75/1 CHANGEMENTS DANS L'ÏIABITATION DES ESPÈCES. NATURALISATION A GRANDE DISTANCE.
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si elle existait d'origine s\ir le continent américain, puisque chez nous elle
avance jusqu'en Laponie.
Panicuììi sanguinale, L. — © —Terrains cultivés.
!
Les auteurs américains croient tous
ces Seturia d origine étrangère. Je n'ai
de doute qu'à l'égard du Setaria glauca,
qui a été trouvé dans l'intérieur du Canada
à Saskatchawan (Hook., FI. bor.
Setaria italica, Ivunlli. — ® /Im., II, p. '236), et qui avance en Europe
jusqu'en Suède. Cependant, je le
! crois plutôt étranger a l'Amérique.
2° Originaires de pays éloignés autres que l'Europe.
Gynaiidropsis pentapliylla, DC. — ® — De l'Afrique et de l'Inde.
Citri species. — 5 — if y a probablement plus d'une espèce naturalisée do
l'Inde aux Antilles et dans les États méridionaux de l'Union. Bertram en parlait
déjà en 179-1.
? Hibiscus Manihot, L. — De l'Inde ; trouvé depuis le siècle actuel
sur les bords du Mississipi, mais probablement échappé des jardins.
Melia Azedavacli, L. — 5— D'Asie ; peut-ôtre apporté d'Europe.
Rosa l£evigata,Michx. —5 — De Chine.
Xaiitliium spinosum, L. — ® — Voy. p. 715, 729.
Soliva iiasturliifolia, DC. — ^ — De Buénos-Ayres.
I Convolvulus purpurcus, L. ® — De l'Amérique méridionale. Venu probablement
de proche en proche, dejardins en jardins, par les Antilles et le Mexique.
f Nicandrapliysaloides, Csertn. — ® — Du Pérou.
t Roubieva multifida, Moq. — ® — Du Pérou, de Buénos-Ayres et du
Brésil. Vient de paraître à New-Yor k dans les promenades (Carey, d'après une
lettre de M. Moquin, en 1 850, qui a vu un échantillon). L'introduction est trop
récente pour qu'on puisse dire si la plante durera. Eleusine indica, Goertn.— ® —De l'Inde, et portée dans plusieurs régions.
Phalaris canariensis, L. — ® — Des Canaries, mais cultivée aussi ailleurs.
Voici ce que je remarque sur celle lisle :
1. Le nombre total des espèces de pays éloignés qu'on peut regarder
comme naturalisées au Canada et dans les Élals-Unis orientaux, s'élève
à iSh. Sur ce nombre, 19 ne sont peut-être pas encore bien établies.
2. L'origine des I8/1 espèces est clairement indiquée dans le tableau.
11 y en a '172 d'Europe et 12 seulement d'autres pays. Assurément, je ne
puis affirmer que toutes les premières soient venues directement d'Europe.
Plusieurs existent, originellement ou par naturalisation, aux Canaries, à
Madère, aux Açores, et quelquefois dans diverses régions du globe ; elles
Old pu arriver de ces pays et non d'Europe , mais c'est peu probable quand
ou pense ù la multitude de vaisseaux qui ont chargé leur trêt dans les ports
européens directement pour les Etats-Unis et aux relations habituelles des
Américains avec les horticulteurs et marchands de graines d'Europe.
Je suis surpris que le commerce des Etats-Unis avec le Brésil, le Chili,
la Nouvelle-Zélande, les îles Sandwich et la Chine, commerce qui a pris
beaucoup d'activité depuis trente ans, n'ait pas encore amené la naturalisation
d'espèces de ces régions. Jusqu'à présent on ne s'en aperçoit pas.
Le Roubieva mulliilda, qui vient de paraître à New-York, et dont la naturalisation
n'est pas encore consolidée par l'épreuve du temps, est la seule
plante, peut-être, qui soit venue de cette manière. A l'avenir, il en
arrivera plusieurs sans doute. Elles pourront compenser un peu la diminution
probable de celles qui viendront d'Europe.
3, Le mode d'introduction en Amérique a été, comme en Europe, toujours,
le transport de plantes ou de graines par l'homme, volontairement
ou involontairement. Le dépôt du lest des vaisseaux, le mélange avec les
marchandises, surtout avec les graines qu'on a l'ait venir en ([uantité
énorme de France et d'Angleterre, la culture dans les jardins et autour
des fermes, toutes ces causes ont agi avec une intensité remaripiable.
h. Il s'est naturalisé ea Em^ope 35 espèces de l'Amérique septentrionale,
en ne comprenant pas deux espèces de Californie ou de l'Orégon (p. 7/i2);
pendant le môme temps, il s'est établi en Amérique, entre la mer Atlantique
et le Mississipi, 172 espèces d'Europe, c'est-à-dire cinq fois plus. Je
m'explique ce fait extraordinaire par la fréquence beaucoup plus grande d'envois
de graines en Amérique, notamment pour les besoins de l'agriculture,
et aussi par le désir des colons de revoir autour d'eux les plantes auxquelles
s'associent leurs souvenirs de jeunesse. Pendant longtemps on a fait venir des
graines de trèfle, de luzerne, de toutes nos graminées, de toutes nos céréales,
par milliers de boisseaux, et l'on a semé avec elles une foule de nos herbes
les plus communes. En revanche, les Européens n'ont guère tiré, en fait
de graines, des États-Unis, que des graines d'arbres, et seulement pour
quelques amateurs ou pépiniéristes. Combien d'émigrants européens parlent
avec des paquets de graines ! Combien de colons établis écrivent pour
en faire venir ! Même les mauvaises herbes du pays natal ont un charme
pour eux, témoin l'introduction du Linaria vulgaris, dont les cultivateurs
américains se plaignent aujourd'hui, et qu'ils doivent au souvenir patriotique
d'un de leurs ancêtres, émigré du pays de Calles. Le courant de
l'action des hommes (p. 71(5) a été infiniment plus fort d'Europe vers
l'Amérique septentrionale que dans le sens opposé.
5. Le midi des États-Unis ne paraît pas avoir reçu autant d'espèces
étrangères que les États de Pensylvanie, New-York, Massachusetts, peutêtre
pas autant que le Canada, dont le climat rigoureux semble cependanl