
Pour le premier grillage compofé de cinquante
quintaux de mine & de cinquante quintaux de
galène , on emploie trois toifes de bois de trois
pieds de long. On ne refend que celui qu’on
met au-deffus du grillage , pour employer autant
que poffible la chute du fchlich. Le premier
grillage dure fix à fept jours. Pour le fécond
grillage, on emploie une à deux toifes de bois.
On a trouvé qu’un troifième grillage .étoit
nuifible, & caufoit un déchet confidérable .en
plomb , parce que , trop privé de
fe brûle par l’aâion du feu.
fon foufre, i
aunes. pouce;
Le fourneau a de haut
De long, près de la thuyère,
18
1 21
De large
Trois quarts d’aune au-deffus de
la thuyère, le mur de derrière
eft évafé de
1 16
3
La thuyère avance de
Elle a d’inclinaifon
17
2
La fpur eft. plus bas que la thuyère 26
Le fol de la fpur a de chûte 7
L’aune de Saxe a deux pieds de Saxe.
Le mélange, pour un fourneau à plomb, pendant
les huit jours qu’il eft en train, eft ordinairement
de <0 quintaux de mine,
de 50 quintaux de galène tenant 40 livres,
de 40 à 60 quintaux de matte crue grillée
trois fois.
de 40 à 60 quintaux de matte riche,
de 40 à 60 quintaux de matte riche , grillée
irois fois.
On ajoute autant de plombs pauvres -& d’additions
tenant plomb, pour qu’il y ait affez de
plomb pour recevoir l’argent.
On n’ajoute jamais plus de parties égales de
galène aux mines dans le grillage, fans quoi il
y auroit un déchet en plomb confidérable.
On cherche : à obtenir une matte de plomb
qui ne contienne pas au-delà de quatre onces.
On partage 4e -mélange en trois parties ou
journées, & l’on perce tous les huit heures.
Lorfque tout le mélange a été fondu, on
repaffe les mattes de plomb qu’on a obtenues,
avec les tuties des fourneaux, des fcories &
quatre à fix quintaux de vieilles coupelles tenant
une à une once & demie d’argent, _& on continue
ainfi jufqu’à ce que les mattes de plomb
foient au point de .tenir moins de quatre onces
d’argent par quintal. On finit pour lors la fonte.
On obtient quintaux.
Plomb d’oeuvre tenant 12 à '15 onces
d’argent , 70 à 80
Matte de plomb tenant .3 à 4 onces )
d’argent, ( 17 à 20
30 à 40 livres de plomb, f
8 à 10 livres de cuivre, )
Impuretés. 30
Scories de plomb. a20
Les plombs d'oeuvre les plus riches s’affinent,
pour en retirer l’argent. Les plombs d'oeuvre pauvres
fe rajoutent dans la fonte au plomb*
On change les mattes de,plomb obtenues, en
matte de cuivre, par le travail fuivant.
Vient actuellement le travail des mattes de
plomb ,par lequel on change en mattes de cuivre
les mattes de plomb obtenues dans la fonte an
plomb.
On grille les mattes de plomb obtenues par
le travail précédent, dans des grillages ouverts
qui ont vingt-quatre pieds de long fur douze
aunes de large. On couvre le fol des grillages,
de fraifil ou menu de charbon, pour qu’il ne
foit pas fi facilement attaqué & gâté au cas que
la matte vint à couler. On met dans un pareil
grillage un fchragen„ ou monceau de bois de trois
pieds de long, fur lequel on charrie 350 quintaux
de matte de plomb. Il brûle pendant quinze jours.
Après fix à fept grillages , ou feulement après
deur grillages , fi la matte eft riche en cuivre &
en contient dix à douze livres, on le fond dans
le fourneau qui a fervi pour la fonte crue ou
pour la fonte au plomb ,. en donnant à la thuyère
un pouce de chûte.
On ajoute aux mattes grillées dans cette fonte,
fimplement des fcories de liquation & de la li-
\ tharge, dans des proportions propres à obtenir
un plomb d’oeuvre qui tienne au plus fix à fept
onces d’argent., pour que la matte de cuivre
qu’on obtient tienne feulement deux onces &
demie, ou au plus, trois onces d’argent.
On peut auffi ajouter des mines de cuivre
tenant cinq à fix onces d’argent, après les avoir
grillées deux ou trois fois. On fond par femaine
200 à 220 quintaux de mattes de plomb, avec
treize à quatorze chars de charbons.
On paffe en vingt-quatre heures. quarante-
cinq quintaux de matte de plomb, avec onze
à douze quintaux de fcories de liquation, &
quatre à huit quintaux de litharge, plus ou moins »
fuivant que la matte de plomb eft riche ; car il
faut en mettre allez pour que le plomb d’oeuvre
qu’on obtient, tienne au plus fix à fept onces
d’argent i fans quoi la matte de cuivre feroit
trop riche en argent.
