78/1 C U A N G E M K N T S DANS L'IIAIÎITATION DES ÊSPKCES.
N A T U R A L I S A T I O N A GRANDE DISTANCE. 785
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' f ^ c h w c u k i a ame r i c a n a , L. — ® — Dans les terrains cuitivés, les décombres
: au nord-est du Brésil ; en Sénégambie et en Guinée (Br., Congo,
p. 39;BenLh., in iVodr., X, p. '\9i ; Fl. Nigr., p. 473). Des vingt-trois autres
espèces du genre contenues dans le Prodromiis, il y en a 22 d'Amérique et 1 de
Guinée. Je ne possède de lespèce actuelle que des échantillons américains. Les
graines sont petites, ailées, chagrinées (muriculata-tuberculata) ; mais je ne pense
pas que ce soit une cause de transport digne d'attention. La station, dans les cultures,
est un indice plus suspect, surtout quand les graines sont petites et nombreuses.
? C a p r a r î a billora, L. — — Commun en Amérique, des Antilles et du
Mexique au Brésil (Benth., in Prodr., X, p. 429); se retrouve en Guinée, à Cape
coast (Benlh., F!. p. 474). Les trois autres espèces de Capraria sont
(rAmériquc. Celle-ci paraît bien plus répandue en Amérique qu'en Afrique. Elle
croît près des habitations (Jacq., Browne), et l'on en fait usage comme thé. Tout
cela me fait soupçonner nn transport. D'un autre côté, les capsules n'ont rien qui
le favorise en apparence ; mais les graines sont petites et nombreuses.
Clirysobalanuiii Icaco, L. — 5 — Spontané principalement dans les taiUis
du bord de la mer : 1« dans l'Amérique intertropicale, des Antilles au Brésil, et
sur la côte occidentale (Benth., Bot. Sulph.) ; 2« dans l'Afrique tropicale occidentale
(Br., Co7igo, p. 6 1 ; Benth., FL Nigr., p. 336). Comme cet arbuste a un
fruit mangeable, recherché des i\ègres {Tent. FL Seneg., p. 272) et quelquefois
des Européens (Jacq., Ani.), on a supposé qu'il pourrait avoir été transporté par
l'homme, et dans ce cas, le plus probable serait un transport d'Afrique en Amérique
par les nègres (Br., L c.). D'un autre côté, le noyau, qui ressemble à une
petite noix pointue, pourrait avoir flotté dans le courant d'Amérique en Afrique,
et comme 1 espèce croît au bord de la mer, elle se serait facilement établie à
son arrivée. Je regarde un transport de Tune ou l'autre nature comme probable.
L origine est plus difficile à deviner. Les quatre autres espèces du genre sont
partagées en 3 d'Améri(iue et 1 d'Afrique (Steud., Nom.). Outre Tétat ordinaire
\ c co j 1 y^ a des variétés de couleur et de forme du fruit, qui
paraissent plus nombreuses en Amérique. Ainsi, les arguments botaniques sont
un peu plus en faveur de l'origine américaine. L'Icaco me semble plus répandu
aussi dans le nouveau monde, c|uoicjue M. Brown le dise très généra] sur les
deux continents. Eu Amérique, i! est aussi commun sur la côte occidentale que
sur la côte orientale (Benth., Bot. Sulph.); en Afrique, il manque aux îlesMascarenhes
(Bojer, H. Maur.), et peut-être aussi à la côte orientale. Au Sénégal, il
n'est pas très commun {Tent. FI. Seneg. ). Il paraît ancien en Amérique, car Marcgraf
et Piso {Hist. nal. Bras , \ 648) l'indiquent déjà au Brésil. Plumier, Browne,
Catesby, l'avaient vu abondant aux Antilles. Enfin, il porte des noms indigènes
soit en Amérique, soit en Afrique ; mais les colons européens lui ont donné eri
Amérique des noms (Prune coton, Prune des anses, Cocoplum, etc.) qui sont
tirés de l'apparence ou de la station, tandis qu'au Sénégal, les Français l'ont
appelé Prune d'Amérique (Perrottet, Tcnt. Fl. Seneg.). Ainsi, la majeure partie
des indices est en faveur de l'origine américaine.
