
un ouvrier du corps des tabletiers , qui ne fait
ordinairement que les ouvrages de corne , moins
parce qu’il n’a pas droit d’en faire d’autres , que
parce qu’il a çïïoifl- volontairement cette partie
de la ^tabletterie, comme celle ou il a efpéré de
faire plus de profit & de progrès.
Les cornetiers n’ont point d’autre communauté ,
d’autres ftatuts, ni d’autres privilèges que les
tabletiers. Les ouvriers de cette profeffion font
beaucoup plus communs à Rouen & à Dieppe
qu’à Paris.
C oulé ( le ) ; c’eft un deffin ou partie de def-
fin , qu’on trace en incruftant le fil d’or ou d’argent
dans une rainure pratiquée exprès fur un
fonds d’écaille , d’ivoire , de bois, ou de carton.
Dents ; ( faire le s ) en terme de tqbletier-corne-
tier, c’eft proprement les tracer ou les marquer,
avant de les percer tout-à-fait.
DESSINER , en termes de piqueur de tabatière ;
c’eft marquer au crayon ou avec toute autre chofe,
les ornemens qu’on veut piquer fur une tabatière.
D oler , en terme de tabletier-cornetier ,* n’eft
autre chofe qu’ébaucher à la hache ou à la ferpe
des cornes d’animaux, pour en faire des cornets
à jouer aux dez, au triélrac, &c.
D resser , en terme de tabletier-cornetier ; c’eft
donner la largeur , la grandeur & l’épaiffeur à
toutes les parties d’une pièce, avant de la mettre
fur l’âne pour l’évider. Ce qui fe fait avec dif-
férens outils du tabletier , fur-tout avec l’é-
couane.
Ecouane , où écouene, ouril de fer tranchant
avec lequel les tabletiers dégrofliffent leurs copeaux.
Ecouanette ; en termes de tabletier-cornetier ,
eft une plaque de fer à groffes dents , montée à
plat fur un manche un peu recourbé en-deffus.
L ’ecouanette fert à planeter les morceaux de corne
dont on veut faire des peignes.
Embloquer , en terme de tabletier cometier ; c’eft
proprement Taéiion d’applatir dans le bloc entre
deux plaques un morceau de corne chaud, tel
que pourroit être, par exemple , un ergot de
boeuf. -
EstadOU , en terme de tabletier-cornetier ,* eft
une efpèce de fcie à deux lames, entre lefquelles
il n’y a de diftance que celle que l’on veut mettre
entre les dents du peigne. Cet inftrument eft-
monté fur un fût de bois dont le manche eft
droit, & la partie qui contient ces lames , un
peu courbée. L'efladou fert à ouvrir les dents d’un
peigne.
Etendre , en. terme de cometier, s’entend de
l’adion d’applatir aux pinces , & d’alonger le
plus qu’il eft poffible les galins qui n’ont été qu’ouverts
imparfaitement après la fente.
Evider , en terme de cometier, eft l'opération
par laquelle on forme les dents d’un peigne par
le moyen d’un guide âne qui en fcie une , pendant
qu’une autre lame moins avancée, comme
nous l’avons dit à fon article, trace la fuivante.
C’eft par ce moyen qu’on garde une même diftance
entre toutes les dents d’un peigne.
Fendre , en terme de cometier , s’entend de
l’a&ion d’ouvrir à la ferpette les galins bruts pour
les ouvriers.
Fente , en terme de cometier , fe dit de l’opération
par laquelle on fépare un ergot de corne
fur une partie de fa fuperficie , fans le défunir
entièrement.
Garnir , en terme de piqueur en tabatière ; c’eft
remplir les trous qu’on a faits à une tabatière, de
clous d’o r , d’argent, ou même de fil de l’un ou
l’autre de ces métaux : on fe fert dans le premier
s cas d’un pouffoir, & dans le fécond de tenailles
qui coupent le fil.
Galin , enferme de cometier , s’entend de Fer-
got de boeuf encore brut, & tel qu’il fort du
pied de l’animal.
Gland , en terme de tabletier-cornetier ; eft une
efpèce de pince de bois dont les mâchoires font
plates & carrées ; c’eft avec le gland que l’on
tient le peigne pour le travailler.
Graver , en terme de piqueur en tabatière , c’eft
tracer les defiins fur la tabatière, en forte que
les traits ne s’effacent point ; ce qui arriveroit,
fi l’on ne fe fervoit que du crayon ou d’autre
matière femblable. On ne peut cependant faire
aucun ufage du burin dans cette opération : fa
forme triangulaire feroit des traits qui couvri-
roient les clous ; on ne fe fert que d’une aiguille
ordinaire.
Grêle ; c’eft une lame d’acier plate & dentelée
, dont on fe fert poui^ grêler lès dents de
peigne.
Grêler , en terme de tabletier-cornetier ,* c’eft
i’aftion d'arrondir les dents fur toute leur longueur,
ce que l’eftadou n’avoit point fait, ne les
ayant fendues que quarrément.
GuiDE-ANE , en terme de cometier , s’entend
d’une efpèce de couteau à deux lames dont l’une
eft placée plus b^s que l’autre , de façon que
quand celle-ci coupe , l’autre ne fait que marquer
la place où la tranchante coupera au trait
fuivant. Cet outil fert à faire les dents d’un
peigne.
