
fois; il leur eft fait défenfe de.vendre aucun v inaigre
compofé.
Tels étoient du moins le régime & les règlemens
de ces communautés , avant que les profeflions
fuffent exercées par des hommes libres , avec de
fimples droits de patentes.
Le commerce du vinaigre eft confidérable en
France : outre la confommation du royaume, &
particulièrement de Paris, qui eft très-grande, il
en va quantité à l’étranger. Les Anglais, Ecoffois,
Irlandois St Hollandois en enlèvent beaucoup de
celui de Guienne par Bordeaux , & de ceux de
l’Orléanois , du Blaifois , de l’Anjou , du pays
d’Aunis & de la Bretagne; par la Rochelle, Nantes
& Saint-Malo. Cette.exportation peut aller, année
commune, à mille ou douze cents barriques qu’ils
tranfportent, ou dans leur propre pays, ou dans
le refte de l’Europe.
Il s’en tranfporte prefqu’autant par les vaiffeaux
marchands français qui font le commerce du Nord
& de la mer baltique.
E X P L I C A T I O N
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Des deux Planches de l ’A r t du V i n a i g r i e r , Tome V des gravures.
P l a n c h e Iere.
L a vignette repréfente un atelier fouterrein de
vinaigrier, dans lequel on voit, en A , des pièces
ou futailles deftinées à recevoir. le vinaigre déjà
formé, & le vin qu’on y ajoute par l’oeil a placé
au haut du fond de chaque futaille , qui montre à
la place où devroit fe trouver le bondon porté en
b, uneefpèce de trappe qui n’ouvre que lorfqu’on
veut nettoyer ces futailles ; ce qui n’arrive que tous
les ans au plus.
Ces futailles portent fur des chantiers B , pofés
fur des tréteaux C , à U hauteur telle que l’ouvrier,
fans fe hauffer , puiffe atteindre au fécond rang de
M lle s engerbées fur le premier rang.
Bas de la planche,
Tïg. A eft une futaille alongée en flûte, dont
les deux fonds font très-étroits, par compa-
raifon à fon ventre; elle doit rouler tranf-
verfalement fur un chantier recourbé B , formé
de deux pièces ce , liées enfemble par des
traverfes dd, La futaille a dans fon ventre une
trappe b, qui doit fermer très-jufte ; c’efl par
elle qu’on introduit le virf, qu’on foudre le
vinaigre & qu’on lave la flûte.
a. A A font deux pièces debout, montées fur
des tréteaux EE : leur fond fupèrieur a une
ouverture quarrée b b , & au bas un robinet
dd: on voit au tiers de la hauteur d’une des
deux, le faux-fond c , percé de plufieurs trous ;
l’ufage de cet appareil eft propre au procédé
dit de Flandres.
3. A eft un entonnoir fait de douves, & qui n’a
de particulier que la courbure C de fa douille
B ; courbure néceffaire pour l’introduire dans
l’oeil des futailles de la première planche,
'4» eft le broc de quinze pintes pour faire l’em-
pliffage des futailles de la même planche.
5 , eft la pinte ou mefure d’étain néceffaire peur
le débit du vinaigre.
6 , efpèçe de fypbcn A , propre au vinaigrier,
dont la branche C eft recourbée en haut, pour
ne pas attirer la lié , & ne doit plonger qu’aux
deux tiers de profondeur. Son autre branche
e ft, à volonté , en forme de douille, ou garnie
d’un robinet.
7. A eft le baril dans lequel on eolporte le vinaigre
: il eft vu fous deux faces. B eft le
levier courbé pour être porté fur l’épaule ; &
il eft courbé à angle droit en C , pour recevoir
la cordelette attachée au baril.
Nota. On s’eft difpenfé de repréfenter ici la
brouette du vinaigrier, qui n’a rien de remarquable
ni de particulier.
P l a n c h e I I .
Fig. 1. Pile à verjus ; A eft; l’établi de bois. Notai
Au-lieu d’être quarré, comme dans la figure ,
il doit être arrondi dans les angles, pour faciliter
la marche de l’homme qui fait marcher
. le cylindre de pierre C , fixé en d vers le
centre de la pile, & emmanché dans la tige
de fer e qui dépaffe la pile. Le centre de cette
pile eft Creufé en B , peur recevoir les grappes
de verjus.
a. A eft une planche de douve ou autre, emmanchée
dans un bâton B , le tout formant un
rateau deftiné à retourner le verjus à mefure
qu’il eft écrafé.
3. Preffe à verjns. A eft la vis ; B eft le plancher ;
C C font les montans; D , la traverfe où eft
l ’écrou de la vis ; E eft une planche qu’on pofe
fur le tas de verjus écrafé, pour le mettre en
preffe en plaçant des bois équarris, nommés
aiguilles : entre elle & l’abattage de la v is ,
le fuc tombe dans un baril F.