
La longueur du foubaflement eft de fix pieds
un pouce par le haut, & deux pouces par le
bas, à caufe du biais qu’il faut donner au bas
du même foubaflement. '
Outre ces mefures, on prend quelque chofe
de plus pour fuppléer au raccourcifïement qu’oc-
cafionnent les piqûres, & afin de conferver l’ai-
fance des courtes-pointes. Ainfi, dans celles qui/
ne font pas piquées, on prend un pouce de plus
pour la largeur. Dans celles qui font en taffetas,
deux pouces en tout fens , fi elles font piquées ;
& dans celles qui font en indiennes, deux pouces
& demi.
Dans les foubaffemens, au-delà de la mefure
marquée, on prend fur la hauteur un pouce.en
taffetas, & en indienne un pouce & demi. Pour
la longueur en taffetas, on prend deux pouces,
& deux pouces & demi en indienne , quand ils
font fort garnis de coton.
Les lés de là courte-pointe près du chevet,
doivent avoir environ un pouce de moins de
haut fur toute la partie qni tient à la joue de la
courte-pointe, & qui eft fujette à baiffer.
La fermeture des pieds & des joues de la
courte-pointe fe fait en coutures ordinaires, c’eft-
à-dire9 en point arrière ou point devant & arrière
, & la toile fe rabat par-deffus.
Le bordé fe fait de meme que celui du lit
à la romaine dont nous parlerons^,‘ excepté que
le pied tient lieu du fécond traverfin, & que ,
outre le quarré du pied qui s’y trouve , il y a
un montant de crête aux deux côtés des pieds.
Pour faire les fourreaux des foubaffemens, on
b c ÿ e le haut de chaque foubaflement, & il faut
que le bord du fourreau fe trouve fous le bordé
même, après quoi on. pofe fon bâton , qui eft
droit, ou même découpé félon la forme du haut
du foubaflement, dans le fens qu’il doit avoir ;
on marque fon épalffeur avec du crayon , puis
on rabat la toile du fourreau par-deffus le bâton,
& on la marque de même à côté du bâton. Ces
•deux t :aits de ligne fe coufent l’un fur l’autre;
on laifle une ouverture à chaqué bout, afin de
Raccrocher aux doux pofés pour tenir les fou-
baflfemens , & on les place, à trois lignes de terre
ou environ.
Pour faire les rideaux de lit, après avoir coupé
le nombre de lés dont on a befoin , an les étend i
fur la table l’un après l’autre, & on les met à
plomb par le moyen d’une ficelle qu’on tient aux
deux bouts du l é , & qui doit tomber jufte au
milieu du pli du lé de ferge , & l’on tire un
trait de ligne pour lever les lifières fur les
côtés.
On met ordinairement cinq ou fix lès à chaque
grand rideau * & deux dans les petits rideaux,
qu’on appelle bomics-graccs ; ce qui fait en tout
quatorze ou feize lés.
Cette houflfe ne fe borde en premier que fur
les deux côtés & far en bas; après qu’elle a été
réglée, on règle le haut qui fe borde aufiï. Ce
bordé fe fait à une fois.
Il faut pour la ferge foutenir fon bordé, parce
qu’elle eft lâche; ce qui n’eft pas ainfi des autres
étoffes qui fe foutiennent plus ou moins ;
& c’eft ce qui décide de la Façon de les border.
Remarquez qu’il y a quelquefois deux houffes
au îir, l’une de fo ie , l’autre de laine. Le pliffé
de la houffe fe fait en ployant une toile en deux ,
& eh la faifant ainfi joindre l’une fur l’autre^que
l’on bâtit au milieu. Cette toile toute ajuftée , a
deux ou trois pouces de large ; on l’attache à dif-
tance égale pour le pliffé du rideau.
Pour pliffer les - rideaux , on marque avec du
crayon, à diftance du bordé , la largeur qu’a la
toile ; ce qui fait la hauteur du pliffé. Sur ce trait
ou paffe Un fil qui forme la tête du rideau.
On arrange les plis fur la toile en coulant le
fil ou la' foie derrière la toile, & à chaque pli
qui eft en forme de tuyau, on fait deux ou trois
points pour arrêter le pliffé. Ou bien, fi l’on
veut, on fait le pliffé à plat, c’eft-à-dire, qu’on arrête
cette, forme de tuyau avec du fil ou de la foie
dans le haut ; ce qui dépend du goût d’un
chacun.
Les anneaux fe coufent à fil double, le point
prenant l’étoffe par en bas, & feulement la toile
par en h=uir, pour ne pas déranger la forme de
la tête des rideaux.
Les mains du lit doivent avoir deux tiers de
long fur trois à quatre pouces de large, & être
bordées à une fois comme les rideaux. On les
fait toutes droites, ou découpées, ou bien aufli
à cocardes avec des glands : c’eft le goût qui en
décide.
Lit à la romaine y quon appelle Baldaquin.
La couchette fe met en travers ; un des côtés
de longueur eft porté contre la muraillé, & le
baldaquin au-dcffus de la couchette, précifément
au milieu de la muraille.
En mettant deux différentes fortes d’Indiennes
ou d’autre étoffe* ou bien, deux delîins différents
, le dedans du lit eft d’une couleur & le
dehors d’une autre, ainfi que les rideaux; & on
fait les coutures ouvertes.
