
•> de nitre, 8c autant d’alcali du.tartre ( 16 onces
»* minium, 8 onces crillal de roche, 4 onces nitre,
» 4 onces alkali du tartre ). On fond ce mélange,
*» & on le traite comme les précédens.
»» Quatrième fondant. Trois parties de borax cal-
»• ciné, une partie de criftal de roche préparé, & une
» d?aikali du tartre, ( 24 onces borax , 8 onces
» criftal de roche , 8 onces alkali du tartre ).
« On fond ce mélangé; on le verfe dans l’eau
»> tiède ; après l’avoir fait fecher , on le mêle avec
-»• une égale quantité de minium , on le fond
« plufieurs fois , & on le lave comme les précé-
» dens. »
» C inquieme fondant, ou fondant de Mayence, nom -
" mé ainfi, parce qu’il a été trouvé par un mé-
« decin de ce pays. C ’eft une des plus belles com-
« pofitions cfiftallines que l’auteur connoiffe. Trois
»» parties d’alkali du tartre, une partie de criftal
■ de roche préparé ( 1 4 onces alkali, 8 onces.crif-
» tal de roche ). On fritte ce mélange, on le laifle
» refroidir, enfuite on verfe dans le creufet de
« l’eau chaude qui diflout la fritte. Cette eau
- décantée dans un terrine de grès, on y verfe
•* de l’eau forte, jufqu’à ce qu’il n’y ait plusd’ef-
* fervefcence. On décante l’eau, on lave la fritte
»• avec de l’eau tiède , jufqu’à ce qu’elle n’ait plus
m de faveur. On la fait fécher , on la mêle
» avec une partie & demie ( 12 onces ) kde
*> belle cèruie , ou de blanc de plomb en écail-
" les ; on porphirife ce mélange, enT^rrofant d’eau
** diftillée ; on prend une partie & demie ( 12 onces)
»» de cette poudre féchée. L’on y ajoute une once
•> de borax calciné. On mêle le tout dans un mor-
« tier de marbre, enfuite on le fait fondre, & on
•> le jette dans l’eaufroide, comme les autres fon-
« dans. Ces fufions & ces lotions ayant été répétées,
*» on mêle au fondant pulvérifé ( c’eft-à-dire, à la
compoftrion totale ) , un douzième de nitre.
« On fait fondre une dernière fois ce nouveau mé-
« lange, & l’on trouve dans le creufet un très-
n beau criftal qui a beaucoup d’orient. «
Les procédés qu’exige cette dernière compofition
font afiez compliqués, & méritent d’être confi-
dérés en détail, & mûrement réfléchis. Ils tendent
tous à procurer le mélange le plus imtime des fubf-
tances qui doivent s’ unir par la vitrification. Il
faut entendre1 par la fritte du premier mélange
( 3 parties alkali, & une partie criftal de roche ) ,
une première fufion ; car la fuite de l’opération
exige que la fritte foit diffoute dans l’eau tiède :
or fi elle étoit véritablement en état de fimple
fritte , la terre vitrifiable feulement légèrement
combinée avec l’alkali, mais nullement dénaturée
ne fe difloudrait certainement pas dans l’eau. En
fuppofant fe premier mélange non fritté, mais
fondu, le procédé du médecin de Mayence, eft
exaélement le même que celui de la liqueur des
cailloux ; on fond de même trois parties d’alkali
fixe., avec une de fable dans un creufet affez proâ
fond? pour que le gonflement réfulraritde laréaélion
réciproque des matières ne faffe pas répandre le
mélange au dehors. Il réfultè * de cette fufion r une
fubftance vitreufe très-tendre, 8c qui participant
des propriétés de fon.compofant le plus abondant
( l’alkali fixe ) , eft entièrement foluble dans l’eau •
c’eft cette diflolution qu’on appetlle liqueur des cail
loux, parce qu’en effet le fable eft réellement diffou*
par l’intermède de l ’a’.kali. Si dans cette liqueur, on
verfe un acide, comme l’eau forte dans la préparation
du fondant de Mayence, l’acide s’emparera avec ef
fervefcence de tout l’alkali, & la terre vitrifiable
fe précipitera fous la forme d’une terre très-finç,
Le procédé employé d’abord par M. Fontanieu,
pour faire fon cinquième fondant, lui fournit donc
une terre vitrifiable très-attenuée, 8c d’amant plus
pure que l’eau forte, fi elle a été en fuffifante
quantité, s’eft aufli emparée des fubftances métalliques
qui auroient pu être combinées à cette même
terre : cette terre vitrifiable contiendroit tout au
plus quelques parcelles de Talkali , avec lequel
elle avoit été fondue. Api-ès la précipitation , on
lave le précipité, pour lui enlever tout l’acide dont
il feroit hume&é , après l’avoir fait fécher , on
doit retrouver à-peu-près la même quantité de
terre vitrifiable qui étoit entrée dans le premier
mélange. Sa porphirifation avec de la chaux de
plomb en quantité bien fupérieure , doit contribuer
beaucoup à i’exaél mélange de ces deux fubftances,
8c à faciliter l’aélion de la chaux métallique für le
fable. Enfin, le borax 8c le nitre introduits foc-
ceflivement, 8c en diverfes circonftances, dans la
compofition , affurent de plus en plus l’exaélitude
8c là beauté de fa fufion.
