
tiquer ces feuilles ; les ouvrir '& les dégager des
fables & de la poufïière dont elles ont pu fe
charger.
Ficeleur ; ouvrier qui ficele les carottes de
tabac.
Filage a la Françoise ; il fe fait à la main
fans rouet.
F ilage a la hollandoise ; il confifte à réa-
nir les foupes, ou fils de tabacs, par le moyen
d’un rouet, & de les couvrir d’une fécondé robe
qui les enveloppe exaâement.
Hachage ; opération dans laquelle le tabac eft
haché , par des hachoirs ou couteaux, mis en
mouvement par une machine.
Macouba ; on défigne fous ce nom le tabac
de la Martinique, préparéaveç le fucre brùt dilfous
dans l’eau, & qui a un montant approchant de
l’odeur de la violette.
Manoques ; on nomme ainfi les petites bottes
de feuilles de tabac.
Matrice ; c’eft un infiniment garni de deux
chevilles de bois, fur lequel l’ouvrier qu’on nomme
îôleur forme des pelottes ou écheveaux de boudins
de tabac..
Mouillade ; c’eft la fécondé opération d’une
fabrique de tabac ; elle confifte à mouiller les
feuilles, ou plutôt à leur donner une légère hu-
xne&ation avec une eau faléé.
Moules ; pièces. de bois demi-cylindriques
creufées en gouttière dont les côtés font garnis de
feuillures profondes ; ces feuillures fervent à recevoir
les bords d’une autre gouttière , aufli demi-
cylindriques que l’on enfonce à coups de maillet
dans les feuillures de la première > afin de
comprimer les bouts de tabac renfermés dans ces
moules, & de lui faire prendre une forme cylindrique.
*
Moulinage ; c’eft l’aâion de moudre i ou
pulvérifer le tabac dans un moulin deftiné à cet
effet.
Pareur ; ouvrier qui avec un couteau à parer
coupe & ébarbe les extrémités des carottes de
tabac.
Peloton ; on forme de gros pelotons, ou grof-
fes pelotes de tabac.
Comme c’eft au fortir du filage que le tabac fait
fon plus grand déchet , & qu’il errfait moins, tant
qu’il refie en pelotons , on a coutume de l ’y laif-
fer le plus long-temps qu’il eft poftible. Après
qu’il a été en pelotons, on le roule ; ce qui s’appelle
le meure en rôles.
Pente ( tabac mis à la') c ’eft-à-dire, pendu
par la queue, fur des cordes ou fur des perches £
apres que les feuilles ont été enficelées.
Dans les lieux où l’on fabrique du tabac on a
de grands ateliers couverts pour mettre les tabacs
à la pente : c’eft-là qu’ils fechent 8c qu’ils
prennent couleur.
Il ne faut pas croire néanmoins qu’on les
faffe fécher a fiez peur le mettre en poudre ; on
fe contente de leur laiffer évaporer leur ^plus
grande humidité, & les faire amortir on mortifier
fufiifamment pour pouvoir être filés , à-peu-
près comme on file le chanvre, & cnfuite être
mis en rôles ou rouleaux.
Pincer les tiges de tabac; c’eft en couper le
fommet lorfque le plant eft mûr, & qu’on veut
avoir de la femence pour l’année d’après.
Presse ; les fabriquants de tabac fe fervent
d’une preffe pour comprimer 8c égalifer les rôles ,
ou bouts de tabac.
Prin-filé ; ce mot fignifie le filage le plus fin
qui fe puiffe faire avec des feuilles de tabac fans
corde; les deux autres font le moyen-filé & le
groi-filé. ’
Rejetton, tabac de ', c’eft celui que l’on fait
avec les feuilles que la plante pouffe après qu’elle
a été coupée une première fois. Ce tabac n’eft
jamais bien bon, les feuilles dont onMe fait n’étant
ni aufli grandes , ni aufli charnues , ni aufli
fortes que celles qu’elle a pouffées d’abord, 8c
qui 1 ont comme entièrement épuifée, ■
11 y a meme des habitaris aux îles, qui ne
cherchant que la grande quantité & non pas la
bonne qualité de la marchandife, font du tabac
des troifiemes feuilles; mais-fi celui de rejetton
eft mauvais , que doit - on penfer de ce dernier
?
Il eft vrai qu’ils ne les employent pas toutes
feules, & qu ils les mêlent avec les premières
& les fécondés; mais ce mélange'& cet artifice
n a fait que décrier le tabac de 'la fabrique des
Indes, qui autrefois alloit prefque de pair avec
le tabac de Bréfil.
Robes , ce font les plus grandes feuilles de tabac
que l’on deftine à mettre les dernières fur le tabac
qu’on file, pour le parer 8c donner plus de con-
fiftance à la corde.
