
Foret , eft un outil dont les tonneliers fe fervent
pour percer une pièce de vin : ce fl: une
efpèce de vrille ou infiniment de fer pointu qui
fe termine en mèche par) un bout; & de l’autre
eft emmanché par le travers d’un morceau de
bois qui tient lieu de marteau pour frapper le
foflet dans le trou qu’on a fait avec le foret.
F ossçts , petites pièces de bois arrondies en
pointe, dont on fe fert pour boucher l’ouverture
faite à une futaille avec le foret.
Fust , vaiffeau compofé de plufieurs planches
réunies par des cercles, deftiné à contenir quelque'
liqueur que ce foit.
Futaille , vaifleau où l’on met du vin.
Futaille montée ; c’eft celle qui eft reliée &
garnie de fes cerceaux, de fes fonds & de fes
barres.
Futaille en botte , c’eft celle dont les douves font
toutes préparées , & à qui il ne refte qu’à les'
monter &C y mettre des cerceaux.
Garrot , fe dit d'une pièce de bois avec laquelle
on ferre & on retient la corde qui entoure
les douves d’une pièce remplie de liqueur,
quand on a lieu de craindre que les cercles ne
viennent à manquer ,. & que la liqueur ne fe
perde.
Gers ER DU vin , terme de tonnelier, j c’eft amonceler
les pièces les unes fur les autres dans une
cave ou dans un cellier. On ne gerbe le vin que
quand il n’y a. point de place pour le mettre fur
les chantiers.
G ob il la r d . On nomme ainft certaines planches
que l’on, débite dans la forêt d’Orléans, & que
l’on emploie pour faire les cuves r cuviers, &c.
Goujonner , c’eft réunir avec des chevilles
deux pièces de bois pofées l’une à. côté ded’autre
& qui fe touchent par le plan de leur épaiffeur,
afin de les maintenir plus folidement : on nomme
«es chevilles goujons.
GUEULE bée, terme de tonnelier ; c’eft ainfi
qu’on appelle une futaille ouverte qu’on a défoncée
par un bout.
Hangard , efpèce d’appentis.
Hart , branche menue de bois qui peut fe
tortiller aifément& avec laquelle on peut lier
& maintenir plufieurs p'ièces de bois enfenabje.
Jable , terme de tonnelier ; c’eft la partie des
douves d'un tonneau qui excède, les fonds des ..
deux côtés ; & qui forme en quelque façon la
circonférence extérieure de chacune de fes extrémités.
Le jable fe prend depuis l’entaille ou rainure
dans laquelle font enfoncées & affujetties tes douves
du fond de la futaille, jufqu’au bout des
douves de longueur. Certe entaille ou rainure fe
nomme aufli. quelquefois le jable.
Pour jauger les tonneaux , il faut d’abord appuyer
un des bouts du bâton de jauge fur le
j ble du- tonneau ou futaille qu’on fe propofe de
jauger , faifant attention cependant que , quand le
jable d’une pièce eft plus court qu’ il ne doit l’être,
cette diminution du jable donne neceffairement
un excèdent de jatfge.
On appèl'e pe'gnes de jable de petits morceaux
de douves taillés exprès , qu’on- fait entrer par
force fous les cerceaux pour rétablir les jablu
rompus,
Jabler , c’eft faire des jable s aux tonneaux &
aux douves.
Jabloire y c’eft un inftrument dont les tonneliers
fe fervent pour faire le jable dès tonneaux,
ou la rainure où on fait entrer les fonds.
Cet jontil eft compofé de deux pièces de bois,
l’une cylindrique & l’autre quarrée ; au bout de
celle-ci eft un morceau d’acier dentelé comme
une fcie. Le tonnelier qui s’en fert-appuie la partie
cylindrique de plat fur. les bords des tonneaux
qu’il a affemblés, & conduifant l’outil tout autour
„ il y-forme avec le morceau d’acier, une
rainure qu’on appelle le jable.
Labourage (terme dis tonnelier} ; on appelle
labourage & déçh- r^eage des vins, cidres & autres
liqueurs 7.la Toit e de ces liqueurs hors des bateaux
qui les ont amenées aux ports de Paris. Il h appartient
qu’aux maîtres tonneliers de faire ce labeur
âge , à l’exclufion de tous les autres dechar-
oeurs° établis fur lefdits ports.„ Ainfi labourer les
vins y c’eft les décharger des- bateaux qui les ont
amenés:& les mettre,à terre.
L umière , partie du rabot dans laquelle entre
le fer et Le coin qui l’affujettit.
Madrier , efpèce de foliveau, ou pièce de
bois ©quartie, & qui a une certaine Force & longueur
: il faut quXm madrier ait au moins cinq ou
fix pouces d’équarrifiage, &. fouvent davantage.
Maillet (tonnelierJ, outil dont fe fervent les
tonneliers. C ’eft un marteau dé bois dont la
mafle eft plate , &. d’environ deux poncés d’e-
paiffeur ; la forme eft quarrée , plus longue1 que
large; ntl Peu ceintrée par en haut, & échan-
crée par en bas ; le manche ell placé dans le
MAiI-t-OCHE , pièce de, bols qui fert à frapper
fur le coutre.
