
fait ronde, mais taraudée en vis par un b out, &
garnie , vers le milieu, de deux petits tenons un
peu longs, & oppofés vis-à-vis l’un de l’autre.
La tête doit être large , plate, ronde, 8c creufée
en devant par une rainure à queue d’aronde ,
pour fervir de couliffe à la bafe chamfrainée du
noyau.
La bafe de la grande caiffe eu tambour doit
être ouverte d’outre en outre, juftetnent dans le
milieu , par une mortaife un peu longue , & aufli
large que la tige de l’arbre eft épaiffe, afin qu’elle
y tourne à l’entour aifément.
La partie qui compofe la caiffe, doit avoir le
devant rempli par une autre forte de boîte.
Cette dernière boîte eft proprement une platine
épaiffe, ronde & creufe comme le fond d’une
boîte. Son fond eft aufli percé ' d’outre en outre
par une mortaife aufli longue que la mortaife de
la grande boîte. Cette mortaife doit être aufli
large que le tourillon du noyau eft épais, parce
que ce tourillon doit entrer dedans pour lui faire
faire le mouvement excentrique, lorfque lui-même
eft arrêté hors le centre de l’arbre. Sur quoi il
faut bien prendre garde que, lorfqu’on joindra ces
deux boîtes, la mortaife de- l’une foit bien croifée
à l’équerre, avec la mortaife de l’autre.
Le dedans du bord de la fécondé boîte doit
être aufli taraudé, afin qu’on puiffe y attacher le
couvercle fur lequel on doit appliquer la pièce
à tourner.
Le noyau ou là^noîx eft un petit tourillon bien
arrondi, percé & taraudé d’outre en outre , &
aflis fur une bafe un peu plus longue que large,
ay^nt lès deux côtés longs, chamfrainés, pour la
couliffe de la tête de l’arbre.
On arrête cette noix ou noyau dans la couliffe
, avec une v is , fi proche ou fi éloignée qu’on
veut du centre de la tête de l’arbre , félon la
grandeur & qualité de l’ovale qu’on veut faire.
Deux autres machines moins compofées pour l'ovale.-
Première machine. La première & principale platine
doit être affez épaiffe pour y pouvoir entailler',
fur le bord , la poulie pour la corde. Son
ouverture du milieu doit è re en talus ou en
entonnoir, pour recevoir la tête de l’arbre.
La fécondé platine a fon devant relevé d’un
goulet, dont le fond doit être entièrement ouvert
, pour avoir le moyen d’avancer ou de reculer
le noyau fans être obligé de démonter la platine ,
dont la face intérieure doit être creufée en toute
fa longueur, par un canal large , pour fervir de
couliffe à deux autres petites platines qui doivent
former aufli la couliffe dans laquelle le tourillon
du noyau doit gliffer.
Ces deux dernières petites platines s’attachent
contre la fécondé des platines ci-deffus, par un
petit tenon à vis : on rend les petites platines
ainfi mobiles, afin qu’on puiffe les détacher, &
qu’on ait la facilité de réparer le défaut & l’inégalité
de la couliffe , qu’elles ferment lorfque le
jeu du tourillon de la noix l’aura ufée par fon
frottement, 8c afin de les pouvoir éloigner 8c approcher
l’une de l’autre, pour établir fa couliffe
à l’épaiffeur du tourillon du noyau. Il faut entailler
les fentes un peu longues , 8c l’on aura
foin d’obferver que les bords des platines qui
doivent fermer la couliffe , fpient toujours bien
parallèles 8c fuffifamment diftans , pour que le
tourillon du noyau puiffe gliffer aifément entre
deux fans caufer de badinage.
La troifième pièce qui compofe cette machine ÿ
eft un arbre de fe r , long environ de deux pouces
Sc demi, & dans lequel il faut confidérer la tête,
le corps & la queue. Sa tête eft un cône tronqué,
d’une ,épaiffeur & grandeur capables de pouvoir
remplir la grande ouverture en entonnoir, de la
première platine ; car c’eft fur ce cône tronqué
qu’elle roule.
La face de ce même cône doit être canelée par
une couliffe en queue d’aronde, pour recevoir en
dedans la bafe du noyau , laquelle, pour ce fujet,
doit être taillée en bifeau, pour pouvoir gliffer
dans cette couliffe.
Le corps de l’arbre eft beaucoup moins épais
que fa tête. Il doit être quarré ou oâogone, pour
qu’il foit bien ftahle fur la poupée, qui fera percée
de même par une ouverture quarrée ou oéfogone,
félon la groffeur du corps de l’arbre, dont la queue
doit être taillée en v is , afin qu’avec un écrou on
puiffe ferrer la machine contre la poupée , mais
pourtant de manière que la grande platine puiffe
rouler aifément contre la face de la poupée ; &
afin que cette platine gliffe plus facilement, il faut
appliquer une platine de laiton ou de fer bien unie,
au-ievant de cette poupée. s
Le noyau eft un. tourillon ou cylindre affez
court, & aflis fur une bafe platte, un peu plus
longue que large, & chamfrainée fur deux côtés.
Il doit être taraudé d’outre en outre, afin que,
par le moyen de la vis , on puiffe l’arrêter dans
la couliffe de la tête de l’arbre, plus ou moins
éloigné du centre de l’arbre, félon la qualité de
l’ovale que l’on voudra faire.