Le même M. deTontanieu nous indique encore,'
comme produifant un très-beau criftal blanc, la
combinaifon de 8 onces de cérufe,.3 onces de
criftal de roche préparé , 2 onces de borax en poudre
très-fine , 8c un demi grain de manganèfe,
en pratiquant les fufions 8c les lotions répétées,
comme pour les compofitions précédentes. On
obtiendroit aufli un beau criftal blanc, fl l’on fe
contentoit de fondre enfemble , 3 onces de criftal
de roche préparé, 2 onces de borax en poufre,
8c un demi grain de manganèfe. Il feroit cependant
à craindre que le borax ne fût pas fuffifant, pour
procurer la fufion de ce dernier mélangé, 8c qu’cn
ne fût obligé d’ajouter quelqu’autre fondant falin^
Le feu employé par M. Fontanieu eft en bois;
c’eft en effet le plus propre à faire du verre blanc.
Le fourneau dont il s’eft fervî eft à peu près f-jm-
blable à un de ceux que nous avons décrits fous
le nom de fourneau à La françoife , divifé en trois
chambres , l’inférieure pour le feu , celle du milieu
dans laquelle font^placés les creufets , 8t la fupérieure
pour la recuiffon des ouvrages, & il a
chauffé foixante heures.
L’on n’aura pas manqué d’obferver» que les dofes
des compofitions de M. Fontanieu, font fort petites ,
& s’il faHoit établir un travail en grand fur des ef-
fais en aufli foible quantité, peut-être les réful-
tats ne feroient ils pas exaélement les mêmes. Il
eft difficile d’apporter un foin aufli exaél à préparer
des poids confidérâbles de matières, qu’à
préparer de petites quantités; l’aétion du feu dans
un grand four n’eft pa$ non plus parfaitement comparable
à celle du même agent dans un petit fourneau,
8c Fé-xperience prouve dans tous les arts, qu’il
efl fouvent imprudent , de conclure des effets en
petit, aux effets en grand : on ne doit regarder
les premiers, que, comme des indications , de fortes
préfomptions , mais jamais, comme des certitudes.
Les préparations indiquées par M. Fontanieu,
font en général minutieufes, & difpen-
dieufes pour une grande fabrication ; cependant il
faut confldérer, 1°. que dans le but de fon travail,
notre auteur n’avoit pas befoin , d’opérer fur
des maffes très-confidérables ; 20. que fes préparations
font abfoîument praticables en grand , comme
en petit, en augmentant de foin en proportion
de la.difficnlté ; 30. que les frais , qui feuls
pourrcient arrêter, font d’autant moins fenfibles,
que la fabrication eft plus précieufe; 40. , enfin,
que, quand, en fe fervant dans une grandefabri-
cation des mêmes procédés que M. Fontanieu ,
les réfultats feroient un peu moins parfaits que les
fiens, le produit feroit encore propre à fatisfaire le
confommateur le plus délicat.
