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CHAPITRE XIX.
CHANGEMENTS QUI s'OPÈRENT DANS L'HABITATION DES FAMILLES;
ORIGINE ET DURÉE DE CES GROUPES.
Les naturalisations d'espèces ont quelquefois pour effet d'étendre l 'habitation
d'une famille, mais nous avons prouvé combien les naturalisations
étaient rares avant que l ' h omme intervînt. Il faut donc remonter par l ' imagination
à des époques géologiques antérieures, pour comprendre pourquoi
certaines familles sont limitées à certains continents. Leur distribution
actuelle, qui n'a guère changé depuis plusieurs milliers d'années, tient à
des causes impossibles à vérifier ou qu'on entrevoit seulement, savoir
leur mode de formation première, la séparation ou la réunion des continents
à diverses époques, et les climats successifs de ces continents.
Je rappellerai enfin, pour terminer, que dans les phénomènes delà vie
végétale rien ne peut faire comprendre la création et la durée d'une
forme nouvelle, héréditaire, assez distincte pour constituer une famille.
Ainsi les hypothèses, forcées à mon avis, qui expliquent selon quelques
naturalistes la formation des espèces par des modifications successives d'anciennes
espèces, ne peuvent s'appliquer ici en aucune manière.
Je ne puis m'empêcher d'ajouter que si cà l'époque actuelle, certaines
causes, l'action de l'homme principalement, contribuent à étendre l'habitation
des familles, il y a bien peu de chances pour qu'une famille diminue
et disparaisse. L'habitation de la plupart de ces groupes est si vaste, le
nombre de leurs genres et espèces est tellement considérable, qu'il faut
supposer ou des révolutions géologiques d'une étendue prodigieuse, ou une
succession de grandes révolutions pendant une série de siècles très étendue,
pour croire à une disparition totale. Les géologues ne sauraient trop se
pénétrer de cette idée. Quand ils ne retrouvent pas dans les couches terrestres
des vestiges de certaines familles de plantes qui ont existé, ils n'ont
guère que deux hypothèses à considérer : ou de croire que les fossiles
végétaux sont bien mal connus et représentent bien incomplètement les
formes de chaque époque; ou d'augmenter de plus en plus la durée du
temps supposé, ce qui, déjà, est une t endanc e habituelle dans leur science.
LIVRE TR0ISIÈ3IE.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, OU CONSIDÉRATIONS SUR LES DIVERSES
CONTRÉES DE LA TERRE, AU POINT DE VUE DE LA VÉGÉTATION
QUI LES RECOUVRE.
CHAPITRE XX.
DES CARACTÈRES DE VÉGÉTATION.
ARTICLE PREMIER.
NATURE DE CES CARACTÈllES CONSIDÉRÉS ISOLÉMENT.
La végétation d'un pays ou d'un district quelconque offre toujours des
caractères plus ou moins importants, plus ou moins distincts. Ils sont nombreux,
et peu d'auteurs, en écrivant des Flores ou des descriptions de
géographie botanique pensent à les énumérer tous, encore moins à les
envisager selon leur degré réel d'importance.
Ces caractères se r a p p o r t e n t aux conditions des classes ou grandes catégories
du règne végétal, des familles, des genres et des espèces dans le pays
dont on s'occupe •,\mx analogies et aux différences qui en résultent relativement
à d'autres régions; enfin, à l'origine probable des espèces. L'énumération
suivante fera comprendre la multiplicité de ces points de vue.
Caraclères relatifs aux dassea.
Proportion des Phanérogames et Cryptogames. — Dans l'état actuel
des connaissances, il est fort inutile de rechercher cette proportion;
d'ailleurs, si on la connaissait autre part qu'en Europe, il est douteux qu'elle
présentât un véritable intérêt. L'espèce étant mal définie et mal connue
dans les Cryptogames ; la structure, l'apparence et la station des plantes de
cette classe étant d'une diversité extrême, et ordinairement sans analogie
avec celles des Phanérogames, on ne voit pas bien quel serait l'objet ni le
résultat de la comparaison.
Proportion des Bicotylédoncs et Monocotylédones. — H y a peU de
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