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9 6 0 ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DES ESPÈCES CULTIVÉES.
Hébreux et chez les Égyptiens. Dans TÉgypte moderne, on cultive plutôt le
Pisum arvense, le seul dont parle Delile (Plant, cuit., p. l/i). D'un autre
côté, il aurait un nom sanscrit et beaucoup de noms modernes dans l'Asie
méridionale, d'après Piddington {Index, p. 71), ce qui indique une date
très reculée pour ce pays. Roxburgh {FL Ind., édit. 1832, vol. III) et
Wight et Arnott {Prodr., p. 235) ne mentionnent que le Pisum sativum,
et non le Pisum arvense, comme cultivé aujourd'hui dans l'Inde; cependant,
Piddington indique un nom moderne hindustani pour le Pisum
arvense, et Royle dit aussi qu'il est cultivé {III. Jltmal., p. 190). Ce nom
est rapporté par Roxburgh au Pisum sativum, d'où il résulte que les Anglo-
Indiens ont plus ou moins confondu les deux espèces. En Grèce, actuellement,
on cultive le Pisum sativum (Fraas, l. c.). On attribue tantôt à
l'une, tantôt á l'autre espèce des noms très divers dans les langues slaves
{Horoch, Goroch, etc.), dans les langues germaniques {Aerter en suédois,
Arheiss, Arbe en allemand ancien, etc.), qui sont très différents des
noms grecs, latins et celtes ni^o;, Pisum et IHz. Probablement, les peuples
du centre de l'Europe ont trouvé ces plantes chez eux, et ceux du nord les
ont reçues de la Russie méridionale.
Quoi qu'il en soit de leur confusion dans les livres et dans les langues,
les deux espèces se retrouvent à l'état sauvage. Le Pisum sativum est en
Crimée, sur les collines, près du détroit (Bieb., FL, II, p. 151), ce qui,
du reste, est la seule localité indiquée, et par un seul auteur. Le Pisum
arvense est décidément spontané dans la région méditerranéenne, depuis
l'Espagne méridionale (Boiss., Voy.) jusqu'à la Russie méridionale (Ledeb.,
Fl. Ross., I, p. 661). Selon M. Grisebach {SpiciL,ï, p. 69), le Pisum arvense,
de Sibthorp et de Moris, doit être rapporté au Pisum elatius, Bieb. ;
maispourla question de spontanéité, cela nousimporte peu, caries botanistes
qui ont comparé les deux espèces, Ledebour, par exemple, les admettent
toutes deux comme spontanées aujourd'hui dans les environsde lamerNoire.
L a l l i y r i i s sat ivum, L. — l .at l i^rus Cícera, L. LeS GesSeS SOnt cultivées
comme fourrage et pour les graines dans toute la région méditerranéenne;
seulement, en quelques points, on sème la première espèce
(Égy¡.te, d'après Delile, Pl. cuil.)] ailleurs, plutôt la seconde (Grèce,
d'après Fraas, Syn. Fl. class., 52); enlin, dans d'autres localités, on
sème les deux espèces. D'après Billerbeck {Fl. class., p. 186) et Fraas
/. c.), les Grecs et les Romains auraient eu les deux espèces. Ni l'une ni
l'autre n'avaient de nom sanscrit ; mais le Lathyrus sativus a des noms modernes
bengalis (Piddington, Index). Je n'ai aucune preuve qu'ils fussent
cultivés par les Hébreux et les anciens Égyptiens. Les livres hébreux n'en
parlent pas (Roscnunüller, BibL Altert.,W}.
ORIGLNE DES ESPÈCES LE PLUS GKiNÉILVLEMENT CULTIVÉES. 961
L'une et l'autre espèce croissent spontanément en Espagne(Boiss., Voy.^
II, p. 196), en Algérie {ib.), généralement dans le midi de l'Europe et jusqu'aux
provinces caucasiennes (Ledeb., Fl. Ross., I, p. 681). Ordinairement,
il est vrai, elles se trouvent dans les champs, ou près des cultures, de
façon que l'origine est douteuse. Toutefois, C. A. Meyer (Verz. Pjlanz.
Cauc., p. lZi8) dit du Lathyrus sativus : « In dimelis et locis incultis
circa pagos prov. Lenkoran; a Taluschenis copiose colitur. )> Et du
Lathyrus Cicera : « In colUbus prope Raku. » M. Fraas indique aussi des
localités montueuses pour le Lathyrus sativus.
V i c i a sat iva, L.. — La Vesce peut être considérée comme fourrage ou
comme plante nutritive. Parsa manière de végéter, elle se rapproclie plus
des Ervum, Cicer, Faba, etc., que des fourrages.
Les Grecs et les Romains la cultivaient sous les noms de jjixiov et Vicia
(Billerb., Fl. class., p. 188; Fraas, Syn. FL class., p. 55), Des noms
analogues au latin Vicia se trouvent dans les langues germaniques et
slaves (Moritzi, Dici. inéd. des noms vuly.)', mais il y a des noms arabes
tout à fait différents. Dans l'Inde, elle a plusieurs noms modernes, sans
aucun nom sanscrit (Piddington, index).
Elle croît, spontanée, au midi du Caucase, dans les prés (C. A. Meyer,
Verz., p. ihiy, en Grèce, parmi les buissons de la zone des arbres toujours
verts (Fraas, /. c.), et en général, dans le midi de l'Europe et en
Algérie (Boiss., Voy. Esp. ; Munby, FL Aly., etc.); mais dans l'Europe
tempérée, elle vient plus ordinairement parmi les cultures, d'où l'on peut
inférer qu'elle est introduite et non originaire.
iHiix^coius —a&olichos. — La distinction des espèces est trop ditlicile,
trop peu avancée dans ces deux genres pour que la recherche des origines
puisse être faite convenablement. Si l'on ne connaît pas aujourd'hui telle
espèce à l'état sauvage, il est fort possible que telle autre espèce ou variété
considérée comme différente, en soit la souche. D'ailleurs, les pays d'origine
sont nécessairement des régions tropicales peu explorées jusqu'à présent.
Selon Fraas (5iyn. FL class., p. 52 et 56), les anciens Grecs cultivaient
les Phaseolus vulgaris (AoAî/oç) et Phaseolus nanus {^iafjioXoç). Ils connaissaient
peut-être, comme plante indienne, le Dolichos Catjang. Le mot Apa^oç,
d'ovi vient peut-être notre mot Haricot (a), s'appliquait à quelque espèce de
(a)Théophraste dit de F Apc./c; « est famientonim viLium, ce qui convient au Vicia villosa,
mais nullement aux hancots. Par une coïncidence bizarre le Pois, Pisum sativum,
se nomme en sanscrit Jlarenso (Piddmg'ton, Index). Le mut iiaricot viendrait-il de l'un
de ces mots, transposés d'une lég'umineuse à une autre? J'en doute beaucoup. Ce mot si
Yulg-aire en français, ne vient ])as du celte, comme le prétend r>eschereile dans son Dictionnaire
étymologique de la langue française, car le haricot se nomme en breton
Fa-munud, (¡ui veut dire fève menue ou Pis-ram, par comparaison avec le jicis (I.c
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