700 CHANC.EMKÌNTS DANS L'ÌIACITATION DES ESPÈCES.
N A T U R A L I S A T I O N A PETITE DISTANCE. 701
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Snponaria olïlciiialis, 1..
Acer pseiulo-plataiius, L.
Scnipervivum tectonun, L.
P c t r o s e l i i u im sativimi, ilotlni.
Coriandruui salivuin, L.
CentrantUus ruber, L.
Tragopog'on porrifoliiis, L.
Silybiini inariaiuim, GcrrLii.
Vinca major , L.
l.inaria Cvinbalaria, Mill.
Autirrhiiium inajus, L.
lUinicK sculatus, L.
Arislolochia Clcinaiilis, L.
Eupiiorbia LaLhyris, L.
Mercunalis annua, L.
Pinus niariiima, DC. ?
Narcissus poeiicus, L.
Narcissus billorus, L.
Narcissus incomparabilis, L
Ornilhog-aluni nutans, L.
Tulipa sylvestris, L.
2' Espèces que Thomme peut aisément transporter avec des ballots de marchan'
dises, sur ses vêtements on mélangées avec des graines.
Alyssum calycinum, L.
ÀlthiBa hirsuta, L.
Kcliinospermum Lappula.
Anchusa oiFicinalis, L.
(^aryolopba senipervirens.
Asperug'oprocumbens, L.
Urtica ¡lilulilera, L.
Runiex pulcbcr, L.
Ononis reclinata, L,
Mélange fréquent avec les grains de céi'éales.
Sort à peine des champs de blé.
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i Poils roides, parfois crochus, couvrant les calices
ou involucres. Station fréquente autour des iiab
i l a t i o n s .
Fruits armes de dents.
Poils visqueux à la surface des feuilles et des
légumes.
Cette dernière espèce est la seule qui puisse faire soupçonner un transport
autrement que par l'homme. Elle a bien une viscosité favorable aux
transports accidentels; mais elle est répandue de loin en loin sur des
côtes où l'iniluence de Thomnie ne s'aperçoit pas. En dehors de l'habitation
principale du Portugal et de Bayonne, comment se trouve-t-elle en un
point du Morbihan, à Aurigny et sur le promontoire désert du Mull of Gallo^
vay5 en Écosse, au nord de l'île de Man? Les graiaes de légumineuses
supportent mieux que beaucoup d'autres un transport par mer. D'un autre
côté, en consultant les cartes, je ne vois aucun courant qui explique les
deux dernières localités. Celui dit de Rennel (a) remonte du golfe de Gascogne
à l'Irlande ; mais il ne dépasse pas la pointe de la Bretagne, vers
Aurigny, et ne traverse pas le canal de Saint-George. R aurait porté cette
espèce bien plutôt en Irlande, où elle n'existe pas, que dans ces deux
localités. La dispersion par adhérence des poils visqueux aux plumes des
oiseaux, à des marchandises portées à Aurigny, à des vêtements de marins
qui seraient descendus par hasard à Galloway, est moins improbable
qu'un transport par les courants.
(a) Berghaus, Physic. Atlas, Hydrogr., n. 3 ; Herschell, Manual of scient, enquiry,
c a r t e de Beechey, p. 106.
Espèces dont une culture frèciuente ou iin fait d'organisation n'expliquent pas
facilement le transport.
Geranium pyrenaicum^ L.
Seduni dasyphyllum, L.
Sedum album, L.
P y r e t h r um Parthenium, Sni.
Datura Stramonium, L.
Scropbularia vernalis, L.
Linaria supina, Dcsf.
Veronica Buxbaumii, Ten.
f.amium maculatum, L.
Euphorbia Cyparissias, L.
Plusieurs croissent autour des habitations, sur des murs, dans les
décombres, au bord des chemins, et l'on comprend que leurs graines ont
eu bonne chance d'être transportées accidentellement par l'homme. Elles
ont pu se trouver mélangées avec des graines de légumes et de plantes
fourragères qu'on faisait venir autrefois en quantité de France et de Hollande.
Le Pyrethrum Parthenium est une plante officinale, très usitée
autrefois, qu'on a volontiers propagée ou même cultivée autour des habitations.
Les Lamium et le Datura se répandent avec les terres et compost
des jardins. En un mot, la nature de ces plantes et leur manière de vivre
rendent extrêmement probables des transports accidentels par l'homme, et
éloigne l'idée de transports par les oiseaux, le vent ou les courants au
travers de la Manche.
6. Ainsi, sur 73 espèces introduites du continent européen dans la
Grande-Bretagne, et réellement incorporées parmi les espèces spontanées
du pays, il y en a tme (Ononis reclinata) qui a pu être amenée par les courants
ou par des oiseaux, mais qui résulte plus probablement d'un transport
accidentel par l'homme. Toutes les autres doivent, positivement ou avec
uiie immense probabilité, leur introduction et leur diffusion à l'influence
volontaire ou involontaire de l'homme. Le transport par adhérence aux
vêtements et aux marchandises a été rare; l'introduction par le lest des
vaisseaux, également. La diffusion par la culture a été de beaucoup le cas
le plus fréquent.
7 . Les dix espèces d'origine américaine ont aussi été introduites par
les jardins, ou par des transports involontaires de graines avec des marchandises,
ou avec le lest des vaisseaux. Je reviendrai ailleurs sur ce qui les
concerne. Pour le moment, je me borne à constater l'influence considérable
de l'homme sur les transports d'espèces, et l'influence presque complètement
nulle ou très douteuse des autres causes, telles que le vent, les
courants, les migrations d'oiseaux, dont o)i parle constamment dans les
ouvrages de géologie et de botanique.
8. La majeure partie des naturalisations a eu lieu dans le midi de l'Angleterre.
Le pays de Galles, le nord de l'Angleterre et l'Écossé en offrent
un plus petit nombre, sans doute parce que le climat est moins favorable
et que les cultures de plantes étrangères y sont moins communes ou moins
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