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^ 0 0 0 DES LASPÉCES DISJOINTES.
L'absence, dans ces divers archipels, est d'autant plus remarquable que
l'espèce avance sur le continent jusqu'en Lappnie (Fries, Summa;Ledeh.,
FI. Ross.). L'isolement aux îles Shetland et aux Hébrides (Wats., Cyh.)
est vraiment singulier, vu l'absence aux Orcades. Probablement, les Nymphoea
alba qu'on a cités dans le nord de l'Amérique, sont tous leNymphoea
odorata; du moins, MM. Torrey et Gray n'ont jamais vu leNymphoea alba
dans le domaine de leur Flore.
Le stellata, wilid., croît dans la péninsule indienne, et
aussi à l'île Maurice (Bojer, H. Maur., p. 8, qui le distingue bien du
Nympha3a madagascariensis).
Le i\>inphsica pubeseens, Wiiid., n'est pas Seulement dans diverses
parties de l'Inde, aujourd'hui séparées par des montagnes et par la mer,
mais aussi à Java (DC., Syst.; Zoll., Verz.) et aux Moluques (Rumph.).
De même le ì^ympiiiva ampia, i»c., se trouve non seulement à la Jamaïque,
mais aussi à Saint-Domingue, à Vera-Cruz età la Guyane (DG., Sysl.,
II, p. 5/1).
Le !«npimr lutea, Sm., croît en Europe de chaque cô té des grandes chaînes
de montagnes, dans chaque bassin, et dans les îles telles que la Grande-
Bretagne, la Sardaigne, la Sicile. Comme il supporte, moins que le Nymphoea
alba, les climats septentrionaux et méridionaux du continent européen,
son absence dans les archipels au nord de l'Ecosse et en Algérie, est une
conséquence du climat. D'un autre côté, sa présence en Amérique, notamment
à l'île de Sitcha (Bongard, Ledeb., Fl. Ross., I) et au Canada (Torr.
et Gray, FL, I), est un fait d'isolement, car l'espèce manque à l'Islande,
au Labrador, et au nord-est de l'Asie (Ledeb., Fl. Ross.). D'après
Thunberg, il croît dans les îles du Japon {FL, p. 223) ; mais je ne sais si
l'assertion de l'auteur a été vérifiée.
Je ne dis rien du i^tciumbiumspeciosum, parce que la beauté de sa
fleur, la facilité avec laquelle il se naturalise de la main de l'homme, et
surtout sa liaison avec les cultes de l'antiquité, sont des causes auxquelles
on peut attribuer sa dispersion dans l'Asie méridionale. Le Nelumbium
qui existe à l'embouchure du Volga doit être indigène, mais on peut le
regarder, ou comme une espèce distincte (Nel. caspium, Eichw.), ou
comme une variété du speciosum (DC.; Ledeb., Fl. Ross.), de sorte que
les conséquences géographiques en sont obscures.
Droséracées.
L'Aidrovanda vesiculosa est une espèce peu répandue pour une plante
aquatique. Cependant, elle oflre des phénomènes de disjonction, inexplicables
par l'état actuel des choses, si l'on suppose l'origine des espèces
ESPÈCES AQUATIQUES. LOOL
par un seul individu, ou par plusieurs individus et un seul centre. Elle a
trois patries, séparées par de grands espaces, par les Alpes et parla mer.
La plus septentrionale est dans les marais dePinsk, enLithuanie (Besser,
en 1828, dans h. DC.! Eichw., dans Ledeb., FL Ross., I, p. 262).
L'espèce n'est point indiquée en Galicie (Zawadski, FL), en Hongrie,
ni en Allemagne. — La seconde habitation est dans le nord et le centre
de l'Italie, du Piémont à Bologne (Bertoi., FL It., HI, p. 561), aux
marais Pontins(Maratti, FL Rom., I, p. 239) et au lac de Bientina, près
de Pise (Bertol., iftù/.). Elle manque au royaume de Naples (Ten., SylL),
à la Sicile (Guss., Syn.), à la côte de Gênes (De Not., Prosp. FL Lig.),k
la Corse et à la Sardaigne (Moris, FL). Elle manque aussi à Venise
(Morie., FI.; Nacari, FI.), à Còme (Gomolli (Prodr.), à Turin (Balbis,
Re, FL Taur.) ; de sorte qu'en Italie, son habitation est limitée, mais se
trouve partagée par l'Apennin, chose assez remarquable. Du côté de la
France, l'espèce devient rare. Les localités de Piémont indiquées par
Allioni {Fl. Fed., H, p. 87) sont Candia et Viverone, situées loin de la
frontière des Alpes. — La troisième patrie est en France, vers le delta du
Rhône, par exemple à Arles et à Orange, à Montpellier et aux bains dé
Molight, dans les Pyrénées-Orientales (Pourret, dans Gren., et Godr., FL
Fr.] I, p. 193). M. Dunal l'a trouvée dans les étangs après La Canau, dans
le Médoc (DC., FL Fr., suppl., p. 599 et herb.!) ; mais je vois qu'elle
n'est indiquée ni par M.Laterrade, dans sa A« édition de la Flore Rordelaise,
ni par M. Noulet dans sa Flore du bassin sous-Pyrénéen, ni par
M. Lagrèze-Fossat dans sa Flore de Tarn-el-Garonne. Ainsi, à l'occident
de la région méditerranéenne de la France, elle est d'une rareté extrême.
Assurément, entre la Lithuanie, le centre de l'Italie et le sud-est de la
France, il y a aujourd'hui des distances et des obstacles tels, que personne
ne supposera un transport de graines, surtout quand il s'agit d'une plante
inutile et peu apparente, qui n'ofl"re d'intérêt qu'aux botanistes.
Onagrariées.
Je n'insisterai pas sur l ' isnardi a palustri^, plante qui peut supporter
d'être hors de l'eau, et qui fleurit et fructifie de préférence dans cette position
(Koch, Syn.). Sa dispersion géographique est cependant remarquable.
Elle habite : 1° dans l'Europe centrale et méridionale, jusqu'au midi du
Caucase (Ledeb., FL Ross., H, p. 113), jusqu'en Corse (Soleirol, dans
Bertol., FL It., H, p. 200) ; mais non en Sardaigne (Moris, FL), ni en
Sicile (Guss., ^yn. ) , ni aux Canaries (Webb, Phyt.), ni à Madère (Lemann,
liste msc.), ni aux Acores (Wats., dans Lond. Journ. Roi., HI et M);
20 en Algérie, près de La Calle (Desf., FL AlL, p. l/i2); mais M. Munby