Rôle de tabac ; on entend par rôle une pe-
lotte où le boudin de tabac eft* roulé plufieurg
fois fur lui-même.
Rôleur ; c’eft l’ouvrier qui forme les rôles
de tabac.
Rouleau de tabac, c’eft du tabac en feuille
cordé au moulin & roulé en plufieurs rangs au*
tour d’un" bâton. '
La plupart du tabac de l’Amérique s’y débite
en rouleaux de divers poids ; 8c ce n’eft guère
que lorfqu’il eft arrivé en^France, en Angleterre ,
en Efpagne, en Hollande, &c. qu’il fe prépare
en poudre.
C’eft du tabac en rouleau dont on fe fert, foit
pour râper, foit pour mâcher.
Les regrattiers qui en font le commerce, 8c
qui le prennent au bureau de la ferme , le coupent
en morceaux de plufieurs onces ; le fi relient,
& l’ornent quelquefois de quelque clinquant
de papier marbré.
Sauce du tabac; c’eft de l’eau dé mer, ou
de l’eau qui tient du fel marin en diffolution : on
y joint quelques autres ingrédiens , lorfqu’on
veut donner quelque odeur ou faveur au tabac.
Saucées ( feuiiUs ) ; ce font les feuilles de tabac
qui ont été afpergées légèrement avec de
l’eau de mer, ou avec dé l’eau dans laquelle on
a fait diffoudre du fel marin.
Soupe ; on nomme ainfi une portion de tabac
filé à la main, de la longueur d’environ trois pieds
& couverte d’une robe, mfqu’à trois ou quatre
pouces de chaque extrémité.
Suer ; pour faire fuer les feuilles de tabac ,
on choifit un grenier iec où il y ait de l’air.- Là
au fordr de la pente, c’eft-à-dire, après qu’elles
ont feché pendues à des cordes , on en fait un
lit fur je plancher de la longueur qu’oa veut ,
fur la largeur de deux longueurs de feuilles.
La manière de les y placer eft pointe contre
pointe ou tête contre tête, en couvrant le premier
lit de nouvelles feuilles , jufqu’à ce que le
monceau ait environ-trois pieds de hauteur.
En cet état, les feuilles s’échauffent 8c fuent
naturellement ; après un certain degré de chaleur
, on défait le tas , 8c on retourne les feuilles
qu’on arrange-comme la première fois.
Lorfque le temps eft convenable , la fueur
s’achève en quinze qours ; fi elle tarde, on couvre
les feuilles de planches, 8c on les charge de
quelques'pierres.
Suerie ; c’eft ainfi qu’on appelle en Amérique
la café, la maiïon , le bâtiment où les plantes
de tabac coupé;s font apportées pour les faire
refluer & fermenter.
On les étend dans la fuerie les uhes fur les autres
, on les couvre de quelques méchantes toiles
ou nates avec des planches par-deffus , & des
pierres pour les tenir en fujétion : c’eft ainfi qu’on
les laiffe trois ou.quatre jours, pendant îefquels
elles fermentent , ou pour parler comme aux
îles, elles refluent, après quoi on les fait fécher.
T a b a c ,, prejferle; c’eft mettre les feuilles de
tabac en piles , après qu’elle ont été quelques
temps féchées à la pente , afin qu’elle y puiffent
fuer; quand la fueur tarde à ,venir , on'couvre
la pile de planches, fur lefquelles.on met quelques
pierres pefantes. La pile , ou preffe , doit .
être environ de trois pieds de hauteur.
T orquettes, de ta b a c ; ce font des feuilles
de tabac roulées 8c pilées extraordinairement ; elles
fe font à-peu-près comme les andouilles , à la
réferve qu’on n’y met pas tant de feuilles dans
le dedans.
Lorfque les feuilles de tabac dont on veut
compofer la torquette, ont été arrangées les unes
fur les autres, on les roule dans toute leur longueur,
8ç l’on plie enfüite le rouleau en deux ,
en tortillant les deux moitiés erffemble , &
en cordonnant les deux bouts pour les arrêter.
Dans cet état, on les met dans des barriques
vides de v in , que I on couvre dè fejiilles, lorfqu’on
n’y veut pas remettre l’enfoncure ; elles y
refluent, & en achevant de fermenter, elles prennent
une belle couleur, une odeur douce, & beaucoup
de force. •
T orqueur , celui qui torque ou file le tabac
; l’habileté d’un torqueur confifte à faire fa
corde bien égale, à manier. fon rouet de façon
qu’elle ne fe cafte point, 8c à la bien
monter 8c mettre en rôle.