
O 1 0 T.R A T R A
^effive à roefure qu’elle s’évapore, en plaçant
fur le derrière de la chaudière un bac muni
d ’un tobinet entrouvert, qui fournit de la lef-
five goutte par goutte.
Dès que les chaudières font pleines, on y
fufpend une caiffe de bois remplie de ferraille,
cerclée en bois, de manière qu’elle ne touche
nulle part la chaudière , pour précipiter le
cuivre & phlogiftiquer la liqueur. De trois en
trois heures on lève la caiffe pour recueillir le
cuivre qui s’eft précipité, ce qui fe fait en
lavant la ferraille dans un vafe au moyen d’un
balai ; après quoi on remet la ferraille dans les
caiffes, & on continue ainfi quelques heures,
avant la fin de la cuite.
La cuite finie, on vide au bout de deux
heures les chaudières , & on met criftallifer la
liqueur dans des vaiffeaux garnis de baguettes
de bois. Au bout de . quinze jours en été , &. huit
à neuf en hiver, on écoule par. un robinet l’eau
mère , & on lève le vitriol qu’on met dans ces
derniers ; & après l’avoir légèrement ïâvé, on
le pofe fur des étagères.
Cent quintaux de pyrites donnent, fi elles
font bonnes, dix quintaux de vitriol.
Les eaux de lavage fe rajoutent pour l’ex-
traéfion des pyrites, & on emploie les eaux
mères pour la fabrication de l’alun.
On lave le cuivre obtenu, pour en féparer en
partie l’ochre de fer. On en forme des boules
qu’on-fond étant fèches au fourneau- à manche;
on affine enfuite le cuivre qu’on obtient.
Travaux de la mine blanche de tungftène-.
La mine de tungftène efi une fubftance prefqu’-
auffi pefante que l’étain, reffemblant par fa çrif-
îallifation aux grenats & à la mine d’étain en «rif-
taux, qui varie pour la couleur, du blanc perlé
au rougeâtre & au jaune ; qui a quelquefois
une apparence fpathique ; qui fe trouve à Bips-
berg , à Rydarhytta, à Marienberg , à Altenberg
en Saxe , à Sauberg près d’Ehrentriederfdorff, à
Schlackenvalden en Bohême, &c. Sa pefanteur
fpécifique a été déterminée par M Kirvan de
4,99 à 5,8; & par M. Briffon, fous le nom de
crijtal de mine d’ étain blanche, à 6.0076. Un des
criftaux que M. de Morveau a éprouvés, avôit
6,039 de pefanteur fpécifique.
Avant Cronftedt, on plaçoit ce minéral dans
les mines, d’étain ; il le regarda comme une
chaux de fer unie à quelque terre inconnue. M.
Bergman lui donna le nom de pierre pefante.
La mine blanche de tungftène expofée feule
au feu du chalumeau, décrépite & ne fe fond
pas; elle fe divile dans la fou de avec un peu
d’eft'ervefcence; elle fe diftout en partie dans le
phofphate natif ou fel microcofmique, Si donne
au globule de verre une belle couleur bkii-cé-
lefte, fans la moindre apparence de rouge dans
la réfra&ion, comme il arrive avec le cobalt ; le
globule, plus chargé de cette fubftance devient
brunâtre, & en fin noir & opaque.: elle£é diftout
dans le borax fans eft'ervefcence & prefque fans
le colorer; mais quand il en eft lurchargé, le
globule devient à la fin brun^u blanc & opaque
en refroidiffant.
« Il y a , dit M. Bergman, un moyen très-fa-
» cile de diftinguer la tungftène de toutes les
>» autres pierres connues jufqu’àprèfent, c’eft de
» la réduire en poudre, de verfer deffus de l’eau
forte ou de l’acide muriatique, & d’expofer le
» tout à la chaleur de la digeftion ,* on ne tarde
» pas à voir, fur-tout avec le dernier, que la
» poudre prend à la fin une belle couleur jaune
w clair. »
Cette propriété avoit déjà été obfervée par
M. Woiff, & annoncée dans les tranfa&ions phi-
lofophiques, année 1779, page 16. M. Scheele
ajoute à ce caraâère celui de devenir bleuâtre
lorfqu’on la fait bouillir dans l’acide vitriolique.
Pour retirer l’acide de la tungftène, on pulvé-
rife la quantité que l’on veut de mine blanche
dans un mortier de verre, on la mêle avec quatre
parties de méphite de porafle ou d’alkali fixé aéré,
on fait fondre ce mélange dans un creufet, &
on le coule tout de fuite fur une plaque de métal.
