
diculaire à la longueur eft un cercle, & dont la
grofleur va en diminuant, eft nommée queue de
fat.
On en fabrique de toutes fortes de longueurs ,
depuis dix huit pouces , jufqu’à un demi pouce ,
& de chaque longueur en toutes fortes de tailles ;
ainfi de toutes les autres fortes de limes. Celles
dont la coupe eft un triangle fe nomment care-
Uttes , & fervent entre autres ufages à affûter
les fcies des menuifiers, ébeniftes & autres.
Celles dont la coupe eft une ellipfe fervent
pour les fcieurs de long ; celles dont la coupe
eft un parallélogramme reâangle, ôc qu'on appelle
limes à drejfer, ont quelquefois une des faces
unies , & fans être taillées ; celles dont la
coupe eft compofée de deux arcs ou fegmens de
eercle adofïés en cette forte ( ) , fe nomment
feuilles de [auge , à caufe de leur reffemblance
avec la feuille de cette plante.
Enfin rien de plus varié que les efpèces de limes
, y en ayant de différentes grandeurs, de
toutes les formes, & de chacune d’elles dé différentes
fineffes de taille.
Une diftinâion plus générale, mais trop vague
des limes , quelle que puiffe être d’ailleurs leur
forme & leur grandeur, eft celle qui les divife
en rudes , bâtardes, & douces.
On entend par limes rudes, celles dont les af-
pérités, formées par les tailles, font plus éminentes
, & plus éloignées les unes des autres.
Celles dont le grain eft plus ferré font appelées
bâtardes.
Enfin, celles dont le grain eft prefque infenfi-
ble font appelées douces.
Au Heu de ces dénominations trop incertaines,
on auroit dû diftinguer les limes les unes des autres
, par numéros déduits du nombre des tailles
renfermées dans la longueur d’un pouce \ comme
on a diftingué les différents fils métalliques les uns
des autres par des numéros dont 1 augmentation
fait connoitre la diminution de diamètre, & des
mêmes fils.
Les. limes fe divifent encore en deux fortes, limes
fimplement dites, & limes à main.
Ces dernieres font toutes celles qui moins longues
que quatre ou cinq pouces, peuvent être
conduites fur les ouvrages avec une feule main ,
au Heu que les limes de huit pouces & au def-
fu s , qu’on pourrait appeler Vîmes à bras , exigent
pour être conduites fur l’ouvrage le fecours de
deux mains , dont l’une tient le manche de la
Emc , & l’autre appuie fur fon extrémité.
Trempe des limes,
Après que les limes ont été taillées on les
trempe en paquet. On prétend que la meilleure
manière de tremper & de faire des limes excellentes,
eft de prendre une partie de corne
de cuir, ou de pattes d’oifeaux , brûlés dans
un vafe bien fermé, d’y ajouter un demi-quart
de fuie, autant de fel marin, de triturer ce
mélange jufqu’à ce qu’il foit réduit en une poudre
très-fine, de l’hume&er avec du fang de
boeuf, & de lui donner la confiftance d’une
bouillie liquide.
Les pièces qu’on veut tremper étant bien échauffées
, on les couvre de ce mélange liquide
qu’on fait fécher fur un réchaud, après quoi on
met les pièces d’acier, ainfi préparées , dans la
fôrge, de manière qu’elles foient tout entourées
de charbon. On obferve cependant de ne pas les
laiffer devenir d’un rouge foncé.
Ces pièces ayant ainfi rougi une demi-heure
on augmente avec le fouffiet la force du feu *
& quand les pièces font bien rouges , on les
trempe dans la liqueur fufdite; alors les limes
font entièrement achevées.
Les pièces d’acier dont on fait les limes ont
été elles-mêmes limées avant d’être portées fous
le cifeau. Pour ce qui eft des petites limes ,
on les paffe à la meule avant de les tailler. Le
tranchant du cifeau doit être bien dreffé & adouci
fur la pierre à l’huile afin que la lime foit bien
taillée. On pofe les limes fur du plomb ou de
l’étain, afin que le côté taillé ne fe meurtriffe point
lorfqu’on taille le côté oppofé.
Explication des planches de lare du taillandier
tome IV. des gravures•
P L A N C H E I.
La vignette au haut de cette planche repréfente
un atelier de taillandier, ou plusieurs ouvriers font
occupés à divers ouvrages de cet art.
Un en a , à faire mouvoir les fbufffets de la
grande forge.
Un en b , à tourner & retourner l’ouvrage fur
l’enclume. >
Un en c 9 à pofer une mife pour la faire
fouder.