Seconde machine. La fécondé machine, fervant
aufli à tourner les ovales, eft plus fimple & d’une
opération très-facile. Elle n’eft compofée que de
trois pièces principales, dont la première eft un
eercle de laiton d’environ trois pouces & demi.de
diamètre, & large, en fa faillie, d’environ quatre
lignes.
Ce cercle eft attaché à deux petites platines, à
peu près aufli longues que le diamètre du cercle
oppofées diamétralement, 8c fendues en long par
le milieu.
Cette pièce s’attache par deux v is , fur une poupée
garnie d’un arbre de fer commun ; mais il faut
bien obferver que les deux vis foient plantées dans
une même ligne perpendiculaire qui traverfe juf-
tement le centre de l’arbre.
Les deux autres pièces qui compofent cette machine
, font les mêmes que les deux platines orbi-
culaires des autres machines à ovale, avec cette
différence pourtant que la plus grande des deux
eft fendue par deux longues mertaifes en long, &
oppofées diamétralement, & qu’elle a en arrière
une queue ou boîte taraudée en dedans, pour être
emboîtée au tourillon d’un^arbre de fer.
Le devant de cette même platine eft garni de
deux réglets de laiton-, qui forment une couliffe
pour la fécondé platine, laquelle eft aufli percée
par deux autres petites fentes oppofées diamétralement.
On doit attacher à chacune de ces deux petites
fentes, un tenon ; & chaque tenon doit être également
éloigné du centre de la même platine. Ils \
doivent être tous deux aufli éloignés l’un.de l’autre,
de la longueur du diamètre de l’anneau. Les deux
tourillons doivent tourner tout à l’entour de l’anneau
, pendant que la platine eft attachée<sau tourillon
de l’arbre ; & lorfque ces deux tourillons*
tournent à l’entour de l’anneau, ils gliffent dans
les fentes de la platine ; & c’eft ,en gliffant dans
ces deux fentes, qu’ils font hauffer & abaiffer la
platine dans la couliffe.
On peut faire ces deux tourillons quarrés ou
émouffés fur les arêtes , afin qu’ils puiffent g-iffer
plus aifément dans les deux fentes de la grande
platine.
Il faut ici obferver ( 8c c’eft là tout l’efprit 8c le
fecret de cette machine ) que lorfque le cercle eft
arrêté fur fa poupée , concentriquement au centre
de l’ arbre , la platine ne fera aucun mouvement,
& alors on ne tournera Amplement qu’en rond ;
mais fi ce cercle eft arrêté par les deux v is , de
manière que fon centre foit, ou plus haut, ou plus
bas que le centre de l’arbre, alors l’extrémité obligera
la platine de gliffer ou de fe mouvoir dedans
fa couliffe ; ce qui donnera le moyen de tourner
infailliblement un ovale plus long ou plus court, à
proportion que le centre du cercle fera plus éloigné
ou plus proche du centre de l’arbre.
Des rofettes qui fervent à figurer les ouvrages.
Le tour ordinaire & commun ne pouvant former
que des ouvrages d’un fimple contour ; c’eft-à-
dire, ronds, uniformes, les curieux ont cherché
le moyen de les rendre plus agréables en leur
donnant diverfes figures, comme ondées , oéfo-
gones 8c ovales.
Pour ce fujet on a ajouté aux arbres ou mandrins,
des pièces taillées de même, & on les a
appelées des rofes ou rofettes, parce qu’effeétive-
ment leur contour reffemble à celui d’une rofe*
Ces rofes donc ou rofettes ne font proprement
que des platines de laiton oji de fer, épaiffes de
deux à trois lignes, 8c larges d’environ deux pouces
& même un peu davantage.
Celles de fer font les meilleures, fur-tout lorf-
qu’après qu’on a limé & fourbi le contour, on
leur donne une bonne trempe 5 car elles durent
davantage , & gliffent beaucoup mieux fur la
touche.
„C’eft avec ces différentes rofettes que font
formés ces creux & ces reliefs qu’on remarque
fur plufieurs ouvrages d’ivoire, comme boites à
pans , godronnées, canelées , & entaillées par
divers angles, ou taillans, ou arrondis. O r , pour
bien entendre ceci, il faut favoir que ce qui eft
relief dans la rofette, caufè aufli un relief fur la
pièce ; 8c que ce qui eft creux dans la même
rofette , forme aufli un creux dans la même pièce.
En voici la raifon : les angles taillans où reliefs
de la rofette, en rencontrant la touche, éloignent
la pièce du taillant de l’outil ; ainfi ce même outil
ne peut pas mordre la pièce à l’endroit de ces
angles ; mais le creux de la rofette approchant la
pièce de l’ou til, l’outil creufe la pièce à l’endroit
qui répond au creux de la rofette.
Cependant il faut remarquer que cette raifon
n’a lieu que lorfque la touche eft à gauche de
la rofette ou du côté de l’ouvrier ; car quand elle
eft à droite de .la rofette ou du côté oppofé à
l’ouvrier, alors l’effet en devient tout contraire,
c’eft-à-dire que le relief de la rofette creufe le
creux de la pièce, & le creux de la même rofette
le relief de la même pièce.
Il eft bon de favoir que la différence des rofettes
oblige aufli à fe fervir de différentes touches
, les unes plates & les autres aiguës, en
façon de coin, 6c les autres rondes ou en roulettes.
Les touches plates 8c rondes ou en roulettes,
font toujours les plus ai fées dans le travail ; mais
outre qu’ elles émouffent bientôt les coins ou
avances vives des rofettes,-elles ne peuvent fervir