On fait enfuite difioudre la mafîe dans douze
parties d’eau bouillante.
Pendant la diflbliition il fe fépare une poudre
blanche qui fe dépofe au fond du vaiffeau;
ce précipité eft pour la plus grande partie du
méphite calcaire ou de la chaux aérée, formée
de la chaux qui exiftoit dans la mine, & de
l’acide méphitique quelle a pris à la potafle; il
eft ordinairement mêlé d’une portion de tungftène
non décompofée, & d’un peu de quartz : pour
en faire la féparation, on commence par verfer
fur le précipité bien édulcorée , de l’acide nitreux
qui diftout avec eft'ervefcence la terre calcaire.
On traite de nouveau le réfidu avec du méphite
aikalin ou de l’alkali aéré, que l’on fait
fondre & que l’on jète dans l’eau comme la
première fois ; la décompofition étant ainfi achevée
, l’acide nitreux verfé fur le nouveau précipité
ne laiffe plus qu’une très-petite quantité de
poudre grife qui eft la terre quartzeufe.
L’eau qui a été verfée fur les maffes fortant
des creufets, & qu’on a féparée par décantation
T R A
du précipité dont je viens de parleraient en dif-
folution une nouvelle fubftance compofée de
l’alkali & de l’acide tungftique.
Pour obtenir cet acide libre , on fature la diffe-
lution d’acide nitreux; il s’empare de la bafe al-
kaline, le mélange s’épaiffit, & il fe précipite
une poudre blanche qui eft l’acide tungftique.
Tel eft le premier procédé indiqué par M.
Scheele. Ce chymifte propofe un fécond procé -v
dé où on n’a pas befoin de la chaleur par la
voie fèche. Sur quatre-vingt grains de mine
blanche de tungftène bien pulvérifée, on verfe
trois fois autant d’acide nitreux ordinaire, ou
èau forte pure ; ce mélange ne fait point effer-
vefcence ; on l’expofe à une forte digeftion, &
bientôt on y apperçoit une poudre d’un jaune
citrin ; on décante la liqueur dans un autre vaif-
feau, on édulcore la poudre jaune, on verfe
deflus cent foixante grains d’alkali volatil cauf-
tique, & on place le vaiffeau fur un bain de
fable : alors la comleur jaune difparoît, la poudre
devient blanche & fe trouve fenfiblement diminuée
; on décante la liqueur claire, que l’on a
foin de mettre dans un flacon féparé.
En répétant plufieurs fois la même opération
fur cette poudre, d’abord par la digeftion? dans
l’acide nitreux, & enfuite dans l’alkali volatil,
tout eft enfin diflous, à la réferve de trois ou
quatre grains qui paroiffent être de la terre quart-
zeufe.
T R A 3n
L’étiolcgie de ce procédé eft aifée à faifir :
l’acide nitreux attaque la bafe calcaire qui fe
trouve dans la mine; & comme elle n’eft pas
unie à l’acide gazeux, il le diftout fans effer-
vefcence , & l’acide concret rendu libre fe montre
en forme de poudre jaune. Mais l’acide nitreux
n’a pas décompofé tome la mine : on emploie
donc l’alkali volatil pour former* avec l’ acide
libre un fel foluble que l’on emporte dans la
liqueur, & on fépare de cette manière à chaque
fois la mine qui refte à décompofer, fur laquelle
on opère avec les mêmes agens.
Par ce procédé, 1 acide tungftique eft encore
engagé avec l’alkali volatil que l’ori a employé
pour le rendre foluble ; il ne s’agit donc plus
que de lui reprendre cette bafe , ce qui fe fait
aftément par 1 addition de l’acide - nitreux, &
1 acide tungftique eft précipité fous la forme
d une poudre blanche.
Sort la poudre blanche, foit la jaune, elle
s unrt aux alkalis & forme des fels. Ceux que
forme la poudre blanche fe criftallifent |en petites
aiguilles. La poudre blanche eft acide au goût
mais pas la jaune.
« , , , . . . . *J*,5*Ii*uJ » c eit la
poudre blanche précipitée par l’acide nitreux
^M eV m ù tablem-ent 1,acide tunS«ique. Suivant
MM. d tlh u y a r , au contraire, cette poudre eft
un compofé falin, & la matière jaune eft une
fubftance plus fimple, & la vraie chaux pure du
nouveau métal, fufceptible de faire fonflion d’acide.