
rapproche les parties pliées jufqu’à ce qu’ei'es pro-
duifent un angle ouvert feulement de quarante-
cinq degré.-,-. Voyez ci-deffous figure première. Deux
pièces du pareil fer découpées triangulairement
(fig. 2 ) : 6c retenues à queues d’aronde, en fera
D’après ces difpofitions, il eft évident qu’un
carreau de glace appuyé debout contre la grande
ligne, a b ou a b, & fournis à i ’aâivité du fourneau,
s’abaiffera graduellement, & fe changera en un
prifme triangulaire reélangle, dont les faces feront
d'autant plus larges, que.le carreau fournira plus de
matière.
Deux confidèrations s’oppofent à ce qu’on ne
place point la glace fur la ligne inclinée b c , ou
B C. Premièrement , on pourroit n’avoir qu’un
verre mince , & vouloir pourtant un prifme affez
fort ; alors , inévitablement le carreau furpaffera
cette ligne courte, & gêneroit le couvercle ( i ).
Dans le cas même où il ne la dépafl'eroit pas,
fon trop d’affietre, & le frottement qu’il auroit à
vaincre retarderoient fa defcente au fond du movjl.3.
Si l’on craint que le verre, adoffé verticalement,
ne perde l’équilibre & ne tombe ; on le foutient
par une lame de tôle qui s’adapte au moule, &
qui, faifant couliffe , empêche la chute.
f i ) Le couvercle est formé d'une feuille de rôle, un peu
plus Longue que le moule. On la plie dans toute sa longueur,
afin pouvoir l’accrocher sur le sommet a ou A
du moule. Sa largueur, doit être telle , qu’elle franchisse
obliquement Pespace ac ou AC. Il est question, en un
mot, de retenir le charbon, et de se réserver la faculté
de surveiller la fonte.
ment les extrémités. On peut même en les découpant
réferverà chacune, vers le bas., une ef.
pèce de pied [d e fig. 3 ) qui, pendant la refonte
maintiendra le moule droit, ainfi qu’il eft repré*
fente figure 4.
A
Quoique le moale foit conftruit fur dix pouces
d’étendue, rien n’aflreint à refondre les prifmes
fur ces dix pouces. Un petit coin de, fe r , taillé
convenablement, remplit du moule la portion qu’on
defire en retrancher.]
Quelle que doive être la longueur du prifme,
on coupe la glace fur une longueur abfôlumem
femblable..Quant à fa limite en-largeur ,~on vient
de voir qu’elle dépend & de l’épaiffeur du verre
& du développement qu’on veut donner au prifme.
Obfervons encore que la matière en s’affaiflant
repouffe, vers le haut, ce qu’elle contient de moins
pur ; & que cette couche , qu’il faudra néceftai-
rement uferdiminuera d’autant l’inftrument. On
n’obriendroit donc pas le prifme qu’on auroit en
vue, fi dans la coupe de la glace , & particulièrement
lorfqu’elle eft brute , on n’ajoutoit un peu
à ce qu’indique le calcul.
Les deux furfaces qui touchèrent au fer exigeront
pareillement qu’on lés ufe. D’après ces différentes
pertes, on ne doit pas héfiter à faire monter
le verre fondu., d’une grande ligne .au-deflùs
du point auquel il fuffiroit d’atteindre, fi la refonte
pouvoit livrer des prifmes polis.
A i n s i
Pour un prisme triangulaire
rectangle ,
dont les plus petites
faces fg et gh, fig. 2,
auront en.largeur :
9 lignes...........
Le verre supposé brut,
et son .épaisseur
ayant 3 lignes , on
fixera sa largeur à
... 16 lignes . . y * *'
Le verre suppose' brut,
et son épaisseur
ayant 4 lignes, on
fixera sa largeur à
. . 12 lignes . . .
Le verre supposébrut,
et .son épaisseur,
ayant 5 lignes, oh
fixera sa largeur à
. . 10 lignes...........
Le verre supposébrut,
et son épaisseur
ayant 6 lignes , on
fixera sa largeur à
. . 8 ligne*'.. . p|
..18 .
