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V U L N É R A I R E S .
( Propriétés des plantes )
V u ln irai R i , genre'de plante à fleur papilio-
Racée. Le piftil fort du calice, qui a la forme d’un
tuyau renflé ; il devient dans la fuite u©e fllique
courte qui contient une femence arrondie. Ajoutez
aux cara&ères de ce genre, que la fllique eft renfermée
dans une veffie membraneufe qui a fervi
de calice à la fleur.
La vulnéraire fauvage croît aux lieux montagneux,
fecs, fabloneux, fur des coteaux expofés au foleil,
en terrain maigre & fur les bords des champs. On
la cultive quelquefois dans les; jardins à caufe de
fa fleur, qui donne des variétés & qui paroît en
juin.
Les médecins divifent les vulnéraires en trois
c’afles principales. La première claffe contient les
plantes vulnéraires aftringentes , lefquelles , en
fronçant l’extrémité des vaiffeaux fanguins , &
épaimffant le fang, arrêtent les hémorragies.
La fécondé claffe contient les plantes Vulnéraires
déterflves , qui diilolvent la mucofité âcre
attachée aux bords des plaies.
La troifième claffe renferme les plantes vulnéraires
téfolutives, qui calment l’inflammation des
plaies, & réfolvent les tumeurs en adouciffant
l’acrimonie des humeurs, & en relâchant les flbres
qui font en crifpation.
Les vulnéraires fuiïïes fe nomment aufli faltrand,
d’un mot allemand qui lignifie boijfon contre M
chutes. C’eft un mélange des principales herbes &
fleurs vulnéraires que ton a ramaffées, choifies, &
fait fécher pour s’en fervir en infufion. Ces herbes
font les feuilles de pervenche, de fanicle , de véronique
, de bugle , de pted-de-lion , de mille*
pertuis , de langue-de-cerf, de capillaire, de pulmonaire,
d’armoife, de bétoine, de verveine, dî
fcrophulaire , d’aigremoine , de petite centaurée,
de pilofelle , &c. On y ajoute des fleurs de pied*
de-chat, d’origanum , de vulnéraire mftique, de
brunelle, & chacun peut le faire i fa volonté,la
claffe des herbes vulnéraires étant immenfe.
Lefaltfanck nous viént des montagnes de Suiffe,
d’Auvergne, des Alpes. Il eft eflimé bon dans les
chutes, dans Tafthme & la phthyfie , pour les
fièvres intermitentes, pour les obftructions, pour
les rhumes invétérés, pour la jauniffe, &c. On y
ajoute de l’abfinthe, de la racine de gentiane pour
exciter l’appétit, de la petite fauge, de la primevère
pour la rendre céphalique. Enfin, on remplit
avec ce remède, mille indications.
On peut couper l’infufion des herbes vulnéraires
avec du lait, et le prendre à la façon du thé, avec
du fucre. Cette infufion , lorfque les herbes ont
été b en choifies, eft fort agréable au goût.
Z I N C .
( Art et propriétés du )
L e ZINC eft un demi-métal d’un blanc brillant
& tirant un peu fur le bleu. Il eft le moins aigre
de tous les demi-métaux; on peut même dire que
lorfqu’il eft bien pourvu de phlog ftique, qualité
qu’on lui donne en le traitant avec des matières
inflammables dans des vaiffeaux clos , il a une
demi - duftilité qui permet de l’applatir en lames
affez minces.
Cette propriété, jointe à fa dureté qui eft affez
grande, empêche qu’on ne puiffe le pulvérifer
comme les autres demi - métaux : ainfi lorfqu’on
veut le divifer, on eft obligé de le fondre, de
le grenailler ou de le limer comme les métaux.
Cependant lorfqu’on le fait chauffer le plus qu’il
eft poffible fans le fondre , il eft alors très-friable,
il fe réduit facilement en poudre dans un mortier,
& c’eft fans contredit le meilleur moyen de le
bien divifer.
La pefanteur fpécifique du zinc eft à peu
prés la même que celle du régule d’antimoine,
c’eft-à-dire, qu’il perd dans l’eau un feptième de
fon poids.
Ce demi-métal foutient affez bien l ’aélion de
l’air & de l’eau, fans fe convertir en chaux ou
rouille ; il fe comporte à cet égard à peu près
comme l’étain. Il eft moins fufibie que l’étain &
le plomb , il ne fe fond que quand il eft prefque
rouge. Lorfqu’il n’éprouve julte que le degré de
chaleur néceffaire pour le tenir“fondu, fa lurface
fe calcine & fe réduit en une chaux grife, facilement
rédu&ible comme celle de l’étain & des
autres fubftances métalliques fufibles ; mais lorfqu’on
le chauffe fortement & jufqu’à le faire
rougir prefqu’à blanc, il s’enflame & offre dans
cette inflammation un fpe&acle des plus beaux &
des plus frappans qu’il y ait en ce genre ; la flamme
du zinc eft infiniment plus vive , plus lumineufe
& plus brillante que celle d’aucune autre matière
inflammable ; elle eft d’une blancheur
éblouiffante que rien n’égale, & dont la vue ne
peut fupporter l’éclat. On ne peut attribuer cette
flamme à dû foufre qu’on fuppoferoit être refté
uni au z inc, car nous verrons que ce demi-métal
ne peut contracter aucune union avec le foufre ;
cette même, flamme n’eft donc autre chofe que
du phjçgiftique qui dans le zinc fe trouve très-
combuftible , & cette déflagration fi ardente eft
une preuve des plus fenfibles de la préfence de
ce principe dans les fubftances métalliques.
M. de Laflone, dans l’un'des mémoires qu’il
a donnés à l’académie des feiences fur le zinc, a
réuni & préfenté un grand nombre d’obfervations
& d’expériences, dont l’enfemble établit une analogie
des plus fenfibles entre le zinc & le phof-
phore de Kunckel ; & en effet aucune flamme,
non feulement des métaux, mais encore des matières
combuftibles quelconques, ne reffemble autant
à celle du zinc que celle de ce phofphore.
Cette reffemblance eft fi parfaite , qu’en voyant
brûler enfemble ces deux matières, on ne pourrait
les diftinguer par la nature & les phénomènes
de leur flamme : l’odeur qui s’exhale de l’un
& de l’autre a aufli beaucoup d’analogie. On con-
noit d’ailleurs par les expériences de M. Margrajfl,
combien le zinc eft propre à produire du phofphore
de Kunckel, avec l’acide phofphorique.
Mais ce feroit affoiblir les preuves que M. de
Laflone donne de cette analogie fi bien v u e ,
que de les abréger : il faut en voir l’enfemble
dans le mémoire même, pour en fentir tout le
mérite.
La déflagration du zinc, femblable encore en
cela à celle du phofphore, fe fait avec tant d’activité
, que la terre de ce demi-métal, quoique
très-fixe de fa nature, comme celle de toutes
les fubftances métalliques, eft enlevée en forme
de fumée blanche qui fe condenfe en flocons légers
, voltigeant en l’air de tous côtés. Cette
terré du zinc enlevée ainfi par l’effet de la com-
buftion, porte les noms de fleurs de fine & de
laine philofophique.
Le zinc étant le plus combuftible des métaux,
eft aufli celui qui détonne le plus Vivement avec
le nitre: la blancheur & l’éclat de la flamme que (produit cette détonnation , font caufe qu’on fait
entrer ce demi-métal dans plufleurs compofitions
d’artifice , dans lefquelles il produit de très-beaux
effets.
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