? Hypi î s atros-iiken^i, Foît. — — Commun dans l'Amérique tropicale;
2« à Sierra-Leone (Benth., Prodr,, XII, p. 1 08 ; Fl. Mgr.). Je n'en possède
que du nouveau monde, où il paraît abondant. On le trouve tantôt dans les
forêts, tantôt dans les cultures. Les dents du calice sont bordées de poils roides
et étalés. Quoique ces poils ne soient pas crochus, ils peuvent favoriser le transport
par adhérence. Le fait que les 250 Hyptis connus sont tous en Amérique,
et que 7 d'entre eux seulement ont été retrouvés ou en Afrique ou aux Philippines,
pays qui n'en ont aucun en propre, constituent des présomptions bien
fortes en faveur d'une origine américaine.
? Hypt i s olitiisifolia, Br . {App. to Salt Abyss, et Bol. Congo, p. 59). Cette
espèce n'a jamais été décrite, et M. Bentham n'a rien pu en dire dans le Prodrome
(v. XII, p. /I 40) ; mais le fait de l'identité de la même espèce en Afrique
et en Amérique n'a jamais été avancé par M. Brown sans une comparaison
exacte des échantillons {Congo, p. 63). Les Hyptis sont généralement à petites
grames et assez répandus près des habitations, dans les haies, tailhs, cultures.
L'origine des 250 espèces connues fait présumer que celle-ci est américaine.
? C h e n o p o d i u m fcetûlum, ^chrad. — © ~ D'après M. Moquin {Prodr.,
XIII, part. II, p. 76), il croît : 1° au Mexique, 2°à Buénos-Ayres; 3° au Cap ;
4° en Abyssinie. Il est probable qu'on le trouvera ailleurs, entre ces localités si
éloignées; mais les espèces de Chenopodium sont difficiles à distinguer, et on les
recherche peu. L'habitation dans les décombres, jardins, etc., et la nature des
graines, petites, dures et nombreuses, rendent les transports assez probables. La
majorité des espèces voisines est en Amérique.
T e l a n t h c r a f rutesccns , Moq. La variété a, abondante en Amérique,
se trouve aussi à Maurice (Moq., in Prodr., XIII, p. 365, d'après un fragment
de Commerson dans mon herbier). Si l'on ne trouve pas cette variété en Afrique,
sur la côte occidentale, il sera difficile de croire à un transport, puisque les cou^
rants portent d'Amérique sur la côte de Guinée, et non à l'île Maurice. Toutefois,
je remarque la présence d'autres variétés de l'espèce dans la mer Pacifique
(var. Î, Moq., à Manille et à Guyaquil), ce qui fait présumer que l'espèce varie facilement,
et que les courants l'auraient portée dans plusieurs directions sur les
sables, où elle s'établit si aisément.
T e l a i i t h e r a ma r i t ima , Moq., var . a {Prodr., XIII, part, ii, p. 365), —
Antilles, Brésil ; 2° Owar e (Moq. dans.h. DC,!), côte de Guinée (Benth.,
Fl. Nigr., p. 495). — Les cinquante-quatre Telanthcra du Prodrome sont en
Amérique, excepté le Telanthera longipes , qui est de la Nouvelle-Hollande. Si
donc on en retrouve deux ou trois, celui-ci entre autres, en Afrique ou en Asie, il
y a pour eux présomption de transport, d'autant plus que ce sont des plantes
du littoral, dont les graines doivent supporter l'immersion dans l'eau salée et
peuvent se trouver accidentellement dans le lest des vaisseaux.
A l t e r i i a n t h c r a Aehyrantlia, Br. — — Cette plante des sables maritimes
a donné lieu à des erreurs bizarres qui se sont propagées même dans les
publications les plus récentes. M. Moquin (Prodr., XIÎI, part, ii, p. 358) l'indique
dans plusieurs parties de l'Amérique, sous l'un et l'autre tropique et un peu
au delà; aux îles Canaries et à Cadix. Tout cela est exact. Mais il ajoute, d'après
les auteurs, « in India orientali » (Roth), « Turcomania» (Linné). Or, Personne
n'a vu cette plante dans l'Inde. Both l'a décrite d'après un échantillon de Heyne,
sous le nom de Achyranthes repens; mais le docteur Walhch ayant vu la plante
de Heyne, dit qu'elle est probablement l'Achyranth. prostrata (Cyathula prostrata
Blume), etM. Moquin en fait son Cyathula repens (Prodr., XI I I , part, ii, p. 330).
2" Linné a dit dans son Species, édit., p. 205, 2« édit., p. 300: « Crescit in
Turcomania» ; mais il cite Dill., 7/ori. ^/î/î ., I, t. VII, et Dilleninsdit : «Specimina