Selon tout ce que nous venons d’expofer, on
fait des criftaux blancs purement falins , c’eft-à-dire,
qui ne contiennent que. des fondans falins, 8t d’autres
qu’on pourroit nommer métalliques, à çaufe
de la chaux de plomb , qu’on employé dans leur
.compofition ; les premiers ont l’avange de la légèreté,
mais Tufage a tellement prévalu en faveur
des derniers, que le nom feul de criftal lemblej
auprès de certains confommateurs, entraîner l’idée
d’un poids , & d’une denftiè de beaucoup fupé-
rieurs à ceux du verre blanc ordinaire; c’eft même
le principal-caraélére auquel bien des perfonnes
diftinguent le criftal du funple verre. Cette opinion
eft peut-être due à la beauté des criftaux
anglais, dans la compofition defquels, le minium'
entre pour.beaucoup.
La chaux de plomb fe vitrifie feule, & x'ans
mélange, mais le verre qu’elle produit, corrode
les creufets 8c pafle au travers de leurs pores ,
de forte qu’après la fufion , l’intérieur du vafe
demeure verni, mais on n’y trouve plus de verre.
Pour s’oppofer à cet effet, on fond deux parties de
chaux de plomb , avec une partie de fable blanc ,
°u caillou pulvérifé , ce mélange produit un verre
tres-fluide , jaune & très-denfe qu’on défigne affez
communément par l’expreflipn de verre de plomb :
les creufets contiennent ce verre avec plus de
facilité, maïs il s’échappe encore quelquefois, &
le même accident eft plus ou moins à craindre,
toutes les fois qu’on fond du v erre, dans la compofition
du quel il entre beaucoup de plomb , en
raifon de la quantité de celui-ci. J’ai éprouvé que
le verre de plomb étoit mieux contenu dans des
creusets qui avoient déjà fervi à fondre du verre
ordinaire , & qui avoient été bien exaélement
yidés , que dans des pots neufs. Au reft’e on a
pris le parti pour obvier plus efficacement à ce
danger ,de ne pas fondre le fable uniquement avec
la chaux de plomb, & d’employer en outre un
fondant falin.
La plus grande denfité du verre , dans lequel
il entre de la chaux de plomb a rendu l’ufage de
certains criftaux blancs précieux à L’aftronomie ; ils
fervent à faire les objeélifs des lunettes achromatiques.
Les rayons primitifs de la lumière, en
paffant d’un milieu plus jj&re , dans un milieu plus
denfe , font fufceptibles de divers degrés de réfrangibilité
; les rayons lumineux , en traverfant un
verre de denfité ordinaire fe décompofent, 8t les
lunettes communes montrent fouvent toutes les
couleurs de l’iris. On obvie à ce défaut, & on
fait des lunettes exemptes d’iris, en formant l’ob-
jeétif avec plufieurs verres de différentes denfités.
Les rayons lumineux, qui s’étoient décompofés
en traverfant le verre le moins denfe, feréùniffent
par la' nouvelle réfraélion , qu’ ils éprouvent en
traverfant le verre le plus denfe, qui s’oppofe ainfi
à l’aberration des rayons ; c’eft en quelque forte
une recomposition de la lumière. C ’eft aux talehs
de M. Dollond, fameux opticien anglais, que l’on
a dû d’excellentes lunettes achromatiques : les deux
qualités de verre qui en compofent l’objectif, font
défignés par les noms de crowm-glafs et de.flint-
glafs. Le crown-glafs eft un verre ordinaire, à
peu près femblable à celui de nos glaces : 1 e flint-
glafs eft un criftal pefapt, qui doit fa denfité à la
chaux de plomb qui entre dans fa compofition.
Les Anglais ont été jufqu’à prêfent en poffeflion
de fournir du flint-glafs aux opticiens ; maïs la
difficulté qu’on éprouve à s’en procurer de bien
b on, prouve qu’ils n’ont pas de procédé régulier
pour le produire toujours d’une égale qualité, 82
que c’eft par une efpèce de hafard qu’on en trouve
dans leurs criftalleries , des morceaux propres à
faire des objeélifs. L ’académie royale des fciences
propofa les moyens de perfeétionner le flint-glafs
pour fujet d’un prix, & en 1773 elle décerna une
couronne à M. Libaude, intéreffé dans la verrerie
du Valdannoy, près d’Abbeville. Il y a apparence
que cet artifte ne remplit pas entièrement les vues
; de cette favante compagnie, puifque la préparation
du flint-glafs a faif encore le fujet d’un prix
de 12000 liv. propofé en 1786.
Les défauts les plus redoutés du flint-glafs fon*