur le manche, des impreflions ou moulures con-
tre pointées aux premières , qui formeront par
conféquent un manche ouvragé à pointer de diamans
ou en réfçau.
Machine pour tailler les colonnes en refeau.
La conftruélion de la machine précédente a
donné l’idée de compofer celle-ci, & de la rendre
propre à tracer fur les colonnes les mêmes
ornemens que fur les manches à couteaux.
Pour ce fujet, au lieu que dans la précédente
les rainures où coule le petit rabot font droites ,
il faut que dans celles-ci elles foient creufées
courbes , conformément au contour des^colonnes
qu’on veut infculptér.
Il faut aufli que "des tenons du rabot foient
courbés fur le même cintre que les rainures ,;
afin que , le rabot étant tiré par la v is , ils puiffentj
couler aifément dans les rainures des deux règles;
fupérieures.
Le moulinet eft aufli un peu différent du premier
, car on n’a mis dans celui-ci que trois;
rayons, dont celui du milieu fert de guide pour
faire tracer les moulures fur la colonne, & les
deux du côté portent le contre-poids alternativement
, en la changeant de l’une à l’autre quand
on veut faire la contre-pointe.
Ce même moulinet doit tourner à l’entour d’un
virer, dont le bord, eft divifé en plufieurs parties
égales & paires, & marquées chacune d’un chiffre,
en coièmençant par 1 , 3 , 4 , &cA'
Pour donc tracer la première moulure ondée fur!
la colonne , on mettra lé rayon du 'milieu dirêéte-j
ment vis-à-vis la première marque,dû viret. t *
Arts & Métiers, Tome FIII.
Là première ondée étant tracée , on mettra le
rayon du milieu direâement vis-à-vis U fécondé
marque, ainfi tout de fuite fur les autres marques ,
lefquelles étant toutes parcourues, on mettra le
même rayon du milieu fur les mêmes .marques *
en reculant depuis la dernière jufqu’à la première.
Par ce moyen on fera de fécondés moulures
contre-pointées aux premières.
Il faut avoir attention de bien ferrer le moulinet
avec l’écrou du bout de l’arbre, toutes les fois qu’oit
lui fera changer de place.
Méthode pour tracer 6* tailler une torfe fimple , ondée
£» godronnée.
Il faut que les deux poupées de ce tour foient
bien égales de toutes manières : leur grandeur eft à
liberté.
Chaque poupée eft garnie d’une lunette .compofée
de deux règles un peu épaiffes, St jointe«
enfemble à peu près comme les deux branches d’un
compas de proportion.
L’une de ces deux règles doit être clouée &
ftable contre la poupée ; mais l’autre ne doit avoir
qu’un feul clou par en-bas ou une cheville, & de
manière qu’elle puifle fe mouvoir comme fur un
centre.
On attache vers le milieu de la première règle,
un petit traverfier aufli long que les deux règles
enfemble font larges, afin que la partie qui avance,
tienne, en raifon la règle.
Au haut 8c à côté de cette même règle, on
plantera une goupille ou bien un crochet, pour
y attacher une petite corde pour le contre-poids,
~ qui doit être fuîpendu au côté oppofé à la règle,
afin de la tenir en raifon contre la règle, quand la
rofette de l’arbre à torfe la fera écarter ; & afin que
la corde de çé contre-poids ait fon jeu plus aifé,
on la fera paffer fur une petite poulie attachée au
coin de la poupée oppofée à la goupille.
On ménage une ouverture quarrée pour la place
de la touche ou rencontre , laquelle doit être une
pièce de bois prefqu’auflï épaiflV que large, &
• affez forte pour qu’elle ne plie ou faffe reffort par
la violence du frottement de la rofette.
Sa longueur doit être fuffifante pour la torfe
qu’on prétend faire.
Lé devant de cette pièce ou l’eudroit où la ro-
fétte doit faite fon frottement , doit être garni
d’üfte platine de laiton, afin qu’elle ait plus de
^éfiftànce*; & on-placéra fi bien cette rencontre,
-que là'rofette la puifle toucher on frotter en toute
la longueur; de fa courfe; ce qu’on pourra J^ire