
bien longue, afin qu’elle ait a fiez d’efpace pour I
que la touche la prefie toujours. Il faut tailler |
ces rofettes à huit pans arrondis, fl on veut que
le baluftre , le vafe ou telle autre pièce qu’on
voudra faire , foit aufii à huit pans, qui deviendront
droits fi on fe fert de la double touche à
roulette , placée à l’oppofite du taillant de. l’outil ;
& les mêmes pans deviendront arrondis ou godronnés
, fi on met le taillant de l’outil du côté
où efl la touche à roulette , en faifant tourner
l'arbre du même côté.
Il efl encore néceffaire de favoir que la touche
qui prefie la rampe, doit être faite en cône un
peu tronqué, mais arrondi en fon extrémité, en
façon d’un petit mamelon ; & afin que l’un &
l’autre durent davantage, c’eft-à-dire, la touche
& la rampe , il faut faire celle-ci d’une platine de
fer bien unie & polie, & celle-là d’un laiton- en
potin.
La théorie du premier arbre qui porte la rampe,
donnera affez à connoître la théorie des deux
autres, garnis de diverfes couronnes, pour faire
ces ornemens en réfeau.
On entaille, pour ce fujet, les bords de ces
couronnes par des échancrures oppofées, rondes,
droites ou aiguës, félon les ornemens qu’on veut
faire. On peut tailler aufii le dos de chaque cour
rônne, à pans ou à godrons , pour , avec la
double rencontre ou touche , faire en même
temps, fur le même fujet, le godron & fa couronne.
On peut encore , avec ces couronnes, particuliérement
avec une petite couronne dentelée,
tailler une rofe en réfeaux , ou des rayons ondés
fur le couvercle d’une boîte. Il faut, pour ce
fujet, avoir des outils figurés, c’efl-à-dire, dont
le taillant foit contourné félon les ornemens qu’on
veut faire.
Par exemple, fi on veut faire une rofe en réfeau
, il faut que le tranchant de l’outil foit
courbé comme un arc de cercle ; & fi on veut
faire des rayons ondés, il faut que le taillant de
l ’outil foit ondé ; il faut qu’il foit échancré en
mouchette , fi on veut faire des ornemens en
grains de chapelet, fur le bord du couvercle.
Chaque outil courbé ou ondé fera fes entailles
de même nature que fon profil, c’eft-à-dire que
l’outil à taillant courbé fera des arcs de cercle
fur le fond de la boîte; & fi le taillant efl ondé ,
il fera des rayons ondés.
Il y en a qui, pour tailler la rofe, fe fervent
de deux divers outils dont les taillans font courbés
en même arc de cercle, mais en des fens oppofés.
Cette manière n'eft ni commode, ni propre:
un feul outil fuffit pour cela, & voici la manière
de s’en fervir pour tailler les arcs, de façon que
fe croifant les uns les autres, ils forment cette
rofe en réfeau.
L ’arbre tournant de fon mouvement ordinaire,
& l’ouvrier tenant lé taillant de l’outil entre lui
& le centre de la boîte, l’outil formera les premiers
arcs de cercle, lefquels étant formés, il n’a
qu’à changer le taillant du même outil, fur le côté
‘cppofé de la boîte, c’eft-àrdire fur l’autre côté
du centre , & faire tourner l’arbre à contre-fens,
pour que le taillant de l’outil coupe ; alors il fera
les féconds arcs de cercle, q u i, étant oppofés au
fens des premiers, viendront fe croifer. enfemble,
& formeront le réfeau.
AJJbrtïmens pour tourner en ovale.
La manière de tourner en ovale s’exécute par
l’ovale même , en appliquant une rofette ovale
fur chaque extrémité d’un arbre. La grande inégalité
des diamètres de ces rofettes ovales, oblige
de fe fervir de deux en même temps, afin que
le mouvement de l’arbre , de droite à gauche, &
de gauche à droite , étant parallèle à fon axe,
l’outil coupe par-tout également la pièce ; ce qu’on
ne peut pas faire avec une feule rofette-, parce
qu’alors l’arbre décrivant un grand arc de cercle,
l’outil coupe plutôt un côté de la pièce que l’autre ,
& le rend par conféqpent d’une épaifieur inégale.
O r , pour éviter ce défaut, on efl obligé de fe
fervir d’un arbre garni, à chaque extrémité, d’une
rofette ovale ton peut même, pour éviter cette
inégalité dans toutes les autres figures, comme,
par exemple, dans l’oftogone , ajufter deux rofettes
o&ogones fur un même arbre, de même
que les deux rofettes ovales, afin d’avoir un mouvement
parallèle.
Je ne m'arrête point à décrire la façon de tracer
une figure ovale. Je dirai feulement que fi on veut
tourner de grande cadres ou bordures ovales, il
faut que les rofettes ovales qu’on voudra ajufter
fur l’arbre, aient le grand diamètre le double plus
long que le petit ; c’efl-à-dire que , fi le petit diamètre
eft de deux pouces, il faut que le long en
ait quatre : deux rofettes de cette glandeur fuffi-
ront pour tourner un cadre de près d’un pied &
demi de diamètre.
Puifqu’on doit appliquer deux: rofettes à l’arbre,
pour que fon mouvement foit parallèle à fon axe,
il efl aufii befoin de fe fervir de deux poupées
garnies de lunettes égales & de deux reflorts bien
égaux , afin qu’ étant bandés tous deux également,
l’un ne tire pas plus que l’autre.