12 ....................... . .2 .8 . . . . . . . . . J , . • - * 1 ................1 - . . 16 . . . . . . . . . jM-,. , . 1 4 -----
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' La
La glace moulée & refroidie, on travaille fes
cinq faces, d’abord fur une plaque de fer , avec
du grès & de l’eau : c’eft la première ébauche ;
il faut qu’elle en enlève toutes les afpérités. On
frotte enfuite la pièce fur une plaque de cuivre,
aVec du fablon; puis avec l’émeril broyé , les
deux poudres également arrofées d’eau. Le feutre,
& la potée rouge détrempée de même , commenceront
le poli ; ta potée d’étain à L e le perfectionnera.
Voyez tome I I I , p g- *9 4 , l'article
apprêt! des glaces»
Je n’ai pas befoin d’ o’bferver qu’à l’aide du
frottement, on peut changer la figure que le prifme
a reçue dans le moule, & former fes côtés fous
tel angle qu’on voudra.
La refonte demande que le verre foit cho;fi très-
blanc : il perdra toujours affez de fa tranfparence
en devenant plus maflif.
De toutes les glaces qu’on manufa&ure en France,
celles de Saint-Gobin , dans la forêt de Coucy,
font les moins aigres, & celles qui fe prêtent le
mieux à la refonte. Cotre fabrique en fournit dont
l’épaiffeur va jufqu'à fix lignes.
Moyens donnés pur divers aufeu~s pour operer l amol-
l'ijjement au verre»
« Etant bouilli en fang de bouc, & fucdeSe-
* nepon y ou y étant détrem é , il deviendra suifi
« mol qu’argile, pour le former comme on vou-
■ dra; Et le remettra en fa première nature le
• plongeant en eau froide. « Fabert & Albert.
Un verrier nommé Mizauld , homme de grand
efpnt, fi l’on en croit Wecke r, a fû t aux art* le
cadeau de la recette fuivânte : «« fi on met du
« vinaigre , égale portion de fang de bouc , &
« des cendres de verre, & le fout fort dtftillé t
«« mettant tremper le verre en l’eau qui en pro-
« viendra , il fe rendra ployable & aifé à étendre
« comme cire. Mais s’il eft plongé en eau froide,
« ou qu’il foit lavé, il s’endurcira & retournera
« en fon premier état. «
L’ouvrage intitulé fccrets concernant les arts &
métiers y veut « qu’on fa\fe rougir la glace au Leu,
« & qu on la mette éteindre dans du rang de mou-
« ton ou d’agneau échauffé ; affurant qu’eu réitérant
« deux ou trois fois, elle deviendra molle. «
Il dit encore de u prendre chaux vive & cen-
« dresgravelées,égale pariic ; d’en f^ire une leflive
■« forte, eu la coulant neuf ou dix fois fur de nou-
« velle poudre ce chaux vive & cendres grave-
« lées à chaque fois; après cela d’y mettre tremper
« le verre pendant vingt-quatre heures, & qu’on
<* le trouvera tendre à fon gré. u
Pour rendre à la glace fon poli, il indique d’étendre
fur une table de plomb de l'antimoine en
poudre , & d'y fi otter la pièee.
Toutes ces recettes m’ont infpiré fi peu de confiance;
el'es paroiffent s’éloigner tellement des principes
d’une fa ne phyfique , que j’avoue n’avoir
p int eu le courage d’en faire l’effai. Comm pour
t ;m elles n*oc upent qu’ün court efpace , je me
fuis déterminé à les rapporter. E les annonceront,
non pas çe qu’étoient réellement les arts autrefois :
car de pareils recueils ont tout mutilé; mais ce
que les art* auroient pu devenir un jour fans l’entre-
prife des Chambers des Diderot. Voyeç l’art des
expériences de l’abbé Nollet, tome premier.
( Article de M. de Septfontaines, fyndic de U
nobleffe en l’affembléedu département de Calais,
Montreuil & Atdres ).
A/ts & Métiers. Tome VIH» Bbbfe