1 1 8 0 CÜJIPAUAISON DKS ESPKCKS DICOTYLÉDONES RT MONOCOTYLÉDONES.
porlions elles-mêmes. Dans les herbiers de Bahia, par exemple, les Orchidées
sont trop laihlemeril représentées ; par conséquent, la proportion de
Monocotylédones ne doit pas être dans le pays aussi faible qu'elle paraît
l'être.
Pour la Nouvelle-Zélande, à l'époque où l'amiral d'Urville et A. Richard
(a) connaissaient 211 Phanérogames, la proportion des deux classes
était 7/i,9 Dicotylédones, '25,1 Monocotylédones. Allan Cunningham (b)
réunit ensuite 39/i Phanérogames, sur lesquelles la proportion était de
80,/i Dicotylédones et 19,6 Monocotylédones. Raoul (r) a donné plus
récemment une liste de 507 Phanérogames, où les proportions se trouvent
de 78,9 et 21,1 ; eniin, l'ouvrage, beaucoup plus complet, du docteur
Hooker (d), donne pour 730 Phanérogames, 72, 2 et 27,8 des deux classes.
Dans ce cas, comme à l'ordinaire, plus on a connu la flore, plus la proportion
des Monocotylédones s'est trouvée grande.
Pour Java, Juan Fernandez, le mont Sinaï, les chiffres sont encore
incertains.
Tout en reconnaissant ces sujets de doute, les lois principales indiquées
parles auteurs se voient dans le tableau.
Ainsi, pour les régions tempérées des deux hémisphères, la proportion
des Dicotylédones augmente et celle des Monocotylédones diminue à
mesure qu'on se rapproche des tropiques. Cette loi générale ressort de
toutes les subdivisions du tableau, les pays étant disposés dans chacune
selon leur latitude, en marchant du pôle arctique au pôle antarctique.
Toutefois, il y a de nombreuses modifications qui révèlent des influences
secondaires.
Ainsi, avec une température analogue, les pays humides offrent une
proportion de Monocotylédones plus forte, et de Dicotylédones plus
faible ; les pays secs, au contraire, présentent une proportion de Dicotylédones
plus forte et de Monocotylédones plus faible. La France,
comparée aux gouvernements d'Astrakan, Saratow et Orembourg, région
d'étendue analogue, et sous les mêmes degrés à peu près de latitude, mais
plus sèche, fournit une preuve de cette loi. De môme, la Grande-Bretagne,
comparée aux provinces de Podolie, Volliynie, Kiew et Bessarabie, et le
département du Calvados comparé à une étendue analogue aux environs de
Pesth. D'après ces comparaisons, qui sont rigoureuses de tout point, il est
(a) Voy. de l'Astrolabe, vol. II, part, n, p. 596 et suivantes.
(b) Companion to the bol. mag,, vol. II, et Ann. of nal. hist., vol. I, et jusqu'à
déc. 1839.
(c) Choix de plantes, 1 vol. in-fol., p. 36.
(d) Flora of New Zealand, 4°, 1852.
COMPARAISON DES ESPÈCES DICOTYLÉDONES ET MONOCOTYLÉDONES. 1181
difficile de ne pas attribuer à l'humidité la proportion de Monocotylédones
un peu forte en Hollande et aux îles Feroë; très forte aux îles Malouines,
Tristan d'Acunha, Kerguelen, Auckland et Campbell. Parles mêmes motifs,
on peut attribuer à la sécheresse la faible proportion de Monocotylédones
aux îles Baléares, à Marseille, en Sicile, au mont Sinaï.
Dans les régions tempérées de l'hémisphère austral, on observe la même
loi que dans l'hémisphère boréal. Ainsi, les îles delà Nouvelle-Zélande qui
sont humides, assez uniformément, présentent une diminution de Dicotylédones
et une augmentation de Monocotylédones en allant du tropique
vers le pôle sud. J'ai calculé que dans les listes de Cunningham l'île
septentrionale de la Nouvelle-Zélande a 15,5 Monocotylédones sur
100 Phanérogames; l'île méridionale ou plutôt centrale, 25,/i. La diflérence
des surfaces n'est pas assez grande pour influer ; mais le chiffre concernant
l'île centrale ne reposant que sur 11/| Phanérogames, est peu certain.
Le docteur Hooker (sir J. Ross, Voy., I, p. 158), trouve dans l'île de
Campbell, qui est à 120 milles au midi de l'île d'Auckland, et d'une
étendue analogue, une modification semblable. Auckland: 31 pour 100 de
Monocotylédones et Campbell, /il
On sera peut-être surpris de voir les proportions assez irrégidières dans
la région arctique, où l'humidité semble cependant ne jamais manquer. A
l'île deMageroë, par exemple, au Spitzberg et au Labrador, la proportion
des Dicotylédones est forte et celle des Monocotylédones faible, relativement
aux pays voisins et aux conditions de température. L'île de Melville
rentre mieux dans la loi des régions tempérées, et la Laponie (qui comprend
Mageroë), de même que l'Islande, y sont complètement soumises.
Avant que les faits fussent bien constatés, M. R. Brown (Bot. Congo,
p. Zi23) avait soupçonné une interversion dans la progression des deux
classes vers l'extrême nord. De nouveaux documents lui avaient fait abandonner
cette idée (MelviL, p. Zi), que M. Heer (/>/'i<iA.,p. 102), etle docteur
Hooker (ïVans. Unn. Soc., XX, p. 2/|l), soutiennent cependant
encore d'après un ensemble de faits. En réalité, il y a de singulières variations
dans les chiffres proportionnels des deux classes, dans les régions tout
à fait boréales. Cela vient probablement de conditions locales, dont l'effet
est important, surtout dans les pays de peu d'étendue; elles favorisent ou
entravent telle ou telle famille de l'une ou l'autre classe. Un écoulement
des eaux plus facile, un sol plus ondulé qui détermine des abris et des
expositions favorables dont le thermomètre observé à l'ombre ne fournit
pas la preuve, telles sont les causes qui modifient les climats septentrionaux,
en apparence lès plus semblables. Remarquons aussi que sur des
Flores de 100 à 300 Phanérogames, l'omission, par les auteurs, de 2 ou 3
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