Maîtresse-pièce; c’eft la principale pièce du
faux fond de la cuve , celle du milieu fur laquelle
la clé eft pofée.
Mandrins ; on nomme ainfi des pièces de
bois dont la bafe eft arrondie à la grofieur convenable
pour en faire des bondons.
Mèche d’une tarrière , c’eft l’extrémite du fer,
& principalement la pointe qui perce & emporte
le bois.
Merrain , bois de chêne refendu en petites
planches, ordinairement plus longues que larges,
fl y a deux fortes de merrain: l’un qui eft propre
aux ouvrages de menuiferie ; on l’appelle merrain
à panneaux : l’autre qui eft propre a faire
des douves & des fonds pour la conftruélion des
futailles ; on l’appelle merrain à fa ta lies.
I
Le merrain à futailles eft différent , fuivant les
lieux & les différens tonneaux auxquels on le
deftine. Celui qu’on deftine poi?r les pipes doit
avoir quatre pieds!, celui pour lés muids trois
pieds, & celui des barriques ou demi-queues.,
deux pieds & demi dé longueur ; il doit avoir
depuis quatre j a (qu’à fe -t pouces, de largeur , &
neuf lignes d’ épaiffeur. Toutes les pièces qui font
qu-deffous font réputées merrain de rebur.
Le merrain deftiné pour faire des fonds de tonneaux
doit avoir deux pieds de long , fix pouces
de large au moins , & neuf lignes d’épaiffeur ;
celui qui n’a pas ces dimenfions, eft réputé pareillement
effautage ou rebuu
Molle , en terme de tonnellerie ; cè font des
bottes d’ofier fendu, dont ces ouvriers fe fervent
pour lier les cerceaux; la molle contient 300-brins.
Molle fe dit aufli des paquets ou bottes de
cerceaux dont fe fervent les tonneliers. Les molles
de cerceaux font plus ou moins groffes , félon
la grandeur des cerceaux quelles cpntiennenr.
Les molles de cerceaux à futaille en contiennent
ordinairement 25 , & 16 quand ils font plus forts :
celles des cuviers n’en ont que 12 ; & celles des
cuves font pour l’ordinaire de 3 cerceaux.
Monter un fût ; c’eft arranger les douves qui
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doivent former un tonneau ; 0.1 les retient avec
des cerçi&s.
Moufle, affemblage de plufieurs poulies qui
peuvent fe mouvoir 4ans une pièce de bois.
Moulinet ; c’eft un inftrument dont les tonneliers
fe fervent pour tirer des caves des tonneaux
pleins de liqueur , qui font trop pefans
pour pouvoir les tirer à bras. Il eft compofé de
deux pièces de bois de 8 ou ïo pieds de longueur,
& qui font échancrées à hauteur d’hemme, de
manière à pouvoir recevoir un cylindre de bois
qui eft l’arbre du moulinet. Ces deux pièces de
bois fe placent prefque debout, & s’appuient par
en bas à . t e r r e& par en haut contre le mur ;
on place dans leurs échancrures l’arbre qui eit
percé des deux côtés de plufieurs trous dans
lefquels on fait entrer des leviers dé bois qui
fervent de bras pour le faire tourner. On attache
à l'arbre des deux côtés., un cable qui defeend
dans la cave & embrafle la pièce qu’on veut faire
remonter. Alors bn fait tourner l’arbre du moulinet,
& par ce moyen on fait remonter le tonneau
qui gliffe fur le poulain.
Muid , mefure de vin en ufage dans plufieurs
provinces. Le muid de vin de Paris contient deux
cent quatre-vingt pintes, fuivant un réglement de
Louis X I I I , & trois cents pintes fuivant les ordonnances
de Henri IV. La jauge de tous lçs
vaiffeaux propres à contenir des. liquides,, fe rapporte
au muid, qui doit contenir trente-fix fep-
tiers de huit pintes par feptier : en Chamgagne,
le muid fe nomme queue-, en Bourgogne , feuillette’,
en Touraine, poinçon; en B erry, tonneau ; ea
Poitou & en Anjou, pipe ', en Lyonnois, lot e ;
à Bordeaux, barrique., dont quatre forment un
tonneau.
Neille , terme de Tonnelier, qui fignifie du chanvre
ou de la ficelle décordée dont ces ouvriers fe
fervent pour étouper une pièce de vin qui fuinte
par le fond, à l’endroit du jable. Pour cet effet
ils enfoncent ce chanvre dans le jable, à l’endroit
par où le vin for t, avec un petit inftrument de
ter appelé le clouet.
Paneau , c’eft le patron ou le modèle tracé
fur une planche , pour régler la coupe des douves-..
PARAGE, faire'le parage, c’eft, en terme de
'onnelier, égaiifer les douves , leur donner une
même longueur, pour pouvoir enfuite y tracer St
former le jable.
I Paroir , terme de tonnelier ; c’eft un-outil de
fer dont ces ouvriers fe. fervent pour parer en
dedans les douves d’une futaille affembhe. Cet