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716 CHxVNGEMENTS DANS L'HABITATION DES ESPÈCES.
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L'erreur de nomenclature ne nuisit probnblement pas aux ordres donnés;
mais il serait mieux que nos législateurs et nos fermiers connussent,
les mauvaises herbes par leurs vrais noms. » On peut suivre la migration
de cette plante aux États-Unis. AValter (FL Carol., ami. 1788) n'en
parle pas; ni Michaux, en 1803, ni Pursh en 181/i, ni Bigelow (FI.
Bosto?i) en ISl/i, ni B'àHon (Comp. FL Pliilod.) en 1818. M. Nuttall
(Gen., II, p. 186) dit, en 1818 ; (( Maintenant naturalisée de Savannah en
Géorgie à Georgetown, dans le district de Colombia, (c Elliot (Sketch. Georg,
and CaroL) dit en 1 : « Plante exotique maintenant très commune sur
les côtes de Caroline et de Géorgie. » M. Darlington, dans sa première édition
de la Flore de West-Cliesler (Vens^U.), en 1826, dit : « Cette mauvaise
plante n'est pas encore parvenue dans le pays, et je ne l'ai pas vue au
delà du district de Columbia. » Dans l'édition de 1 8 3 7 , il s'exprime ainsi :
(( Cette détestable plante s'est naturalisée çà et là, depuis trois ans environ,
dans le nord-ouest du comté; mais elle y est jusqu'à présent et
heureusement très rare. C'est à nos fermiers vigilants d'en arrêter les progrès,
pendant que cela se peut. Elle se répand sur les lots vacants (terrains
à vendre) de Philadelphie, entre Broad-Street et le Schuylkill, où
elle a été introduite, il y a quelques années, du midi. » Enfin, j'ai cité ses
expressions en 1S/|7^ Maintenant, l'espèce est sur la côte du Massachusetts
(Torr, et Gray, FL, II, p. 295, avril lS/i-2), c'est-à-dire à Boston,
où la Flore de Bigelow ne l'indiquait ni en 181Z|, ni en 182/i (Pla7ils of
Boston. édit.). Ainsi, de 1816 ou 1817 jusqu'en ÎSh2, le Xanthium
spinosum s'est répandu de la Géorgie à Boston, du 32^ au degré de
latitude. Il s'est déjà introduit au Brésil (VelL, FL Fluni.), au Chili
(Voij. Beechey, p. 57), et sans doute ailleurs.
Linaria vulgaris, L. (( Cette plante étrangère, ditM. Darlington (Agrie.
Bot.,ç. 110), s'est naturalisée sur une vaste étendue; elle est devenue
un embarras dans nos pâturages et nos prairies supérieures (a), M. Watson,
dans ses annales de Philadelphie, dit qu'elle a été introduite du pays
de Galles, comme plante de jardin, par un M. Banstead, d'origine galloise,
qui habitait dans cette ville; de là, un de ses noms les plus connus en
Amérique (Banstead-veed), mauvaise herbe de Banstead. Elle tend à occuper
de grands espaces de terrain, par ses racines traçantes quila rendent
maîtresse du sol. » Je vois effectivement que le Linaria vulgaris n'est pas
mentionné dans Walter (F/ . CaroL), ni dans Michaux ( f l . bor. Amer.),
(a) D'après ces expressions, il semble que l'espèce aurait pris en Amérique une station
différente de celle d'Europe ; cependant M. Asa Gray {Bot. of North Si., 1848) dit
qu'elle croît dans les champs et au bord des routes.
NATURALISATIGlN A OHANllK DiSTANCr. 71 7
ni dans Elliol ( S k , Georg.). On commença à la trouver en 181A autour de
Boston (Bigel., édit., p. 151). L'auteur ne dit pas qu'elle fût étrangère.
M. Nuttall (Gen., II, \). hb), au conti'aire, la dit naturalisée en beaucoup
Irop grande abondance dans les Etats moyens de l'Union, mais non indigène.
M. Darlington en parle déjà en 1826, dans sa Flore de Neio-Chester,
en Pensylvanie, comme d'une plante étrangère, nuisible, très répandue.
Toutefois, il paraît que l'introduction est plus ancienne, car voici un passage
qui a échappé aux auteurs modernes américains et qui remonte à
1805. 11 est de Schecut, Flora Carolinoeensis, p. 180. <( Antirrhinum
Linaria, appelé, en Pensylvanie, Bansted, est une plante indigène, vivace,
(pii croît dans les prés stériles, les jiàturages et au bord des chemins. Les
vaches, les chevaux et les porcs refusent d'en manger, etc. Quelques
botanistes estiment que cette herbe détestable n'est pas indigène aux
Etats-Unis. Si la personne qui l'a importée est vivante, elle peut regretter
d'avoir pris la peine d'introduire une plante aussi nuisible. » 11 faut remarquer
que Shecut parle dans son livre d'une infinité de plantes qui ne sont
point en Amérique et même qui n'y étaient pas cultivées. Malgré l'opinion
qu'il émet d'abord sur le Linaria vulgaris, et le silence de plusieurs
auteurs américains (Pursh, Beck, Asa Gray, of N. S(.), je crois à
l'introduction par M. Ranstead ou Ransted, qui est affirmée par un écrivain
de la localité, admise par M. Darlington, également du pays, et qui concorde
avec la marche graduelle manifestée dans lesEiores successives. Une
plante aussi visible n'aurait pas échappé aux premiers auteurs, tels que
Walter, Michaux, etc., et si d'ailleurs elle existait en Amérique depuis des
siècles, elle s'y serait répandue partout depuis longtemps. SirW.-J. Hooker
l'indique au Canada (FL bor. Am., 11, p. 9Zi), mais comme introduite.
Elle n'est pas encore mentionnée sur la côte ouest de l'Amérique.
EchiKim vulvare, li. •— Il est regardé aux Etats-Unis comme d'origine
étrangère et naturalisé (Darlingt., Agr. Bot., p. 122; A. Gray, Bot, N.
St., 18/i8, p. 335), quoique Pursh et d'autres auteurs en aient douté. Je
le crois effectivement introduit en Amérique, car les ouvrages un peu
anciens sur ce pays n'en parlent pas (Walter, Michaux, Elliot, Barton,
Comp. P/a7a(i.). Pursh, en 181/i, le cite comme « rare et peut-être naturalisé.
» Nuttall, en 1818, le dit « trop naturalisé en Virginie. » A West-
Chester, Pensylvanie, il s'est répandu entre l'époque de la première et
celle de la deuxième édition de la Flore de M. Darlington (1826 à 1837).
En lSh7,i[ était encore rare en Pensylvanie, mais commun en Maryland
(Darlingt., Agric. Bot., p. 122). M. Asa Gray, en iSZil ou fut
très étonné d'en trouver une grande quantité dans la vallée de Shenandoa.
« 11 se trouve occasionnellement le long des routes, dans les États du
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