Incpojsté ( 1’ ) ; il fe fait par plaques d’or ou
d’argent
d’ areent qui s’incruftent ou s enchaffent parune
preflion violente, dans l’èpaiffeur de 1 écaille échauffée'
, & difpofèe à cet effet.
- Macaron, ( tabletier ) forte de peigne arrondi
par les deux côtés, ce qui lut donne la forme
d'un macaron. On le façonne qinfi pour que les
groffes dents des bouts ne bleffent point.
Maillet , en terme de tabletier-cornetier , s’en-
tend d’un gros marteau d’un bois très-dur, dont
___ Ko oA fort Ion* i on s’en fert pour taire
Mandrin , en terme de tabletier-cornetier, eft
un rouleau de bois' uni & égal dans fa circonférence,
que l’on enfonce à .force dans les cornets
pour les redreffer.
Mollifier j en terme de cometier ; fe dit dé
l’aftion d’amollir les galins de corné , fendus pour
pouvoir les étendre 6c les ouvrir plus aifement.
On les met dans une chaudière fur le feu : tout
fart de cette opération confifte a’ leur donner^ le
degré de chaleur néceffaire , fans lequel on n en
pourroit rien faire.
Moule , entier me de tabletier-cornetier -f eft un
morceau de bois: creux 8c en entonnoir, dans lequel
on donne la forme aux Cornets a jouer.
O reilles ; on appelle ainfi les dçux elpeces de
groffes dents, qui terminent le peigne des deux
côtés. -
Ou v r ir , en terme de'cometier, eft l’a&ion d ap-
platir en gros les galins fendus ; ce qui fe fait à
i ’aide d’une tenaille & d’ une .pince attachée par
un bout à un banc ou établi. Cette pincé tient le
galin pendant qu'on l’ouvre, en l’abaiffant avec
Tes tenailles à main.
Peigne , en terme de cometier ; fe dit d’un uften-
sile de toilette dont l'ufage eft de faire tomber la
poudre de la tête 8c de démêler les cheveux. Il y
en a de buis 8c d’os dont perfonne n ignore 1 u-
fage. Les peignes de corne fe font d un morceau
de galin taillé-de la largeur, groffeur & épaiffeur
qu’on veut leur donner. Quand ces morceaux
font dreffés, on les place fur l’âne où l’on fait les
dents.
Peigne [préparer un) ; c’eft en amorcer les dents
avec le carrelet, c’eft-à-dire , faire fur le peigne
après qu’ il eft mis en façon , la première ouverture
de chaque dent, pour enfuite les achever
avec l’eftadou.
Peigne en façon ƒ c’eft un copeau de buis, de
eorne ou d’ivoire préparé pour faire un peigne.
Peignier ; ouvrier qui fait des peignes. Les
peigniers font une communauté dans la ville de
Paris.
Arts 6* Métiers Tortie V llh
Ils font qualifiés par leurs ftatuts maîtres peigniers
, tabletiers , tourneurs & tailleurs d’images.
Piqué ( / e ) ; c’eft un deffin piqué ou marqué
fur Une boîte , ou tel autre bijou par de petites
pointes de fil d’or ou d’argent.
Piquer , en terme de piqueur de tabatière ; c’eft
percer avec une aiguille la pièce pour la garnir
enfuite de clous d’o r , d’argent, ôte.
Pinces , en terme de tabletier-cornetier , fe dit
de groffes tenailles dont les ferres font plates ,
qui font attachées à un banc ou à un établi. Elles
fervent à tenir le galin dans la marmite où on
l’a mis pour le mollifier, pour l’étendre 8c pour
l’ouvrir.
Ces pinces font tenues fermées par le moyen
d’une traverfe percée de p'ufieurs trous, dans
lefquels.une des extrémités paffe. Ces trous .font
faits de diftance en diftance , pour que les pinces
reftent plus o u . moins ouvertes félon l’épaif-
feur de la pièce qu’elles tiennent.
Planeter , en ternie de tabletier-cornetier c’eft
adoucir & diminuer le morceau de corne deftiné
à faire un peigne, jufqu’à l’épaiffeür qu’on veut
lui donner.
1 Plaqué , en terme de eorhetier ; eft une pièce
de-fer, plate & prefque carrée; qui aide à ap-
platir les galins de la preffe à vis , comme la
preffe à coins.
Poinçon , en terme de tabletier-cornetier, eft un
outil de fer trempé , aigu par fon extrémité, large
un peu plus haut & tourné en demi-cercle , &
fe terminant par une queue qui paffe dans une
poignée placée à plat ou tranfverfalement, fi le
poinçon à la pointe en bas. Cet outil fert principalement
à percer les galins pour les mettre
en paquets.
POLICIEN , en terme de tabletier-cornetier, eft un
morceau de feutre ou gros chapeau plié en plu.-
fieurs doubles , dont on fe fert pour polir les
peignes.
Po l ir , en terme de tabletier-cornetier ; c’eft unir .
8c rendre luifant les peignes qui ont reçu toutes
leurs autres façons ; ce qui s’opère en les. frottant
avec force à l’aide d’un poheien de tripoli &
d’urine.
PORTE-AIGUILLE , en terme de piqueur en tabatière
, fignifie le manche de l’aiguille dont on
fe fert pour piquer. C ’eft un morceau de fer
fendu à une de fes extrémités pour recevoir
l’aiguille qui y eft retenue par le moyen d’un
anneau qui fe gliffe le long du porte-aiguille
comme celui d’un porte-crayon.
POUSSER, en terme de piqueur en tabatière ;