Autre machine pour former les ovales\
Les principales pièces de cette machine confiaient
-en
en deux longs canons, deux platines ; une noix, j
& une baguette à crochet pour tenir la noix en
raifon. Le tout doit être compofé de laiton & de
fer, pour une plus grande folidité & durée.
La noix efl proprement un petit tourillon ou
cylindre fort court, aflis fur une petite bafe Taillante
fur le bout d’une platine, ou taillée en fer
à cheval. L’ouverture de ce fer à cheval ne doit
pas être fi large que la rainure de la bafe du tourillon
, afin qu’il y ait un peu de relief pour arrêter
la patte de la baguette. Pour ce fujet cette partie
doit être d’une largeur ou épaifieur fuffifante pour
qu’elle puiffe gliffer aifément dans la rainure de la
noix.
La baguette efl tout à fait ronde, excepté vers
la patte, où elle doit être quarrée. Le petit collet
ou étranglement qui eft entre ce bout quarré &
la patte, doit être aufii quarré , & aufii épais que
la fente du tourillon efl large, afin qu’on puiffe
bien avancer la noix fur le collet, jufqu’à tant que
le centre l u tourillon puiffe atteindre l’axe de la
baguette.
Cette même baguette doit entrer dans le canon,
de manière que fon bout quarré entre jufte dans
l’ouverture quarrée. de la tête du canon.
On fait cette tête quarrée, afin que, quand on
ferrera l’écrou qui doit fervir pour la vis qui eft
au bout de la baguette, cette baguette ne puiffe*
pas tourner dans le canon.
Oe canon doit être mis dans un autre grand
canon. Il faut qu’il y entre un peu aifément, afin
que ce grand canon puiffe tourner facilement.
L’écrou de la vis du bout du petit canon fert
à ferrer ce canon, de manière qu’il ne puiffe avancer
ni reculer dans le grand canon.
Ce même petit canon a deux échancrures ou
entailles tout proche la vis de fon bout, & une
clef doit s’enchâffer dans cette rainure, pour tenir
le petit canon immobile pendant que l’autre canon
y tourne à l’entour.
Lorfque le centre de la noix répond directement
à l’ axe de la baguette, la machine , en tournant,
ne formera que le rond ; mais pour peu qu’on
éloigne le centre de la noix de l’axe de la baguette,
la noix faifant effort fur la platine, l’obligera de
s’élever & de s’abaiffer, en gliffant entre les deux
règles qui forment la couliffe. Il faut alors nécef-
fairement que la machine forme un ovale plus
court ou plus long , félon que le centre de la noix
fera plus ou moins éloigné de l’axe de la baguette,
laquelle tient la noix immobile en ferrant l’écrou
contre le bout du canon. On defferrera le même
écrou pour avancer ou reculer la noix, félon le
Arts & Métiers• Tome VIII.
diamètre de l’ovale qu’on voudra faire ; & quand
on aura pofé la noix à fon point, on ferrera pour
lors l’écrou pour tenir la noix immobile.
Manière de faire un ovale par le moyen d'un anneau ,
& l'ovale du Potier d'étain.
Voici deux manières différentes de tourner un
ovale.
La première fe fait par le moyen d’un anneau
de laiton ou de fer, monté fur un arbre, en forte
que , tournant fur fon axe , on puiffe l’incliner de
telle façon qu’on voudra , pour que l’ovale foit
plus ou moins allongé ; car d’autant plus que
l’anneau fera incliné fur fon arbre, d’autant plus
l’ovale aura les deux diamètres plus différens ; &
la raifon de ceci eft que l’anneau étant perpendiculairement
arrêté , l’axe de fon arbre demeure
toujours également diftant de la platine fur laquelle
l’anneau frotte en tournant, à caufe que.
les deux diamètres , le perpendiculaire & VhorP
zomal ,'font dans la même fituation , mais lorf-
qu’un de ces deux diamètres, favoir, le perpendiculaire
, vient à changer de fituation par Vin-
clinaifon de Vanneau , Taxe* de l’arbre aura lieu
de fe rapprocher plus de la platine, quand les
extrémités de ce diamètre incliné la toucheront,
& de s’en éloigner davantage quand les deux
extrémités du diamètre horizontal la toucheront
aufii.
J’appelle diamètre horizontal de Vanneau , celui
fur lequel Vanneau fe meut comme fur un axe ;
& diamètre perpendiculaire , celui qui coupe à
angles droits le premier , & qui s’incline fur
l’arbre de l’axe lorfqu’on incline aufii Vanneau.
Cette théorie fait aifément comprendre pourquoi
il fe forme un ovale fur la pièce qu’on veut
tourner, & pourquoi elle eft plus longue ou plus
courte, c’eft-à-dire, fes deux diamètres plus différens
, félon que Vanneau fera plus ou moins
incliné fur l’axe de l’arbre.
Pour bien exécuter cette théorie, il faut que
l’anneau foit exactement arrondi , tant en fon
épaiffeur qu’en fa circonférence, & que la platine
fur laquelle il frotte en tournant, foit aufii
exactement plane & unie.
Quant à la grandeur & groffeur de l’anneau,
quatre pouces de diamètre fuffifent , & un peu
plus de demi-pouce d’épaiffeyr.
Il faut pourtant obferver que , par cette manière
, on ne peut pas tracer un ovale proche le
centré de la pièce ; tout de même que, par la
méthode d’un arbre garni d’une ou deux rofettes
ovales, on forme plutôt une figure femblable à
un 8 de chiffre.
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