988 ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DES ESPÈCES CULTIVÉES.
Amérique méridionale^ Panama et Antilles.
Solanum tuberosum, L
Manihot utilissima, Pohl.
— Aì'pi, Pohl.
Batatas edulis, Choisy.
Arracacha esculenta, Bancroft.
Nicotiana Tabacum, L.
Ilex paraguariensis, Saint-Hil.
Erythroxylon Coca, Lam.
Anona squamosa, L.
— muricata, L.
— reticulata, L.
— Cherimolia, Lam.
Mammea americana, Jacq.
Anacardium occidentale, L.
Chrysophyllum Gamito, L.
Lucuma mammosa, Gsertn.
Sapota Achras, Mill.
Lycopersicum esculentum. Mill
Persea gratissima, Geertn,
Papaya vulgaris, DC.
Bromelia Ananas, L.
Cocos nucifera, L.
Chenopodium Quinoa, Willd.
Arachis hypogeea, L.
Gossypium barbadense, Sw.
Theobroma Cacao, L.
Originairôs d'Amérique^ mais avec doute sur la région.
Helianthus tuberosus, L. —Probablement de l'Amérique septentrionale.
Psidium Guajava, Raddi (Pyriferum et pomiferum).
Zea Mays, L.
Nicoliana chinensis, Fisch, f
— persica, Lindl.
contraire de la plupart des auteurs et malgré
les noms.
3 ° ORIGINE ABSOLUMENT DOUTEUSE OU INCONNUE.
Cucurbita Melopepo, L. — Probablement une race obtenue par la culture, sans
qu'on sache précisément où elle a commencé.
On voit que presque toutes les espèces cultivées ont une origine connue,
si ce n'est quant au pays même, du moins quant à la grande division du
globe à laquelle appartient le pays. Il est donc inutile de supposer des
régions disparues sous l'Océan depuis l'invention des cultures, et encore
bien moins une création miraculeuse et spéciale des plantes cultivées indépendamment
des espèces ordinaires. L'ensemble des faits prouve que les
hommes ont cultivé tout simplement les espèces qui étaient à leur portée
et qui leur paraissaient offrir quelque avantage. Dans certains cas, ils les
ont transportées avec eux d'un pays à l'autre, mais souvent aussi ils les ont
trouvées en arrivant dans une région. En particulier, la diversité absolue
des espèces cultivées dans l'ancien monde et en Amérique, avant la découverte,
montre combien les deux continents étaient isolés, ainsi que leurs
habitants, depuis une époque impossible à préciser.
RÉSULTATS DES RECHERCHES SUR LES ESPÈCES CULTIVÉES. 989
§ IV. ANCIENNETÉ DE PLUSIEURS RACES DANS LES VÉGÉTAUX CULTIVÉS ;
MANIÈRE DE DISTINGUER LES RAGES ET LES ESPÈCES.
Une chose m'a extrêmement frappé dans la recherche méthodique à
laquelleje viens de me livrer. C'est l'ancienneté de plusieurs des races ou
variétés héréditaires de nos végétaux cultivés.
On attribue probablement à la culture de trop grands effets. De ce qu'elle
peut créer des formes transmissibles par les graines, on croit que ce phénomène
est arrivé souvent, et que les principales modifications sont dues à
cette cause.
Le fait est que la culture produit beaucoup de petites modifications,
tandis que les races vraiment héréditaires et tranchées sont presque toujours
anciennes, c'est-à-dire qu'elles remontent à une époque dont l'homme
a perdu la trace, et qui, probablement, dans beaucoup de cas, est contemporaine
des premières cultures, peut-être antérieure à toute culture.
Ainsi, on remarque dans les ouvrages du xvi^ siècle les principales races
de choux, de navets, de courges, sans parler de diverses qualités de
céréales et d'arbres fruitiers dont l'identité est moins évidente. Les Romains,
du temps de Pline, cultivaient déjà une grande quantité de poires,
prunes, etc. Homère distinguait déjà les pavots à graine blanche et à
graine noire. Les Égyptiens cultivaient le Sesame à graine blanche. Les
Hébreux distinguaient l'Amandier à fruit doux et à fruit amer. Les vignes à
raisin rouge et blanc paraissent aussi d'une grande ancienneté historique.
Indépendamment de ces exemples où l'identité spécifique n'est guère douteuse,
il y a un grand nombre de cas dans lesquels deux formes voisines,
bien distinctes et héréditaires, existent depuis un temps reculé, sans
qu'on puisse affirmer si ce sont des races on des espèces. Les Psidium
pyriferum et pomiferum, l'orange douce et l'orange amère, la pêche lisse
et la pêche velue, en sont des exemples remarquables. L'hérédité de leurs
formes n'est peut-être pas aussi bien établie que celle des pavots à graines
noires et à graines blanches, ou des vignes à fruit rouge et fruit blanc, et
il y a des indices historiques pour les classer parmi les races et non parmi
les espèces proprement dites ; d'un autre côté, comme leurs caractères
distinctifs sont plus nombreux et plus importants, beaucoup d'auteurs les
regardent comme des espèces distinctes. Ce sont des questions analogues à
celles de l'unité de l'espèce humaine, ou de l'espèce canine, dans le règne
animal. Elles sont toujours difficiles. On peut cependant se laisser guider
par quelques raisonnements, qui conduisent à certaines probabilités là où
les preuves manquent.
Lorsque les caractères distinctifs se trouvent uniquement dans les