Deux autres en d , & en e , à frapper deffus«
Un en ƒ , taille des limes.
> Près de là en g , eft une forge h une enclume
y i un baquet.
K K , font des outils, & /, une.potence pour
aider au tranfport dès ouvrages de la forge à
l’enclume, & de l’enclume à la forge.
Le refte de l’atelier eft femé de quantité d'ouvrages
I & outils relatifs à cette profeftion.
B A S D E L A P L A N C H E .
Façon d'une enclume.
Fig. i , maffe de fer propre à faire une enclume
, A le trou de la barre pour la tenir.
Fig. a , la même maffe montée, A la maffe ,
B la barre, C le rouleau de bois.
Fig. 3 , barre, A le côté qui entre dans le trou
de la maffe, B la pointe qui entre dans le rouleau.
Fig. 4 , rouleau, A A les cereles , B B les
trous de la manivelle.
Fig.'ô , manivelle du rouleau de fer.
Fig. 6 , mife de fer pour groflir la maffe , A la
mife , B la barre pour la tenir.
Fig. 7 , maffe à laquelle eft foudée la mife de
fe r , A la maffe, B la mife, C la barre.
Fig. 8 , bigorne prête à fouder à la maffe, A la
bigorne, B la barre.
Fig. 9 , maffe de fer où eft foudée la bigorne ,
A la maffe, B la bigorne, C partie de la barre.
Fig. 10 , maffe où font foudées deux bigornes ,
A la maffe, B B les bigornes C le trou de la
barre.
Fig. i l , mife d'acier pour être foudée fur la
furface de i’enclumè, A la mife, B la barre pour
tenir.
Fig. i a , enclume ébauchée , A la maffe, B B
les bigornes, C le plateau.
P L A N C H E I L
Façon d'une bigorne.
Fig. 1, gras courçon, A la maffe du courçon
, B la pointe, C la barre pour la tenir.
Fig. 2 , maffe du courçon à laquelle, eft foudée
la virole fervant d’embafe, A la maffe , B la
virole, C la barre.
Fig. 3 | virole tournée prête à fouder à la maffe
du courçon.
Fig. 4 , ferre de fer pour être placée dans le
joint de la v irole, & l'aider à fouder.
Fig. 5 , maffe du courçon refoulée & préparée
à être foudée à deux bigornes , A la maffe., B
la partie refoulée, C la virale foudée, D la
barre.
Fig. 6 , maffe à laquelle eft foudée une bigorne
] A la maffe, B la bigorne ; C la virole ,
D la pointe.
Fig. 7 , bigorrfe prête à fouder à la maffe ; A
la bigorne , B la barre pour la tenir.
Fig. 8 , mife d’acier pour être foudée fur la
furface de la bigorne, A la mife , B la barre.
Fig. 9 , bigorne ébauchée, A la maffe, B B
les deux bigornes, C l’embafe, D la pointe«
Façon £un marteau•
Fig. xo ! maffe du marteau, A le côté de la
tête., B côté de la panne.
Fig. i i , plateau d’acier prêt à être foudé à la
tête dû marteau, A À les crocs.
Fig. 12 , maffe du marteau à laquelle eft foudé
le plateau d’acier, A le côté de la tête 9 B le
côté de la panne.
Fig. 13 , maffe du marteau préparée pour y
fouder le plateau à la panne, A la tê te , B la
panne.
Fig. 14 1 plateau d’acier prêt à être foudé à la
panne du marteau , A A les crocs.
Fig. 1 5 , maffe du marteau à laquelle font fou-
dés les deux plateaux d’acier , A la tête , B la
panne.
Fig. 16 , maffe du marteau à laquelle eft percé
l’oeil, A la tête, B la panne, C l’oeil.
Fig. 17 , maffe du marteau à laquelle l’oeil eft
équarri, A 1a tête, B la panne , C l’oeil.
Façon d'une Serpe•
Fig. 18 , ferpe ébauchée préparée à recevoir
l’acier, A la maffe , B la pointe, C la fente.
Fig. 19 , ferpe ébauchée garnie de fa lame
d’acier , A la maffe , B la pointe, C la lame
d’acier.
Fig. 20 , ferpe faite, A la ferpe B la pointe;
Fig. 21 , lame d’acier.
Façon d'une coignee
Fig. 22, morceau d’acier préparé pour la douille
d’une coignée, A le corps, B B les partes.
F g. 23 , douille de la coignée faite , A la
douiile, B la patte pour être foudée au tranchant
de la coignée.
Fig. 24 , côté du tranchant de la coignée prér
paré, A la maffe , B i’acier.