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9 3 / i OUIGINE GÉUGKAP111QUJ!; DLIS ESPÈCKS CULTIVÉES. '
dans moins de pays que le bio ou l'orge. Elle paraît avoir existé anciennement
chez les peuples germaniques sous le nom de Spali et chez les peuples
celtiques (Heynier, Celt., p. /i21). Les habitants du Pont la cultivaient
à l'époque de l'expédition d'Alexandre (Xénophon , trad, de Gail, IV,
p. 252, cité par Loisel.), mais elle n'a pas de nom sanscrit (Uoxb., Fl . ;
Pidd., Index), et aujourd'hui même il ne paraît pas qu'on la cultive dans
le nord de l'Inde (Royle, III. Him., p. /il8). Elle n'est pas une des ciuii
espèces de céréales que l'empereur Chin-nong introduisit en Chine, lorsqu'il
fonda l'agriculture, l'an 2822 avant l'ère chrétienne (Stan. Julien,
dans Loisel., CéréaL, p. 29). Ainsi l'Épeautre ne peut pas avoir été découverte
dans l'Asie orientale, et même si elle est originaire de Perse ou
de Mésopotamie, on l'aurait cultivée seulement depuis les migrations de
la race parlant sanscrit de l'Asie occidentale vers l'Inde. La difficulté de
sortir le grain de la balle a dù retarder l'introduction de la culture de
cette espèce.
Deux voyageurs modernes disent l'avoir trouvée sauvage en Mésopotamie
et en Perse. L'un est Olivier, dans le passage cité tout à l'heure pour le
blé. L'autre est André Michaux, qui l'aurait trouvée près de Ilamadan et en
aurait envoyé des graines à Bosc, lequel les aurait semées à Paris et en
aurait obtenu l'épeautre ordinaire (Lam., Diet, cm., II, p. 560; Bureau,
Ann. sc. nat., IX, p. 75). Ici les témoignages sont plus probants que
pour le blé, car l'Épeautre est plus aisée à reconnaître, et il est moins
probable que les pieds observés fussent originaires de pieds cultivés, à
cause de la rareté de la culture.
Lociiiar (Triticuni monococcum, L.). — Sa culture a toujours été de
peu d'importance, et il est difficile de savoir si elle est ancienne, L'espèce
n'a pas de nom sanscrit (Roxb., Fl. ; Piddingt.) et paraît n'être pas cultivée
dans l'Inde aujourd'hui (Koyle, III. Mimai., p. àl8). Il est possible
que ce soit la plante mentionnée dans la Bible, sous le nom de Kussemelh
(voy. p. 933), celle dont les Syriens et les Arabes faisaient le
pain ordinaire, sous le nom de Kulleslis, d'après Hérodote et Strabon
(Reynier, Êcon. des Arabes, p. /il8). Le Locular supporte mieux que
l'épeautre les climats méridionaux. Ni l'épeautre, ni le Locular ne sont
cultivés aujourd'hui en Egypte (Reynier, Êcon. Êgypt., p. 337). Quelques
auteurs croient que le Locular est le Tl^n ou Am-.iî des anciens Grecs
' (Billerbeck, Fl. class.; Fraas, S>jn. Fl. class.). Aujourd'hui, on ne le
cultive pas en Grèce (Fraas, ib.).
Bieberstein dit positivement (Fl. Taur. Cauc., î, p. 85) que le Triticum
monococcum croît en Crimée, dans les plaines exposées au soleil, et
dans le Caucase oriental, sur le ilanc des collines, il indifue certauies
ÜH1G1NE DES ESPÈCES LE PLUS GÉNÉUALEMEINT CULTIVÉES. 93 5
différences d'avec la plante cultivée. M. Hohenacker n'en parle pas dans
son Catalogue de la province de Talyscb, ni M. C. A. Meyer, dans son
Verzeichniss, etc., de plantes du Caucase oriental. Kuntb (Enum., I,
p. Zio9) cite Bieberstein, mais rien ne prouve qu'il ait vérifié sa plante.
Ledebour (Fl. Boss.) n'a pas vu les échantillons sauvages dont parle Bieberstein
; ainsi, cette origine est très douteuse.
Horde»»). — L'Orge paraît une de ces plantes cultivées de toute antiquité
en Egypte et en Palestine. Raspail (Ulém. Mus.,\\, p. 150) s'est
assuré que les grains torréfiés, extraits des Catacombes et déposés dans
la collection Passalacqua, appartiennent à l'Orge commune et non au Froment,
comme Kunth l'avait dit. Je ne vois cependant pas de preuve quant à
l'espèce d'Orge. Des grains torréfiés d'Hordeum hexastichon ou de Hordeum
distichon auraient peut-être les mêmes caractères sous le microscope, que
ceux de l'Hordeum vulgare.
D'après Forskal (Fl. JEg. Arab., p. LXI) , l'Hordeum hexastichon
serait l'espèce cultivée aujourd'hui en Egypte, etDelile semble le confirmer
en rapportant l'Hordeum hexastichon, Forsk., à l'Hordeum vulgare, L.
(Del., Fl. yFg. III., p. 5). L'Orge des Hébreux pouvait être l'Hordeum
vulgare à quatre rangs, ou l'Hordeum hexastichon à six rangs. La seule
espèce cultivée dans l'Inde et ayant un nom sanscrit, est l'Hordeum hexastichon
(Pidd., Index; Royle, lU. Ilim., p. hiS). L'Orge n'est pas mentionnée
dans les cinq premières espèces de céréales cultivées en Chine, dès
l'an 2822 avant J.-C. (Loisel., CéréaL, p. 29). Les Romains cultivaient
l'Hordeum distichon et l'Hordeum hexastichon (Columelle, cité par Link,
IJrw., p. /4O7). Les Grecs avaient l'Orge à deux, quatre et six rangs
(H. distichon, vulgare et hexastichon), d'après ïhéophraste (Link, ib.)-,
mais aujourd'hui ils ne cultivent que les deux dernières espèces (Fraas,
Syn. Fl. class., p. 305). Ainsi, contrairement à ce qu'on aurait supposé,
l'Hordeum hexastichon, qui paraît la forme la plus éloignée de l'état spontané
d'une Graminée, est précisément celle qui a été le plus cultivée dans
l'antiquité, car on la trouve chez les Égyptiens, les Grecs et dans le pays du
sanscrit. Les autres espèces n'étaient cultivées que dans la région méditerranéenne.
On peut croire, d'après cela que toutes sont des plantes dans un
état primitif, non altéré par la culture, et qu'on avait commencé par cultiver
l'hexastichon, à cause de son apparence plus productive.
Voyons où l'on a trouvé des Hordeum spontanés.
Les passages du Deutérononie et de Diodore de Sicile, mentionnés cidessus
à l'occasion du blé, indiquent la Palestine comme la patrie à la fois
de l'Orge et du Froment. Moïse de Chorène indique les bords du lleuve
Kur en Géorgie, Bérose la Babylonie, Marco Polo la provnice de Balas-
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