On obtient du plomb d’oeuvre qu’on ajoute
dans la fonte ©u plomb (Bléy arbeit) , pour l’enrichir
par-là de la matte de cuivre & des fcories
qu’on emploie dans la fonte d'enrichiffement.
Cette fonte qui dure huit jours, produit ordinairement
2.40 3250 quintaux de plomb d’oeuvre,
& l’on emploie dans ces huit jours, treize à
quatorze chars de charbons.
On grille vingt à trente fois les mattes de
cuivre, ou , jufqu’à ce qu’elles commencent à
présenter beaucoup de boutons cuivreux, & à
prendre une forme grappée.
Vient enfin la fonte des mattes de cuivre.
On commence par griller, comme je viens
de le dire, une vingtaine de fois les mattes de
cuivre, ou, jufqu’à ce qu’elles végètent.
On fait ces grillages fimplement dans le coin
d’une aire à griller, & l’on ne grille qu’une
cinquantaine de quintaux à la fois , pour avoir
la facilité de tourner fou vent le grillage , &
pour qu’il ne prenne pas trop de temps. On
pofe la matte fnr un huitième de toife de bois
refendu ; & toutes, les fois qu’un feu eft fini,
on retourne le tas.
On fond cette maffe de cuivre grillée, dans
un fourneau à. fonte crue, qu’on a eu foin de
rétrécir de trois pouces, pour qu’il donne plus
de chaleur. On ajoute aux mattes la moitié de
plomb, & on fond à ne^ clair & court, pour
avancer le travail.
Lorfque la fpur ou 4a coulée, ou , pour parler
plus exactement, le "creufet qui doit tenir huit
à dix quintaux de cuivre noir & quatre à fix
quintaux lech ou matte , eft pleine, on perce
avec un ringard épais, tout en continuant de
faire jouer les foufflets. Il faut que le ringard
foit d’une certaine épaiffeur, parce que le cuivre
noir fé réfroidit fort vite, & demande par con-
féqaent une grande ouverture.
On tire par plaques le lech ou la matte , &
on la grille à trois feux. Elle contient cinquante
à foixante livres de cuivre par quintal'.
On rafraîchit le cuivre en l ’arrofant avec de
l’eau chaude, & on le leve par plaque. Pour
féparer l’argent que contient ce cuivre, on lui
fait fubir la liquation.'
Le fourneau dont nous avons parlé, refte en
feu pendant deux à trois fois vingt-quatre heures.
On fond dans ce temps fix portions de neuf
à dix quintaux.
Nous avons vu actuellement tous les principaux
travaux du procédé de Freybergj il nous
refteroit à montrer comme fe traitent les produits
obtenus, favoir :
Les plombs d’oeuvre, pour en retirer lVgent
& le plomb ; les cuivres noirs, pour en retirer
l’argent & le cuivre rofette.
Travaux fur les mines de cuivre.
Il eft très-difficile d’obtenir le cuivre pur dès
la première opération, en traitant les mines qui
le contiennent.
Le foufre qui miner ali fe le cuivre eft très-
adhèrent à ce métal, il fe diffipe difficilement ;
on eft obligé de griller ces fortes de mines
pendant plufieurs jours & à plufieurs reprifes,
& après tout ce travail-, on n’obtient encore
par la fufion des mines qu’un cuivre impur.
Les ouvriets lui donnent différens noms ÿ
fuivant l’état où il fe trouve , comme cuivre
noir, lorfqu’il eft effectivement noir : dans cet
état il contient un peu de foufre & de fer. Ils
nomment matte de cuivre celui qui eft allié avec
beaucoup de foufre.
Il y a fur le travail des mines de cuivre des
opérations très ingénieufes, & des conftru&ions
de fourneau tresingulières, dans le détail def-
quelles il nous feroit impoffible d’entrer, parce
qu’on en conçoit difficilement la conftruétion,
même à l’aide des planches.
Il nous fuffira de dire que ces fourneaux ont
été imaginés dans différens temps & dans différons
pays, & qu’ils produifent des effets relatifs
à la féparation des différens métaux qu’on ne
veut pas perdre, & qui font confondus dans Ja
même mine.
Ceux qui veulent être plus inftruits fur cette
matjère, ne peuvent mieux faire que de con-
fulter l’excellent traité de M. Sehlutter-, publié
pat M. Hellot de l’académie royale des fciences.
Lorfqu’on veut traiter une mine de cuivre,
on commence par arranger du gros bois, à la
hauteur de huit ou dix pouces , fur un terrain
uni & battu : on arrange fur ce bois de la
mine de cuivre, jufqu’à ce qu’il y en ait plufieurs.
pieds de hauteur, & on met le feu au bois.
Le feu brûle ordinairement pendant douze ou,
quinze jours : lorfqu’il eft éteint, on fait calciner
cette mine, de la meme manière, encore
plufieurs fois.
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