Si on emploie le chaftis, on met les tringles
en deffus ou en deffous , comme on veut. Pour
le dôme* on les met en deffous. Si les bonnesgrâces
différent des rideaux, elles font détachées
i comme celles du lit à la ducheffe , c’eir-à-dire ,
qu’elles font mifes un peu plus en dedans du lit
avec de petites tringles dont on peut pourtant
fe paffer en les clouant au chaflis, & elles fervent
ainfi à envelopper' la houffe du lit qui
forme les rideaux. Si elles font doublées de même
que les rideaux,- on les paffe duns les mêmes
tringles.
Si c’eft un chaflis, & s’il arrive que l’étoffe
manque, on peut ne mettre qu’une petite pente
au chevet, & qui defcende autant que les grandes
par en bas. On contre-double les trois grandes
en plein, Ôf de la même étoffe; ce qui tient
lieu de petites pentes.
Quand les tringles font en deffous du chaflis,
on met quatre petites pentes & trois grandes ;
ou bien, fi on lupprime les petites, il faut que
l’étofte s’étende fur les côtés du chaflis & par
devant, précifément au bord.
Qn doit fàire trois glacis au fond du lit; un
dans le milieu, & les deux autres à égale diftance
entr’eux , & entre le milieu & le bord du
chaflis.
Quand le dôme eft rond, il ne faut qu’une
grande pente & une petite, S’il y a deux carnes
par-devant, on met trois grandes pentes & quatre
petites.
Le baldaquin fe garnit en dedans & en dehors
de carton coupé par pointes qui fervent de patron
pour couper l’étoffe.
Si l’étoffe, ainfi que le galon & la crête, font
fujettes à changer de couleur en les collant, il
faut les clouer avec des pointes fur chaque courbe
du dôme, ou bien en arrêtant l’étoffe intérieure
du baldaquin par le moyen d’un tire-botte ou
toile, qu’ori attache fur les deux côtés des courbes
avec dqs broquettes. Alors on n’emploie pas
de carton.
^ Le galoft ou la crête fe pofe au milieu de
chaque courbe , tant en dedans qu’en dehors ,
pour couvrir les coutures.
A la hauteur de l’appartement, on met une
ou cinq pommes en étoffe ou en plumes avec
aigrettes, & on les proportionne-pour la forme
& la grandeur.
Le doflier du lit doit defcendre de douze pouces
ou environ plus bas que la garniture des
matelas, laiffant au bas quatre ou fix pouces
de toile, & quatre au haut.
On tire un trait de ligne depuis le haut du
doflier jufqu’à l’endroit ou l’on place les mains
qui doivent tenir les rideaux ; ce qui fait environ
quatre pieds à hauteur de terre.
Le doflier doit de chaque côté excéder d’un
pouce le chaflis , & par en bas, il doit excéder
de deux pouces chaque bout de la couchette.
) Le découpé du chantourné fe fait fans grande
façon, afin qu’on puifle le mettre & ôter facilement.
Il doit être de deux étoffes ainfi que le
l i t , & defcendre derrière le traverfin qomme
dans un lit à la duCheffe ; mais en dehors il doit
être au moins à deux lignes de terre.
On applique un galon ployé en deux fur les
dehors du chantourné, pour marquer la hauteur
des foubaflements ; elle doit être la même
que celle du foubaflement qui eft au devant du
lit.
Il faut aufli donner le rejet convenable à cette
forme de foubaflement afin qu’il réponde au fou-
baffement.
Le bordé du chantourné , ainfi que la coupe ,
doit être le même que celui du lit à la ducheffe.
Dans la courte-pointe, on coupe les lés pour
être en travers de la couchette -, c’eft-à-dire , de
face au baldaquin & au doflier qui eft dans la
même pofition. Elle doit defcendre de fix ou huit
pouces par derrière le lit, & la toile doit tomber
par derrière jufqu’au pan de la couchette.
La diftance d’un traverfin à l’autre eft de quatre
pieds trois pouces ,, & chaque traverfin doit
avoir vingt pouces de recouvrement. Il y en a
un qui eft en plume & l’autre en crin ou paille.
On feftonne la courte-pointe par devant, afin
qu’elle réponde aux chantournés des deux bouts
du li t , qui le font aufli par en bas. Elle fe borde
pour le carré du lit avec un galon ou crête double
, que l’on pofe à plat en la coufant au milieu
& à la dentelure , ou bien en formant le
pincé" au carré & autour des joues, ou même
on fait un foubaflement à part.
Le lit à la Romaine ne diffère du lit à la turque
que dans les chantournés , qui font fans-
façon ainfi que le baldaquin.
Il n’y a point de doflier garni dans le fond du
lit , ni même de bourlet fur le pan du dit par devant.
Les mains fe font comme celles du lit à la
ducheffe.
Lit à la turque.
Lorfque les deux dofliers de cette efpèce de
lit font en croffe , on y met un carton pour en»
former la rondeur par les dehors & par le haut.
Ce carton eft foutenu par deffous d'une fangle
bien tendue, qui répond à la forme du bois.
Les deux dehors fe couvrent avant les dedans
, pour coudre plus facilement F étoffe „ &